[OdE Chap 8-15]16e ceitean / 5 juin - Vers Moudenn - 14h35

[Pwyll]

Silencieux et détendu, Pwyll observait les lieux et s’imprégnait de leur propre battement. Il transformait ce moment en méditation. Il n'avait pas à réfléchir, juste à suivre, à respirer, à être là, mais aussi un peu partout autour d'eux.

La vision du fort qui se détachait coula en lui et vint se déposer dans un réceptacle intérieur de connaissances, mais il n'en tira aucun questionnement ou extrapolation (même s'il ignorait l'existence d'un tel mot.)

Rien ne pouvait arriver de mal. Déjà, la mort en soit n'était pas même un mal et les C'maoghs n'en avaient pas fini avec lui. Restait juste à vivre, apprendre, protéger ce qui devait l'être. Tout était simple et calme.

[Kiddle]

Ultana ne dit rien de spécial, Kiddle opina du chef en silence puis il s'appliqua à plonger des coups de rame dans l'eau en calant ses mouvements sur ceux d'en face. Tullochgorm trônait crânement sur sa tête tel une figure de proue et il se tournait de temps en temps, comme pour voir si Madennig suivait bien de son côté.

[Iris]

Le groupe atteignit une île sur laquelle se trouvait un fort bâti en grande partie en bois, avec des sous- bassements en pierre qui ressemblaient à ceux des ruines de la prison de roseau. Le calme des visiteurs contribuait à ce que les patrouilleurs ne fissent pas de zèle sécuritaire.

Les barques accostèrent à un ponton. De là on pouvait aller au fort ou s'engager sur des chemins de rondins bien taillés, bordés de plantes de zones humides. L'installation était militaire, avec ses tours et protections, mais elle était aussi dotée d'éléments d'agrément.

Ultana mit pied à terre, et partit se promener, sans rien demander, ni aller dans la direction indiquée par le sergent. Ce dernier guida les visiteurs jusqu'à l'arrière du fort, dans ce qui semblait être à la fois un jardin et une cour d'entraînement. Un homme entre 25 et 30 ans, cheveux bruns longs et attachés, tirait à l'arc. Il se retourna à la venue des nouveaux arrivants.

" Bienvenue à la délégation de ma cousine." lança-t-il avec un léger sourire ironique.

D'un geste il désigna le mobilier de jardin en osier de la terrasse.

Entre autres signes distinctif, l'homme portait des vêtements dans un rouge profond, le genre de teinture habituellement hors de prix. Or bien qu'il eût une tenue de qualité, ce n'était pas un habit de cour. En fait, ni Oanell ni Blodwen n'avaient de vêtements dans une teinte aussi remarquable.

[Madennig]

Madennig était éreintée, mais pas suffisamment pour faire pâle figure face à leurs hôtes. Les patrouilleurs avaient droit à son regard tranquille en apparence. Intérieurement, elle se devait de rester attentive à chacun de leur mouvement.

15h00.
Le seigneur des lieux se présentait avec originalité. Si il existait un quelconque protocole d'accueil pour les Hilderins, il devait penser que ce n'était pas très utile pour cette délégation là.
Madennig avait retenu la leçon de la veille et évita de sourire, se tenant aux cotés de Jazkez. Elle jeta un oeil vers Kiddle et Pwyll, n'attendant plus que l'Osfer salue l'archer pour faire de même.

[Pwyll]

Un salut un peu formel semblait s'imposer, Pwyll fit de son mieux.

"Merci de nous recevoir Seigneur Mac Lormel. Voici l'osfer Jazkez Mac Rhidian et l'osfei Madennig. Je suis Pwyll, garde féond de Terfynisel fraîchement nommé et surtout un humble auxiliaire. Vos sentinelles sont rapides et efficaces pour que vous nous attendiez déjà en connaissant notre provenance."

Pwyll essayait de scruter chaque indice qui pouvait révéler l'état d'esprit de cet homme.

Spoiler () :

Relations 4 Empathie 5, si besoin Raison 3.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez observa avec un oeil connaisseur et amusé la disposition des lieux.

-Seigneur Mac Lormell. Nous vous remercions pour votre hospitalité. Votre cousine m'a prié de profiter de notre venue pour vous passer le bonjour. De l'eau a coulé sous les ponts depuis votre dernière rencontre il me semble.

Le chevalier détailla un moment la place.

-C'est un bien bel endroit que vous avez là.

Il se retourna vers son hôte.

-Nous ne voulions pas interrompre quoi que ce soit ni vous déranger. Si vous avez un moment à nous consacrer, je me ferai un plaisir de vous évoquer les raisons de notre visite.

[Iris]

Leur interlocuteur avait un sourire amusé retenu. Sans doute trouvait-il tout cela fort distrayant. Il répondit d'un signe de tête poli aux présentations de Pwyll, avec un haussement de sourcil à la mention de "garde feond", mais ne releva pas.

" Je ne suis que l'héritier de ces terres, Tairdelbach Mac Lormel. J'administre la partie nord en l'absence de la seigneuresse Tudonia Mac Lormel, ma mère."

" Prenez vous aises, j'ai tout mon temps. Je ne vais tout de même pas traiter par le dédain la première délégation Terfynisel en... je ne sais plus... 50 ans ? Quel dommage que ma cousine n'ait pas daigné nous rendre visite par elle-même, mais qu'elle soit assuré que nous apprécions son geste."

Spoiler () :

Tairdelbach : prononcer Taire - del - ba-tch

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez se sentait de fort bonne humeur ce qui se voyait à son air reposé et souriant. Cette petite virée bucolique dans les marais depuis Terfynisel serait à refaire.

-Cinquante ans ? Le temps passe vite à Terfynysel il semblerait. Si ça peut vous rassurer je n'ai pas revu ma famille depuis que l'on m'a diligemment confié à l'ordre hilderin à ma majorité et il est fort probable que je me découvre également quelques nouvelles cousines si je dois repasser un jour à Kel Loarn.

L'Osfer continuait d'observer l'endroit et la végétation avec curiosité.

-Devrons nous attendre le retour de votre mère ?

[Madennig]

Quand Pwyll prit la peine de les présenter, elle salua avec respect leur hôte qui semblait heureux de voir sa routine brisée par leur arrivée. Elle eut pour Pwyll un sourire de remerciements.
De là où elle se trouvait, elle pouvait admirer et même entendre toute l'énergie de Jazkez.

Madennig se rapprocha de son Osfer pour lui souffler quelques mots sans pour autant faire de messes basses, de sorte que tous ceux autour pouvaient entendre.

"Peut être que vous pourriez en profiter pour convenir d'une rencontre entre les deux seigneuresses. L'occasion de fêter ces retrouvailles comme il se doit..."

[Iris]

Tairdelbach Mac Lormel fit semblant de ne pas entendre Madennig et répondit à Jazkez avec le même constant sourire :

" Je serais ravi de profiter d'une si longue visite, mais je me demande si vous le seriez tout autant."

" Les seigneuresses voyagent volontiers. Ma cousine n'était-elle pas partie pour la capitale du duché ? C'est ainsi que les choses se passent. Les personnes importantes s'occupent de politique et laissent l'intendance à ceux qui restent."