[OdE Chap 8-06] Une nouvelle arrivante
Publié : 02 mars 2019, 00:20
Rozenn pestait toute seule sur la route. Contre elle et son sens de l'orientation tout relatif en premier lieu. Contre la petitesse de Terfynisel, si petit village qu'il n'apparaissait même pas sur la carte qu'on lui avait vendu. Elle commençait sérieusement à penser s'être faite arnaquer, ce qui était évidemment plus que plausible. Cela signifiait peut-être aussi qu'on... qu'on la suivait ? Effrayée malgré elle, elle fit stopper Hilfa, la jument qui tractait son chariot avant de passer à l'arrière et d'allumer son nébulaire. la lumière bleutée qu'il diffusa instantanément rassura la jeune femme dont le cœur s'était si soudainement emballé. Elle tendit l'oreille quelques instants et se sentit calmée : non, on ne la suivait pas. Chaque fois qu'une peur irraisonnée l'assaillait de la sorte, la vision de son père lui revenait en tête, tout aussi effrayé qu'elle à l'idée que sa fille parte ainsi à l'aventure toute seule. À ce moment elle avait tout fait pour le rassurer, se donner l'air courageux mais elle devait se rendre à l'évidence, elle tenait cette facette d'elle-même de son père. Revenue au présent avec un sourire, elle retourna auprès de sa jument en lui mettant une claque amicale sur le flanc.
"Allez ma vieille, on y va. On ne doit plus être très loin."
Maintenant que les battements de son cœur redevenaient réguliers, elle reprit sa route sans faire attention aux nuages qui doucement s’amoncelaient au dessus d'elle.
Rozenn chantonnait un air tout en marchant, tenant les rênes de son cheval d'une main pour la guider tout autant que pour ne pas tomber. Deux heures s'étaient écoulées depuis sa dernière peur bleue et elle avait déjà trébuché deux fois sur de traîtres cailloux très certainement disposés de façon à lui faire le plus mal possible.
"Bon sang, ils ne connaissent pas les pavés ici ou quoi ?" ronchonnait-elle tout en se massant une hanche douloureuse.
Elle se félicitait d'avoir opté pour une tenue plus pratique et constituée notamment de pantalons ocre pour le voyage : avec sa maladresse elle aurait immanquablement déchiré une de ses robes et elle ne voulait pas risquer cela, sans compter qu'elle en aurait eu très vite assez de s'empêtrer dans ses jupons. Avec le soir amorçant doucement son arrivée, venait l'envie de prendre une pause, de trouver une auberge et de prendre un bain brûlant. Mais où était ce lieu tant espéré ? Il n'y avait même pas de fichue pancarte dans cette fichue forêt ! La route se poursuivant elle n'avait d'autre choix que de la suivre mais espérait ne pas passer une nouvelle nuit à la belle étoile, ce n'était vraiment pas ce qu'elle préférait. Elle aperçut enfin un signe de civilisation et sauta de joie juste avant de trébucher une nouvelle fois et de s'affaler de tout son long sur la route poussiéreuse. Elle se releva avec un râle plaintif et clopina jusqu'à l'arrière pour allumer son nébulaire qu'elle posa sur le banc de la carriole. C'est avec une grimace douloureuse qu'elle avisa ce qui venait d'apparaître dans son champ de vision : un pont. C'était bon signe, un signe de gens civilisés, la preuve qu'elle approchait d'un endroit habité. Elle ignora totalement sa raison qui soufflait à son oreille que la première habitation pouvait se trouver à des kilomètres de ce pont, son optimisme remontant en flèche. Elle souffla sur une mèche aussi rebelle que blonde pour l'écarter, retrouva le sourire et reprit sa route. C'est tout juste si elle le perdit de nouveau en arrivant au pont : elle vit une maison en ruine dans la ravine juste au dessous d'elle.
"Ho non, gémit-elle devant cette vision, vous n'allez pas me dire maintenant que le village a été détruit et que c'est tout ce qu'il en reste..."
Elle récupéra son nébulaire et s'approcha du bord du pont pour éclairer le fond, comme si d'ici elle pouvait estimer depuis combien de temps la maison était dans cet état...
"Allez ma vieille, on y va. On ne doit plus être très loin."
Maintenant que les battements de son cœur redevenaient réguliers, elle reprit sa route sans faire attention aux nuages qui doucement s’amoncelaient au dessus d'elle.
Rozenn chantonnait un air tout en marchant, tenant les rênes de son cheval d'une main pour la guider tout autant que pour ne pas tomber. Deux heures s'étaient écoulées depuis sa dernière peur bleue et elle avait déjà trébuché deux fois sur de traîtres cailloux très certainement disposés de façon à lui faire le plus mal possible.
"Bon sang, ils ne connaissent pas les pavés ici ou quoi ?" ronchonnait-elle tout en se massant une hanche douloureuse.
Elle se félicitait d'avoir opté pour une tenue plus pratique et constituée notamment de pantalons ocre pour le voyage : avec sa maladresse elle aurait immanquablement déchiré une de ses robes et elle ne voulait pas risquer cela, sans compter qu'elle en aurait eu très vite assez de s'empêtrer dans ses jupons. Avec le soir amorçant doucement son arrivée, venait l'envie de prendre une pause, de trouver une auberge et de prendre un bain brûlant. Mais où était ce lieu tant espéré ? Il n'y avait même pas de fichue pancarte dans cette fichue forêt ! La route se poursuivant elle n'avait d'autre choix que de la suivre mais espérait ne pas passer une nouvelle nuit à la belle étoile, ce n'était vraiment pas ce qu'elle préférait. Elle aperçut enfin un signe de civilisation et sauta de joie juste avant de trébucher une nouvelle fois et de s'affaler de tout son long sur la route poussiéreuse. Elle se releva avec un râle plaintif et clopina jusqu'à l'arrière pour allumer son nébulaire qu'elle posa sur le banc de la carriole. C'est avec une grimace douloureuse qu'elle avisa ce qui venait d'apparaître dans son champ de vision : un pont. C'était bon signe, un signe de gens civilisés, la preuve qu'elle approchait d'un endroit habité. Elle ignora totalement sa raison qui soufflait à son oreille que la première habitation pouvait se trouver à des kilomètres de ce pont, son optimisme remontant en flèche. Elle souffla sur une mèche aussi rebelle que blonde pour l'écarter, retrouva le sourire et reprit sa route. C'est tout juste si elle le perdit de nouveau en arrivant au pont : elle vit une maison en ruine dans la ravine juste au dessous d'elle.
"Ho non, gémit-elle devant cette vision, vous n'allez pas me dire maintenant que le village a été détruit et que c'est tout ce qu'il en reste..."
Elle récupéra son nébulaire et s'approcha du bord du pont pour éclairer le fond, comme si d'ici elle pouvait estimer depuis combien de temps la maison était dans cet état...