[OdE Chap.7-9] La part de la veuve

Campagne des Ombres d'Esteren. MJ Iris
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Madennig
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 64991Message Madennig
07 mai 2018, 21:33

Puisque Madenig venait d'avoir son moment de gloire, elle se recula sagement pour laisser à quelqu'un d'autre sa place sur les feux de la rampe.
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Pwyll
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 64992Message Pwyll
07 mai 2018, 21:39

Après avoir écouté et hoché la tête doucement, Pwyll constata que Madenig semblait préférer se faire oublier pour le moment, du coup il répondit tranquillement :

"Je suis partant Oanell, merci à toi pour cette proposition, c'est vrai que c'est important les choses que les gens vont penser de nous pour ce voyage."
On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue !

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Madennig
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 64994Message Madennig
07 mai 2018, 21:55

Si Pwyll ne le vit pas, Madenig eut pourtant pour lui un regard reconnaissant. Et elle s'enfonça lentement dans les ombres de la pièce.
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Casaïr
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 64998Message Casaïr
08 mai 2018, 13:34

Pwyll s'avançait sous le regard admiratif d'Aeldred bien qu'une partie de lui-même compatissait déjà devant l'ampleur de la tâche que s'était fixée Oanell : les rendre tous présentables ET SURTOUT fréquentables ! Le jeune homme ne savait pas trop quoi penser de tout ça, en ce qui le concernait, il considérait que moins on le verrait, moins il en ferait et dirait, moins il risquait de s'attirer les foudres de quiconque. Il savait qu'il aurait du travail au château de Blodwen pour l'aider à gérer le domaine, mais il était loin d'avoir prévu que le bien paraître en société serait aussi de la partie.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

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Iris
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Message : # 65026Message Iris
12 mai 2018, 21:40

Oanell commença à expliquer des notions générales sur les manières en société et dans le monde. Elle avait énormément de détails à préciser.

Il fallait évidemment se toiletter le visage et les mains avant de passer à table. Globalement il fallait faire attention à ses chaussures pour ne pas embourber les intérieurs : à Terfynisel beaucoup d'habitations avaient un sol en terre battue, de sorte que les gens ne voyaient pas le problème. Il était important de se tenir droit, de ne pas fixer les gens.

Quand on rencontrait un supérieur ou qu'on s'adressait à son hôte, on faisait une révérence qui dépendait de qui on était. Un barde, un clerc ou un noble non-combattant ne se pliaient pas à cet exercice de la même manière que les combattants. Par bonheur pour Pwyll et Madennig, les révérences martiales étaient un peu plus faciles. La profondeur de la révérence et sa lenteur dépendait de l'importance qu'on donnait à l'interlocuteur. Il fallait faire attention, car une révérence exagérée pouvait être prise comme un moquerie; et une révérence insuffisante devant quelqu'un d'important, comme un manque de respect.

Le respect d'ailleurs ! C'était une donnée fondamentale. Dans la société tri-kazélienne, les sensibilités pouvaient être à fleur de peau et on ne comptait plus les incidents graves voire les meurtres qui faisaient suite à ce que certains pourraient voir comme des peccadilles. Pour Pwyll, la métaphore la plus proche était la meute de chien : un dominant ne pouvait passer aucune provocation pour garantir son rang dans la meute. Tout ce qu'on laissait passer pouvait être interprété comme de la faiblesse. La gravité d'un événement dépendait donc beaucoup du regard des observateurs : une bévue au milieu de la cour du roi, devant plein de gens, était bien pire que la même en privé ou en petit comité. Toute affirmation en public engage son auteur : un toast porté dans un banquet a pratiquement autant d'importance qu'un serment. Boire au roi par exemple, et se soulever après contre lui est infâme : une personne d'honneur ne se contredit pas, elle assume ses opinions.

Le respect était un sujet qui pouvait occuper les bardes durant des heures. Les subalternes devaient le montrer en public à leurs supérieurs, sans quoi il leur faisaient perdre la face, en laissant croire qu'ils se croyaient supérieurs à leurs maîtres. La déférence, la courtoisie, le maintien d'une suite rejaillissait positivement sur celui qui était à la tête d'un groupe. Chacun contribuait, à son échelle, à la valeur publique de Blodwen. En se montrant fiers, forts, courageux, agréables, ils prêtaient ces qualités à la dirigeante de Terfynisel. Chacun d'eux était un petit ambassadeur qui véhiculerait la réputation du domaine auprès des seconds et des serviteurs des domaines où ils se rendaient. Et que personne ne s'avise de croire que c'était anecdotique : il était impossible à l'avance de savoir si une chambrière n'était pas la confidente d'une personnalité de premier plan ! Une discussion avec un garçon de cuisine pouvait être anodine, tout autant que remonter à ses maîtres en tout ou en partie. Il convenait donc de bien avoir conscience de ses forces et savoir les utiliser : chacun avait sa place et pouvait se montrer utile pour connaître l'ambiance, nouer des contacts.

