[OdE Chap.4] Le procès d'Aeldred (Forêt engloutie)

[NailsEater]

Oanell se permit de réagir à ce que disais Madennig.

"J'avoue que nous nous sommes aussi posé la question de pourquoi maintenant. Après peut être y avait-il des affaires plus importantes à régler ... Je sais que nous ne sommes pas parti sur un bon pied toute les deux, mais sachez que je vous apprécie. Vous êtes une femme droite et je vous trouve impressionnante à votre façon. Cela dit, de ce que j'en sais votre modèle est quelqu'un d'admirable."

La barde ne s'étala pas plus. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire et le pensais sincèrement. Elle ajouta à sa un petit sourire tout aussi sincère.

"Bon et maintenant ? Où allons-nous ?"

[Casaïr]

Aeldred ne s'était pas vraiment posé la question sur le temps qu'avaient mis les hilderins pour réclamer la présence de l'agresseur de Jaskez, mais force était de constater que c'était effectivement étrange. Et malgré ce qu'en pensait Oanell, une tentative de meurtre sur l'un des leurs (si c'était bien le chef d'accusation retenu) était bien assez grave pour motiver un procès juste après les événements. Le chasseur se garda bien de tout commentaire, il n'avait pas voyagé comme sa compagne, n'avait pas l'étendue de ses connaissances -même s'il faisait des efforts en ce sens-, et, pour tout dire, n'était assurément pas assez diplomate pour s'interposer dans une décision pareille.

la mine désolée de Madennig lui arracha un sourire un peu triste : "Nous verrons bien ce qu'il adviendra de toute cette affaire. Après tout, vous avez pu le constater par vous-même : Aeldred est... enfin, il ne ressent pas les choses comme nous. Tant qu'on ne fait pas de mal à son chat, il est plus doux qu'un agneau qui vient de naître et au moins aussi inconscient de la portée de ses actes. Merci pour votre aide précieuse."

Le sourire du jeune homme était un peu plus franc maintenant, cherchant à rassurer la jeune hilderine, ne se tournant que lorsque l'émissaire de Blodwen demanda ce qu'il fallait faire ensuite.

"Eh bien, réfléchit Aeldred, je pense que le mieux est encore de faire les choses selon les règles : nous présenter aux portes de la citadelle et d'énoncer le pourquoi de notre venue et de suivre les indications qu'ils nous donneront. J'imagine qu'à un moment nous serons amenés à voir la commandante Ergon Tamir, afin de discuter des modalités du procès."

Quel gâchis, songea-t-il, comment on va pouvoir sauver la peau de ce garçon ? Il ne sait même pas pourquoi il est là...

Attendant que le reste du groupe soit prêt, le chasseur reprit la tête de la marche, suivant la route jusqu'aux portes de la forteresse hilderine.

[Iris]

Depuis la route, les voyageurs discernaient déjà trois tours massives, mais il semblait que l'édifice en comportât davantage. Il s'agissait là d'une merveille d'architecture, une place forte qui portait haut les couleurs du roi et des hilderins. Les étendards du royaumes et de l'ordre volaient fièrement dans le vent.

Les lieux étaient très animés. Il n'y avait pas seulement les hilderins et les soldats qui les servaient, mais également de nombreux civils occupés à des tâches logistiques, ainsi que des ouvriers occupés à des manœuvres impressionnantes, chargeant par exemple de lourdes charges à des hauteurs considérables à l'aide de grandes roues dans lesquels plusieurs hommes marchaient à l'infini. On allait et venait, avec un brouhaha de place de marché.

Aeldred et le chat étaient très nerveux. Madennig imaginait déjà le pire : une fuite au milieu du chantier, avec des accidents graves ! Le félin feulait déjà et plus loin des chiens aboyaient violemment.

Dressage Pwyll 11+d10(10)=21

Le colosse soulagea l'anxiété de la jeune hilderine. Il parvint presque magiquement (?) à concentrer sur lui l'attention de l'étrange duo sauvage. On aurait pu croire qu'il les hypnotisait tant l'effet était grand et le comportement atypique au milieu de cet avant-poste de la civilisation.

