[OdE Chap.7-6] Vis ma vie de Garde de nuit

[Pwyll]

Pwyll était étonné de ces attentions, un peu désarçonné. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'en avait pas l'habitude.

Euh, je pense que ce serait mieux pour toi de rejoindre la table, mais... possible qu'ils se dépêchent de tout bouffer rien que pour permettre à Jazkez de te le reprocher.

Spoiler () :

(Pas pu m'empêcher ! Le timing de la tablée a dépendu de mes maigres dispos sur ce fil, mais pas du temps réel de la conversation entre Madenig et Pwyll)

Pour ce qui est de me reposer, je vais pas te laisser faire trop de temps toute seule. Merci pour ta gentillesse dis, quand même, c'est... bah merci. J'pense pas que j'pourrai lui parler tu sais, j'me suis senti comme un morceau de mobilier en bas. Peu importe, c'est que ça devait pas se faire.

[Madennig]

Madenig sembla assez contrariée, et répondit aussitôt :

"Je suis désolée, ça a du être vraiment pénible, je ne voulais pas minimiser le malaise que tu as ressenti... Mais au moins, je vais suivre ton conseil ! Je vais voir de mes yeux ce qui se passe là-bas... "

Elle prit un air malicieux qui ne présageait rien de bon. Puis elle regarda ses bottes. La terre avait séché...

"Je vais aller me nettoyer, et me peigner... Ça ne pourra pas être pire."

Elle entra dans leur chambre, et n'y resta pas bien longtemps. Elle ressortit à peu près présentable au bout de dix minutes seulement. Elle sourit à Pwyll, et le salua avec une jolie révérence que font les chevaliers. Et c'est avec le sourire et le menton haut qu'elle se dirigea vers la salle de réception.

[Pwyll]

Pwyll balaya l'histoire d'un revers de main.

Des broutilles, peu importe.

Quand elle reparrue de la chambre, il chercha un truc à dire et ce qui lui vint fut :

C'est pas pire du tout ! Y a du pire carrément moins bien. Heum. Bon appétit !

[Madennig]

Madenig réapparu finalement, assez vite. A peine une dizaine de minutes plus tard, aussi désenchantée que Pwyll certainement. La faim tenaillant son ventre était toujours bien présente. Peut être même plus, maintenant qu'elle savait qu'elle aurait du bouillon.
Elle se posta à coté de Pwyll, mais le dos contre le mur.

"Il y avait des belles galettes..." soupira-t-elle. "Tu as loupé ça... "

Elle resta un instant dans cette posture défaitiste, à regarder le bout de ses bottes briquées. Puis, elle se redressa, même si la fatigue devenait maintenant pénible. Son sourire semblait déjà moins énergique, en regardant Pwyll.

"Veux-tu te reposer tout de suite...? Si non, j'y vais. Et tu me réveilles dans une heure, comme ça... Il est possible que quelqu'un amène un bouillon pour moi... Je ne sais pas quand, tu pourras le prendre en attendant, s'il te plait ?"

[Pwyll]

Les sourcils de Pwyll poussèrent son front en y creusant des sillons de surprise et même d'outrage.

Des GALETTES ?! Sans nous ? Mais... merde alors.

Qu'est-ce que tu racontes, si un bouillon arrive, reste et mange. Un bouillon c'est parfois très bien, mais froid, franchement, non, c'est pas possible. Je te surveilles. Je maintiendrai tes yeux ouverts. Regarde.

Pwyll se mis à imiter les postures des différents personnages de la tapisserie, un par un, avec des expressions totalement exagérées.

[Madennig]

Elle ne put s'empêcher de pouffer de rire de bon cœur en voyant un si grand homme oublier son sérieux aussi vite. Se prenant au jeu, elle comparait les postures de Pwyll avec celles des héros tapissés. Et acquiesçait d'un air connaisseur quand l'imitation était vraiment remarquable.
Quand tous les personnages furent passé en revue, elle applaudit :

"Il faudra que tu me donnes ton secret pour survivre aux besoins de base de ton corps ! Est-ce que c'est un demorthèn qui t'a donné des plantes... qui... ? Parce que je veux bien goûter."

"Et puisque ta nouvelle mission est de me tenir éveillée, raconte-moi une histoire, mais une vraie ! Pas une inventée entre deux chopes de bières... Une authentique, une histoire qui raconte un bout de toi."

