[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Arthus]

Quelque peu hébété par le carnage et les émotions inconstantes qui déferlaient en lui, Burgred eut à peine le temps de jeter un oeil aux blessures d'Aeldred que le décor qui l'entourait changeait déjà...

Etourdi par cette succession d'évènements, Burgred tituba légèrement, pris de vertige.

[grayfoxliquid]

Pwyll ayant enfin débouché la canalisation, la belle barde put descendre, suivie, peu de temps après, par Dubthach. Arrivé en bas, il mit un peu de temps à reprendre ses esprits et faire un état des lieux, mais sa formation militaire semblait lui donner un avantage sur les deux autres qui semblaient encore déroutés.

Un sentier dans la… forêt ? dans la cave ??? était donc probablement le seul chemin que les deux hommes aient pu suivre. Le temps s’étant déjà fait long il suivit le sentier en courant, pour apercevoir le garçon et Burgred dans une… prairie… Il casait cette information dans un coin de son esprit, décidant d’y prêter attention plus tard, car il vit que le jeune était blessé. Il courut d’autant plus vite, appelant les retardataires "Venez, ils sont ici !"

Il s’agenouilla auprès du jeune homme en arrivant, glissant une petite distance sur les genoux, commençant immédiatement à vérifier l’état de la blessure et ce qu’il fallait faire, épongeant le sang comme il pouvait. Ce n’est qu’en s’affairant aux premiers soins qu’il se rendit compte de la procession funèbre qui passait non loin d’eux. Il eut un moment d’hésitation, les yeux ronds, avant de se tourner vers son compagnon d’armes "Burgred, qu’est-ce qu…" il s’arrêta dans sa phrase, se rendant compte que Burgred n’allait pas bien. Il ne semblait pas spécialement blessé, mais fortement choqué. Dubthach espérait que le vétéran ne tombe pas en syncope et que les autres arrivent bientôt.

Décidément, il allait jouer les infirmiers encore un peu plus longtemps.

[Casaïr]

Le combat fut aussi rapide que sanglant, en témoignait les nombreuses blessures par lesquelles s'écoulaient le précieux fluide vital. La tête lui tournait, tout son corps lui faisait mal, mais un sentiment de soulagement l'envahit, alors que la créature disparaissait. Mais quelle était cette impression, comme s'il avait affronté une vieille connaissance... C'était quoi, ou qui ?...

Il ne put suivre plus loin le cheminement de ses pensées quand sa mère le prit dans ses bras, imitée en cela par la réplique miniature du chasseur. C'est là que des années de solitude et de manque profitèrent de son état de faiblesse, autant physique que mental pour briser le barrage de ses émotions. Sentir la chaleur des bras de sa mère disparaître petit à petit le laissa désemparé, ne saisissant qu'en partie les mots qu'elle lui glissa avant de s'en aller tout à fait. Séchant ses larmes tout en murmurant "adieu" d'une voix cassée, il sentit le décor autour d'eux changer, et à la tête de Burgred, il comprit que ce n'était pas une simple hallucination.

Aeldred dut se faire violence pour comprendre qu'ils semblaient remonter le temps, voyant d'abord l'histoire de ses parents à rebours avant de la dépasser et de poursuivre toujours plus loin, la forêt changeant légèrement au gré des images défilant sous ses yeux, des arbres disparaissant ou rapetissant, jusqu'à ...

"Qu'est-ce que... ?"

Aeldred chercha à se relever mais ses jambes ne le porteraient pas tout de suite, d'autant qu'il remarqua Dubthach qui s'élançait vers lui pour le soigner. Incapable de lever une objection, il chercha du regard Oanell qui trainait un peu en arrière avant de se replonger dans l'observation de l'étrange scène qui se déroulait devant eux.

"Vous voyez tous la même chose que moi ? Je... veux dire... Qui est-ce qu'on enterre ?..."

[Iris]

Les trois hommes reprenaient leurs esprits tandis qu'Aeldred, ensanglanté, était soigné du mieux possible par Dubhacht qui avait rarement vu ce genre de plaies mais fit preuve de sang-froid et de bon sens.

Comme la procession allait très lentement et était nombreuse, il était facile de la suivre de loin en prenant son temps. Les habitants de Terfynisel, à partir du point de repère "prairie de la maison d'Aeldred" devinaient où étaient le marais et les reliefs. Ils se rappelaient aussi le sentier qui les avait mené ici depuis la ferme.

[Arthus]

Burgred secoua la tête pour reprendre ses esprits, avant de répondre un "ça va fils, t'inquiètes donc pas pour mes vieux os!" à Dubthach pour le rassurer.

Ce faisant, il n'avait pas tourné la tête : toute son attention était tourné sur la cérémonie qui se déroulait sous ses yeux. Qui ou que concernait-elle?

Les interrogations d'Aeldred faisaient écho à ses propres pensées.

[Iris]

Les blessures étaient pansées avec soin, mais les trois hommes ne cessaient de regarder dans la direction de la procession qu'ils perdaient désormais de vue de par la végétation.

[Arthus]

Burgred jeta un coup d'oeil à ses compagnons, avant de dire :

"Bon, j'crois qu'il faut les suivre... Pour sortir de ce... euh... ce rêve j'veux dire."

Il avait prononcé le mot "rêve", mais à son expression il était clair qu'il avait choisi ce terme à défaut d'autre chose, et qu'il était contrarié de ne pas trouver le mot qui convenait.

Après un haussement d'épaules fataliste, il invita le groupe à le suivre.

"Dubthach, récupère Pwyll et Oanell, et allons-y. Discrètement et à distance respectable, au cas où il y aurait un nouveau coup fourré."

Joignant le geste à la parole, Burgred se mit tranquillement en route, l'épieu toujours à la main "au cas où", mais sans adopter une posture agressive.

