[OdE Chap 8-06] Une nouvelle arrivante

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez écouta la jeune femme d'abord d'un air distrait puis tiqua lorsqu'elle mentionna le nom de Nébulaire. Il l'observa un peu plus attentivement, détaillant ses vêtements. Lorsqu'elle finit son récit, il haussa un sourcil curieux.

-Scientifiquement... impossible.

Il la détailla de la tête aux pieds puis jeta un coup d'oeil en direction du perron avant de revenir vers la jeune femme.

-Qui êtes vous déjà ?

[Casaïr]

Ho. Rozenn réalisa qu'avec tout cet affolement elle n'avait pas encore décliné son identité. Le calme revenant en elle, son optimisme démesuré reprit également le dessus. C'est donc avec un grand sourire qu'elle se présenta.

"Je m'appelle Rozenn Perreg, dit-elle de son ton légèrement chantant, fille de Quenan Perreg, d'Osta-Baille. Je suis magientiste, spécialisée en botanique et en médecine et je compte m'installer dans la région pour y mener des recherches sur la flore locale. Si le seigneur de Terfynisel est d'accord, bien entendu."

Il n'y avait aucun doute pour elle qu'elle obtiendrait cet accord facilement. Après tout, la région bénéficierait largement de ses propres recherches. Voyant que Jazkez louchait sur ses habits, elle prit une mine d'excuse :

"Il est plus facile de voyager habillée de cette façon. Je sais que je n'apparais pas sous mon meilleur jour, poursuivit-elle en frottant une tâche de boue récalcitrante sur son pantalon, mais lorsque j'aurais le temps de me débarbouiller, j'aurais l'air plus... propre, à défaut d'autre chose pour le moment."

[Caeso Senjak Khan]

La jeune femme semblait très préoccupé par ses apparences pour une soi-disant scientifique mais elle dégageait néanmoins une certaine assurance. Il garda dans un coin de sa tête la mention de magientiste d'Osta-Baille et lui répondit:

-Très bien Rozenn Perreg fille de Quenan Perreg d'Osta Baille, nous allons aller voir ce qui a causé votre émoi. Si j'en crois votre description assez précise ces deux gredins n'ont pas du aller bien loin n'est ce pas ?

Jazkez fit un petit signe de tête à la jeune femme puis retourna sur le perron ou se tenait encore Iarnnud

-Bon j'imagine qu'on ne pourra pas tirer cette histoire au clair sans aller y jeter un coup d'oeil. C'est dans le coin ou nous avons affronté les deux bandes de roseau. Peut-être des pillards qui auraient entendu des rumeurs sur le butin que nous avons déterré ? Ce serait l'idéal parce que ce qu'elle décrit ressemble plus à un féond qu'à un voleur.

Il jeta un coup d'oeil à Cendres et Roparz non loin.

-C'est une mission hilderine ou humanitaire ?

[Casaïr]

Rozenn répondit d'un signe de tête affirmatif.

"Ils ne semblaient pas se déplacer vite dans leur état, vous devriez les trouver près de la maison effondrée."

Elle fit un signe de tête au chevalier lorsqu'il se leva pour rejoindre celui qui était manifestement son supérieur. Intérieurement elle avait souri lorsqu'elle s'était aperçu qu'aussi loin de la capitale on ne connaissait pas son père. Son orgueil va en prendre un coup, songea-t-elle. Elle quitta son siège à son tour et se dirigea vers Joavan.

"Est-il possible de prendre une chambre ? Pour, disons, deux nuits ? Ainsi que vous confier mon chariot ? Et si vous pouviez également m'indiquer la direction du château du seigneur de Terfynisel, je vous en saurais gré."

Une fois les renseignements pris, elle ajouta, à titre informatif :

"Je prendrais le petit déjeuner ici demain matin." Elle sortit une bourse bien pleine. "Je peux vous payer d'avance pour tout cela."