"Bon, tu peux encore changer d'avis et aller te reposer à la place..." finit-elle par préciser, gentiment provocatrice.

[Pwyll]

Une histoire !?

Pwyll se creusait la tête pour éviter de raconter la première qui s'était imposée d'elle même. Il savait que c'était une mauvaise idée, mais rien d'autre ne parvenait à repousser cette sale affaire qui occupait fièrement la première place dans son cerveau capricieux.

Bon, j'en ai une, mais c'est... euh, pas très glorieux.

Voilà, il avait commencé, c'était foutu.

J'étais arrivé dans ma petite ferme de Terfynisel depuis moins d'une semaine. La nuit était tombée, il pleuvait des cordes. On a toqué à ma porte, une voix faible osait à peine s'élever contre les rugissements du vent. Bah, moi du coup j'ai ouvert.

C'était une jeune femme. Elle était toute salie, comme si elle venait de se rouler dans la boue du chemin. Devine quoi, c'est justement ce qu'elle venait de faire.

Elle avait des traces de coups, les cheveux défaits, elle claquait des dents. J'ai fini par comprendre qu'elle avait été attaquée.

Je l'ai suivie jusqu'au bord du chemin et là il y avait le corps d'un homme. Il avait été tué d'un coup de pierre à la tête. La fille était terrorisée. Elle disait qu'elle allait se faire pendre et tout ça.

Pas moyen de la rassurer alors, au bout d'un moment j'lui ai dit que j'allais m'occuper du corps.

Heum. Je l'ai ramassé, emmené dans mon jardin et j'ai creusé. Je l'ai enterré sous ce qui allait devenir mon potager.

Le pire dans tout ça, c'est qu'après coup on s'est retrouvé avec Oanell et Aeldred à enquêter sur une histoire bizarre... les esprits d'un couple d'amoureux avaient pris possession des corps d'innocents. Il semaient la mort dans leur cavale.

On a fini par retrouver leurs traces et bah, tu devines. La fille c'était celle que j'avais aidée et le corps que j'avais caché c'était celui de la victime, pas de l'agresseur.

Tout ça s'est terminé dans une sale bagarre. Je les ai assommés tous les deux, boum les têtes de l'homme et de la fille.

J'ai avoué l'histoire du corps sous le potager et, heureusement, je n'ai pas eu de gros ennuis, mais je m'en suis beaucoup voulu.

Voilà, une belle histoire avant d'aller se couche, enfin, quand on a le droit de dormir quoi.

[Pwyll]

Conscient de ce que tout ça avait d'inquiétant, il ajouta :

On voulait pas les tuer, bien sûr, on voulait plutôt aider les esprits à retourner aux C'maoghs, mais... ils étaient comme enragés, ils avaient gravement blessé Aeldred, et en plus ils voulaient prendre nos corps à nous, l'angoisse. Du coup, ils m'ont pas laissé le choix.

Pwyll déglutit et tenta un demi-sourire alors que son visage avait pâli au fur et à mesure de son récit.

[Madennig]

Madenig ouvrait de grands yeux, alternant étonnement et frayeur, au fur et à mesure que Pwyll racontait son histoire. Mais surtout, ça l'intriguait. Et son air suspicieux vint vite s'inviter dans la discussion, et elle commença à faire les cent pas dans le couloir sombre du château.

"Mais... Du coup... Pourquoi le couple d'esprits qui prenaient possession des corps d'innocents, tuaient d'autres innocents...? Pour l'argent...? La cruauté ? Ils étaient deux, ils auraient pu eux-même enterrer le corps quelque part... Pourquoi faire appel à toi ? Étais-tu la prochaine victime de leur longue liste ? Pourquoi ont-ils frappé Aeldred en premier... "

Puis un mot vint de tout suite à son esprit, ce qui l'arrêta net dans ses allées et venues.

"Etaient-ils maudits ? Des amants maudits... De ceux qui ne peuvent s'aimer de leur vivant...? .. Aeldred a peut être encore en lui des traces de malédiction... Ça les aurait attiré... Tu crois ? Qu'en a dit le demothèn ?"

La soirée promettait d'être longue, ce mystère la tenait bien éveillée maintenant.

[Iris]

Ce fut à ce moment là qu'arriva une servante entre 20 et 30 ans avec un plateau sur lequel se trouvait une petite soupière couverte. Elle alla trouver Madennig et lui dire que ses instructions étaient d'apporter le bouillon au lit pour l'osfei blessée.