[OdE Chap.7-64] La maison des fermiers - 13h

[Madennig]

Alors qu'ils marchent tous ensemble, Hiler devenait bavard.

"Ah ? Oui, si vous voulez... Y'a toujours des bêtes à traire, et le potager commence à donner, on aura des légumes frais peut être ? A cette heure-ci, le pain est déjà cuit..."

"Et puis, ne serait-ce que raconter quelques nouvelles, ou des histoires de vos voyages, ça distraira à la veillée !"

"Oh... D'ailleurs... On vous a pas parlé du fantôme du Château de Llewellen ? Parait qu'il est hanté... Y'en a qui disent qu'il s'déchaine dans les caves, d'autres dans une tour isolée ! J'aurais bien aimé en savoir plus là dessus, t'vois ? Maman y croit... Mais elle l'avoue jamais ! Je sais qu'elle laisse toujours un broc d'eau pour les esprits... Mais quand on lui demande, elle répond q'c'est pour quand elle a soif la nuit ! N'empêche que le matin, il est toujours au même niveau d'eau !"

[Kiddle]

Ouais et donc ? les esprits aiment pas l'eau de ta mère ? Faudrait p'tre ben qu'elle commence à réfléchir, elle a pas essayé le sang d'un p'tit agneau fraîch'ment égorgé ? Paraît c'est qu'ils font au château de Llewellen, ils r'peignent les portes des chambres avec, la nuit pendant que tout l'monde dort, le matin on r'trouve plus les nourrissons, va comprendre….

Mais non Hiler, j'déconne, bon mais c'est encore loin ta ferme ?

[Amnèsya]

Ethel aima l'imagination des gens. Elle raconta qu'ils n'était pas restait très longtemps au chateau... que vu la nuits qu'il avait passé, le chateau était sinon hanté, au moins maudit...

Ou qu'a defaut, le vent dans les charpentes et les craquements des murs pouvait le laisser penser.

[Madennig]

Les histoires de Kiddle laissèrent un brin pensif Hiler.

"Non pas très..." finit-il par répondre au jeune homme.

Puis pour Ethel :

"Ouais, j'imagine bien qu'il y a beaucoup de courants d'air dans cette grande bâtisse. A peine tu rebouche un trou là, qu'un autre éboulis en creuse un ailleurs ! Tellement grand ! Il parait que le château est assez grand pour accueillir tous les habitants de Llewellen, mais j'y crois pas."

Enfin, pour reprendre à propos des agneaux.

"Ici, on fait p'de mal aux bêtes. Si on doit les abattre, on le fait correctement, on les endort et on aiguise bien la lame pour pas qu'elles sentent. Et c'est que lorsqu'il y a besoin. T'sais, le coin a déjà assez de problèmes avec les Feondas ! Si on malmène en plus nos bêtes, les Demorthèn nous ont prévenu, les Feondas viendront nous attaquer."

Devant eux, une maison de ferme à deux étages se dessinait derrière quelques arbres et une odeur accueillante de feu de bois chatouillèrent leurs narines.

[Kiddle]

Il s'approcha du garçon et lui tapota l'épaule.

Désolé Hiler, j'pense que vous vous occupez bien d'vos bêtes. On sait q'les feondas sont du côté de l'ancienne voie, t'sais celle qui passe d'vant la tour abandonnée, bah p't' ben qu'un jour les gens qui vivaient là ont fait des choses pas cool aux animaux hein, et t'sais c'qui s'rait bien ? c'est d'savoir, et tes vieux p't qu'ils savent ou... chais pas, les vieux d'tes vieux ?

Puis voyant la petite ferme :

Donc c'est ici q'tu vis ? T'as d'autres frères et sœurs ? On veut pas déranger comme a dit Ethel, mais si tes vieux sont d'accord d'nous accueillir pour la nuit dis-leur qu'on a d'quoi payer.

[Madennig]

En arrivant par la face Nord de la ferme, ils ne pouvaient voir qu'une seule fenêtre au rez-de-chaussée. Mais c'était un beau bâtiment, bien robuste, certainement bien plus vieux que les actuels occupants.

