[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Casaïr]

Le temps passait avec une lenteur affligeante et Aeldred se sentait vaguement nauséeux. Maelor était passé devant lui mais le chasseur regardait obstinément le sol, pareil lorsque Hafnir fut invité à entrer à son tour. Et mon tour à moi, quand vient-il ? Qu'on en finisse avec cette histoire ! Tout se chamboulait dans son esprit maintenant et voir Oanell au bras d'un hilderin n'était pas fait pour arranger son humeur. Bah, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de pire... C'est ce qu'Aeldred pensait... jusqu'à ce qu'en relevant la tête, il voit sa belle faire mine de se déplacer avec le hilderin. Il se sentit chanceler sous le poids de ce qu'il voyait, la tête lui tournait et il avait soudain envie de vomir mais à son grand soulagement, il ne rendit rien.

Il voulait être n'importe où sauf ici, et en même temps, il voulait voir ce que ferait le chevalier. Peut-être refuserait-il de la suivre -HAH ! Tu peux toujours te bercer d'illusions !-, ou peut-être chercherait-il à abuser de la situation. Peut-être que Oanell ne jouait que son rôle d’hôtesse. Ou peut-être... Il n'avait jamais été bon pour comprendre les gens. Il se dit que s'il avait fait plus d'effort avant, il pourrait peut-être décrypter les attitudes des deux personnes qu'il espionnait maintenant à distance. Que de peut-être ! On pouvait aller loin avec ce genre de mots, mais uniquement dans sa tête. N'y tenant plus, il se leva et se mit à faire les cent pas pour... il ne savait même pas pourquoi mais au moins, ça l'occupait un peu.

[Iris]

Elwigg

Les deux taciturnes... gardaient la porte. Sans parler. Ils attendraient là... jusqu'à la fin de l'opération... ou jusqu'à ce qu'ils trouvent mieux à faire que d'attendre.

Aeldred

Un serviteur glissa au jeune chasseur : "La Dame voulait te voir dès que tu arriverais, mais comme le Commandeur y est, ton tour sera juste après je pense."


Oanell et Drewall

L'Osfei proposa son bras à la jeune femme pour visiter un peu le château, s'éloignant de la salle du trône où les regardait Aeldred. Ce dernier avait d'ailleurs le temps de les suivre avant d'être reçu.

" Terfynisel donne l'image d'un village du bout du monde, c'est vrai. La nouvelle Dame semble en tous cas très désireuse de changer les choses. La région bouge, ne serait-ce qu'avec les travaux d'infrastructure : c'est le bon moment pour réformer et se préparer à l'avenir. C'était une surprise que cette succession, je suis bien d'accord. Je pensais pour ma part que l'épouse hériterait et qu'à terme il y ait fusion des deux maisons nobles. Cela n'aurait pas forcément été une mauvaise chose pour le pays : les petits domaines sont sans doute proches du peuple, mais ils ont surtout peu de moyens."

" En tous cas la nouvelle dame n'est plus toute jeune, elle va devoir rapidement songer à se marier. Avec l'édit royal, elle ne peut que le faire avec un noble ou un hilderin. On verra bien ce qu'elle fera. "

" Et toi alors ? Tu comptes rester à Terfynisel ? Remplacer le précédent barde ? J'ai vu que tu avais de bien t'entendre avec la nouvelle Dame, une chance pareille ça ne se présente pas souvent." fit-il en se rapprochant un peu de la jeune femme, avec un léger sourire

[Casaïr]

Aeldred remercia le serviteur qui était venu le rassurer, cela le changeait un peu du traitement qu'il pouvait recevoir habituellement des autres résidents du village. Il allait ajouter quelque chose quand il vit le manège du chevalier et s'arrêta brutalement de marcher.

A ce moment précis, plus rien d'autre n'existait hormis cette scène irréelle qui se jouait devant lui. Il aurait voulu être à des lieues d'ici et en même temps voulait connaitre la réaction d'Oanell. Il serra si fort des poings qu'il s'entailla la peau avec ses ongles.

[Iris]

Pour voir la scène, Aeldred dut suivre le duo jusque dans les sombres couloirs... puisqu'il quittait la salle principale;..

[Casaïr]

Aeldred allait les perdre de vue, il devait se décider rapidement. C'est un chevalier hilderin, il ne va quand même pas... Mais et si... ? Il se rendit compte qu'il avait plus peur que le chevalier ne dépasse les bornes de la courtoisie que du comportement présent qu'affichait Oanell.

