On finissait le rassemblement en battant la mesure en tapant dans ses mains et en chantant à gorge déployée avant de retourner à ses occupations avec zèle.
[OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
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Iris
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Unicine : 6h40 ==> 7h20
L'unicine était sans doute la célébration la plus joyeuse de la journée. Elle était l'occasion d'entonner des chants plein de rythme proclamant l'amour et le bonheur de vivre, la gratitude de pouvoir découvrir ce monde et d'y évoluer entourés de tant de beauté et d'amis.
On finissait le rassemblement en battant la mesure en tapant dans ses mains et en chantant à gorge déployée avant de retourner à ses occupations avec zèle.
On finissait le rassemblement en battant la mesure en tapant dans ses mains et en chantant à gorge déployée avant de retourner à ses occupations avec zèle.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Aeldred ne connaissait pas les chants mais il pouvait toujours battre le rythme avec les autres. C'était un univers si différent de ce qu'il connaissait qu'il se demandait si tout cela existait réellement ou s'il rêvait même s'il connaissait pertinemment la réponse. Il ne savait pas comment étaient les quatre autres prières et il lui tardait de les découvrir, avant de se rappeler qu'il ne verrait probablement pas celles de l'après-midi. Si un temps il s'était demandé si l'un ou l'autre des occupants de l'abbaye n'avait pas un jour regretté son choix de rejoindre le Temple de l'Unique, il comprit rapidement, à la ferveur des voix qui venaient de s'élever, que tous sans exception étaient heureux d'être ici. Gweneth comprise. Il se sentit un peu honteux tout à coup, elle devrait quitter ce lieu qu'elle aime tant pour le suivre dans un environnement nettement moins rayonnant et surtout beaucoup plus hostile. Aussi, quand ils furent de nouveau seuls dans la chapelle, alors qu'il trainait des pieds tout en observant la jeune femme, il ne peut s'empêcher de lui demander :
"Tu es vraiment certaine de vouloir quitter cet endroit ? Je sais que tu m'as dit que les unistes pouvaient se contenter de peu mais tu n'auras ni amis, ni lieux familiers auxquels te raccrocher et, pardon si je suis trop pessimiste, je pense qu'il n'y a pas de lieu plus éloigné de la bonté de l'Unique que la forêt entourant le village."
"Tu es vraiment certaine de vouloir quitter cet endroit ? Je sais que tu m'as dit que les unistes pouvaient se contenter de peu mais tu n'auras ni amis, ni lieux familiers auxquels te raccrocher et, pardon si je suis trop pessimiste, je pense qu'il n'y a pas de lieu plus éloigné de la bonté de l'Unique que la forêt entourant le village."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth chantait en rythme avec les autres pensionnaires de l’abbaye. Elle n’était pas très bonne chanteuse mais elle ne chantait pas faux non plus. Néanmoins, elle y mettait tout son cœur, emportée par l’exaltation ambiante. A la fin de la prière, il lui fallait toujours quelques secondes pour revenir au temps présent. L’Unicine était sa prière préférée, celle qui illustrait le mieux sa foi.
Petit à petit, les fidèles quittèrent la chapelle et elle se retrouva seule avec Aeldred. Alors qu’ils approchaient doucement de la sortie, l’élu lui fit part de son inquiétude. Gweneth lui sourit :
« Tu te poses toujours autant de questions ? Ce n’est pas une critique, Soustraine nous invite à exercer notre jugement autant que notre foi. Mais il nous invite aussi à être modéré en toute chose. Il est bon de s’interroger mais il faut aussi savoir quand s’arrêter. »
Elle souleva un sourcil et lui adressa un regard amusé : « Nous allons devoir travailler ça aussi ensemble » Puis elle afficha cette mine joviale et juvénile dont elle avait le secret.
Alors qu’ils s’apprêtaient à franchir la porte pour rejoindre l’extérieur, elle marqua une pause. Puis elle toucha le mur de la chapelle d’un air mélancolique.
