[OdE Chap.7-11] La part de la veuve

[Casaïr]

Aeldred buvait comme du petit lait ce que lui disait le commandeur Ronce mais aussi les verres qui semblaient ne jamais se vider. Lui qui n'avait jamais été un grand buveur commençait doucement à sentir la pièce tanguer. La fringale le prit également et il dévora son pot de crème à la violette en s'exclamant :

"C'est décil.. déééliliii... c'est très bon ! Féticilations aux cuisiniers !"

Il s'arrêta une seconde et se repassa la phrase qu'il venait de prononcer. Manifestement quelque chose semblait le gêner mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. En tout cas, c'était sans doute la première fois de sa vie qu'il s'amusait autant à un repas. Il en vint même à trinquer avec le commandeur Ronce, sans se douter une seule seconde que le prix à payer pour le lendemain serait particulièrement sévère.

[Madennig]

Alors que Madenig et Pwyll s'échangeaient leurs impressions à propos des crèmes aux parfums délicats, la molle prononciation des hommages aux cuisiniers n'échappèrent pas à l'oreille affûtée de l'Hilderine. Cela sonnait l'heure tout proche de rouler la viande dans le torchon.
Alors que Jazkez discutait avec sa voisine de droite, elle l'interrompit discrètement.

"Osfer, n'est-il pas temps pour le clerc d'aller se reposer ? Il a eu une dure journée... Je peux m'assurer qu'il arrive à sa chambre sans encombre, si vous voulez."

[Amnèsya]

Ethel avait répondu à la question du maître d'arme poliment avec les détails les plus intéressant qu'elle se souvenait sur la rocaille abrute et sévère qu'était la région de Kells, même si elle en parlait avec chaleur et nostalgie.

Elle répodu également au sourire avenant de Madening
Avant d'être interrompu par Aeldred et Jaskez...

Ayant capté l'attention du public, il était inutile de continuer, et Ethel avait toujours préféré écouter à raconter.

Elle laissa passé sa chance d'en apprendre plus sur ses accompagnions en ne relançant pas le sujet de l'utilisation par chacun d'un hypothétique trésor...
Dommage... Même si pour elle même elle connaissait parfaitement la réponse, s'étant déjà retrouvé face à ce dilemme.

[Caeso Senjak Khan]

"Et vous ? Un idéal ? Une quête du grand amour et d'un noble mariage ?"

Jazkez sourit en observant un instant son verre puis tourna son regard vers Morwenn.

-Bien sur ! Comme nous tous ! L'idéal serait que grand amour et noble mariage aillent toujours de pairs. Mais la réalité est différente. En ces temps troublés nous devons penser non pas à nous mêmes mais à nos gens et à ceux qui nous sont chers. Il vaut parfois mieux un mariage de raison qui renforce nos liens et nos lignées que la quête d'un grand amour qui se transforme en chimère. Et ce n'est pas Jerryl j'en suis certain Il leva son gobelet qui me contredira ce soir.

Il reposa son gobelet vide devant lui.

"Osfer, n'est-il pas temps pour le clerc d'aller se reposer ? Il a eu une dure journée... Je peux m'assurer qu'il arrive à sa chambre sans encombre, si vous voulez."

Le chevalier regarda dans la direction d'Aeldred en pleine discussion avec le commandeur Arthus. Il se pencha vers Madennig.

-Tu rigoles ? Regardes comme il a l'air de s'amuser ! Crois moi tu verras pas ça tous les jours. Si ça peut le dérider un peu...

Il se tourna de nouveau vers son autre voisine.

-Et vous madame, avez vous fait votre choix parmi tous vos prétendants ? Qui épouserez vous ? qui aimerez vous ?

[Iris]

Jazkez nota que Morwenn souriait moins, mais il n'était pas l'homme le plus empathique et son côté obtus le poussait facilement à ignorer des détails signifiants pour n'accéder qu'aux grandes lignes du message.

"Qui j'aimerai ? " elle répéta ces mots sans répondre.

Plus bas : "Vous..." Elle le regarda avec attention, ouvrit la bouche, se ravisa, et glissa finalement : "Pourquoi parler de ce porc meurtrier à cette table ? "


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Pendant ce temps Arthus de Seol et Aeldred avait poursuivi leur discussion en trouvant des tas de sujets hilarants. Le célibat, les formes des feondas, leur manière de tuer, et d'autres encore.

