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[OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 09 sept. 2018, 15:53
par Madennig
"...La fatigue te fait trembler... Ouvres les yeux Ethel, regarde devant toi..."

Devant l'Eisdeach, une porte s'ouvre. Derrière, le dos courbé d'un homme, il pleure comme le font ceux que la vie a anéanti. Il murmure, mais le chant d'un rossignol couvre ses paroles.

"...Ne me laisse pas... Garde-moi près de toi..."

L'Eisdeach ouvre sa main, à l'intérieur, quelques mèches de cheveux noirs qui sentent le feu de bois et la peine.

"Prends-moi avec toi."

Mais quand elle regarde à nouveau, l'homme a disparu, et l'écho de ses pleurs s'éloignent... Il ne reste que cette porte ouverte.

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 09 sept. 2018, 16:39
par Amnèsya
Réalisant ce qui était en train de se passer... Ethel hurla, de toute ses forces, de toute la puissance que son maigre corps pouvait développer, avec toute la force de sa conviction... Un cri qui perça les galaxies, les dimensions... Mais qui ne pu suffire à la réveiller.
Pas ce soir... Pas ce soir... Pas ce soir... PAS CE SOIR!!!

Sans réfléchir, dans une panique total, elle se griffa jusqu'au sang... mais la douleur n'eut pas le moindre effet...

Elle s’effondra sur le sol...
"Je suis désolée, Je suis désolée... pardonnez moi... Pitié faite que rien ne leur arrive.... Je vous en prie..."

Combien de temps dura cet instant de désespoir, elle n'aurait su le dire, une minute, une seconde, une heure...

En revanche, elle en avait assez parcouru des voyages oniriques pour savoir qu'elle était prisonnière de cette faille de la réalité. Pour éviter qu'il n'y ait des dommage collatéraux, il n'y avait qu'une seule solution. Découvrir ce qui l'avait entraînée ici. Et le découvrir au plutôt. Il n'y avait plus de temps à perdre.

Par bonheur, ou miracle, elle tient toujours ses cheveux dans sa main... Ils avaient échapper à son labourage en règle...

Retrouvant son calme, elle se releva et se mis à courir dans les couloirs, essayant de retrouver les échos des pleurs..

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 09 sept. 2018, 21:49
par Madennig

Les couloirs se croisent puis se rejoignent encore. La sensation de perdre toute orientation se mêle à la fatigue. L'Eisdeach s'effondre sur elle-même, à genoux, au sol, elle suffoque puis se calme car une main amie se pose sur son épaule.

"Je suis avec toi."

Les cheveux sont toujours dans sa main. La main caresse le dos de la jeune femme essoufflée, elle apporte une douce chaleur comme celle d'un feu qui renaît après beaucoup d'efforts.

"Ouvre les yeux, encore. Regarde à nouveau."

Elle entend des pleurs, mais ce ne sont plus ceux de l'homme, mais les siens.
Ceux d'Ethel.
En ouvrant les yeux, elle s'aperçoit au bout du couloir. Tout est noir autour, elle est seule, abandonnée. Elle entend des accusations. Son double la supplie...

"Aide-moi... Aide-moi Ethel... Je me sens si malheureuse... Sors-moi d'ici..."

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 10 sept. 2018, 19:28
par Amnèsya
Pourquoi c'est toujours noir? pourquoi c'est toujours angoissant? Ces sons sont-ils dans ma tête? Ou est-ce le bruit de mon coeur et de mes pas. Est cela plainte de cet être? Pourquoi... Pourquoi...
La psyché de l'Eisdeach souffrait autant que son corps. Elle courrait à perdre haleine sans savoir où elle allait... sans avoir si elle ne tournait pas en rond... Perdue. Dans les méandre de sa pensé, dans l’enfilement des couloirs...

Qu'est ce qui allait craqué avant... Ca ne pouvait pas bien finir. C'était évident. Mais elle n'était plus à une souffrance près. Elle devait tenir... Pour les autres...

