[OdE Chap 8-29] Le chemin des cendres

Campagne des Ombres d'Esteren. MJ Iris
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Iris
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Message : # 71075Message Iris
19 août 2019, 22:15

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Était-ce le soir ? Le temps et la clarté étaient ici suspendus en un crépuscule perpétuel, une aube impossible, éternellement grise, sans jamais le retour de la lumière.

Les vagues s'échouaient sur la plage. Quand était-elle arrivée à la mer ? L'horizon était dilué dans une brume de lavis. Dans ce vaste vide, face au rien, face à elle-même, elle avait à choisir pour elle seule.

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Le navire semblait en difficulté et il partait quelque part vers la gauche, pour joindre le rivage certainement. L'eau ici était étrange, elle donnait une sensation d'oubli, de perte de soi. Le trou d'eau de Maelstrom n'était pas le même, pourtant l'eau était l'eau. Mais l'eau de l'océan des brumes et celle de Maelstrom avaient des propriétés différentes. L'une engourdissait et dissolvait ; l'autre n'était qu'un passage pour Le rejoindre, Lui, le seigneur des abysses.

Pour rejoindre le seigneur puissant, destructeur et incommensurable, elle sentait quel était le chemin. Elle y serait un fétu de paille entrainé dans le tourbillon vers une immensité vertigineuse. Une part d'elle était avide de Le voir, mais une autre part de son esprit se hérissait et exprimait la plus vive inquiétude. Il était difficile de calmer son coeur et sa nervosité à l'idée d'une telle rencontre. La force de la volonté de la jeune femme lui permit de tenir sa peur en laisse et la faire taire. Elle seule décidait de son destin.

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Re: [OdE Chap 8-22] Par une nuit grise et pluvieuse

Message : # 71081Message Amnèsya
20 août 2019, 11:47

Elle aurait dû avoir froid, là assise dans le sable, les pieds nus que les grandes vagues venaient chatouiller. Le vent faisait claqués ses légers vêtements, et de temps en temps une de ses dreads qui lui échappait lui fouettait le visage.

Elle aurait dû avoir froid, mais elle ne s'en était pas aperçue... Elle était en train de se dissoudre dans cette nature entre deux mondes qui reflétait bien son être...
La mer, clame et furieuse, qui dissout petit à petit tous les obstacles qui se dresse sur son chemin jusqu'à les transformer en petit grain de sable tel ceux qui se glisse entre ses orteils et qui petit à petit la fait disparaître à chaque va-et-viens.

Pourquoi pas se dissoudre totalement, ici et maintenant. Personne ne l'attendait, personne ne lui manquerait... Libre d'être elle même juste un rien.

Quand était-elle arrivé à la mer? Bonne question. Quand s'était-elle rendu compte qu'elle était arrivé au bout du chemin qu'elle avait choisi? Autre bonne question... Mais face à ce vide que l'avait totalement cernée, la réponse était évidente. Son chemin, sa voie, sa forme était une impasse. Un choix s'offrait à elle et une décision devait être prise.
Elle pouvait faire demi tour. Se dire que ses espoirs étaient vains, que jamais elle ne pourrait se débarrasser de son don, qu'elle ne gagnerait pas son absolution en accompagnant la mort sous toutes les formes qui existent. Elle pouvait faire demi-tour et affronter ce désert dans l'espoir qu'elle trouverait bien une destination à l'arrivée, une nouvelle forme quitte à se perdre elle-même...

Ou alors elle pouvait franchir le pas sans espoir de retour possible. Elle pouvait tomber dans les abysses et le rencontrer. Elle ne pouvait se voiler la face tout son être le lui hurlait à la face. Nul espoir de salut possible face à un tel être, face à une telle puissance. Elle pourrait que se briser, se détruire... Et pourtant, elle l'avait déjà fait une fois, en quelques sortes.
Et si elle en revenait, quelle meilleure chance que celle-ci pouvait lui être offerte de comprendre enfin les secrets de ce monde. Et en revenir vivante... Quelle fierté pour cette Frêle Inadaptée d'Ethel...

Elle ne put s’empêcher de sourire à cette idée. Elle, la fille de l'eau au point qu'elle avait été adoptée par le démon des abysses, allait-elle se décider à jouer avec le feu?

