[OdE Chap 8-13]16e ceitean / 5 juin - Rozen au château 12h50

[Iris]

Il n'y avait apparemment aucune question associées aux réflexions de Rozenn de sorte que Bodian s'inclina cérémonieusement, l'assura encore une fois qu'il était à sa disposition, qu'elle pouvait demander une tisane ou autre à n'importe quel moment, avant de se retirer.

Tandis que Rozenn s'était installée et avait commencé sa lecture depuis moins de dix minutes, elle fut dérangée quelques minutes plus tard par Oanell qui entrait doucement :

" Eh bien, que tu es studieuse ! "

[Casaïr]

Rozenn s'était à peine mise à la tâche que son amie la rejoignit dans la bibliothèque. Elle releva la tête, tout sourire avec un geste vers la paperasse qu'elle avait déjà étalée sur la table.

"Je dois bien prouver par mes actes à quel point ta seigneuresse a besoin de mes services ! rit-elle. Mon idée de vouloir lancer un atelier de teinture étant restée dans l'oreille d'un sourd -- ou plutôt d'une sourde --, je dois bien me rabattre sur ce que je sais faire."

Il restait toujours le sujet brûlant des ruines et de qui pourrait l'y accompagner.

"Lorsque j'aurais fini de compulser les notes de ton prédécesseur, il me faudra sans doute me rendre sur ce fameux îlot pour y examiner ce qui s'y trouve. De ce que m'a dit Bodian, il vaudrait mieux que je ne compte pas trop sur l'aide des gens d'ici, tu crois qu'il sera possible d'organiser quelque chose d'ici... deux ou trois jours ? S'il faut demander l'aide des Ronces, je peux payer pour leur protection si besoin."

[Iris]

" Ah ? Qu'est-ce qui ne va pas avec une teinturerie ?"

Mais peut-être Oanell posa-t-elle la question en même temps que Rozenn poursuivait, et laissa-t-elle son amie voir si elle voulait développer :

" Les habitants de la région se partagent entre ceux qui évitent le marais et ceux qui y vont. Il y a des pêcheurs et des chasseurs de Swelbecky, et aussi sûrement quelques uns d'ici, mais l'ilot est plus près de Swelbecky, alors j'imagine que c'est plus facile de partir de là-bas... En tous cas c'est ce que nous avions fait, en partant de l'ancienne rosace devenue tour des hilderins."

Elle fit une pause pour réfléchir :

" Il y a aussi quelques gardes-patrouilleurs du château qui connaissent le marais..."

" Sinon oui, il y a les Ronces... mais voyager avec Roparz... brrr... Autant Cendres, ça va, autant Roparz... C'est ... spécial... Franchement... il fait presque autant peur qu'un feond."

[Casaïr]

"Tu donnes vraiment envie de partir à l'aventure avec eux ! se moqua gentiment Rozenn. Je suppose donc que je verrais avec les patrouilleurs. quant à la teinturerie, les gens ne sont simplement pas motivés. Le peu qu'ils teignent pour leur usage personnel, ils le font ici, autrement ils vendent le tissu aux Mac Elowan qui se chargent du reste. Si je voulais faire quelque chose ici, je devrais racheter les rouleaux d'étoffes plus cher que vos voisins -- et donc revendre plus cher, ce qui n'est pas vraiment possible sans une plus-value véritablement perceptible. Et je n'ai ni le temps, ni l'envie d'expliquer pendant des jours à quel point il serait intéressant de gagner en indépendance."

Elle tapota d'un doigt les feuillets posés devant elle, l'air circonspect.

"Il faudra tout de même trouver un moyen de développer le village, soupira-t-elle. Il n'y a pas une spécificité, une spécialité que l'on pourrait développer ?"

Vu la petitesse de Terfynisel, elle doutait sérieusement obtenir une réponse positive. Elle jeta un regard noir aux parchemins déroulés contenant les notes de Maelor. La réponse ou une partie s'y trouvait peut-être. Elle était bien consciente de n'être là que depuis la veille, cependant elle aurait déjà voulu trouver une piste de réflexion. Elle était pressée et cela ne lui ressemblait pas vraiment.