Peu sûre du temps que durerait cette fascination extraordinaire, Madennig se dépêcha de se signaler et d'expliquer le problème. Il sembla qu'on l'écouta favorablement, et on leur fit signe de se diriger vers une partie plus paisible de la citadelle. Montant quelques marches et franchissant une arche, ils s'engagèrent dans un long couloir voûté plongé dans l'ombre. Au fond, ils arrivèrent en bas d'une tour, et s'engagèrent dans un embranchement partant un peu sur la droite. On leur ouvrit enfin une porte donnant sur une pièce assez grande, seulement éclairée de meurtrières. Ils pourraient attendre ici au calme, loin du brouhaha. Dans ce silence, et dans le vide, ils se regardaient. Madennig partit chercher une personne compétente -- elle ne s'opposait pas à ce qu'on l'accompagnât.

Aeldred s'assit dans un coin sur le plancher poussiéreux, en caressant Roux : "C'est bien ici, il y a plein de souris."

En regardant autour d'eux les voyageurs se rendirent compte que cette partie de la citadelle était certes en état, mais également assez ancienne et sans doute pas forcément encore habitée. Le château était si grand que la garnison hilderine ne suffisait pas encore à le remplir ! Pendant longtemps la place forte n'avait été que vaguement maintenue en l'état, aujourd'hui le roi se donnait les moyens d'en faire le verrou du sud, le lieu d'où contrôler Salann Tir, Tulg, Deas et peut-être même Tuaille.

Madennig revint enfin et parlait bas : "Vous allez pouvoir être reçus. Je pense qu'il vaudrait mieux laisser Aeldred et le chat ici, il n'y a pas beaucoup d'autres coins calmes. Même la prison, c'est pas ça. Il y a encore eu des brigands de capturés -- des anciens des roseaux de fer. "

[NailsEater]

"Vous allez pouvoir être reçus. Je pense qu'il vaudrait mieux laisser Aeldred et le chat ici, il n'y a pas beaucoup d'autres coins calmes. Même la prison, c'est pas ça. Il y a encore eu des brigands de capturés -- des anciens des roseaux de fer. "

Merci. Allez ... en avant.

Oanell souffla un bon coup, remonta ses épaules, se tint droite. Elle essayait d'évacuer comme elle pouvait la pression. Entre ce que Blodwen avait demandé et ce que ses amis attendaient d'elle. Tout va bien aller. Elle offrit un sourire qui se voulait rassurant à ses compagnons et suivit Madennig.

[Casaïr]

Aeldred se dirigea immédiatement vers la porte à la suite d'Oanell. Il s'inquiétait lui aussi du comportement que pouvait avoir son homonyme incontrôlable même s'il semblait calme pour le moment. Il n'était toutefois plus vraiment le moment de se poser de telles questions ; il voulait voir la commandante et entendre de lui-même de quelle façon cette affaire serait jugée. Et peut-être aurait-il l'occasion de croiser Jaskez également. Étrangement, la possibilité de revoir le chevalier narquois ne lui déplaisait pas ; leur rencontre précédente ne s'était pas faite dans les meilleures conditions, aussi le chasseur espérait pouvoir y remédier.

[Pwyll]

Pwyll écoutait sans rien dire, observant les réactions et mimiques des uns et des autres pour tenter de deviner leur état d'esprit. Quand Madennig parla, il se fit la réflexion : Reçus oui, mais par qui ? Par quelqu'un ne sachant pas de quoi il retournait et qui traiterait le cas comme il le ferait pour un autre du même type. Il suivit le mouvement et jeta un œil à Aeldred et Roux dont l'attention était déjà fixée sur les rongeurs qui vivaient ici leurs derniers instants de tranquillité. Malheureusement, si on observait la situation à l'échelle de la citadelle, le garçon et son animal avaient plutôt le rôle des souris.

"Amusez-vous un peu ici, on revient."

[Iris]

Le trio de Terfynisel reprit le couloir isolé, puis à la tour, au lieu de prendre le couloir d'arrivée, se dirigea vers l'escalier en colimaçon. Au premier étage, ils prirent un couloir sombre, seulement éclairé de quelques fenêtres qui donnaient sur le côté nord du bâtiment. Leur destination était une petite porte que Madennig ouvrit précautionneusement. Il s'agissait en effet d'une entrée de service donnant sur la grande salle de réception.