Pendant ce temps, le bateau se rapprochait. S'il était en difficulté, elle ne comprenait pas trop le capitaine... Même une terrienne comme elle savait que le plus grand danger pour un navire c'était la côte. La côte c'est la fin de tout espoir, le naufrage assuré... Alors que tant qu'il reste de l'eau à courir, on peut toujours agir.
Raisonnement un peu trop logique et un peu trop terre à terre pour un endroit pareil.

D'ailleurs que pouvait bien t'il être? Elle avait souvent voyagé dans les limbes. Enfin c'était ce qu'elle croyait. Car cela ne ressemblait au limbes qu'elle connaissait.

Cependant, elle sa curiosité avait été piquée par le bateau : Qui pouvait naviguer ici? Elle croyait qu'elle ne risquait pas grand chose à s'attarder... De toute façon, cette decision semblait plus saine que celle de faire le grand saut. Elle se serait bien cacher un peu pour observer... Mais ou se cacher dans ce vide?

Il ne restait qu'à attendre. Par bonheur, c'était un truc qu'elle savait faire.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Iris
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Message : # 71088Message Iris
20 août 2019, 21:46

Ainsi les Limbes étaient bien plus vaste que la surface qu'elle n'avait fait qu'effleurer... Ethel, assise sur la plage demeurait immobile, perdue dans sa contemplation.

Si elle avait vraiment voulu connaître la vérité sur tous les secrets du monde, avoir des réponses au risque d'en mourir, elle aurait pu rejoindre Maelstrom. Mais malgré sa mélancolie, son sentiment de solitude, la sensation de faire davantage partie des Limbes que du monde des vivants, elle tenait à la vie. Mais quelle vie ? Quelle vie voulait-elle ?

... il était possible de "vivre" dans ces Limbes... il "suffisait" d'y entrer avec son corps... et mener une existence en ces terres grises et brumeuses... errer... parfois apprendre... dans une profonde solitude contemplative... entrecoupée d'angoisse et d'horreur...

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Le bateau poursuivait inexorablement sa course vers la côte, vers la gauche. Il faudrait se lever et marcher, le long du rivage, à un moment ou un autre pour aller au site du naufrage si Ethel souhaitait en savoir plus.
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Re: [OdE Chap 8-22] Par une nuit grise et pluvieuse

Message : # 71098Message Amnèsya
22 août 2019, 19:45

Lorsqu'elle avait parlé de chez elle, c'était à sa définition qu'elle faisait référence. Cela signifiait juste un endroit ou elle se sentait bien, protégée de l'enfer des autres. En aucun cas, cela signifiait un endroit où elle avait l’intention de rester et de s'établir.

juste réfléchir sans parasites.

D’ailleurs, elle avait fini par prendre sa décision. A quoi bon savoir, si on ne peux le diffuser. A quoi bon comprendre au porte de la mort? Se dissoudre dans les limbes, volontiers, mais pas avant d'avoir fini. Non qu'elle tenait à la vie, et la vie lui rendait bien d’ailleurs, juste que cela n'avait aucun sens.

Dans les trucs qui n'avaient aucun sens aussi, c'était de conserver un lien avec une entité abjecte dans l'espoir de comprendre et de s'apercevoir que comprendre signifiait sa mort...
Risquer les foudres des humains, pourquoi pas si c'était pour atteindre un autre niveau de conscience.
Mais juste pour le plaisir. Non merci.

Surtout si cela l'empêcher d'accomplir sa destinée... Et si sa destinée était être sorcière au service de Maelstrom, elle aurait beau faire, elle ne pourrait se défaire de ce lien.
Elle serait alors fixée. Il sera alors toujours temps de réexaminer la situation.

Elle se leva, et commença à marcher vers le bateau... Tout en essayant de prendre conscience qu'elle rêvait et qu'elle pouvait se réveiller... Suivant ce qu'elle rencontrait il serait bon de pouvoir fuir .
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Message : # 71099Message Iris
22 août 2019, 21:46

Ethel se savait dans les Limbes, mais elle savait aussi qu'il fallait faire un effort pour s'éveiller, peut-être d'autant plus grand qu'elle était enfoncée profondément dans ce territoire ? Elle manquait de repères et de connaissances. Le simple fait d'être ici était une leçon et une exploration inédite et rare.


