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[OdE Chap.7-30] La quiétude de Jazkez

Publié : 20 juil. 2018, 13:03
par Iris
La cabane mesurait environ 2 m de large par 4 m de long, et moins de 1,80m en hauteur. Korneli le demorthèn alla tout au fond par rapport aux marches d'accès, et se trouvait ainsi tout à la droite du groupe, assis en tailleur, enveloppé d'un manteau souple. Il s'assura que tout le monde prenait place et que personne ne souhaitait encore l'interroger avant de se mettre en méditation. Pwyll s'était placé au milieu du groupe, face à la clairière moussue. Madennig pour sa part s'était installée à l'arrière, adossée à la paroi d'osier tressé, et devinait le panorama entre les personnes assises à l'avant. Blodwen s'était placée à gauche du demorthèn, directement face au jardin, et s'appliquait à prendre une posture en tailleur, confortable.


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S'ouvrir au monde, hein ? ... Jazkez n'était pas vraiment du genre à écouter et il devait sa douloureuse cicatrice dans son dos à son manque de vigilance. Il avait été imprudent. Chanceux aussi, suffisamment pour avoir l'occasion de s'étonner d'être encore en vie. Il y avait cette expérience dans le marais, avec Ultana et Pwyll, quelque chose qui l'avait chamboulé et fasciné à la fois. Il devenait plus attentif, plus concentré ? Ou détaché ?

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Dans le coin de son œil, Jazkez perçut quelque chose qui bougeait.

Un sourire dissimulé dans la mousse ? Un c'maogh ?

Jazkez en fut happé hors de soi. Il flottait ? L'instant d'après, il atterrissait dans la mousse, immense. Il se sentait lui, et hors lui, et en fait, non. Il était là, et ailleurs. Il avait plusieurs corps, plusieurs perceptions, et le vertige.

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Il faisait presque nuit. Il était allongé sur le rebord d'une souche pourrie qui lui faisait un lit immense, humide et moelleux.

Re: [OdE Chap.7-30] La quiétude de Jazkez

Publié : 06 août 2018, 22:37
par Caeso Senjak Khan
Jazkez se retrouva projeté quelques semaines en arrière lorsqu'avec Pwyll et Ultana il s'était adossé à un tronc d'arbre moussu avant de se retrouver baigné dans la quiétude des C'maoghs du lieu. Il retrouvait la même sensation de détachement de son corps, comme s'il flottait entre deux eaux. La myriade de lumière qui avait envahit son esprit était encore là, quelque part, à la lisière de sa perception et c'était comme si on essayait de se frayer un chemin au travers de son subconscient. Il ferma, (ouvrit ?) les yeux. La mousse était chaude et humide, confortable. Un visage lui souriait, ou plusieurs. Il entendait et sentait l'eau et le vent lui couler sur le corps. Était ce Pwyll la bas ? On aurait dit un gros arbre. Il ne voyait pas Oanell. Il se coula un peu plus dans la souche vermoulue. La mousse bruissait, non, parlait... Des chuchotements et des rires, mais aussi des mots qui résonnèrent dans son esprit.

Il se laissa guider par les sons et les sensations. Plus il se concentrait et moins il comprenait. Et c'est quand finalement il se laissa glisser vers le néant qu'il s'éleva.

Conclusion

Publié : 08 août 2018, 13:28
par Iris
Lui qui s'était construit sur l'individualisme et une forme d'insolence provocatrice prenait goût à se rapprocher des mystères de la nature, à ses incertitudes, ses chimères, ses formes et identités changeantes. C'était comme un rêve dans lequel il endossait une quantité affolante de forme et d'êtres.

Il était tellement de choses, et puis seulement lui, à nouveau lui, simplement lui.