[OdE Chap.7-45] Dans la grande salle - 19h20

[Iris]

Jazkez, Guénal l'Aveugle et Bodian

Bodian tiqua un peu à la mention des reizhites ; il faillit dire quelque chose, mais n'interrompit pas l'échange courtois avec son cousin. Le musicien aveugle répondit avec un sourire tranquille :

" Les légendes et l'histoire sont de formidables sources d'inspiration. Je travaille depuis longtemps à une mise en musique de l'épopée de ma maison... je pense qu'il me faudra encore plusieurs années avant d'en voir le bout. "

Oanell, Enora, Blodwen

Le bavardage apprit à Oanell qu'il y avait au palais une salle des bains, avec un tel bain de vapeur, mais elle n'était plus guère usitée.

" Elle n'a qu'une meurtrière comme fenêtre et donne sur le nord, vers la falaise. Ceux qui s'y trouvaient la nuit et par temps de brouillard ont dit entendre des voix venant du lointain, de la mer, et l'habitude s'est perdue."

[Casaïr]

Finalement, la personne qu'Aeldred redoutait le plus de voir arriver se présenta : Dame Gloada, accompagnée de Maelor. C'était certainement l'épreuve du feu ce soir et il ne savait pas du tout comment la négocier. Certainement pas avec des courbettes hypocrites en tout cas. Maelor n'avait jamais paru sympathique au jeune homme. Le peu de fois qu'il l'avait vu lui avait laissé le souvenir d'un individu austère incapable du moindre sourire et ce soir il ne semblait pas vouloir déroger à la règle.

À se demander comment ces deux-là ont pu devenir amants, songea-t-il en les observant d'un air circonspect.

Il se rapprocha de Blodwen raidie depuis l'entrée en scène de sa belle-mère, conscient qu'elle ne devait pas être loin de perdre ses moyens, surtout depuis les histoires avec Kiddle qui n'avait rien fait pour l'aider à se détendre.

"Ne t'en fais pas, Oanell, Jazkez et moi on est là pour te soutenir. Je t'ai promis sur la tombe de ton père que je serais toujours là pour t'aider non ? Maintenant, on va affronter cette tempête ensemble et on la traversera sans dommage."

Aeldred avait laissé tomber le vouvoiement mais il parlait suffisamment doucement pour qu'elle seule puisse l'entendre.

[Iris]

Blodwen eut un long soupir, puis hocha la tête.

" ça ira. "

Elle se tourna vers Aeldred :

" J'ai bien fait de te nommer clerc."



Dans le fond de la salle, un jeune homme portant l'épée vint saluer Gloada et Maelor. De loin on distinguait mal ses traits, et comme il était souvent de profil ou de dos. Ce devait être Efflam, l'un des neveu de Gloada, un chevalier.


Quelqu'un arriva par la porte proche du trio de la maison Elowan. Tout le monde se tourna vers lui et les révérences ne tardèrent pas à suivre. C'était un homme âgé, vêtu d'un vêtement long et précieux dans les tons noirs et violets. On reconnaissait le même tissu que pour la tenue de Bodian Mac Tremen, fils d'Enora et petit-fils de Guénal le Patient.

Bodian alla à la rencontre de l'homme qu'il salua avec un respect familier : "Grand-père."

[Casaïr]

Grand-père ? Ce ne pouvait être que Guénal dit le Patient, songea Aeldred en voyant entrer l'homme. De ce qu'il se rappelait avoir lu, il imaginait sans mal à quel point il devait ronger son frein maintenant qu'il n'était plus le premier successeur de son frère au titre de duc. Patient il l'était sûrement, rongé par l'envie aussi très certainement.

Il s'incline comme tout le monde à son arrivée, non sans gardzr un œil sur tout ce petit monde. L'assemblée ressemblaot un peu plus à un nid de scorpion désormais. Il sourit néanmoins à Blodwen car, quelles que soient ses appréhensions, il devait la soutenir plus que jamais dans cette épreuve.

C'était tellement plus facile d'être fort pour les autres plutôt que pour lui.