[Iris]

Oanell n'était pas vraiment femme d'affaires, et ce n'était sûrement pas avec Briaval qu'elle aurait pu apprendre à faire des profits. Son travail auprès de Maelor l'avait obligée à s'exercer à la comptabilité, mais cette charge était en train de glisser en direction d'Aeldred qui devenait clerc-comptable et ne tarderait pas sans doute à gagner des fonctions de percepteur de taxe. La barde aurait du mal à résoudre les misères de Rozenn à gagner de l'argent ou à s'entendre avec la population locale.

La jeune femme se contenta de hausser les épaules : "Marchand c'est un métier." conclut-elle avec un certain dépit.

Du bruit dans le couloir les interrompit. C'était Aeldred qui arrivait. Il avait croisé l'intendant Bodian et échangé quelques mots à propos des stocks, des payes et des comptes. Oanell fit signe à Aeldred pour lui dire qu'elle était là avec Rozenn.

[Casaïr]

Aeldred

Aeldred entra dans la bibliothèque où il retrouva Rozenn et Oanell. Il constata rapidement que la nouvelle arrivante était penchée sur bon nombre de parchemins qu'il reconnut aussitôt pour les avoir feuilleter il n'y a pas si longtemps, sans réel succès d'ailleurs.

"J'ai l'impression de vous voir partout depuis ce matin, dit Aeldred sans savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Vous ne tenez pas en place, on dirait. Avez-vous tout de même pris le temps de vous installer ?" Un regard vers Oanell : "Je ne sais pas si elle t'a dit, mais je vais l'héberger quelques temps."

Rozenn

"Oui, merci, répondit-elle au jeune homme qui venait de les rejoindre. Pour le moment, j'essaie de résoudre le casse-tête qu'est Terfynisel, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie, mais j'ai l'impression que ses habitants vont me donner du fil à retordre. Et je n'ai pour seuls indices que cette paperasse et des ruines au milieu d'un marais."

Elle soupira. La réponse quelque peu laconique de son amie ne l'avait pas vraiment aidée. En cet instant, elle aurait aimé que son père soit avec elle pour lui donner quelques conseils mais il y avait désormais une telle distance entre eux que la moindre communication prendrait des semaines.

"Ho, bon sang, réalisa-t-elle, papa. Il faut que je lui écrive pour lui dire que je suis bien arrivée."

En passant certains détails, pensa-t-elle immédiatement.

"Je pourrais faire cela plus tard. Le plus urgent reste de trouver une solution pour améliorer la vie ici. Vous avez songé à réunir les gens pour trouver un projet qui conviendrait à tout le monde ? Ce serait un bon début, je trouve."

[Iris]

" Rien à voir, mais juste pour te tenir au courant Aeldred..."

" Ce matin il y a eu une réunion avec Blodwen, Hafnir et Iarnuud sur le problème de Rozenn cette nuit. Les patrouilles vont être plus fréquentes vers le pont. La vieille angarde à côté va être restaurée. Il est prévu aussi de faire le point avec les Mac Trahern, enfin, ce qu'il en reste... Il paraît qu'il n'y a plus qu'un vieux fou dans sa tour... "

" Au niveau des restaurations, la part hilderine sur le trésor de Jerryl sera affectée à la tour de Swelbecky ; l'entretien du chemin qui en part pour aller en direction des alignements de Tùrsal ; et pour l'escalier et le ponton qui descendent au marais depuis le village."

" Côté Ronces, vu que les hilderins sont appelés à avoir une présence accrue, ils développeront un comptoir bancaire. Il pourrait attirer un peu de monde faisant le trajet Louarn-Ostreach, et ça pourrait servir pour les prêts sur des projets locaux. Blodwen a passé une partie de la matinée avec Hafnir et elle y est à nouveau."