Les membres d'une suite devait bien sûr être attentifs à l'image qu'ils donnaient de leur chef, mais il était important aussi de soigner son attitude à l'égard des hôtes. En Tri-Kazel, la nourriture manque souvent, aussi, quand on est invité, on évite de demander à manger en plus, ou parce qu'on a manqué un repas. Le partage de la nourriture est chargé de symbole, c'est la marque d'une acceptation, d'un respect accordé à un égal, et l'annonce implicite que l'invité sera en sécurité et bien traité. Il est recommandé de remercier pour l'accueil, et il est toujours utile de glisser quelques compliments. Quand on ne sait pas de quoi parler, le temps qu'il fait est toujours un bon sujet, et on peut discuter longtemps des hivers, de la pluie ou des brumes. Si on est prudent, on évite tout sujet lié à la politique, à la religion et aux relations intimes. Si par malheur on a affaire à un mauvais coucheur qui s'exprime sur un de ces aspects, il est autorisé d'esquiver avec une banalité vague.

Ah oui : il y a toujours des serviteurs ou intendants ou bardes qui peuvent prévenir de détails du protocole. Ils signalent ce qui leur paraît important, mais ne peuvent pas penser à tout. Également, ils doivent se montrer respectueux des invités, de sorte qu'ils diront rarement "non surtout pas" mais emploieront plutôt des euphémismes, des atténuations, des conditionnels. Tout ce qui n'est pas encouragement sans nuance doit être envisagé avec prudence.

Pfiou ! Oanell en avait déjà tant dit... Et il restait sans doute beaucoup encore à dire...

C'était déjà beaucoup pour un premier cours.

Quelqu'un avait-il des questions ?
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Casaïr
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Chuis pas sorti de l'auberge !

Message : # 65028Message Casaïr
12 mai 2018, 23:55

Aeldred écoutait, apprenait et retenait ce qu'il pouvait tout en étant sûr de plusieurs choses : il était plutôt d'un naturel respecteux, il ne risquait pas de dire quoi que ce soit de déplacé vu qu'il n'osait déjà qu'à peine ouvrir la bouche pour parler, et il devrait pouvoir paraître agréable tout en restant muet. Agréablement muet en somme. Par contre, avoir l'air fier et fort était quelque chose qu'il ne parvenait pas à comprendre et il se sentit rapidement peu à son aise, regrettant tout doucement d'avoir accepté trop rapidement ce nouveau poste.

J'aurais peut-être dû demander des explications avant à Blodwen, réalisa-t-il un peu tard.

Il savait déjà qu'il se mélangerait les pinceaux en cas de révérence puisqu'il considérait pratiquement tout le monde comme nettement au dessus de lui. C'était peut-être d'ailleurs le cas pour ce qu'il en savait.

Trop tard pour démissionner j'imagine ?
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Madennig
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 65030Message Madennig
13 mai 2018, 08:17

Madenig, malgré la soufflante précédemment reçue, suivit la mise à niveau de bonne grâce. Elle savait cette salutaire vu ses origines très modestes. Elle remercia Oanell sincèrement, ne trouvant aucune question à poser pour l'heure. Et maintenant que le cours prenait fin, elle regardait en coin Jazkez pour voir si il était encore en colère.
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Re: [OdE Chap.7] La part de la veuve

Message : # 65036Message Caeso Senjak Khan
13 mai 2018, 23:07

Jazkez écoutait Oanell accoudé sur la table le visage posé dans ses deux mains. Il réprima un bâillement puis se frotta les yeux quand elle posa sa question avant de se redresser. Il jeta un coup d'oeil a Aeldred qui ne dit mot, à Pwyll et à Madennig qui lui rendit son regard interrogatif.