Il avait hâte que ce délire se termine, car ces esprits qui se jouaient de lui commençaient à l'agacer.

Et je précise bien que l'agacement vient de la personnalité de Burgred, pas du ressenti du joueur qui, lui, brûle de curiosité par rapport à cette procession! ^^

[grayfoxliquid]

"Dubthach, récupère Pwyll et Oanell, et allons-y. Discrètement et à distance respectable, au cas où il y aurait un nouveau coup fourré."

Dubthach s’exécuta derechef. Les plaies du garçon pansées, il l’aida encore à se lever en le prenant sous les épaules et repartit vers l’entrée dans la forêt, d’un pas forcé mais sans s’essouffler.

Il retrouva les deux retardataires faisant marche vers lui, l’air un peu désorienté. C’est à ce moment qu’il se rendit compte qu’il n’y avait plus de combat. Il vit la belle barde et une sueur froide lui coula immédiatement le long du dos.

"Euh… Je… Burgred et… Enfin… Il faut… Venez !" Encore cette foutue timidité. Dubthach n’aimait pas devoir prendre la parole devant des inconnus. Leur donner des "ordres" était encore pire. Sans parler du fait qu’en l’occurrence, une belle jeune femme faisait partie de ces personnes. Il fit donc immédiatement demi-tour pour que ses deux camarades ne voient pas son visage cramoisi.

Lorsque la fille aperçut son chéri encore courbé par sa blessure, Dubthach entendit qu’elle eut un raté dans ses pas, comme une hésitation, suivi un "’Dred" presque étouffé par un sanglot. Ou était-ce la course ? Elle courut alors si vite, probablement mue par l’adrénaline et la panique, qu’elle dépassa Dubthach pour aller se jeter dans les bras de son amant.

Dubthach les rejoignit, à peine après l’arrivée de la barde, l’air très mal à l’aise, espérant qu’ils n’allaient pas devoir se battre bientôt, parce qu’avec cette course, elle n’aurait probablement plus de souffle pendant un bout de temps.

[Casaïr]

« Merci Dubthach… » dit faiblement Aeldred alors que le soldat l’aidait à se relever alors qu’il titubait légèrement sous le coup de la douleur et de la perte de sang dues à ses blessures.

Il sentit rapidement que, dans son état, il ne faudrait pas compter sur lui pour courir les routes avant un bon moment. Pourtant il devait livrer un effort supplémentaire pour avoir le fin mot de cette histoire.

Il en était là quand il sentit soudain quelqu’un l’agripper avec force : Oanell, l’air inquiet et… au bord des larmes ? venait de franchir les quelques mètres les séparant à toute allure. Encore sous le choc de ce qu’il avait vécu, le jeune homme eut un peu de mal à savoir quoi faire de ses bras avant de se décider à l’enlacer tout en lui chuchotant à l’oreille « ça va aller, ne t’en fais pas. » Et aussi étonnant que cela pouvait être, il le pensait vraiment, bien qu’il ne parla pas de ses blessures physiques en l’occurrence.

"Tu peux dire merci à Dubthach, rit-il en tirant la langue à demi, ses pansements sont très bien, vu les circonstances"

La jeune femme se recula en souriant, glissant sa main sur la joue d’Aeldred avant de se tourner vers celui qui venait de le soigner et de déposer un baiser sur sa joue en le remerciant dans un grand sourire.

Encore un peu hébété par tout ce qui venait de se passer, l’ouragan Oanell en tête de ses pensées, Aeldred redressa la tête, observant les alentours. Il reconnut certains détails qui, heureusement, n’avaient pas trop bougé avec cette remontée dans le temps totalement improbable, et sut quelle direction empruntait la foule.

« Ils se dirigent vers Swelbecky, dit-il à ses camarades, le souffle un peu court. Je crois qu’on ne perdra rien à les suivre, peut-être même qu’on découvrira l’origine de tout ça une fois arrivés à destination. »

Il fit un pas en avant, autant pour vérifier la solidité de ses jambes que pour tester la douleur et ne fut pas déçu du résultat : il eut soudain l’impression qu’on cherchait à le découper en deux et ne retint qu’avec peine un cri de souffrance. Quand les étoiles cessèrent de danser devant ses yeux, Il s’aperçut qu’Oanell avait surgit à ses côtés pour le soutenir, de nouveau inquiète.

« Désolé, je pense que je pourrai pas avancer très vite », s’excusa-t-il.

Heureusement que les gens devant ne sont pas en train de courir…

Aidé de la jolie barde, il se chercha une lourde branche qu’il pourrait utiliser en guise de canne avant de se mettre en route, en suivant les autres, se plaçant un peu en retrait. Chaque pas faisait résonner douloureusement les profondes plaies que lui avaient infligée la chose, et il transpirait à grosses gouttes malgré le froid. Il était malgré tout content de savoir la jeune femme auprès de lui, cela rendait l’expérience un peu moins pénible.

Trouvant finalement un rythme où la vitesse de déplacement trouvait un équilibre avec la douleur engendrée, il suivit le reste du groupe, curieux malgré lui quant à ce qu’ils trouveraient au bout du chemin.

[Iris]

La jeune fille avait perdu son chemin. Elle se rappelait qu'elle cherchait quelque chose ici, qu'elle devait aider quelqu'un pour empêcher quelque chose de mal d'arriver, mais cela ne lui revenait pas.

Elle venait de se promener dans la forêt et arrivait à une prairie où elle voyait trois hommes en conciliabule, dont deux qui avaient dû beaucoup saigner mais qui faisaient montre d'une grande volonté, restant stoïque face à la douleur, concentrés sur leur quête. Mais quelle était-elle ?