[Iris]

Une femme brune d’environ 35 se tenait avec une réserve pleine de douceur mélancolique. Elle regardait la scène sans la voir, et ne se tourna que lorsque un serviteur l'interpella. Les Terfynisel devinèrent un prénom : "Trestana".

Il y avait bien une Trestana dans la famille Mac Tremen.

Trestana Mac Tremen fut dans sa jeunesse un esprit libre et romantique ; avec une passion pour la poésie et l’épopée. Au cours de ses voyages dans le duché, elle s’éprit d’un guerrier courageux qui lui sauva la vie, un certain Denoal. Elle n’eut de cesse de vouloir épouser et récompenser celui qu’elle aimait ? Elle battit pour son héros, et son anoblissement en tant que chevalier du duché. Après tous ces efforts, après bien des efforts de Denoal pour se montrer serviteur exemplaire des Mac Tremen, elle put l’épouser, mais l’union fut toujours considérée comme une grave mésalliance par son père.

Le bonheur tant attendu ne dura guère. Le couple perdit la petite Edel, âgée de trois ans. Alors même que Trestana subissait durement ce deuil, le chevalier Denoal était de tous les combats contre Jerryl des Marais. Il disparut au cours d’une expédition dans les marais. Personne ne revint jamais. Trestana attendit en vain, isolée dans sa famille, et ayant perdu les êtres qui comptaient le plus pour elle.

Contrairement à la plupart des Mac Tremen, elle avait des yeux d’un bleu glacé et elle était assez grande par rapport aux autres membres de sa famille. Son visage était marqué par les épreuves qui l’avaient vieillie prématurément, et elle s’habillait de gris, avec des vêtements assez simples, dépourvus d’ornements ou de signes de richesse. Elle portait un pendentif, mais on n’en distingue que la chaîne.

[Iris]

Entraient désormais un couple et une fillette d'environ 7 ans.

Vêtu de noir précieux, et d’un manteau bleu-vert profond, l’homme était un chevalier de haut rang. Son équipement était de qualité admirable. Brun, les yeux d’un noir de jais, il avait souvent été au grand air. Il se présentait avec un sourire léger et un abord facile. Il échangea volontiers quelques banalités plaisantes avec les personnes qu’il croisait.

Algwich Mac Tremen avait été formé dès l’enfance à avoir un rôle militaire. On dit de lui qu’il ne tremblait jamais, qu’il ne connaissait pas la peur. Il bénéficia d’un mariage digne de son rang, avec Sisilia Mac Blonag, cousine du duc Preden Mac Blonag de Gorm. Leur fils aîné Brewal mourut vers l’âge de 10 ans des suites d’un accident d’équitation. Ils avait une seconde fille Leweniz, âgée de 7 ans (en 909).

A ses côtés, une femme proche de la quarantaine -- près de dix ans son aînée --, châtain, la silhouette un peu forte, et le visage grêlé des suites d’une maladie enfantine. Elle avait une attitude réservée, mais adresse des sourires chaleureux à sa fille. Sa robe bleu clair d'un style assez sobre était brodée de motifs traditionnels évoquant Corahn-Rin.
Sa fille était vêtue d’une robe blanche.

Sisilia Mac Tremen est une cousine du duc Preden Mac Blonag, duc de Gorm (cf. Livre 2 – Voyages). Au cours de son enfance, elle eut la peau marquée par une maladie. Dotée d’un statut avantageux, elle épousa Algwich Mac Tremen, de la famille du duc de Salànn Tir en 895, alors qu’elle avait 24 ans.
Depuis sa jeunesse, Sisilia a passé beaucoup de temps à étudier, notamment la médecine. Elle passe du temps dans l’infirmerie du château.

[NailsEater]

Oanell avait écouté la réponse d'Enora, un peu déçue. mais celle-ci était cmpréhensible. Un petit frisson la parcouru à l'idée des voix sur la falaises. Elle allait répondre quand elle vit entrer la délégations de Dame Gloada. Un regard vers Blodwen lui montra qu'Aeldred s'en occupait. Elle ne put s'empecher de faire une légère mou en voyant Maelor. Elle ne savait déjà pas trop comment se comporter avec lui alors qu'il était son "mentor", alors maintenant qu'il était son adversaire dans cette histoire de procès.