Mais la fatigue lui fit faire un faux mouvement et elle s’emmêla les jambes. Elle senti son poid se déporter sur l'avant. L'espace d'un instant elle cru qu'elle allait s'en sortir sans dommage. Elle se sentis flotter dans l'air. Mais elle ne put reprendre son rythme et s’écrasa avec violences sur le sol. Son tempérament placide ne l'ayant pas vraiment habituer à tomber..
La douleur est fulgurante et elle peine à se relever...

Elle sens une main sur son épaule qui l'aide à se relever... Une main douce, avenante, ferme... Un point d'appui dans cette ténèbres. C'est si inattendu, si bon, qu'elle profite du moment avant de remercier son secours et d'ouvrir les yeux.

Pour se retrouver face à elle même. Il n'y a pas de doute dans son esprit. Celle qui est en face qu'elle n'est autre qu'elle même... Ce n'est pas les yeux vairons, ce n'est pas sa carrure de gamine chétive asthmatique, C'est la certitude qu'en face, la femme porte les mêmes chaines qu'elle même, possède les mêmes blessures les mêmes certitude... Cette certitude qu'elle est unique, qu'on a cassé le moule devant le résultat, et cette certitude que si ce n'est pas elle qui s'y colle personne ne le fera à sa place.

Cette detresse. inimitable... Seule elle est capable de déchaîné une telle tempête de sentiment et d'impression, tout en restant de marbre... Étrangère jusqu'à elle même, spectatrice de sa propre vie.

"
Madennig a écrit :"Aide-moi... Aide-moi Ethel... Je me sens si malheureuse... Sors-moi d'ici..."
C'est bizarrement cet effet miroir qui lui permis de surmonter l'épreuve et de retrouver un contenance, un professionnalisme qui jusqu'ici lui avait fait cruellement défaut..

Elle enlace ce double qui l'instant d'avant lui avait montré le chemin. Avec la même chaleur dont elle (son double) venait de faire preuve dans cette obscurité total.
"Là, là... Calme toi... Je n'ai jamais abandonné quelqu'un qui était en difficulté... Je vais pas commencer par moi... Viens avec moi..."

Elle espérait de tout son être se souvenir de cette phrase. Elle sentais qu'elle venait de mettre ce soir des mots sur quelques choses qui la tourmentais depuis longtemps.


"

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 10 sept. 2018, 23:02
par Madennig
Ethel est sauvée.

"Ethel est sauvée." dit la voix de l'homme sombre qui l'accompagne, avec un sourire.

"Tu m'as sauvée." dit la jeune femme ressemblant tant à l'Eisdeach. "Regarde ce que tu m'as aidé à accomplir..."

Sa jumelle disparaît, juste après avoir serré fort Ethel dans ses bras. Une nouvelle porte s'ouvre, mais cette fois, la lumière est pleine, éblouissante de couleurs. Une prairie s'étale, ensoleillée, des enfants jouent en tournant autour d'un chêne à l'âge vénérable.

"Ce sont mes enfants, mon bonheur et ma peine aussi. Mais celle-ci, je l'ai choisie." explique la voix de son double, maintenant, apaisée.

L'homme se met à rire. Les échos de ses éclats semblent bien cyniques. Il est encore aux cotés de l'Eisdeach, il referme la porte violemment. Ethel est à nouveau plongée dans le noir.

"C'est si simple, n'est-ce pas ? S'unir et enfanter. La solution à tous tes problèmes ? Est-ce que tu y crois, Ethel ?" demande-t-il.

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 11 sept. 2018, 07:35
par Amnèsya
Ethel commençais sérieusement à apprécier la situation maintenant qu'elle était calmée... et qu'elle pressentait de manière inexplicable qu'elle ne constituait pas un danger pour les autres.
C'était ses ténèbres à elle qu'on visitait.

Et s'il y avait bien un truc qu'elle souhaitait de tout son coeur, c'était bien visiter ses ténêbres pour les abolir, ne plus les craindre et les noyer dans la lumière.

Elle regardait son double s’épanouir à la vue de ses enfants. Elle ressentait au plus profond de son être ce bonheur qui aurait pu être le sien... même si elle redoutait de ne pas survivre à l’épreuve de l’accouchement. Elle se demandait où elle pourrait trouver l’énergie, la ressource de donner la vie, elle qui ait tout juste les moyens de conserver celle qui lui avait été donné.