« Mais pour te répondre, oui je suis sûr de vouloir t’accompagner. Certes, cette abbaye a été pendant plus de quatre ans ma maison, mon refuge. J’y ai des amis et un accès à un savoir que je ne retrouverai peut-être pas de sitôt. Mais je ne suis pas une moniale. Je ne suis pas destinée à m’enfermer dans un monastère. Je savais que tôt ou tard, l’Unique aurait besoin de moi et que je devrais partir. Et puis, hier tu es arrivé… »
Elle précéda Aeldred à l’extérieur.
« C'était le signe que j'attendais. Mon choix est donc fait. Inutile de revenir dessus. Ce que tu m’as raconté tout à l’heure par contre… »
Elle se retourna vers le jeune homme et lui adressa un regard concentré.
« Ce qui est arrivé à ta famille est une tragédie. Peut-être est-ce l’œuvre d’une influence démoniaque. Peut-être que l’explication est plus simple. Si tu penses que le bracelet de ton père est une piste, nous pourrons étudier la question ensemble. Quant à la vision de ta mère… »
Elle baissa son regard et prit une inspiration, cherchant visiblement la meilleure formulation à ce qu’elle s’apprêtait à dire. Puis elle regarda rapidement à gauche et à droite et baissa un peu la voix sans s’en rendre compte.
« Certes selon le dogme du Temple, les fantômes sont des âmes tourmentées perdues dans les Limbes. Néanmoins… De très rares textes mentionnent que l’Unique peut parfois envoyer une âme comme… messager, pour nous assister. »
Au fur et à mesure qu’elle parlait son regard prit en intensité, un mélange de joie et d’espoir.
« Le monde dans lequel nous vivons est dur, assailli de toute part des forces obscures que l’homme, selon moi, a contribué à faire venir. Mais l’Unique ne nous a pas abandonné. Par Son prophète, il a manifesté sa présence pour nous venir en aide et il continue de le faire par… par des gens comme toi. »
Et alors qu’elle finissait sa phrase, elle posa sa main sur le cœur d’Aeldred.
« Donc une nouvelle fois, oui, je viens avec toi. »
Et toujours ce mélange de joie et d’espoir dans le regard.
Petit à petit, les fidèles quittèrent la chapelle et elle se retrouva seule avec Aeldred. Alors qu’ils approchaient doucement de la sortie, l’élu lui fit part de son inquiétude. Gweneth lui sourit :
« Tu te poses toujours autant de questions ? Ce n’est pas une critique, Soustraine nous invite à exercer notre jugement autant que notre foi. Mais il nous invite aussi à être modéré en toute chose. Il est bon de s’interroger mais il faut aussi savoir quand s’arrêter. »
Elle souleva un sourcil et lui adressa un regard amusé : « Nous allons devoir travailler ça aussi ensemble » Puis elle afficha cette mine joviale et juvénile dont elle avait le secret.
Alors qu’ils s’apprêtaient à franchir la porte pour rejoindre l’extérieur, elle marqua une pause. Puis elle toucha le mur de la chapelle d’un air mélancolique.
« Mais pour te répondre, oui je suis sûr de vouloir t’accompagner. Certes, cette abbaye a été pendant plus de quatre ans ma maison, mon refuge. J’y ai des amis et un accès à un savoir que je ne retrouverai peut-être pas de sitôt. Mais je ne suis pas une moniale. Je ne suis pas destinée à m’enfermer dans un monastère. Je savais que tôt ou tard, l’Unique aurait besoin de moi et que je devrais partir. Et puis, hier tu es arrivé… »
Elle précéda Aeldred à l’extérieur.
« C'était le signe que j'attendais. Mon choix est donc fait. Inutile de revenir dessus. Ce que tu m’as raconté tout à l’heure par contre… »
Elle se retourna vers le jeune homme et lui adressa un regard concentré.
« Ce qui est arrivé à ta famille est une tragédie. Peut-être est-ce l’œuvre d’une influence démoniaque. Peut-être que l’explication est plus simple. Si tu penses que le bracelet de ton père est une piste, nous pourrons étudier la question ensemble. Quant à la vision de ta mère… »
Elle baissa son regard et prit une inspiration, cherchant visiblement la meilleure formulation à ce qu’elle s’apprêtait à dire. Puis elle regarda rapidement à gauche et à droite et baissa un peu la voix sans s’en rendre compte.