Peu après, d'autres personnes entrèrent dans la salle. Tout d'abord, Trestana Mac Tremen dont l'histoire était tellement triste. Oanell ne pouvait pas s'empecher d'être touchée par cette personne. Peut être était ce son esprit romantique, mais l'histoire de cette femme ne la laissait pas indifférente. Ensuite vinrent Algwich et Sisilia Mac Tremen ainsi que leur fille Leweniz. Oanell ne savait pas grand chose d'eux. Bon. Oanell réfléchissait, elle n'avait pas encore de réels obejctifs pour la soirée, si ce n'est découvrir un peu toutes les personnes présentes.

Elle réfléchissait à qui serait le plus facilement abordable et le plus à même de tenir une conversation interessante en attendant l'heure du repas. Actuellement en discution avec Enora, le plus restait surement de continuer avec la Dame.

"Merci pour les précisions.

Nous avons profité de notre séjour chez les Mac Mawgan pour discuter un peu avec Metig notamment. C'est une personne adorable et son travail de tissage est impressionnant. Nous avons eu l'occasion de discuter de l'artisanat sur place. Si j'ai bien compris, leur maitresse-armurière confectionne aussi les armures pour les troupes de Llewellen ? Ils font un travail impressionnant.

[Caeso Senjak Khan]

" Les légendes et l'histoire sont de formidables sources d'inspiration. Je travaille depuis longtemps à une mise en musique de l'épopée de ma maison... je pense qu'il me faudra encore plusieurs années avant d'en voir le bout. "

-C'est très intelligent ! Et cela permet d'aborder un peu tous les rythmes et les mélodies. De la charge triomphante à l'épopée funèbre en passant par les rondeurs des noces. Et vous Bodian ? Vous m'avez l'air d'un beau jeune homme plein de fougue. Qu'est ce qui vous plairait de faire ou de vivre quand vous n’écoutez pas votre oncle jouer ? Un futur chevalier peut être ? En tout cas vous en avez la stature !

[Casaïr]

Aeldred regardait la salle se remplir peu à peu de personnalités toutes plus importantes les unes que les autres et se sentait de plus en plus emprunté au fil des minutes. Autant il était prêt à lutter pour aider blodwen à conserver ses biens en épluchant toute la bibliothèque du château de Llewellen, autant se mêler à la foule était un exercice qu'il était loin de maîtriser. Il avait toujours éviter tout rassemblement de personnes et se sentait définitivement de trop en ce moment, au point de regretter de ne pas être avec les autres en chambre.

J'aurais peut-être dû me faire porter pâle, ou je ne sais quoi. Bon sang, déjà à Louarn ça avait été difficile, mais là...

Il tâcha de se concentrer différemment, se rappelant de ce qu'il avait appris sur chacune des personnes qui pénétrait dans la grande salle mais aucune des informations qui lui revenait ne lui permettait de trouver un moyen de nouer le dialogue. Il en vint presque à envier la gouaille naturelle de Jazkez, c'était dire !

[Iris]

Un homme suivi de près d'une servante entrait en bénéficiant de bien moins d'attention, et même suscitant autour de lui une certaine gêne. La femme derrière lui semblait à l'aise, sans doute avait-elle l'habitude de cette situation.

Eflammig Mac Tilliarch dit "Le fou" était un vieillard qui faisait son âge. Il portait semblait-il toujours le même long manteau à rayures tissées brun sombre et rouge profond, porté par-dessus une tunique longue lainage d’un brun presque noir. Pâle, la peau semblable à du vieil ivoire, quelques filaments de cheveux flottant aux vents, il allait et venait sans vraiment d’explications.

L’homme avait autrefois épousé Mona Mac Tremen, l’héritière d’Algwich Mac Tremen (801–870). Le couple avait eu quatre enfants : Céliane, Aeldred, Winefred, Gueduren. Les deux premiers moururent avant Mona ; celle-ci succomba finalement en donnant naissance à son dernier-né. Les deux derniers enfants moururent par la suite. Tous étaient morts entre 11 et 13 ans.