Ergon Tamir était assise sur un trône de facture sobre. Elle portait des cheveux courts noirs, était plutôt athlétique, le visage hâlé, et portait une tunique qui aurait aussi bien pu convenir à un homme. Sur le tabard elle portait le soleil des hilderins. Sa mise était de qualité mais n'avait rien de tapageur, au contraire, elle était plutôt austère. A ses côtés, manifestement d'un rang inférieur, tout en étant important, il y avait une autre femme, grisonnante, cheveux court et une allure martiale moins marquée, tout en étant assurément stricte, et portant elle aussi le symbole des hilderins. Non loin d'elle se trouvait une table chargée de dossiers, avec un secrétaire ayant de quoi écrire.

Madennig commenta en chuchotant : "J'ai entendu dire qu'elle s'appelle Briaga de Caiginn, formée dans le duché de Dùlan. C'est une administratrice expérimentée. Elle n'était pas là quand je suis partie pour Swelbecky."

Les maîtresses de la forteresse traitaient les affaires diverses.

Un contremaître signalait des soucis d'approvisionnement. Ergon Tamir répondit quelques platitudes sans conviction et laissa la parole à Briaga qui eut rapidement des instructions pratiques pour résoudre le problème, et précisait des mesures à prendre entretemps. Il y avait apparemment un hilderin qui devait être en service actif, qui attendait la suite. Quand ce fut son tour, il exposa brièvement le problème : les brigands avaient avoué être des anciens des Roseaux de fer ; il avait l'intime conviction que ces malfrats en savaient plus qu'ils ne le disaient. Ergon Tamir fit remarquer qu'aveu ou pas, ces gens avaient forcément des soutiens : ratisser la zone permettrait certainement d'obtenir des informations. La stratégie mêlait garantie d'indulgence et de protection avec une dose d'intimidation. Cela faisait trois ans que les vestiges des Roseaux de fer s'étaient éparpillés ; et avant cela Jerryl des Marais avait sévi durant presque sept ans.

Le tour des trois villageois de Terfynisel allait arriver.

[Casaïr]

S'il ne comprenait pas vraiment tout ce qu'il se passait ici, Aeldred ressentit malgré tout le sérieux avec lequel les affaires étaient résolus. Une seconde, il espéra la commandante suffisamment clémente et compréhensive pour se rendre compte que l'autre Aeldred ne faisait que réagir aux événements autour de lui, particulièrement quand son chat en était la cible. Restait juste à trouver les bons mots.

"J'imagine, fit-il à Oanell en passant nerveusement sa langue sur ses lèvres, qu'il vaut mieux te laisser parler en première, non ? En tant que représentante de Bl... dame Blodwen."

Décidément, il avait du mal avec le titre de son amie. Mieux valait effectivement que la barde s'exprima au nom du groupe, cela éviterait les fourchements de langage dont le chasseur pouvait bien se rendre coupable.

[Pwyll]

Pwyll hocha la tête, observant ces deux femmes importantes avec des yeux ronds.

"Bonne chance Oanell, la réputation de Terfynisel et la vie d'Aeldred reposent sur toi."

[NailsEater]

"J'imagine qu'il vaut mieux te laisser parler en première, non ? En tant que représentante de Bl... dame Blodwen."
"Bonne chance Oanell, la réputation de Terfynisel et la vie d'Aeldred reposent sur toi."

Oanell haussa un sourcil ...

Pour votre gouverne, il s'agit juste de se signaler pour le moment. Bande de poule mouillée.

On repassera pour le soutien ... Oanell commençait à stresser véritablement. Même si en vérité l'idée était la sienne, elle commençait à regretter de s'être lancé dans cette histoire sordide. La barde commençât à réfléchir à ce qu'elle allait dire pour présenter la situation. Peut être commencer par leur fournir la lettre de Dame Blodwen ? Non. Se présenter d'abord. Oanell, apprentie barde de Dame Blodwen de Terfynisel. Non, je peux pas dire apprentie barde ... Envoyée diplomatique de Dame Blodwen MacTerfynisel. Oui, c'est mieux.

Bon et quoi qu'il arrive. Vous ne dites rien si on ne vous demande pas votre avis !

Elle fusilla du regard ses deux amis. Elle avait beau les adorer, ils n'étaient pas très adaptés pour les protocoles.