« Certes selon le dogme du Temple, les fantômes sont des âmes tourmentées perdues dans les Limbes. Néanmoins… De très rares textes mentionnent que l’Unique peut parfois envoyer une âme comme… messager, pour nous assister. »
Au fur et à mesure qu’elle parlait son regard prit en intensité, un mélange de joie et d’espoir.
« Le monde dans lequel nous vivons est dur, assailli de toute part des forces obscures que l’homme, selon moi, a contribué à faire venir. Mais l’Unique ne nous a pas abandonné. Par Son prophète, il a manifesté sa présence pour nous venir en aide et il continue de le faire par… par des gens comme toi. »
Et alors qu’elle finissait sa phrase, elle posa sa main sur le cœur d’Aeldred.
« Donc une nouvelle fois, oui, je viens avec toi. »
Et toujours ce mélange de joie et d’espoir dans le regard.
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Le regard d'Aeldred papillonna, allant de la main de Gweneth sur sa poitrine à son visage rayonnant. À quand remontait la dernière fois que quelqu'un lui avait parlé de la sorte ? Il était d'autant plus convaincu de ne pas mériter tant d'efforts et d'abnégation de la part de quelqu'un qui ne le connaissait que depuis deux heures tout au plus mais s'abstint de tout commentaire, ce serait manquer de respect envers la jeune femme.
"Nous partirons certainement d'ici deux ou trois jours, dit-il pour changer de sujet, mais il faudra tout d'abord que je te présente à Blo... Dame Blodwen, afin de faire les choses dans l'ordre."
Tout en parlant il en vint à une évidence : il allait devoir rentrer au château et quitter l'abbaye lui déplaisait désormais.
"Si tu veux, tu peux m'y accompagner, de cette façon je pourrais te présenter officiellement. Le procès pour lequel nous sommes venus ne devrait pas démarrer avant au moins deux ou trois heures mais je me rends compte que si je reste ici plus longtemps je n'aurais peut-être plus envie de partir pour où que ce soit et ce ne serait pas raisonnable. Qu'en penses-tu ?"
"Nous partirons certainement d'ici deux ou trois jours, dit-il pour changer de sujet, mais il faudra tout d'abord que je te présente à Blo... Dame Blodwen, afin de faire les choses dans l'ordre."
Tout en parlant il en vint à une évidence : il allait devoir rentrer au château et quitter l'abbaye lui déplaisait désormais.
"Si tu veux, tu peux m'y accompagner, de cette façon je pourrais te présenter officiellement. Le procès pour lequel nous sommes venus ne devrait pas démarrer avant au moins deux ou trois heures mais je me rends compte que si je reste ici plus longtemps je n'aurais peut-être plus envie de partir pour où que ce soit et ce ne serait pas raisonnable. Qu'en penses-tu ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth retira sa main de la poitrine du jeune homme et afficha une mine mi-surprise mi-amusée.
« Me présenter officiellement… ? Après tout, pourquoi pas, même si je trouve la formulation un peu trop formelle pour l'humble clerc du Temple que je suis. »
Elle avait repris sa mine joviale. Elle la quitta cependant rapidement pour afficher un visage plus sérieux.
« Néanmoins, il ne faudrait pas que ma présence porte préjudice à ton affaire. Un procès n’est jamais quelque chose de simple et la présence d’une uniste n’est pas toujours bien vue… Mais si tu penses qu’il n y a pas de risque, je t’accompagnerai avec plaisir. »
Conclut-elle en souriant.
« Me présenter officiellement… ? Après tout, pourquoi pas, même si je trouve la formulation un peu trop formelle pour l'humble clerc du Temple que je suis. »
Elle avait repris sa mine joviale. Elle la quitta cependant rapidement pour afficher un visage plus sérieux.