" Il faudra aussi faire le point sur la garde, à propos de Fragannen -- la garde qui avait attaqué Jazkez -- avec Adéodat. Il a été assez mal ces temps-ci, avec des poussées de fièvre des marais."

Spoiler () :

Il y a un total de 20 soldats répartis en deux groupes de combat (10 soldats), chacun mené par un sergent piéton. Le château et le village abritent en permanence 10 soldats, tandis que les autres patrouillent en manicles (4 à 6 individus). Les patrouilles surveillent la route de l’auberge, la vieille angarde à demi en ruine de l’est et les abords de la forêt engloutie, en se partageant le terrain avec les Ronces.
• Capitaine Adéodat. 53 ans, ancien compagnon d’arme de Breth Mac Terfynisel. Fait office de maître d’armes. Il est facile à reconnaître avec ses cheveux drus, châtains et sel, coupés au bol, raz sur les côtés et l’arrière du crâne, une imposante moustache mangeant sa lèvre supérieure.
• Sergent cavalier.
• Sergent piéton.
• Sergent piéton.
• Cavaliers. Les cavaliers sont au nombre de cinq.
• Archers. Sept soldats peuvent être considérés comme étant principalement des archers.

A Rozenn : "C'est une maladie chronique, ça vient et ça part, par crise. Breth Mac Terfynisel en est mort."

Spoiler () :

Ce que j'applique : Certaines disciplines sont accessibles par deux domaines ou plus. Dans ce cas, si le Personnage atteint 5 dans ces deux domaines, il peut indifféremment utiliser l’un ou l’autre avec sa discipline.

Rozenn a Magience 5, Science 5 et Médecine 6. Elle pourra aussi bien utiliser des méthodes de soin scientifique que magientiste, au gré des besoins.

La médecine magientiste se distingue des autres par la capacité à accomplir des soins inaccessibles par d’autres approches : chirurgie lourde, greffes d’organes et de membres, maladies dégénératives, parasitoses, améliorations physiques (mékhônes), etc.

Médecine : 12+d10(5) = 17

Rozenn se doute qu'il s'agit probablement d'une parasitose et connait les principes permettant de la traiter définitivement, ce que ne peuvent pas les soins traditionnels.

Les parasitoses sont communes dans les régions marécageuses (marais de Tuaille, marais de Salann Tir, Forêt engloutie). Les habitants qui n’ont pas au moins une parasitose mineure y sont extrêmement minoritaires. Le plus souvent ce mal n’a pas de symptôme sérieux, voire passe totalement inaperçu. De fait, les individus les plus fragiles ne survivent généralement pas les 5 premières années de leur vie. Avec l’âge et d’autres maux s’accumulant, la parasitose – elles peuvent être multiples d’ailleurs – se manifeste de manière plus grave et peut contribuer à causer la mort.
Les formes habituelles de traitement sont symptomatiques : ils visent seulement à amoindrir les aspects les plus néfastes des crises et accompagner le patient vers la guérison ou au moins la fin du pic de la crise.
Du point de vue de la médecine magientiste, ce genre de mal se soigne avec du flux bien dosé, toxique pour le parasite, mais pas suffisamment pour mettre sérieusement la santé d'un humain adulte en péril. Le traitement serait moins sûr pour un enfant de moins de 15 ans. Il peut aussi s'avérer dangereux sur un adulte nettement affaibli. Sur le plan technique, l'administration de flux fonctionne comme un empoisonnement temporaire et donc peut achever quelqu'un qui a peu de points de santé.

Spoiler () :

L'élément souligné est l'entrée vers le canevas de Madennig

[Casaïr]

Aeldred

Le clerc nota mentalement les informations que venait de lui transmettre Oanell tout en hochant la tête. L'idée d'avoir un vrai comptoir Ronces à Terfynisel serait sans doute une première marche pour le développement du village, bien que cela ne suffira certainement pas à long terme.

