[OdE Chap.7-37] Première chambre sur cour

[Iris]

La chambre donnait sur la cour intérieure du château. Dehors, il faisait déjà très sombre et brumeux. On avait une vue sur le puits et la grande porte d'arrivée, ainsi que sur deux escaliers d'angle (nord-est et nord-ouest).

La pièce était dotée d'une petite annexe à mur en bois, avec vasque pour faire sa toilette et chaise percée. Dans la chambre proprement dite, il y avait un grand lit à baldaquin, une cheminée qui avait été allumée, mais dont le feu n'avait pas été entretenu, une fenêtre à vitraux en losange translucides, des cousièges, trois coffres au pied du lit et le long des murs, de part et d'autres de la cheminée.

[Pwyll]

Mis face au défi improbable de choisir la meilleure chambre alors même que l'imprévisible garçon qui se faisait passer pour son ami d'enfance avait déjà piqué celle ayant vue sur mer, Pwyll se trouva un moment bien dépourvu.

Il aurait bien voulu que la bise fut venue, mais pour le moment, Madennig ne semblait pas en état de bécoter quiconque.

Une idée lumineuse éclata alors dans son esprit aussi embrumé que la cour extérieure, justement quand il y aperçu une servante de passage qui peinait sous la charge d'un seau qu'elle venait de tirer du puits.

"Je reviens de suite avec le meilleur choix !" lança-t-il.

Il couru jusqu'à la servante, proposa de l'alléger de son fardeau jusqu'à destination en échange d'un conseil et d'une promesse de bonnes intentions pour les occupantes de la chambre qu'elle lui conseillerait. Il ponctua son geste en lui laissant un daol de braise. Après tout, ils étaient nourris et logés ici, il pouvait se le permettre.

[Madennig]

Madenig ne contesta pas le choix, puisque déjà, elle regardait amoureusement le moelleux du lit qui l'accueillerait cette nuit.
Elle voulut remercier Pwyll, mais il avait fui soudainement. Il finirait par revenir, du moins, l'espérait-elle. Il fallait encore qu'elle se prépare pour le diner de ce soir, enfin, seulement si elle ne s'endormait pas trop profondément avant.

Elle laissa la porte ouverte pour que Kiddle, Oanell et Ethel puissent entrer. A moins qu'ils ne soient rendus dans la chambre "Face à la Mer", pour respirer les embruns avant le dîner.
Seule, elle en profita pour s'allonger en gémissant sans honte sur le lit, coté porte.

[Pwyll]

Il finit par revenir et trouva Madennig déjà installée sur le lit.

"Ici c'est très bien, on a vue sur la cour, sur la vie du château, les hommes d'armes et les allées venues. Côté mer, je crains les courants d'air pour toi.

Je propose à Kiddle de... hum, dormir avec nous ici ou tu préfères pas ?

Mon petit doigt me dit que quelques bonnes choses arrivent à manger."

[Madennig]

Madennig semblait déjà avoir trouvé un chemin de traverse pour éviter les moutons et passer directement au monde merveilleux des rêves, mais la voix de Pwyll très attentionnée la réveilla en douceur.

"A manger... Nous ne mangeons, pas, avec les seigneurs...? Je peux, tenir le coup, tu sais..."

S'en suivit un bâillement, qui réveilla les douleurs costales.

"Mais oui, Kiddle est bienvenu. Tu savais qu'il se battait vraiment bien avec un bâton ? Et il a eu, beaucoup, de courage aujourd'hui... Je ne sais pas, si il avait déjà, été nez à nez, avec un Feond, ce serait bien qu'il, nous en parle ? Qui sait... Il connait peut être, des choses bien, pires que les feonds..."

Elle posa sa main sur le lit, montrant ainsi un emplacement possible pour que Pwyll puisse s'asseoir à coté d'elle.

"Je t'ai dit, merci, déjà ? Qui d'autres, te doit la vie...?"

[Pwyll]

Il s'assit en approchant presque timidement et en veillant à ne pas faire sauter l'osfei au plafond en laissant tomber son poids trop lourdement sur le lit.

"T'attends pas à un festin, juste une petite chose, on mangera avec les autres sinon. Je vais essayer de récupérer Kiddle et j'espère bien qu'il n'a jamais vu pire que des feondas, le pauvre. Si tu as besoin de dormir, vas-y, ça te fera du bien."