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La jeune femme avait l'assurance ici de pouvoir passer bien longtemps sans jamais être menacée par la présence déplaisante de quiconque. La solitude était absolue et devenait un miroir sur tous les liens et toutes les solitudes précédentes. Ethel ne se sentait-elle donc chez elle que seule ? Ne serait-il pas plus simple de s'établir dans une hutte côtière dans les Terres de Dèas ? Elle n'aurait qu'à attendre ceux qui voudraient savoir si leurs proches étaient vivants ou mort. Elle serait en paix, loin de la société féodale, dans un monde plus rude, et peut-être plus authentique à ses yeux.

Cette morne et rude côte qu'elle longeait lui rappelait le souvenir de Dèas et de ses promenades enfant. Elle avait devant elle l'éternité de la mer mélancolique et dangereuse, sublime et mortelle. Que chercher de plus ?

Marchant dans le sable humide, elle retournait toutes ses pensées dans sa tête. Elle avait espéré atteindre un autre niveau de conscience, mais qu'est-ce que cela signifiait ? A quoi le reconnaître ? Ici, dans les profondeurs des Limbes elle "vivait" déjà une expérience qui était bien éloignée de l'existence mortelle. Peut-être l'avait-elle déjà atteint ce niveau de conscience différent, sans s'en rendre compte ?

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Et le destin ? Quelle était donc sa substance ? Comment le reconnaître ? S'agissait-il de tout ce qu'elle ne pouvait changer ? Le ciel, la terre, la mer, le vent ? L'infinie désolation des Limbes ? Tout ce qu'elle avait vécu jusqu'ici la menait dans ce monde. Son destin était peut-être de l'explorer et faire corps avec lui ? Dès son enfance, elle avait vu les fragments d'émotions des morts. Elle avait appris à clarifier ses visions et se rapprocher des Limbes. En partant en voyage, elle avait constamment cherché à se rapprocher des morts, de l'au-delà. Éviter de peu la mort l'avait liée à une entité hideuse de l'Au-delà qui cherchait à influer sur le monde vivant, à la manière du pire des fantômes. A présent, elle levait le voile sur la mort. Elle avait à portée de main le savoir le plus mystérieux de l'histoire de l'humanité : ce qu'il advenait de la conscience individuelle après le trépas.

... mais Ethel la solitaire voulait transmettre ce qu'elle savait... Était-ce un moyen de survivre ? Une progéniture spirituelle ? Mais il était possible de mettre au monde un enfant sans lui demander son avis quant à son envie de vivre ; enseigner tout ce qu'elle savait impliquait de trouver un élève. Qui ? A quoi le reconnaître ? Fallait-il chercher un enfant maudit frappé de visions horribles ? Ou bien se confier à des occultistes amateurs comme Aeldred ? Pouvait-on seulement trouver l'élève idéal ?

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Le naufrage n'était plus qu'une question de temps, le navire se précipitait vers les rochers.
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Re: [OdE Chap 8-22] Par une nuit grise et pluvieuse

Message : # 71116Message Amnèsya
23 août 2019, 19:29

Perdu dans les limbes, une expérience unique et vivante... Jamais elle n'avait été aussi loin et jamais aussi profond dans ses mystères.

Elle avait bien conscience de vivre une expérience unique et inconnue, et c'était probablement la seule raison qui faisait qu'elle était encore ici.
Le rêve avait pris une tournure inattendue, et sa présence en ces lieux n'avait plus qu'un vague et lointain rapport avec le phénomène de possession et cette histoire de bandit qui agitait le village dont elle avait déjà oublié le nom... Si tentait qu'il reste encore un rapport...

Mais outre le fait qu'elle ignorait tout des périls de ses camarades, et qu'elle avait une absolue confiance en ses protections qu'elle avait déjà tant éprouvé, elle n'était absolument pas sure de pouvoir retrouver ce lieu si elle le quittait pour revenir à des choses plus terre à terre mais bien moins personnelle...

Elle continuait à se rapprocher du bateau curieuse de savoir ce qu'il pouvait être et ce qu'il pouvait abriter.

Ethel aimait la solitude, Ethel devait être seule pour réfléchir et travailler correctement. C'était un fait et c'était indéniable... Mais Ethel n'avait jamais eu l'ambition de vivre pour elle même. Ce luxe lui ayant été refusé par son don. Elle avait trouvé un sens dans le partage, dans l'écoute et l'attention sincère qui manquait si cruellement aux hommes... Tellement que c'était que avec les mort qu'elle communiqué le mieux. Mais ce n'était pas une fin en soit, ce n'était aux morts de partager sa solitude, c'était à elle de les écouter et de les apaiser.