[Iris]

Joavan avait déjà fait monter les bagages et préparer une chambre. Il n'eut aucun mal à rassurer la visiteuse qu'elle pourrait loger à l'auberge tant qu'elle aurait de quoi payer d'avance.

Pendant ce temps, Iarnuud répondit avec dépit à l'adresse uniquement des combattants -- Rozenn n'entendrait qu'en tendant l'oreille -- : " Elle est arrivée paniquée, mais maintenant elle n'a pas l'air d'avoir eu plus qu'un frayeur momentanée. J'ai l'impression qu'on a cherché les renforts pour rien."

Roparz pesta : "Bon, on vérifie qu'il n'y a rien à ce foutu pont et on retourne dormir. "

Cendrez souffla de dépit : "Alerte à la nuit tombée, pont, pluie... Comme une impression de déjà vu. Allons-y."

Les deux Ronces se mirent en route vers le pont tandis que les gardes du château se regardaient, hésitant à suivre, rester ou retourner au château.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez huma l'air frais de la nuit et chercha un bref moment Madennig du regard. Il se rappelait très bien cette nuit en question. Il vérifia que la lame de son épée coulissait bien dans son fourreau, ôta de sa tenue tout ce qui pouvait le gêner au cas ou la pluie serait trop forte ou s'il était amené à s'immerger plus qu'il ne le souhaiterait et se mit en marche avec les deux ronces.

[Casaïr]

Rozenn était plutôt contente d'avoir une chambre assurée mais, à l'idée de monter dans sa chambre toute seule, elle recula. Le souvenir des deux... comment les qualifier d'ailleurs ? Ils n'étaient pas morts mais ils n'auraient certainement pas dû être vivants non plus. Réprimant un frisson, elle attrapa son nébulaire et... se dirigea vers l'entrée de l'auberge où se trouvait encore Iarnuud. Sa présence étant pour l'instant la chose la plus rassurante des environs, elle ne se voyait pas s'en éloigner pour l'instant. Elle vit les Ronces et le dénommé Jazkez s'éloigner sur le chemin qu'elle avait emprunté pour venir jusqu'ici et se demanda ce qu'ils trouveraient sur place. Avait-elle halluciné ? Cela lui semblait très peu probable mais elle ne se voyait pas se coucher avant d'être sûre.

"Cela arrive souvent par ici ? demanda-t-elle d'un ton faussement détaché. Je veux dire, des événements aussi... bizarres..."

Elle jeta un regard à la dérobée vers Iarnuud, un peu intidmidée. Elle alluma son nébulaire mais n'osait qu'à peine regarder au dehors.

"Moi qui avait en tête une entrée remarquée, dit-elle plus pour elle que pour le chevalier, je pense que je pourrais difficilement mieux faire..."

[Iris]

A l'auberge

Iarnuud se contenta d'un vague grognement dont il était difficile de dire s'il signifiait "oui", "non", "pff" ou "je n'en sais rien". L'officier hilderin prit de la tisane et recommanda à Primela son auxiliaire de retourner se coucher.

Au pont

Tout était calme, sombre.

Aucune lumière, aucune trace d'activité en dehors du passage de la nouvelle-venue.

Les combattants étaient arrivés au pas de course et soufflaient de dépit. Il n'y avait rien.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez attendit d’avoir repris son souffle, profitant de la relative sécurité du pont.

-Elle a parlé d’une maison en ruine je crois. On devrait tomber dessus si on retrouve sa trace.

L’osfer fit mine de chercher en ce sens sans grande conviction.

-Je vois rien. Je crois que j’ai pris une goutte dans l’oeil.

[Casaïr]

Rozenn, ayant l'impression de déranger, décida de se taire pour le moment. Une mission difficile en temps normal mais grandement aidé actuellement par la singularité -pour ne pas dire l'horreur- de la situation. Elle posa son nébulaire pour aller chercher sa tisane puis reprit sa place à côté de son si charmant compagnon du moment, sirotant son breuvage à présent tiède. Il était certes tard mais elle n'avait aucune envie de dormir pour l'instant.