[Madennig]

Madenig se fit une raison, il sera toujours temps d'emmener Aeldred à l'extérieur avant qu'il ne tente de rendre son repas dans une des cruches décorant la table. Il était effectivement agréable de le voir un peu s'amuser, il n'en avait pas eu beaucoup l'occasion ces dernières années apparemment.
L'Osfei se tourna vers les deux clercs, maintenant que le dessert l'avait ravie.

"Et vous avez toujours vécu à Louarn ? Quels sont les domaines que vous préférez étudier en général ?"

Il était temps de se sociabiliser un peu aussi !

[Casaïr]

Si Aeldred avait eu plus ou moins conscience de l'alcool qui circulait plus tôt, les verres qui suivirent appelèrent rapidement leurs petites sœurs. Et la discussion avec Arthus était vraiment plaisante, ce qu'il n'aurait jamais imaginé au premier abord.

'Faudra qu'j'y r'pense plutard, tenta-t-il de noter (avec difficulté) dans son esprit.

Cependant, boire autant commençait à peser sur sa vessie et le moment était venu d'aller la vider un peu.

"Ex...cusez-moi, commandant Arthus, mais y faut qu'j'aille me soulager un peu, j'ai l'impressssssion qu'ça veut d'jà r'sortir."

Il retint un léger rot dans sa manche puis se leva en tanguant comme sur un navire en haute mer, dût s'y reprendre à deux fois.

"Hou, j'ai pas l'habitude, pardon", dit-il un peu trop gai.

[Iris]

Arthus de Seol vit son comparse peiner : "Attend, j'vais t'aider..." mais n'était pas très frais non plus. Il avait juste pour lui plus de beuveries, de sorte que zig-zaguer allait à peu près.

" Bonne nuit à tous !" lança le Ronce à la cantonade. Maela lui souhaita aussi une agréable nuit. Apparemment elle n'allait plus tarder à se coucher.

Pendant ce temps, Madennig s'enquérait des goûts et du parcours de ses voisins de l'autre côté de la table. Les discrets clercs expliquèrent qu'ils aimaient l'histoire -- pour Youna -- et la littérature épique -- pour Guenec. Youna venait des confins du domaine, d'une zone marécageuse, très proche du domaine des Mac Readan ; Guénec était de Louarn même. Youna avait appris à lire avec sa dàmàthair et son aisance intellectuelle lui avait permis d'obtenir une lettre de recommandation pour étudier à Louarn, et là elle avait pu entrer au service de la barde Jobenn, y retrouvant Guénec.

[Madennig]

Tout en écoutant les deux clercs, Madenig suivit du regard Aeldred et son nouvel ami Arthus en quête tous deux d'un endroit tranquille pour se soulager la vessie. Mais cet intérêt fut bref, car pour Madenig, discuter avec des érudits était un fait suffisamment rare pour qu'elle l'apprécie. Elle se dit par ailleurs qu'elle irait vérifier plus tard, si Aeldred était toujours en vie et qu'elle le ramènerait dans son lit si nécessaire...
Donc, de nouveau toute ouïe, elle renchérit auprès des deux clercs.

"Il y a-t-il des récits épiques spécifiques à Louarn ? Le domaine est plutôt ancien, si j'ai bien compris... Vous devez connaitre chaque recoin de son histoire ?"

[Caeso Senjak Khan]

"Vous..."

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Il avait tendu l'oreille et s'était penché vers elle mais ne s'attendait pas forcement à cette réponse. Il plissa un peu les yeux, et tourna légèrement son visage pour la regarder, la jauger en fait. Au bout d'un instant qui lui paru suffisamment long il lui répondit en souriant assez bas pour qu'elle seule ( et Madennig ) entende.

-Rhoo c'est pas gentil ça de se moquer comme ça ! Au mieux tu es amoureuse d'un récit à mon avantage mais ce ne peut être suffisant pour toi. On se connait à peine !

Il se redressa en faisant en sorte de lui frôler le bras au passage et s'assit dans une position convenable puis reprit d'un ton audible.

-Mais justement, je ne vous ai pas laissé l'opportunité de nous raconter. Depuis quand la seigneuresse Maela Mac Loarans a t'elle la chance de vous avoir comme amie ?