[OdE Chap.7-6] Vis ma vie de Garde de nuit

[Madennig]

Madenig s'arrêta net dans sa réflexion. L'odeur du bouillon lui creusait encore plus l'estomac que l'histoire des esprits ne creusait ses méninges.
Alors, elle accompagna la servante dans la chambre, la laissant passer en premier.

"Posez le plateau sur le lit, j'arrive !" lui dit-elle poliment.

Puis se tournant vers Pwyll, avec un sourire désolé :

"Je n'en peux plus, pardonne-moi..."

Elle laissa juste entrouverte la porte pour que la jeune femme puisse repartir. Et elle commençait déjà à délasser son plastron et ses épaulières, pour manger et se reposer dans la foulée.

[Pwyll]

Pwyll vint s'appuyer dans l'encadrement de la porte de sa... de leur chambre et soupira calmement. La réaction de Madenig n'avait pas été mauvaise, elle était curieuse par contre, pour sûr !

Bah oui, vas-y mange tranquillement et détends-toi, tu en as besoin comme nous tous je pense, même si t'es une dure à cuire, bien entendu !

Ils étaient des amants maudits en effet, on peut dire ça comme ça. Réunis dans la morts... mais, d'une façon ou d'une autre leur passion qu'ils n'ont pu vivre dans leur première vie les aurait ramenés dans une seconde, mais pas naturelle du tout. J'pense que tout était bien plus fort du coup, ils étaient comme fous et violents, ils se foutaient de la vie des autres et au moindre problème ils tuaient.

Pour ce qui est d'Aeldred, il a juste été blessé plus gravement que moi quand on a tenté de les capturer. Ils étaient revenus vers Terfynisel.

Ultana, la demorthèn, je ne saurais pas te dire exactement ce qu'elle en pensait... il y a eu un bûcher pour brûler les corps. En espérant qu'Aingeal nettoie tout ce foutoir pas naturel j'pense.

Voilà. Dire que tout a commencé par une histoire dans un livre qu'Aeldred a eu d'Ethel, la femme que t'as dû voire à table. Manuel de la lune machin... sombre ou noire je sais plus. C'était l'histoire des amants maudits et en fait tout était vrai apparemment.

[Madennig]

Elle terminait de défaire ses brassards, tout en écoutant les explications de Pwyll. Elle n'était plus qu'en tunique longue, par dessus ses braies encore retenue par ses bottes et ses jambières.

"Comment ça ? Tu penses que c'est à cause du livre qu'ils sont arrivés à Terfynisel ? Ou juste... Ce phénomène était décrit dans le Manuel ?"

Le bouillon fumait encore, malgré sa faim, elle ne tenait pas à se brûler bêtement la bouche.

"Finalement, tu penses que ce serait juste... le hasard ? Je ne crois pas beaucoup au hasard... Et toi ?"

[Pwyll]

Destin ou hasard, je vais pas trancher la question ici, mais le livre ils s'en foutaient bien.

Bon, je suppose que j'devrais aller devant la porte.

Mange proprement surtout, Jazkez est très à cheval sur ces questions, il fera sans doute une inspection de nos bavoirs.

[Madennig]

Pwyll réussit à faire rire Madenig. Même si elle n'avait pas de bavoir, elle savait que dans la forme, Pwyll avait raison.

"On fera une lessive demain, si tu veux ! En attendant, je ferai ce que je peux pour ne pas salir notre lit... N'oublie pas de me réveiller d'ici une heure, d'accord ? Il faudra qu'on parle de ce Manuel. Ça m'intéresse vraiment. Surtout avec ce trésor maudit."

"A tout à l'heure, Pwyll, merci !"

[Iris]

Spoiler () :

Oubli de MJ qui n'a pas surveillé les sujets parallèles libre

Blodwen était venue à sa chambre pour se coucher, assez surprise apparemment de voir Madennig et Pwyll à proximité, et leur glissant : "Vous devriez vous reposer, c'est nécessaire pour récupérer convenablement de vos blessures. Bonne nuit."

Elle les avait donc laissé poursuivre à voix basse.

[Pwyll]

Pwyll retourna humblement son bonne nuit à Blodwen :

"Et à vous, Dame Blodwen."

Il regarda Madenig, les yeux écarquillés et les épaules levées en signe d'incertitude.

"On a deux ordres contradictoires. J'suis rétabli depuis l'départ, mais toi et Jazkez pas encore..."

Il réfléchit un peu, puis :

"Bah, dors, je verrai avec l'osfer."

[Madennig]

"Bonne nuit Dame Blodwen." fit Madenig comme une enfant sage et de bonne humeur.

Une fois Blodwen repartie, elle reprit le cours de sa conversation avec Pwyll.

"Mais je vais bien !" Protesta-t-elle souriante. "Tant que j'arrive à me déshabiller et à manger seule, c'est qu'au fond, je vais bien ! Tu m'as bien vu grimper aux arbres sur la route et te lancer des feuilles non ? Oui c'était moi les feuilles... "

"A la tienne !" dit-elle en prenant le bol de bouillon, pour en boire une gorgée.

[Amnèsya]

Ethel s'était égarée dans la nuit. Elle était restée tard à discuter avec les autres de tous et de rien... Au point qu'elle ne se souvenait plus vraiment des sujets qui avaient été abordé...
Et ce n'était ni l'alcool ni la morphéneuse... Elle n'avait pas eu nécessité de recourir à un ces pratiques depuis longtemps et elle avait été particulièrement sobre à table. Vu l'atmosphère électrique, c'était pas le moment de faire un écart parce qu'elle était pompette...

Cependant, il n'y avait rien à faire. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil... Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé.
Au bout d'un moment, je me décidais à me lever pour errer dans le chateau. Marcher un peu.

Je passais une robe, un châle épais pour ne pas avoir froid et je quittais ma chambre.

Si je n'étais pas un être des ténèbres j'étais définitivement un être onirique... et quoi de mieux pour émerveiller qu'une demeure en pleine nuit... Ou chaque bruit est mystérieux... Ou chaque ombre est un être à part.

Je voulais monter sur les toits pour regarder les étoiles.
Mais conformément à mes habitudes de ne jamais aller là ou je veux... Je m'étais égarée...

...

Là un garde qui visiblement s'ennuyait comme un rat mort... je vais lui demander mon chemin...
C'est alors que je réalisais que c'était Pwyll... c'était un signe du destin.

Je m'approchais tranquillement, presque de manière évanescente.

"Bonsoir... Alors toi non plus dis-je avec un petit clin d'oeil probablement invisible, tu n'arrives pas à dormir?"

[Pwyll]

Un peu pris au dépourvu, Pwyll fut rassuré de constater qu'il ne s'agissait pas d'un assassin nocturne, sinon il serait peut-être déjà mort.

"Ah, tu m'as fait peur dis donc..." répondit-il en parlant bas pour ne réveiller personne.

"Heureusement, que j'dors pas, quel garde je... je" il bailla ostensiblement "...je ferais ?"

Il détailla la jeune femme d'un air interrogatif. Depuis quand les jeunes femmes venaient-elles lui rendre visite la nuit ? Pfff, quelle histoire lui et les femmes, enfin, plutôt quelle absence d'histoire justement.

"Tu devrais profiter d'un bon lit bien douillet quand t'as la chance de pouvoir y dormir, crois-moi... Tu est contente, ici, ça va bien dans ta vie ?"