« Néanmoins, il ne faudrait pas que ma présence porte préjudice à ton affaire. Un procès n’est jamais quelque chose de simple et la présence d’une uniste n’est pas toujours bien vue… Mais si tu penses qu’il n y a pas de risque, je t’accompagnerai avec plaisir. »
Conclut-elle en souriant.
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
"je ne vois pas pourquoi il y aurait un risque, s'étonna-t-il, c'est de moi qu'il est question et rien de plus. Ce procès concerne une histoire de succession entre Dame Blodwen et sa... oui, on peut malgré tout dire sa belle-mère, même si je trouve ça assez... particulier."
Comment évoquer un tel imbroglio sans qu'il ne rajoute encore des nœuds au fil de cette histoire ? Préférant ne pas y songer maintenant, il précéda Gweneth de la chapelle jusque sur la route vers le château où, machinalement, il se replaça à son côté.
"Je lui ai déjà un peu parlé du résultat de ma rencontre avec mère Gudela, reprit-il une fois dehors. J'ai beaucoup de chance qu'elle soit si compréhensive, elle me permet de choisir ce qui est le mieux pour moi. Cependant, je t'avouerais qu'ayant été nommé clerc juste avant de venir ici, je ne me voyais pas vraiment partir vers Ard-Amrach même si l'idée ne me déplaisait pas. Elle me donne la chance de pouvoir aider Terfynisel à un tout autre niveau et j'aurais été bien ingrat de la laisser en plan si vite. Finalement c'est plutôt une bonne chose que d'avoir un professeur à domicile. Enfin, si j'ose dire."
Comme il venait certainement de planter une graine de curiosité dans l'esprit de la jeune femme, il reprit.
"Jusqu'à il y a quelques jours, j'étais chasseur. Cela me permettait de subvenir en partie à mes besoins tout en me tenant éloigné du reste du village. Jusque là, je n'ai eu que des rapports très limités avec les autres habitants, je n'en voyais certains que pour le travail, les débarrasser de nuisibles ou pour échanger quelques prises contre des denrées manquantes. En général c'est assez limité car je suis assez mauvais cuisinier, plaisanta-t-il. J'aimais bien être chasseur aussi parce que cela me permettait d'être en contact avec la nature. Et toi, il a des choses que tu aimes bien ?"
La question était sans doute puérile mais au final il ne savait pas encore grand-chose de l'adepte du Temple qui allait désormais imprimer sa présence dans sa vie.
Comment évoquer un tel imbroglio sans qu'il ne rajoute encore des nœuds au fil de cette histoire ? Préférant ne pas y songer maintenant, il précéda Gweneth de la chapelle jusque sur la route vers le château où, machinalement, il se replaça à son côté.
"Je lui ai déjà un peu parlé du résultat de ma rencontre avec mère Gudela, reprit-il une fois dehors. J'ai beaucoup de chance qu'elle soit si compréhensive, elle me permet de choisir ce qui est le mieux pour moi. Cependant, je t'avouerais qu'ayant été nommé clerc juste avant de venir ici, je ne me voyais pas vraiment partir vers Ard-Amrach même si l'idée ne me déplaisait pas. Elle me donne la chance de pouvoir aider Terfynisel à un tout autre niveau et j'aurais été bien ingrat de la laisser en plan si vite. Finalement c'est plutôt une bonne chose que d'avoir un professeur à domicile. Enfin, si j'ose dire."
Comme il venait certainement de planter une graine de curiosité dans l'esprit de la jeune femme, il reprit.
"Jusqu'à il y a quelques jours, j'étais chasseur. Cela me permettait de subvenir en partie à mes besoins tout en me tenant éloigné du reste du village. Jusque là, je n'ai eu que des rapports très limités avec les autres habitants, je n'en voyais certains que pour le travail, les débarrasser de nuisibles ou pour échanger quelques prises contre des denrées manquantes. En général c'est assez limité car je suis assez mauvais cuisinier, plaisanta-t-il. J'aimais bien être chasseur aussi parce que cela me permettait d'être en contact avec la nature. Et toi, il a des choses que tu aimes bien ?"
La question était sans doute puérile mais au final il ne savait pas encore grand-chose de l'adepte du Temple qui allait désormais imprimer sa présence dans sa vie.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth suivit Aeldred.