"Les Ronces présents ici ne sont pas ce qu'on pourrait appeler des banquiers, observa Aeldred, est-ce qu'il y aura des changements d'affectation ou rien n'a encore été décidé ? Et les Mac Trahern... En fait, je croyais qu'on n'avait plus de contact avec qui que ce soit au delà de Swelbecky. Tu veux que je regarde pour fixer une date de départ ? Qui irait d'ailleurs ? Toi, j'imagine, en qualité d'héritière de Blodwen ?"

Rozenn

Elle écoutait l'échange entre Oanell et Aeldred, essayant de retenir ce qui se disait mais tout cela concernait plus la politique de la région et elle n'en savait pas encore suffisamment pour se permettre de se mêler de ce genre d'histoire. Elle redressa cependant les sourcils à la mention de la fièvre des marais, récurrente dans la région et responsable de la mort du précédent seigneur et père de Blodwen. Elle attendit que son amie en ait fini avec le clerc pour intervenir à son tour :

"Si tu veux, je peux examiner cet homme. Un point de vue extérieur, et l'avis d'un autre médecin pourrait s'avérer précieux."

[Iris]

" Très volontiers. Cela sera sûrement utile pour montrer à Blodwen qu'elle doit s'empresser de t'engager !" répondit Oanell avec un sourire, avant de revenir à la question d'Aeldred :

" Tu disais... pardon, j'ai du mal à répondre à deux questions en même temps ! Alors pour les Mac Trahern... Rien n'est décidé. Bien sûr je pourrais y aller... Après... il y a de vagues rumeurs de fantômes dans les parages... Je me demandais si ce ne serait pas judicieux de voir pour un groupe avec toi et Ethel... Peut-être Gweneth aussi ? ... C'est juste une idée comme ça... Je n'en ai pas parlé à Blodwen. "

[Casaïr]

Aeldred

"Des fantômes ?"

Aeldred haussa les sourcils d'étonnement, sans savoir s'il réagissait davantage au fait qu'il y ait une présence occulte sur place ou qu'Oanell songeait à l'y envoyer, elle qui n'avait jamais vraiment apprécié qu'il s'intéresse à ce sujet.

"J'imagine que je peux aussi bien y aller pour traiter avec le ou les occupants des lieux avec les bons vœux de Blodwen, dit-il prudemment. Emmener Ethel me parait une bonne idée, elle s'y connait davantage que moi en la matière et ses visions pourraient nous être utile."

Il ne dit rien cependant quant au fait d'emmener Gweneth. Certes, sa présence serait probablement bénéfique, mais elle restait une envoyée du Temple et cela pouvait être accueilli de multiples façons. Puis il se rappela que la jeune femme avait décidé de joindre ses pas à ceux du jeune homme où qu'il aille et il pressentait qu'elle serait suffisamment têtue pour l'accompagner, quoi qu'il dise.

"À peine rentré que je vais déjà repartir sur les routes, plaisanta-t-il. Mais ça promet d'être intéressant. On a des écrits sur la région et ses occupants ?"

Rozenn

Ravie d'avoir l'approbation d'Oanell, Rozenn sourit largement. Cela lui donnait du baume au cœur et, si la maladie était bien ce qu'elle pensait et qu'elle était apte à la soigner de façon définitive, elle gagnerait une place d'importance dans la région. Restait à faire accepter le traitement aux malades. Elle regarda de nouveau les feuilles étalées devant elle, sentant qu'un choix devenait nécessaire : certes, le soldat ne semblait pas à l'article de la mort, mais il semblait malgré tout mal en point. D'un autre côté, les recherches qu'elle souhaitait effectuer lui demanderait du temps et de l'organisation, sans pour autant être vitales à court terme. Finalement, elle écouta son cœur de médecin et se leva, décidée.

"Je vais aller chercher mes affaires pour aller ausculter le chef de garde. Il est très possible que je puisse le soigner pour de bon, mais il faut tout d'abord que je m'en assure. Loge-t-il au château ?"