[OdE Chap.5] Les barreaux de roseaux (Forêt engloutie)

[Iris]

La délégation de Terfynisel revenait sur ses terres.

Oanell se rendit auprès de son seigneur pour faire état de la situation. Dame Blodwen était satisfaite, il n'y avait aucune mort inutile à déplorer et elle espérait qu'il y aurait moyen d'établir de bonnes relations avec la commanderesse Ergon Tamir, dont elle pensait le plus grand bien depuis qu'elle avait entendu parler de ses hauts faits et de sa droiture.

La barde apprit qu'il y avait eu du changement pendant leur absence.

" Ton mentor le barde Maelor quitte le domaine, et dame Gloada aussi, et son neveu le chevalier... Tu seras la nouvelle barde officielle de Terfynisel. J'ai toute confiance en tes capacités et ta loyauté. "

Aux questions légitimes d'Oanell, Blodwen répondit...

Spoiler () :

MP ^^

Au château et au village, tout le monde commentait ce départ brutal. Oanell apprit au milieu de la confusion que Maelor avait la décence de lui écrire une recommandation la reconnaissant comme barde : " Même si tu n'as pas fini ta formation, tu finiras bien par en apprendre suffisamment par toi-même, et je n'ai pas le temps de prendre une apprentie avec moi. De toute façon, dame Blodwen est décidée à te prendre comme barde." Il ne fallait pas beaucoup d'empathie pour se rendre compte que Maelor et Blodwen avaient un lourd contentieux. La situation était tendue entre eux depuis le début.






Enfin l'équinoxe du printemps !

Même s'il faisait encore très froid par endroit en Tri-Kazel, dans la région relativement tempérée et épargnée de la Forêt engloutie, le feuillage commençait à poindre sur les branches des feuillus. La fête de l'Earrach Feis va se tenir à Terfynisel, attirant la population de Swelbecky, des fermes isolées des collines et des marais. Tout le monde prépare ses tenues de fêtes et la présence d'Oanell est nécessaire en ces circonstances, pour organiser les festivités et jouer un peu de musique.

A l'occasion de cette fête, les adolescents étaient déclarés majeurs et on faisait aussi souvent des annonces officielles pour profiter de la foule rassemblées. Cela incluait souvent des discours du seigneurs, des demandes en mariage ou déclarations d'amour imbibées, des défis, des bagarres, des bénédictions, et bien d'autres encore.

A quelques jours à peine de l'échéance, il était temps de préparer les décorations et de finir les costumes.

[Iris]

Le hilderin Jazkez savait qu'il serait plus convenable de se présenter à dame Blodwen qui devait certainement être au courant de sa présence grâce à Oanell.

Le nouveau venu suscitait une curiosité prudente. Il croisa le regard de chevaliers Ronces peu amènes. Les Ronces avaient pour charge de protéger les routes et lutter contre les feondas, de sorte qu'il y avait chevauchement d'attribution entre les ordres. Cette similarité ne faisait que mettre en exergue des différences sensibles. Les hilderins étaient spécifiquement attachés au royaume de Taol-Kaer tandis que les Ronces étaient internationaux ; les hilderins comptaient de nombreux cadets nobles dans leurs rangs, là où les Ronces acceptaient des repris de justices, parfois condamnés à mort. L'automne dernier, lors de la transmission de la forteresse de Swelbecky des Ronces aux hilderins, il s'en était fallu de peu que les gens en vinssent aux mains.

Beaucoup reconnaissaient Jazkez, soit comme l'insolent qui avait failli se battre avec Roparz, soit comme le seul survivant du premier groupe de hilderins.

Il n'y avait guère qu'à l'auberge du carrefour, donnant sur la vieille route du sel, qu'on l'ignorait à peu près, et cela tenait certainement à la personnalité distante du maître des lieux.

Jazkez pouvait loger à l'auberge, chez Pwyll (son esclave après tout), ou au château.

[Iris]

Avec le départ -- fracassant -- de Maelor, Gloada et de son neveu, les relations avec les Mac Elowan se dégraderaient à coup sûr. Oanell avait gagné de l'importance dans le domaine, mais elle avait aussi conscience de la difficulté diplomatique dans laquelle se situait sa maîtresse.