« Justement si tu es concerné par ce procés, je ne voulais pas que le fait qu’on te voit en présence d’une uniste te porte préjudice mais tant mieux s’il n’y a pas de risque. »
« Et tu vois, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie, nous étions faits pour nous rencontrer : tu es clerc, je suis clerc, c’est un signe ! » Elle ponctua sa phrase d’un petit rire guilleret.
Elle reprit son sérieux quand Aeldred évoqua sa fonction de chasseur et son amour pour la nature.
« Ce que j’aime ? Déjà, quand j’étais dàmàthair j’avais des plaisirs simples. Aujourd’hui que toute ma vie est vouée à l’unique et à l’étude, il en est de même et on nous apprend aussi à tempérer nos désirs. Je peux te dire par exemple que l’unicine est ma prière préférée, que j’aime parcourir le jardin de l’abbaye quand il n’y a personne, j’aime écouter le cœur des cloches ou regarder le soleil se coucher sur la mer. J’aime aussi la calligraphie. Je ne suis vraiment pas douée mais j’aime passer du temps au scriptorium avec Alduin au contact du papier et dans l’odeur de l’encre… c’est moins excitant que de passer ses journées en plein nature, n’est-ce pas ? » conclut-elle sur un ton d’excuse, la tête penchée vers son compagnon de route.
« Justement si tu es concerné par ce procés, je ne voulais pas que le fait qu’on te voit en présence d’une uniste te porte préjudice mais tant mieux s’il n’y a pas de risque. »
« Et tu vois, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie, nous étions faits pour nous rencontrer : tu es clerc, je suis clerc, c’est un signe ! » Elle ponctua sa phrase d’un petit rire guilleret.
Elle reprit son sérieux quand Aeldred évoqua sa fonction de chasseur et son amour pour la nature.
« Ce que j’aime ? Déjà, quand j’étais dàmàthair j’avais des plaisirs simples. Aujourd’hui que toute ma vie est vouée à l’unique et à l’étude, il en est de même et on nous apprend aussi à tempérer nos désirs. Je peux te dire par exemple que l’unicine est ma prière préférée, que j’aime parcourir le jardin de l’abbaye quand il n’y a personne, j’aime écouter le cœur des cloches ou regarder le soleil se coucher sur la mer. J’aime aussi la calligraphie. Je ne suis vraiment pas douée mais j’aime passer du temps au scriptorium avec Alduin au contact du papier et dans l’odeur de l’encre… c’est moins excitant que de passer ses journées en plein nature, n’est-ce pas ? » conclut-elle sur un ton d’excuse, la tête penchée vers son compagnon de route.
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Les paroles de l'uniste donnaient à réfléchir à Aeldred.
"Des plaisirs simples, hein ? Nous n'avons ni mer ni cloche mais nous avons de jolis coins. J'en ai un que j'apprécie tout particulièrement et où j'aime aller pour oublier les gens. J'y ai construit une petite cabane qui ne tient debout que par miracle, je crois que je suis aussi doué dans ce domaine que toi en calligraphie. D'ailleurs, si mon père voyait ce que j'avais commis, il me renierait je pense !"
L'image le fit éclater de rire. Il reprit néanmoins assez vite son calme.
"J'aime tirer à l'arc. Pas forcément sur une cible vivante même si j'ai dû utiliser mes talents d'archer contre des feondas ou même des brigands. Comme il n'est pas forcément évident de trouver des cibles adéquates, j'en ai installé une sur le terrain de la maison. L'exercice me calme et m'aide à me concentrer, lorsque je suis sur les nerfs ou que je n'arrive pas à me focaliser sur quelque chose, je vais tirer quelques flèches. Je ne sais pas si cela marcherait pour tout le monde cela dit."
Il réfléchissait à ce qu'il pouvait ajouter d'autre alors qu'ils approchaient des premières habitations de Llewellen.