Sa main vint, sans qu'il y pense, dégager une mèche de la rouquine qui cachait un peu ce coin de l’œil mutin qu'il avait cru deviner avec sa question. Elle était bien pâle. Sa faiblesse était flagrante.

"Merci, tu parles... T'es une grande fille, mais c'est un peu ma faute quand même. On travaillera ta garde quand tu seras sur pieds. Enfin... si tu le permets, osfei !" Conclut-il avec une expression mêlée.

[Madennig]

Elle se laissa recoiffer. Il lui avait sauvé la vie, elle n'allait pas faire sa précieuse pour une simple mèche de cheveux.

"Si il y a bien, quelque chose, qui ne soit pas, de ta faute, c'est bien ça... J'espère, que tu dis ça, par simple, courtoisie, et que, tu, ne le penses pas. Je ne me suis, pas engagée, chez les Hilderins, pour rester, derrière un, mur, à attendre... Je suis, sûre, que tu comprends ça, et, il y aura, d'autres accidents..."

"Et cet accident-là, m'a montré, qu'il fallait, que je travaille, certains points. Jusqu'à maintenant, je n'avais eu, à en découdre, qu'avec des brigands, stupides... Un Feondas, sans dire que, c'est plus intelligent, a pour lui, d'être beaucoup, beaucoup, plus fort ! J'ai présumé, de mes forces... Je veux bien, que nous nous entraînions, ensemble. Je t'apprendrai, des trucs aussi, si tu veux. A Kiddle aussi."

Elle prit un air mystérieux. Qu'allait-elle lui apprendre ? Elle ne l'avait pas beaucoup impressionné avec son saut de 3 mètres... Lui qui éviscérait les ignobles en leur sautant dessus.

"J'ai dormi, dans le, chariot, là j'ai surtout, besoin, de ne plus, bouger quelques, minutes, avant, de, me laver... Comment, c'est Llewellen ? C'est beau ? J'ai, cru... Entendre... des vagues...?"

[Pwyll]

"Il y a la mer, oui ! Ah, mais c'est vrai, tu as raté ça en arrivant. On la voit depuis la chambre que Dred a piqué comme un saligaud. On peut aller s'inviter pour regarder."

Il se leva et lui tendit son bras pour l'aider à se lever.

"C'était sincère, pas par courtoisie. Mais bon, t'es une guerrière, je sais bien. J'ai remarqué quelques mouvements avec ton épée, trop subtils pour moi. Tu pourrais m'apprendre des trucs, c'est certains. Je pense juste que tu te mets trop en danger. Durer longtemps, c'est ça qui compte au final. D'ici là, pas de manière, tu peux t'appuyer tant que tu veux. Je suis pas bon à 36 trucs, autant profiter de c'qu'il y a à prendre."

[Madennig]

Madennig écoutait, sa bonne humeur surpassait un peu sa fatigue.
Elle saisit le bras de Pwyll, qui en voyant ses difficultés à se lever, l'aidera sûrement en soutenant son dos.

"Merci..."

"...Je ne te, connais, pas bien... Tu es bon... A quoi... ? Même si... Il n'y en, a pas.. trente-six..."

Elle était presque debout. L'effort rendait plus compliquée son souffle pour parler.

"Tu vas... devenir... Ionnten...?"

[Pwyll]

"T'es rigolote toi alors ! Bon à quoi... j'me débrouille dans la nature et souvent avec les bêtes. Je suis plus agile que j'en ai l'air aussi, faut pas croire. Ionthèn je n'osais pas y croire avant cette discussion avec Korneli, le démorthèn de Snaimhantus. D'ailleurs, il faut que je prenne du temps, dès demain, ou même ce soir, pour méditer, comme il m'a expliqué. Peut-être devant la mer. Je suis bon aussi pour attirer des ennuis on dirait, mais comme j'ai de la chance, je m'en sors toujours. Puis bon, imiter les gens sur les tapisseries, ça j'sais faire aussi."

Il se détourna pour se diriger avec elle vers la sortie et jeter un œil sur la chambre de Dred avant de replanter son regard dans le sien.

"J'suis content de... je suis content de te connaître Mad. On y va ?"