[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Casaïr]

Le cœur du chasseur rata un battement quand le bandit évoqua le bracelet. Ce ne pouvait pas être le même, mais ça ne ressemblait pas non plus à une coïncidence ! Mais comment diable avait-il pu finir en possession de son père, si c'était bien du même objet que l'on parlait ?

"Qu'est-ce qu'il a dit au sujet du bracelet ?! Est-ce qu'il ressemblait à..." Aeldred fouilla ses poches et en sorti l'objet du délit pour le présenter au pendu : "... ça ?"

"Ce bracelet l'aurait lui aussi rendu fou ?"

Mais pourquoi avait-il repris ses esprit après, et pas son père ? Encore que ses souvenirs de l'époque était plus que confus, et il n'avait pu revoir son père après qu'il ait assassiné sa mère, Rhea l'en avait formellement empêché.

"Est-ce qu'il a dit autre chose ? Y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'en dire plus ?"

À ses mots il se tourna également vers Ethel, le regard plein d'espoir. Il n'avait jamais été aussi près de connaitre la vérité, ou au moins de démêler un gros morceau de la pelote de laine que représentait l'histoire du bracelet. Et cet homme, ce... sorcier, était lui aussi une victime ? Comment avait-il pu entrer en possession d'un tel objet ?

[Iris]

Le pendu cynique eut une remarque sardonique : " Tu sais mon gars, si je l'ai pas vu et que je croyais même qu'à moitié à cette histoire de bracelet... ça veut dire que je peux pas le reconnaître... tu vois ? ... ou faut que je t'explique ça plus lentement ? "

Apparemment, l'infâme criminel était très fier de traiter Aeldred d'idiot

Ethel pour sa part regarda l'objet sans le toucher, avec inquiétude : "Si c'est un objet de pouvoir ça pourrait expliquer bien des choses je suppose. Ils peuvent paraît-il conférer des aptitudes extraordinaires, mais aussi rendre fous, l'esprit du porteur rongé par un mal ancien. Ces artefacts sont à ma connaissance toujours associés à des morts violentes. Je pourrais sans doute l'étudier... "

Le pendu en savait peut-être plus, mais il était pour le moment occupé à ricaner, comme s'il prenait plaisir à de prochaines catastrophes.

[Casaïr]

Aeldred était trop excité pour se laisser atteindre par les insultes minables d'un... bon d'accord, d'un mort, mais le fait qu'il était justement mort le plaçait lui dans la catégorie des idiots, n'est-ce pas ? Se tournant, Aeldred expliqua rapidement à Ethel l'histoire de son père.

"Je ne sais pas s'il a jamais donné des... capacités à mon père, ce qui est sûr c'est qu'il en a perdu la raison, à la suite d'un accident auquel j'ai assisté sans en garder de souvenir. La folie le poussa à tuer ma mère avant de finir pendu, et le bracelet est resté toutes ces années dans la maison où nous vivions et que j'ai récupéré il y a quelques années, au grand soulagement des habitants."

Je n'aurai jamais autant raconté cette histoire que depuis quelques semaines...

"Jusque récemment, reprit-il, j'ai toujours cru être responsable de ce qui était arrivé, comme les gens semblaient le penser, mais en retrouvant ce bracelet... hier ? ajouta Aeldred qui avait un peu perdu le fil du temps qui passait depuis qu'ils étaient arrivés à Swelbecky, des... souvenirs... sont revenus. Dans lesquels maman cherchait ce bracelet qu'il avait eu d'un ami. Qu'il avait obtenu chez Elwigg."

Il faudra que je lui parle quand on sera de retour à Terfynisel, il se souviendra peut-être de quelque chose, se dit-il avant de refaire face au mort, bien décidé à obtenir des réponses.

"Ce sorcier, qui le voulait, et d'où venait-il ?"

[Iris]

Ethel murmura un : "Je suis désolée." en entendant l'histoire d'Aeldred

Le pendu interpellé se marrait toujours (au moins il avait le moral même si ses yeux avaient été mangés par les corbeaux et qu'il n'était plus très frais) : "J'en sais riiiiien !"