"Je n'aime pas les araignées, dit-il finalement. Pas que j'en ai réellement peur mais je ne supporte pas ces bestioles, alors je les chasse dès que j'en trouve à la maison. Elles peuvent faire ce qu'elles veulent dehors mais à l'intérieur c'est chez moi ! Je ne sais ni jouer d'un instrument quelconque ni danser. D'ailleurs, je crains le jour où il y aura une réception au château ou ailleurs et qu'il faudra faire bonne figure de la sorte. Je suis plutôt malchanceux aussi, j'attire les ennuis aussi sûrement que le miel attire les abeilles. J'aime bien les sciences, je crois. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'étudier de choses dessus, il faut dire aussi que nous sommes plutôt reculés su reste du monde, rien que les nouvelles arrivent souvent tard -quand elles arrivent. Disons que je ne me ferme aucune porte d'apprentissage, cela me semble assez juste."
"Il manque sûrement des choses à dire sur moi mais là, je ne vois pas."
"Des plaisirs simples, hein ? Nous n'avons ni mer ni cloche mais nous avons de jolis coins. J'en ai un que j'apprécie tout particulièrement et où j'aime aller pour oublier les gens. J'y ai construit une petite cabane qui ne tient debout que par miracle, je crois que je suis aussi doué dans ce domaine que toi en calligraphie. D'ailleurs, si mon père voyait ce que j'avais commis, il me renierait je pense !"
L'image le fit éclater de rire. Il reprit néanmoins assez vite son calme.
"J'aime tirer à l'arc. Pas forcément sur une cible vivante même si j'ai dû utiliser mes talents d'archer contre des feondas ou même des brigands. Comme il n'est pas forcément évident de trouver des cibles adéquates, j'en ai installé une sur le terrain de la maison. L'exercice me calme et m'aide à me concentrer, lorsque je suis sur les nerfs ou que je n'arrive pas à me focaliser sur quelque chose, je vais tirer quelques flèches. Je ne sais pas si cela marcherait pour tout le monde cela dit."
Il réfléchissait à ce qu'il pouvait ajouter d'autre alors qu'ils approchaient des premières habitations de Llewellen.
"Je n'aime pas les araignées, dit-il finalement. Pas que j'en ai réellement peur mais je ne supporte pas ces bestioles, alors je les chasse dès que j'en trouve à la maison. Elles peuvent faire ce qu'elles veulent dehors mais à l'intérieur c'est chez moi ! Je ne sais ni jouer d'un instrument quelconque ni danser. D'ailleurs, je crains le jour où il y aura une réception au château ou ailleurs et qu'il faudra faire bonne figure de la sorte. Je suis plutôt malchanceux aussi, j'attire les ennuis aussi sûrement que le miel attire les abeilles. J'aime bien les sciences, je crois. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'étudier de choses dessus, il faut dire aussi que nous sommes plutôt reculés su reste du monde, rien que les nouvelles arrivent souvent tard -quand elles arrivent. Disons que je ne me ferme aucune porte d'apprentissage, cela me semble assez juste."
"Il manque sûrement des choses à dire sur moi mais là, je ne vois pas."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Iris
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7h50
Au monastère, les gens vaquaient à leurs occupations. Le temps entre Unicine et Lumine était assez long pour permettre de faire déjà une grande partie du travail de la journée.
Depuis le jardin on entendait bruisser les divers parties du monastère, et on percevait quelques déplacements, mais les lieux demeuraient toujours paisibles, parsemés de papillons et d'une nuée bourdonnante d'insectes butineurs.
Depuis le jardin on entendait bruisser les divers parties du monastère, et on percevait quelques déplacements, mais les lieux demeuraient toujours paisibles, parsemés de papillons et d'une nuée bourdonnante d'insectes butineurs.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth sourit, elle appréciait qu’Aeldred lui donne ainsi de petits détails sur lui. Elle ne put s’empêcher de rire quand le jeune homme évoqua l’histoire de la cabane.