-Combien de temps resterons nous et qui croiseront nous à Llewelin ? Si tu as d'autres choses intéressantes que nous devrions savoir histoire de ne pas plomber le procès avant qu'il ne commence ce serait bien qu'on le sache avant en effet. Je veux dire les sujets sensibles et les opinions qu'on ferait mieux de garder pour nous. Pour ce qui est des rapines et du vol à l'étalage je pense qu'on est bon. Enfin, et je suis sérieux, est ce que il y a des choses que tu connais susceptibles d'être utilisées contre Blodwen que la veuve pourrait utiliser contre nous ? Je préfèrerais l'entendre ici que la-bas afin de préparer notre défense.
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Message : # 65047Message Iris
14 mai 2018, 21:20

Oanell réfléchit à la question :

" A ma connaissance, il n'y a rien. J'ai entendu que dame Gloada avait été enceinte plus d'une fois, mais avait fait des fausses couches. Elle était en mauvais terme avec la guérisseuse Névéna, comme si c'était sa faute. Pour le reste... la décision de chasser dame Gloada était un peu ... brutale... et pas vraiment fondée sur le droit. "

" Pour ce qui est du point sur Llewellen, je n'ai pas d'informations vraiment fraîches. Je pense d'ailleurs que nous aurions intérêt à nous informer ici : à Louarn les marchands traitent avec la capitale, et les dirigeants de ce domaine sont plus proches aussi des affaires. "

" J'ai passé la journée à mieux connaître les Mac Loarans. D'ailleurs je pense qu'il vaut que je vous fasse un point là-dessus avant le dîner et l'heure avance... "

Ce soir au dîner, il y aurait plus de monde et Oanell expliqua un peu plus qui était qui.
  • La maison Mac Loarans était fière de son ancienneté, et elle avait du sang de la lignée ducale des Mac Tremen. La famille avait des cousins Mac Fanch dans les hauteurs, c'était le domaine immédiatement voisin, au nord-est (et au nord de la citadelle de Dèas) ; les Mac Fanch étaient liés par le sang au Mac Elowan (famille de dame Gloada) ; leurs autres cousins étaient les Mac Fasgardh, d'un domaine assez profondément enfoui dans les Salann Tir, et avec lesquels ils avaient peu de relations ; ils avaient un lien ténu avec les Mac Readan, et des relations polies avec eux.
  • Maela Mac Loarans était donc la seigneuresse, une jeune femme romantique, en quête de l'homme idéal; un beau parti, mais Galenor veillait au grain. Elle ne supportait pas les conflits et cherchait la paix à tous prix.
  • Guénal Mac Loarans était son frère cadet, un garçon très timide qui allait peut-être devenir ionnthèn.
  • Le demorthèn Galenor était le cousin du père de Maela. Il était devenu son tuteur. Lui-même n'étant pas un enfant légitime, il était situé loin dans la lignée successorale, mais il s'impliquait énormément dans la politique et l'élévation de sa maison.
  • Le commandeur ronce Arthus de Seol. Pas d'informations supplémentaires.
  • Morwenn était la fille de la barde et était la meilleure amie de Maela, avec une sorte de fonction de dame de parage.
  • Jobenn était la barde, la quarantaine, souvent flanquée de deux clercs. Les trois formaient un trio particulièrement terne et plutôt déprimant -- assez comique à leur dépend. C'étaient des gens sérieux et austères, qui ne paraissaient que rarement à table.
  • Alric le maître d'arme avait seulement la petite vingtaine, mais sa fonction était assez floue à côté de celle d'Arthus de Seol qui gérait véritablement les forces armées.
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Casaïr
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-Note scrupuleusement-

Message : # 65053Message Casaïr
14 mai 2018, 23:16

Aeldred tentait d'ingurgiter le plus de données sur les gens présents ce soir et se demandait vaguement lesquels méritaient un salut plus prononcé que les autres, Maella, Galenor et Arthus mis à part. Il nota que le maitre d'armes avait le même âge que lui avec un rôle plutôt important bien qu'éclipsé par le Commandeur Ronce. Il était toutefois bien en peine de savoir s'ils étaient sur un pied d'égalité ou si cet Alric était au dessus de lui. Sans doute que oui, après tout il n'avait obtenu son poste qu'une semaine auparavant. Même s'il s'était juré de ne céder ni à la panique ni à la déprime, il était malgré tout à deux doigts de se faire porter pâle.

Tout ira bien,
se répétait-il. Tant que tu ne dis rien, tout ira bien.
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