[OdE Chap 8-14]16e ceitean / 5 juin - Chez Fredelme 12h50

[Iris]

Gweneth et Aeldred avaient laissé Rozenn à son installation pour marcher en direction de la demeure du vecteur . Ils devinèrent à sa silhouette qu'il prenait une tisane après son déjeuner tout en somnolant au soleil.

[Casaïr]

Aeldred lâcha l'épaule de Gweneth pour saluer Fredelme. Il se tourna vers elle avec un léger sourire un peu hésitant, semblait vouloir dire quelque chose mais se ravisa tout aussi vite. Il cala de nouveau son pas sur celui de la jeune femme et attendit qu'ils aient rejoint le vecteur avant de prendre la parole.

"Merci beaucoup pour hier, vous nous avez été d'une grande aide. Nous voulions savoir s'il était possible de prier avec vous pour Lumines ?"

[Iris]

" Ah mais ! Je prie Lumine à midi, juste avant de déjeuner ! ... c'est que..."

Il était manifestement en train de somnoler après son déjeuner.

[Gweneth]

« Oh je vois... dans ce cas accepteriez-vous qu'Aeldred et moi priions ici tout de même pour Lumines. Nous allons nous recueillir dans un endroit qui ne vous gênera pas. »

Et après avoir eu l'assentiment du vecteur, et ses éventuels conseils, la jeune femme se mit à chercher l'endroit idéal avec l'aide de l'élu.

[Iris]

" Ma demeure est votre demeure. Que la grâce de l'Unique soit avec vous." répondit Fredelme tout en cherchant à se composer une figure moins perdue, moins perplexe. Il désigna les lieux autours : potager, pré, bois proche. Les retardataires n'avaient que l'embarras du choix.

[Casaïr]

Un peu honteux d'avoir dérangé Fredelme dans ce qui ressemblait à une sieste d'après-repas, Aeldred se tourna, embarrassé vers son amie.

"Je te propose qu'on dépose la soupière et après on n'aura qu'à profiter du pré ? Ce serait dommage de rester enfermé par ce beau temps."

[Gweneth]

Gweneth rendit sa soupière à Fredelme et remercia le vecteur s'excusant d'être arrivée ainsi à l'improviste. Puis elle se dirigea vers le près avec Aeldred. Elle choisit un endroit à l'ombre d'un arbre et invita l'élu à s'assoir avec elle. Une fois Aeldred installé et près, elle entonna la prière qui évoquait l'incommensurable perfection de l'œuvre de l'Unique.

[Casaïr]

La prière n'était pas encore un automatisme chez le jeune homme mais il s'efforçait de suivre Gweneth du mieux possible. S'il était encore hésitant et butait sur certains passages, il connaissait désormais les textes quasiment dans leur intégralité bien qu'il eut un peu plus de mal avec celles pour lesquelles il avait le moins d'affinités. Lumines terminé, il s'allongea paresseusement dans l'herbe, profitant tout la fois du petit vent et du soleil de midi. Il ne pourrait plus traîner trop longtemps et était bien décidé à profiter de chaque seconde.

"Il n'y a rien que tu regrettes de ton ancienne vie ? finit-t-il par demander à la jeune femme. Moi, c'est l'extérieur. Même si j'ai un peu plus la sensation d'aider Blodwen, me retrouver enfermé entre quatre murs est parfois un peu pesant. Je me demande si je pourrais pas demander à ce qu'on m'aménage un coin dans un jardin ou sur une terrasse."

[Iris]

Travailler dans le jardin du château ou sur sa terrasse... Ce n'était pas demain la veille que ce serait possible, à supposer que cela le fût jamais.

Aeldred était-il bien sûr de vouloir être clerc à Terfynisel ? Sa vie était bouleversée depuis sa mort. Cela ne faisait que quelques semaines et toute son existence était chamboulée. Il était entraîné dans un flot tumultueux. Que fallait-il penser ou faire ?

[Gweneth]

Gweneth était assise dans l'herbe, les jambes repliées sous son menton et recouvertes de sa robe blanche et pourpre. Elle répondit à Aeldred en souriant :

« Mon ancienne vie ? Il va falloir que tu sois un peu plus précis. Celle que j'avais avant de rejoindre l'abbaye ? Ou celle que j'avais avant de te connaître ? » Elle lâcha un petit rire cristallin. « Non, dans les deux cas, je ne regrette rien car je sais que je me trouve là où je dois être, que l'Unique guide mes pas. »

Elle regardait le paysage alentour.

« Et toi ? Penses-tu être à ta place ? Si travailler au château te pèse, as-tu songé à changer ? A l'abbaye il y avait un moine nommé Augustin qui répétait sans cesse : "le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède". Peux-tu en dire autant? »