• Relations superficielles, mais légèrement positives avec les Mac Loarans de Louarn et les Mac Readan d'Eaux Salées
• Relation superficielle mais légèrement mauvaise avec la demorthèn Ultana
• Relations assez bonnes avec les Ronces
• Relations tendues avec les hilderins -- la présence de Jazkez et la découverte du sort des hilderins disparus améliorerait peut-être la situation ?
• Relations dégradées et de plus en plus mauvaises avec les Mac Elowan
• Aucun contact diplomatique avec les autres factions ou Maisons

Dame Blodwen agissait avec droiture, mais aussi avec raideur. Elle rêvait d'un développement comme à Kel Loar et à Farl, s'appuyant sur les sciences et les idéaux varigaux. Elle avait cherché durant l'hiver à gérer au mieux les réserves et garantir que personne n'aurait faim ou ne serait malade. Cet accès garanti à un minimum de nourriture et aux soins lui valait un certain soutien de la population, mais Oanell voyait l'état des comptes, et il n'était pas optimal. Le seigneur de Terfynisel dirigeait presque avec un niveau de vie digne d'un fermier, et avec très peu de ressources permettant d'envisager des investissements. Le domaine exportait des matières premières, sans valeur ajoutée, et vivait en quasi autarcie pour la plupart des denrées alimentaires.

Que faire ?

[Casaïr]

L'Earrach Feis.

Sans doute la fête la plus importante du village.

Aeldred n'y avait jamais vraiment prêté attention jusque là, son isolation l'avait privé de tous ses amis d'enfance (à moins que ce ne soit l'inverse ? Il n'arrivait plus à en être certain, à cause de ce maudit bracelet) et avait perdu tout intérêt pour les festivités quelles qu'elles soient. Cette année aurait pu ne pas faire exception à la règle s'il n'avait pas rencontré Oanell, mais des sentiments contradictoires l'animaient depuis leur retour de Déas. Il aurait aimé profiter de la fête pour officialiser les choses, faire sa demande en bonne et due forme, mais quelque chose en lui l'en empêchait sans qu'il arrive à comprendre de quoi il pouvait bien s'agir. Était-ce la proposition de Fredelme qui lui trottait dans la tête, la dispute que le couple avait eu avant qu'il n'aille à Tilliarch ? Il n'arrivait pas à savoir, d'autant que la jeune femme n'en avait pas reparlé depuis, ce qui l'inquiétait un peu. Alors, pour éviter de penser à tort et à travers, il avait préféré s'abrutir de travail en s'occupant du nettoyage du vieil atelier de son père. Le chantier promettait d'être fastidieux après presque dix ans sans entretien et le jeune homme dût se faire violence pour affronter l'odeur de moisissure qui envahissait en permanence le bâtiment.

Il avait commencé par abattre la porte coincée à coup de hache -ce qui lui avait prit une bonne partie de la mâtinée-, afin d'aérer davantage l'atelier tout en ramenant un peu de lumière supplémentaire. Il passait presque l'essentiel de ces trois derniers jours à déplacer des brouettes de gravats : bois pourri provenant du toit, des poutres (ce qui l'inquiétait quant à la stabilité de la vieille bâtisse), chaume moisi, squelettes de commandes non terminées et qui rendaient l'ensemble presque aussi effrayant que le drame qui s'y était déroulé. Il avait toutefois sous-estimé l'ampleur de la tâche et se retrouvait désormais avec un tas de décombres derrière l'atelier qui ne cessait de grandir alors qu'il le nourrissait de tout ce qu'il débarrassait.

Au terme des trois jours, la veille de la fête, Aeldred avait nettoyé l'atelier de tout ce qui trainait et qui n'était plus récupérable et inventoriait les travaux à venir pour le retaper et failli renoncer en constatant qu'il serait presque plus simple de l'abattre pour le refaire à neuf : sans compter le trou béant en plein milieu, le toit était dans un tel état qu'il menaçait de s'effondrer sous le poids d'une simple pie, les poutres de soutènement principales pouvaient être en partie rattrapées mais il faudrait sûrement en ajouter d'autres pour consolider la bâtisse. Il avait défoncé la porte simple et la grande double porte devait elle aussi être remplacée, un gond s'était détaché du chambranle la veille et il avait failli se prendre le battant sur la figure. Restaient les murs en eux-mêmes qui semblaient avoir assez bien supporté le passage du temps, du moins en apparence. Mais il n'était pas expert en la matière et pouvait se tromper du tout au tout.

"Bah, chaque chose en son temps", se dit-il, déjà satisfait de ce qu'il avait fait jusque là. Restait à mettre sur papier ce dont il avait besoin. Il rentra alors chez lui pour se laver et noter tout ce qu'il lui faudrait dans les semaines à venir pour remettre en état la vieille bicoque.

L'Earrach Feis.

Qu'est-ce que je dois faire ?...

[Iris]

Le garçon au chat suivait docilement Pwyll. Le colosse savait qu'il faudrait expliquer un peu à la famille ce qui s'était passé, et il faudrait aussi récupérer les effets personnel d'Aeldred au chat. Tout cela serait un peu fastidieux -- d'autant que Pwyll avait du mal à avoir de la sympathie pour la famille de son pupille -- mais ne devrait pas durer trop longtemps. Il devrait avoir réglé tous ces soucis d'ici avant la fête du nouvel an.