"Pas besoin de payer. Comme j'ai dit... Si vous avez une histoire ou deux pour Maman à la veillée, ça rendra tout le monde content. On est très isolé mine de rien... Ça nous fait pas de mal de recevoir les gens chez nous. Par contre, ouais, on a encore une fripouille de sœur... Si vous avez trouvé Maorn curieux, je peux déjà vous dire que vous serez pas au bout de vos peines quand ils seront tous les deux ce soir à table !"

Ils contournèrent la bâtisse par l'ouest et tombèrent très vite sur une porte large d'entrée en bois épais.
En face, le puits se tenait à quelques mètres, et encore derrière un grenier à grains et plus loin au sud, des champs de jeunes pousses.

"Pour les Feondas... Voyez avec les parents... "

Puis l'adolescent frappa à la porte.

"M'man ? Y'a du monde !"


Derrière la porte, aucun bruit.
Hiler souriait un peu, et regardait le champ en face. Le silence lui semblait normal.

Soudain la fenêtre du premier étage au dessus de la porte s'ouvrit, une femme d'une trentaine d'années s'y montre. Elle regarde les deux étrangers avec une mine sévère.

"J'arrive." dit-elle, alors qu'au même moment les cris stridents d'une enfant en pleine euphorie surgissent de l'intérieur.

[Kiddle]

(Ethel et Kiddle)
À peine plus hautes dans le dos Hiler, deux jeunes silhouettes de même taille attendaient que la porte s'ouvre.

(Ethel)
Elle avait les traits fins et délicats, un regard d'une bichromie magnétique, une étrange perruque de cheveux emmêlés et tressés sur la tête, une robe assemblée de plusieurs morceaux de tissus de taille de forme et de couleur différentes, recoiffée et rhabillée selon les normes elle eût fait un malheur à la cour du Duc.

(Kiddle)
Lui, le carquois en bandoulière, une allure désordonnée et nonchalante, les manches de sa chemise roulées jusqu'aux épaules, un surcot vert-olive pendu à sa taille par une simple cordelette, les mèches de ses cheveux noirs indisciplinés sur les yeux, le corps fin, imberbe et musclé au pinceau, il ne tenait pas la comparaison avec les gabarits des garçons de ferme de seize ans, on lui en eût donné deux de moins.

Mais où était caché le rat gris ?

[Amnèsya]

" ah les petites sœur… si c'est pas des fripouilles c'est des princesses… et c'est aussi terrible a supporter… Mais c'est craquant quand même!!!"


aussi surprenant que cela soit, c'était peut être une forme de nostlagie que l'on pouvait resentir

[Madennig]

La mère finit par ouvrir la porte d'entrée. D'allure solide et la mine sévère, elle offrit d'entrer aux voyageurs d'un mouvement du bras.

"Bienvenue chez nous." dit-il avec économie à Kiddle et Ethel. "Hiler, vas aider ta soeur là-haut à préparer les lits des oncles."

La petite soeur ne semblait pas présente finalement. La pièce était assez grande, elle devait être la principale de la maison.
La cheminée trônait en face de l'entrée, sur laquelle était suspendue une marmite de soupe certainement, à entendre le bouillon et près de laquelle se trouvaient deux bassinoires. Il y avait aussi une grande table pouvant accueillir jusqu'à 6 personnes encadrée par deux bancs, deux fauteuils en osier, un coffre, un escalier à l'étage supérieur que Hiler prit aussitôt. Il y avait deux fenêtres en papier ciré, une sur le mur perpendiculaire à celui de la porte d'entrée, une autre donnant directement sur la cour.

"Asseyez-vous. Vous voulez du bouillon ? J'suis Azenor."
dit-elle en essuyant ses mains sur le tablier noué à sa taille.

[Amnèsya]

Ethel répondit avec autant d'économie, il était possible que les deux femmes s'entendent bien.


"Je vous remercie de nous acceuillir. Je suis Ethel, et voici Kiddle. Après ce voyage frais, un bol de bouillon ne sera peut être pas de refus mais nous avons manger en compagnie de vos fils avant d'arriver. Quand à la préparation des chambres, inutile de vous embetter de trop. "

Elle laissa ensuite le soin à son hote de lui indiquer la marche à suivre qui lui convennait de suivre.
Elle était un peu génée de débarquer comme cela...