« Et bien ! Toi et moi allons former une sacré paire. Je pense que j’ai un souci avec mes mains. Avant que je devienne dàmàthair, ma mère angoissait en se demandant ce qu’elle allait faire de moi. J’étais souvent dans la lune. En cuisine, je faisais tout tomber et il m’arrivait régulièrement de faire brûler les plats. Quand j’essayais de coudre quelque chose, je me piquais plus souvent que je n’arrivais à enfiler le fil dans le chas de l’aiguille. « Quant aux arts, je ne suis ni bonne chanteuse ni bonne musicienne. J’aime chanter, surtout maintenant lors des prières, et je ne pense pas chanter faux, mais on n’a jamais proposer d’être dans le chœur de l‘abbaye. » Elle finit sa phrase en rigolant à moitié. »
Elle marqua une pause.
« Ce que j’aimais surtout, c’était les histoires que mon père et mon oncle racontaient. Cet amour pour les contes et les récits s’est accru quand je suis devenu dàmàthair au château. J’avais appris à lire et le seigneur Wylard me laissait consulter certains de ses ouvrages quand Maoriss et Pradiga étaient couchés. Il arrivait même à dame Edel de venir lire avec moi. »
Gweneth réalisa qu’elle était partie loin dans ses souvenirs et se recentra.
« Bref. Sinon, je n’ai pas tenu une arme entre les mains depuis mon service d’ost et si cela devait se produire je pense que je serai plus un danger pour moi-même que pour mes adversaires. »
« Je n’ai rien par contre les araignées. Mais, je n’aime pas les insectes qui volent et qui sautent, ou les grenouilles. Non pas que j’en ai peur mais le mouvement de ces bestioles est trop imprévisible, j’ai toujours peur qu’elles me sautent au visage. »
« Enfin je n’entends rien aux sciences. Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas mais un peu comme toi jusqu’ici je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y pencher. Par contre, si tu es curieux de la chose scientifique, c’est que tu dois avoir une tête bien faite ; peut-être que nous allons pouvoir faire quelque chose de toi et t’apprendre deux trois choses sur le Temple. » conclut-elle en jetant à Aeldred un regard amusé.
« Et bien ! Toi et moi allons former une sacré paire. Je pense que j’ai un souci avec mes mains. Avant que je devienne dàmàthair, ma mère angoissait en se demandant ce qu’elle allait faire de moi. J’étais souvent dans la lune. En cuisine, je faisais tout tomber et il m’arrivait régulièrement de faire brûler les plats. Quand j’essayais de coudre quelque chose, je me piquais plus souvent que je n’arrivais à enfiler le fil dans le chas de l’aiguille. « Quant aux arts, je ne suis ni bonne chanteuse ni bonne musicienne. J’aime chanter, surtout maintenant lors des prières, et je ne pense pas chanter faux, mais on n’a jamais proposer d’être dans le chœur de l‘abbaye. » Elle finit sa phrase en rigolant à moitié. »
Elle marqua une pause.
« Ce que j’aimais surtout, c’était les histoires que mon père et mon oncle racontaient. Cet amour pour les contes et les récits s’est accru quand je suis devenu dàmàthair au château. J’avais appris à lire et le seigneur Wylard me laissait consulter certains de ses ouvrages quand Maoriss et Pradiga étaient couchés. Il arrivait même à dame Edel de venir lire avec moi. »
Gweneth réalisa qu’elle était partie loin dans ses souvenirs et se recentra.
« Bref. Sinon, je n’ai pas tenu une arme entre les mains depuis mon service d’ost et si cela devait se produire je pense que je serai plus un danger pour moi-même que pour mes adversaires. »
« Je n’ai rien par contre les araignées. Mais, je n’aime pas les insectes qui volent et qui sautent, ou les grenouilles. Non pas que j’en ai peur mais le mouvement de ces bestioles est trop imprévisible, j’ai toujours peur qu’elles me sautent au visage. »
« Enfin je n’entends rien aux sciences. Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas mais un peu comme toi jusqu’ici je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y pencher. Par contre, si tu es curieux de la chose scientifique, c’est que tu dois avoir une tête bien faite ; peut-être que nous allons pouvoir faire quelque chose de toi et t’apprendre deux trois choses sur le Temple. » conclut-elle en jetant à Aeldred un regard amusé.