Blodwen comprendra.

Il savait qu'il n'était pas la discrétion même, mais il prit le parti d'essayer malgré tout. S'il ne se passait rien, il pourrait toujours prétexter s'être perdu.

[Iris]

Aeldred put donc se faufiler à la suite du duo (couple ?)... et observer la scène bien caché par l'ombre...


... une discussion banale... mais le hilderin était très proche d'elle, non ?

[Casaïr]

Aeldred enrageait mais il ne pouvait pas se rapprocher d'avantage sans se faire voir. Il décida d'attendre de voir comment la situation évoluait. Pour le moment, il ne semblait rien tenter de déplacé, ce qui ne voulait pas dire qu'il ne ferait rien ! Il se força au calme, respirant profondément, tout en guettant la moindre de leurs actions.

[NailsEater]

Oanell et Drewall

Oanell nota le tutoiement du chevalier lorsqu’il s’enquit de son futur au château et gloussa quand il parla de sa « relation » avec Dame Blodwen. Il lui proposa son bras, elle marqua un léger temps d’arrêt avant d’y accrocher le sien. Quitte à jouer les gourdes amourachées autant bien le faire !

Ils commencèrent à avancer, tout en continuant à parler.

- Rester à Terfynisel ? Hmm, je dois reconaitre que lors de mes premiers jours ici, je n’envisageais pas de rester bien longtemps. Mais finalement, ça commence à devenir intéressant par ici. Puis, comme vous venez de le dire, tout le monde n’a pas la chance d’être au bon endroit au bon moment, ajouta-t-elle avec un sourire entendu.

Il sera sûrement utile pour Dame Blodwen d’avoir une amie près d’elle. Ne connaissant que depuis quelques heures son propre statut, vous conviendrez que deux bardes ne seront pas de trop. Par ailleurs, il faudra sûrement qu’elle se trouve un mari comme vous le disiez. Je ne sais pas trop qui voudrait venir dans ce « un village du bout du monde », remarqua-t-elle pensive ou, du moins, ayant l’air.
Vous disiez donc un noble ou un hilderin ? Rassurez-moi vous ne comptez pas courtiser Dame Blodwen ? s’indigna faussement la demoiselle, je serai déçue de l’apprendre. D’autant plus que vous venez de m’annoncer que vous serez sur les routes sous peu.

Connaissant un peu le château, elle tenta l’air de rien de diriger le chevalier vers le jardin (s’il y en a ? ou bien un endroit pas totalement isolé ?), consciente de jouer sur un terrain dangereux.

[Iris]

Oanell pouvait aussi bien décider de rester dans le couloir, près d'une fenêtre que... que... en fait, il n'y avait pas de jardin (et de toute façon, il faisait froid), la promenade n'allait pas mener très loin ou au contraire, trop loin.

Plusieurs couloirs du château ne comportaient aucun éclairage. Compte-tenu des finances des Mac Terfynisel, l'éclairage était souvent un luxe et on se limitait à de grandes lampes à huile (en terre cuite ou bronze), suspendues ou transportées à la main.

Drewall penchait son visage vers celui d'Oanell quand il parlait et nul doute qu'il avait l'impression qu'elle avait une idée derrière la tête, de quoi rendre son séjour plus agréable.

" Deux bardes, oui... peut-être que ça fonctionnera ici, mais je n'ai jamais vu ce cas de figure ailleurs..." précisa-t-il

" Moi, courtiser Dame Blodwen ?... non, un osfei ne s'y risquerait pas... et puis il y a des jeunes femmes bien plus intéressantes par ici..." avec un regard entendu, et le visage proche de sa compagne qui jouait la comédie de la fille amourachée donnant des espoirs...

[Casaïr]

Vu de l'extérieur, la scène devait avoir l'air comique... ou un peu inquiétante.

De son coin de couloir sans éclairage, il observait la scène sans trop y croire et surtout sans savoir quoi faire : intervenir en devenant le gêneur de service ? Laisser faire en espérant... il ne savait pas trop quoi en fait. Il n'avait même pas le droit d'être là en théorie...

Au cas où, il chercha du coin de l’œil quelque chose qu'il pourrait lancer en faisant un maximum de bruit, si jamais le besoin de casser l'ambiance se faisait ressentir...