Il compléta : "Tu crois que je connais le patron de mon patron ? Ben non mon gars ! M'est d'avis qu'ça doit avoir un lien avec les nobles du duché de Tuaille, 'sont tarés là bas, mais en fait j'en sais foutre rien ! C'est la merde, hein ? T'as une saloperie de relique tirée d'une tombe du duché perdu et un gars qui fait collection... et aucun moyen de le retrouver !"

[Pwyll]

Pwyll suivait les échanges avec attention et craignait de perturber la discussion avec une remarque trop bête.

Il profita d'un répit momentané pour interpeller le pendu d'un façon bien plus adoucie qu'auparavant, ayant rangé son maillet en entendant les explications d'Ethel sur l'effet des mauvais sentiments dans un tel endroit. Il avait d'ailleurs un peu honte de s'être laissé emporté et de constater que la colère et la violence avaient été ses premiers recours face à la peur.

"Tu dois être bien seul ici et beaucoup en souffrir. Trop de temps pour ressasser tout ce qui t'a amené jusqu'à ce gibet... Franchement, je pense que personne ne devrait avoir à subir ton sort. La prison certainement. La mort et le retour au cycle de la nature très bien, mais ça... Nous avons besoin d'aide pour empêcher la mort de nombreuses familles innocentes. On est là pour ça. C'est qui celui qui t'avait engagé directement ? On doit mettre la main sur lui je crois."

[Iris]

Émouvoir : Empathie 5+Relation 3+ d10(7) = 15

Le pendu (aux orbites vides) paraissait regarder Pwyll avec perplexité, sans bien comprendre ni savoir comment réagir.

"Si vous ressortez pas d'ici, ça vous fera une belle jambe de connaître l'intermédiaire !"

" C'est un gars des marais, un archer, Guenosam. L'aubergiste du carrefour, Joavan, sert de boîte aux lettres."

[Pwyll]

Pwyll hocha la tête en considérant quelques instants encore du regard l'âme damnée.

"C'est juste si on reste coincés ici... Les gens du coin là, les noms Guenosam et Joavan, ça vous dit quelque chose ? On serait venus ici pour apprendre ça vous croyez ? Pour sortir, faudrait peut-être faire un truc surnaturel avec le bracelet, mais j'y connais rien en bracelet maudit personnellement."

[Iris]

Joavan était le propriétaire de l'auberge du carrefour, située en bordure du village de Terfynisel. L'homme était un ancien varigal devenu riche dans des circonstances mystérieuses. On parlait parfois de trésor, mais personne n'en savait trop rien.

Guenosam était un des chasseurs - pêcheurs - trappeurs - colporteurs passant à Terfynisel et plus loin dans les marais.

Pwyll étant arrivé depuis peu au village n'avait peut-être pas mémorisé ces noms, mais Oanell (collectrice d'impôt !) ou Aeldred, et a fortiori Dubhacht et Burgred les connaissaient.

[Casaïr]

Le nom de Joavan arracha un sourire crispé au jeune homme qui s'empressa d'expliquer à son ami :

"Je ne vais pas souvent le voir, encore moins en tant que client. L'homme est un peu une énigme pour moi : en tant qu'aubergiste (et ancien varigal), on pourrait penser qu'il s'attache un peu à la valeur humaine, mais je crois qu'il préférerait posséder son poids en daols qu'autre chose. En clair, si tu veux lui demander quelque chose, assure-toi d'avoir de quoi monnayer ton information, ce qui n'est pas trop mon cas en ce moment", ajouta en rougissant Aeldred.

Et Guenosam... le chasseur fouilla dans sa mémoire mais se rendit compte qu'il ne le connaissait pas tellement. En même temps, il avait fait en sorte d'en savoir le moins possible sur les gens de Terfynisel ou de passage.

En manque d'informations exploitables pour le moment, il se tourna vers Ethel.

"Que doit-on faire maintenant ? Quelle direction prendre pour... je ne sais pas, sortir d'ici ? Mais on n'a même pas trouvé de solution quant au mal de Swelbecky, objecta-t-il immédiatement. Si on sort et que les gens sont toujours "malades", ce qu'on aura fait ici n'aura servi à rien..."

[Iris]

Ethel réfléchissait.

Pendant ce temps le pendu se moquait à nouveau : "On est pas bien là, détendu, ...enfin, pendu pour moi, dépendu pour vous ?..."