Les gens au village avaient demandé à savoir ce qui s'était passé. Pwyll était un bon gars, mais maintenant il était accompagné d'un garçon qui semblait antipathique à la plupart des gens. Aeldred au chat et Roux cherchaient leurs marques à la fermette et semblaient partagés -- pour autant qu'ils pussent exprimer une volonté ou un ressenti humainement compréhensible. Le calme de la demeure à l'écart leur convenait, et ils ne se plaignaient pas que les voisins restassent à distance d'eux.

Aeldred au chat pouvait accomplir des tâches simples d'entretien, mais il ne fallait pas compter sur des initiatives ou des réflexions très élaborées. Lui et Roux appréciaient de dormir près du feu, et si Pwyll ne s'y opposait pas, sa cheminée deviendrait de facto presque privatisée par ses pensionnaires qui entretenaient le feu correctement tant ils aimaient avoir chaud. Aeldred ne savait pas cuisiner, et ses compétences agricoles étaient minimalistes. Il savait un peu s'occuper des chevaux ou de l'entretien d'un grange ; lui et Roux savaient chasser souris et rats.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez était de retour à Terfynisel. Il comptait bien aller se présenter a Dame Blodwen à son arrivée comme il était d'usage de la faire. Il décida de prendre ses quartiers au château le temps de laisser passer l'Earrach Feis puis de se remettre en route pour Swelbecky. Il pourrait ainsi se rendre mieux compte des différents changements depuis son départ il y a plusieurs mois déjà. Et puis il avait beaucoup de chose à voir avec Oanell qui allait probablement assister son seigneur suite à sa nomination officielle comme Barde du domaine. Arrivé au pied de l'enceinte il tira légèrement sur les rennes de sa monture qui fit halte en piaffant.

-Pwyll mon ami. Je vais rester au château le temps de l'Earrach Feis. Tu peux faire c'que tu veux jusqu’à notre départ pour Swelbecky. D'ailleurs je me disais, cette place forte hilderine sera forcement un atout majeur pour sécuriser les environs et à terme le domaine. D'après mes souvenirs très pointus de l'endroit elle a connu de meilleurs jours. Quand nous serons la bas tu t'installeras au fort et tu auras en charge de nous faire un chenil digne de ce nom. Ton disciple pourras r'prendre ses anciennes fonctions aux écuries. Après tout j'suis pas certain qu'il soit capable de faire grand chose d'autre et puis comme ça tu l'auras a l’œil et moi aussi. Bon allez ! Tu m'appelles si tu t'maries hein, tu auras besoin de ma bénédiction.

Jazkez esquissa un petit sourire puis fit claquer sa langue deux fois et laissa sa monture pénétrer dans l'enceinte

[Casaïr]

Qu'est-ce que je fais encore ?...

C'était la question qu'il se posait depuis qu'il avait quitté la maison ce matin. Il avait pris soin de se raser, chose qu'il avait un peu laissé tomber depuis Déas -pas le temps, pas l'envie-, sans même vraiment comprendre ses propres motivations.

Et voilà qu'il s'approchait du château.

Ses pas l'avaient guidé par automatisme -après tout, Oanell y travaillait- et ne s'arrêtèrent que face à l'entrée. Il leva les yeux en repensant aux changements survenus depuis leur retour, notamment le départ de Maelor qui avait précédé la promotion officielle de son amie au statut de barde. En y repensant, Aeldred avait un peu de mal à se faire à l'idée, Maelor avait toujours été là depuis qu'il était petit, peut-être même avant sa naissance pour ce qu'il en savait. Le barde faisait partie des murs pour ainsi dire, mais il se rappelait que Blodwen n'avait que peu d'affinité pour le mentor d'Oanell et que la réciprocité semblait de mise.

Au moins, les choses changeront sûrement dans le sens demandé par Blodwen, se rassura-t-il.

Il s'approcha des gardes et les salua timidement : "Bonjour, je viens voir si vous n'aviez pas besoin d'aide pour préparer la fête ? Vous savez... la décoration."

On repassera pour le naturel hein ?

[Pwyll]

Regarder le gamin et son chat s'occuper du feu avait un effet apaisant et presque hypnotique sur le fermier malgré lui.

Ainsi était Pwyll. Il ne pensait pas vraiment au qu'en dira-t-on sur Aeldred, ni à l'évidente difficulté que sa présence pourrait encore ajouter à l'éventualité d'une rencontre et d'un mariage.