L'homme interrompt violemment ses pensées.
Madennig a écrit :"C'est si simple, n'est-ce pas ? S'unir et enfanter. La solution à tous tes problèmes ? Est-ce que tu y crois, Ethel ?" demande-t-il.
"Evidemment que j'y crois. Sinon pourquoi je me lèverais le matin?
"Comme on dit, c'est dans les ténèbres qu'il est beau de croire en la lumière...

"Mais qu'est ce que j'aurais à leur offrir aujourd'hui... Je lutte chaque jour pour garder le sens des réalités, je n'ai pas de maisons, pas d'ami, pas d'attache... Alors, moi aussi, j'ai choisi ma peine celle d'avoir confiance en moi avant d'envisager ses bonheurs simples. Celle d'être saine avant d'enfanter. Mais c'est une peine que je peux supporter. Je ne pourrais pas vivre en ayant fait du mal à mes enfants.
J'ai tord? C'est pas cela la définition de la liberté. celle de choisir le point de ses chaines."

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 11 sept. 2018, 09:15
par Madennig
La silhouette sombre de son compagnon, dont les traits sont toujours dissimulés dans une capuche, hausse les épaules.

"Avant de construire, fonder."

Il laisse quelques secondes s'égrainer après avoir prononcé sa remarque.

"Oui. Oui. Il faut fonder, renforcer ses racines, les plonger profondément dans le sol, pour espérer ne pas s'écrouler dès la première bourrasque... "

"Tu as raison."

"Mais... "

Il marche maintenant, de long en large. Ses pas n’émettent qu'un bruit feutré, comme si ils se trouvaient dans une pièce tapissée de tissus.

"Comment penses-tu réussir à te renforcer, Ethel ? Trouver ta propre maison ? Rencontrer un Eisdeach expérimenté pour t'aider à maitriser ton don ? Trouver... Un compagnon de vie ? Qu'est-ce qui pourrait, selon toi, te permettre de fonder..."

Des rires d'enfants tintent au loin.

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 11 sept. 2018, 19:28
par Amnèsya
On en revenait toujours là... Qu'est ce que tu compte faire ma veille... C'est beau de rever mais avec toi à l'automne on attendra le printemps.
Est ce que tu crois que si je savais comment m'y prendre je serais encore là? Perdue dans les méandres de ma destiné, dans le noir et l’angoisse.

Ca allait prendre du temps et Ethel étais épuisée de sa course folle. Elle s'assit dans le couloir, se cala confortablement, ramenant ses genoux contre sa poitrine pour que sa robe ne se tache pas trop. Elle invita l'homme au capuchon à s’asseoir près d'elle.

"Et c'est à moi que tu demandes cela? Tu es bien conscient que si j'avais le début d'un embryon de réponse, je ne serais pas là... Je ne sais même pas si c'est la bonne formulation. Qu'est ce qui te permettrait de te renforcer...
Soyons réaliste, je ne serais jamais forte. Mad, Pwyll sont fort... mais c'est privilège qui me sera toujours refusé. Je serais toujours une coquille de noix condamnée à faire le gros dos devant la tempête, en espérant que l'aube sera plus calme. Blod, ma mère était forte... Mais j'ai aucune envie de leur ressembler c'est pas ma voie...
Est ce que je n'ai que le droit de songer à fonder? Si c'est pas moi qui me colle à parcourir la péninsule pour soigner, apaiser, débarrasser les petits de leur peur et de leur hantise qui s'y collera?

Surtout avec pour seule rétribution attendu un repas chaud, et peut être un vêtement ou juste le sourire de joie sur un visage ravagé par la vie?

Je te rassure je ne te tiens ce discours que parce que je suis totalement incapable, en cet instant, de fonder quoi que ce soit. C'est juste une manière de rationaliser.

Je n'ai jamais rien eu à défendre. Je n'ai pas besoin d'être forte.