Il confiait au garçon les tâches dont il le sentait capable, décidant surtout par instinct. Une nouvelle routine s'installait peu à peu.

À la différence près que Pwyll était dorénavant un esclave. Jazkez était... Difficile à décrire en un ou deux mots. Derrière son attitude, il semblait animé d'intentions pas forcément mauvaises.

Lorsqu'il proposa à Pwyll, enfin ce n'était pas vraiment une proposition, de rebâtir un chenil, cela prit le grand costaud au dépourvu.

- Euh... Oui, enfin moi j'adorerais faire ça, mais ça demande des moyens et puis, mmh des chiens déjà.

[NailsEater]

Dès leur retour à Terfynisel, Oanell se dirigea vers son seigneur afin de faire un rapport détaillé du procès. C'est avec perplexité qu'elle constata l'absence de Maélor. Quand Blodwen lui expliqua leur différent et le départ de Maélor avec ... QUOIIIIIIIIIIIIIIIIII ? La barde ne s'était pas attendu à ... ça. Elle savait bien entendu que Blodwen et le vieux barde ne s'entendait pas à merveille, mais le départ de son "mentor" la secoua quelque peu.

Les deux femmes prirent la soirée pour discuter de l'avenir du domaine : des projets de la Dame, des alliances possibles, des problématiques qui risquent de se poser, etc. La question de l'ost des jeunes gens du domaine fut évoqué et celle du mariage et de l'héritier du domaine aussi. Au jeu des alliances et des choix diplomatique, Blodwen semblait perdue et son côté rigide et droit pouvait posé problème. Quant à Oanell, elle fit de son mieux pour présenter les diverses option et solutions possibles.

" Il est possible de ne pas s'embarquer dans un de ces jeux d'alliance en envoyant les jeunes gens à Llewellen. C'est tout à fait possible. Cependant, je serai d'avis d'avoir une réelle prise de position. Nous sommes un petit domaine et avons déjà quelques "ennemis". Je pense qu'il est temps de faire quelques chose à ce propos.

Je pense que nous pouvons tisser une alliance avec les Hilderins sans trop de difficulté. Ils ne sont pas difficiles à gérer et reste à notre porté, je pense que la présence de Jazkez et notre volonté de retrouver les hilderins perdus peut jouer en notre faveur et j'ai sympathisé avec Drewall un de chevalier de la citadelle.

Je pense que nous pouvons envoyer les jeunes à Eaux salés ou Louarn. Nous avons déjà établi un contact lors du bal, puis nous avons arrêté leur couple tueur. Je pense que ça nous permettra de créer un premier vrai lien."

Oanell attendit une confirmatio ou information de Blodwen avant de continuer.

" A l'heure actuelle, Terfynisel ne jouit d'aucune ressource ni d'aucune particularité. Je pense que ce doit être l'un de nos principaux objectifs. Si nous voulons créer des alliances, il nous faudra quelque chose à offrir. Je n'ai pas encore d'idée à ce sujet, mais j'en ferai ma priorité.

La dernière question reste celle de votre mariage. Je sais que vous ne souhaitez pas vous marier, mais dans ce cas, il est important de désigner un ou héritière. Cela rassurera les habitants et permettra d'envisager à nouveau l'idée du mariage de façon détourné. Avez-vous réfléchis à ce sujet pendant notre absence ?"

[Iris]

Blodwen avait écouté attentivement Oanell et fit part de ses rêves : transformer Terfynisel en carrefour des factions scientifiques et ouvertes sur le monde, un lieu de rencontre et de partage du savoir pour les varigaux et un lieu d'enseignement des sciences, médicales et autre. La seigneresse était prête à y consacrer sa vie.

Spoiler () :

Docteur / doctoresse
Chasseur / Chasseresse
Commandeur / Commanderesse

... du coup je me dis que ça devrait se construire comme ça XD

A court terme en revanche, Blodwen ne savait que faire. Elle songeait à se rendre dans une grande ville pour inviter des gens à venir, mais manquait d'arguments.

Oanell n'avait pas étudié le sujet économique à fond. Elle cherchait les points forts du domaine et peinait un peu.

Spoiler () :

Un résultat pas terrible sur le jet d'Erudition (Economie / Gestion), donc il faudra un peu de temps pour étudier la question (= un peu de temps avant que je te propose des pistes en métajeu, mais tu peux en chercher de ton côté ).

Blodwen confirma qu'elle ne se marierait que si elle en avait envie, et qu'elle ne comptait en aucun cas se laisser mettre la pression.

Spoiler () :

Echec sur le test de Relations

" Rien ne presse, je vais y réfléchir."

Bref, Oanell n'avait pas obtenu dans l'immédiat de résultat concret satisfaisant. Il faudrait persévérer et patienter.