Je te l'ai dis... Je ne veux faire de mal à personne. Etre faible est un bon moyen...

Reste le reste...
Une maison pour moi? cela n'a pas de sens... Un Eisdeach meilleur que moi? J'ai été formée par la meilleure. Aslinn était forte, intelligente, serviable, aimable... Et pourtant elle n'a pas reussi à survivre à ce don.
(Accent amère)
Non mon salut n'est pas dans le savoir Eisdeach...

Trouver un compagnon de vie? qui me protège de mes propres ténèbres? qu'est qui pourrait mieux moi même savoir...
Ici la force physique, n'est rien... La force morale, j'en ai a revendre... de la certitude, de la volonté, de la persévérance... et pourtant ce suffit pas... Quelqu'un comme moi... avec se doutes et ses faiblesses... Oui ca pourrait le faire... Mais je crois que l'on a caché le moule... Je crois que je suis unique. et que c'est pas plus mal..

Elle n'était pas tous a fait sure de son honnêteté vis à vis de ces dernière assertion n'était pas totale...Il lui semblait que peut être ca ne serait pas plus mal pour tri kazel s'il y avait plus de gens pret a donner ce qu'il avait...et il lui semblait connaitre quelqu'un qui lui aussi fuyait ses démons dans la générosité...

Non la solution la plus sure était encore de voyager jusqu'à comprendre.

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 11 sept. 2018, 23:37
par Madennig
"Tu es donc prête à prendre le risque de te retrouvée seule... ? Un jour, tu seras trop épuisée pour marcher, pour avancer. Et là, quand tu seras trop usée, tu n'auras pas de toit pour vieillir en paix, protégée par les tiens. Les inconnus ne t'hébergeront plus, de peur que tu ne puisses plus avoir la force de repartir, que tu sois une bouche en plus à nourrir, un corps à laver, un mauvais rhume à soigner..."

"On construit toujours pour ces vieux jours plein de solitude et d'indifférence. Si tu n'as pas d'enfant pour s'occuper de toi, pas de famille. Si tu n'as personne pour voir en toi une femme qui les a aimé, qui a consacré sa vie à les faire grandir. Si tu n'as pas tout ça, ta vieillesse sera peut être longue et pénible. Le corps ne s'éteint pas aussi facilement qu'on le croit. On ne décide pas."

"Je comprends bien ce que tu veux être Ethel. Mais... A vouloir sauver la terre entière, tu ne feras qu'éparpiller au vent tout ton amour, au lieu de l'offrir pleinement à ceux qui pourraient devenir tes proches."

La silhouette encapuchonnée assise à coté de l'Eisdeach passe son bras autour de ses épaules. Tendrement, il lui embrasse le front, et la tempe.

"Une sorte de... de Sauveuse...? C'est là ton désir ? Sauver le plus possible de personnes ?"

Re: [OdE Chap.7-46] Le Labyrinthe - Ethel

Publié : 12 sept. 2018, 08:28
par Amnèsya
Ethel réalisa que cela devait faire longtemps que ne lui avait pas témoigné de l'affection. Là, seule dans le noir, avec elle même et ses pensées, elle acceptait le baiser de cet inconnu sans trop d'appréhension. Elle ne chercha pas à savoir si elle appréciait. Mais ce n'était pas désagréable. C'était déjà cela...

Elle avait d'autre chat à fouetter, même si comme dirait Kiddle, elle aimait pas fouetter des chats et que cela devait être assez difficile de prendre ces bestioles.
Elle commençait à entrevoir une ... une... une stratégie de sortie.
Décidément, elle était une éponge en ce moment, si elle commençait à parler comme une militaire.

Sauf qu'elle savait que ce n'était pas un combat. On ne gagne jamais rien à faire la guerre contre soi, et les victoires sont de toute façon amère.


"Crois moi, je sais bien que c'est une course et que le temps est compté. Si je veux bien prendre le risque de vivre seule, je ne veux pas mourir seule...
Non, je ne suis pas si bonne. La seule que je veux sauver c'est moi-même... mais je crois que le moyen d'y parvenir est de sauver les autres...
Après j’aviserais."