Les terres de Déas, c'était l'objectif, l'endroit où elle finirait si un jour l'envie lui prenait de déposer définitivement son baluchon. Si elle ne s'était pas perdue avant dans les limbes ou sur les hauteur d'une falaise. Elle voulait que lorsqu'elle serait la-bas, ce soit sa dernière étape... Qu'elle soit libre et apaisée. D'une vrai paix intérieure, d'une sérénité sincère, pas de cette forme de léthargie, d'apathie qu'elle avait développé devant le fait qu'elle n'avait pas l’énergie de relever tous les défis de la vie.

Alors non, si elle avait parfaitement conscience de vivre une expérience totalement différente, elle ne considérait pas avoir atteint son but... Pourquoi certaines âmes restaient sur terre et pas d'autre, pourquoi des âmes erraient dans ces limbes, pourquoi Maelstrom aimait les âmes? comment lutter et éviter que des âmes se transforment en créatures horribles des limbes? etc... Trop de questions restaient en suspend pour qu'elle se contente de la quiétude de cette mer et qu'elle se considère comme satisfaite...
Quand à la question de la transmission de son savoir, si elle avait toujours su qu'elle le partagerai, la nature de ce partage lui échappait encore totalement. La seule idée de la voir comme prof déclenchait chez elle une super tranche de rire. Autant demander à un cul jatte de rallier Mornegivre à la nage...


Mais pour l'instant c'était le naufrage qui la préoccupait. Elle cherchait à connaitre ce qu'il pouvait être.

Une idée folle, totalement absurde, mais bien conforme à elle même lui traversa l'esprit... Et puis merde, on verrait bien, Maelstrom ou l'Unique allait gueuler...
Elle eut l'idée totalement ubuesque d'essayer d'éviter le naufrage... Elle maîtrisait l'eau et le vent... Elle essaya de créer des courants et des rafales pour détourner le navire des rochers et le porter vers des rivages plus sain.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Message : # 71117Message Iris
23 août 2019, 21:55

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Ethel accélérait, courait pour arriver assez près et aider le navire qu'elle n'avait jusque là que contemplé. Pouvait-elle changer la donne après avoir été si longtemps patiente observatrice ? Le destin lui permettrait-il de faire volte-face et sauver ces êtres, quels qu'ils fussent ? -- du moment qu'ils n'étaient pas des monstres !
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Les flots que la jeune métisse parvenait à calmer quelque peu n'étaient pas assez proches du navire pour faire une différence importante. A présent, Ethel voyait que le bateau s'était brisé sur des rochers au bout d'un petit isthme escarpé. Un mince chemin de pierre accidentée sombre était le seul accès vers la terre -- le "véritable" rivage. Elle était là, elle voyait les passagers survivants se presser sur ce chemin battu par les vagues. Pour eux, elle avait une chance de faire la différence.
Les vagues contre lesquelles elle luttait n'étaient pas que des forces élémentaires, elles étaient aussi l'abattement, la résignation, l'amertume, le cynisme, le pessimisme, la mélancolie... Toujours seule, toujours abandonnée, pourquoi ? Pourquoi les autres étaient-ils liés ? Qu'est-ce qui la rendait si unique dans le désarroi ? Elle était convaincue de ne pas avoir le droit de vivre pour elle-même, mais qu'aurait-elle fait si elle n'avait pas été eisdeach ? Elle s'était construite sur le sacrifice et la certitude de la tragédie !

Les embruns la battait et elle se voyait l'espace de quelques instants dans ce qu'elle aurait pu être : une petite fille aimée, qui jouait avec les autres, qui n'était pas malade, qui courait, qui était coquette, qui avait les deux yeux d'un beau bleu, qui était courtisée, dont les cheveux roux magnifiques étaient nattés et ornés ; elle aurait passé son service d'ost dans une noble maison ; peu après elle se serait mariée ; elle aurait peut-être déjà un enfant ; personne ne lui demanderait de s'occuper de politique, ce serait l'affaire de son époux, elle se contenterait de vivre à la maison, de jouer de la musique, de se promener, de tresser des couronnes de fleurs, de l'attendre en le guettant par les fenêtres des hautes tours, d'écouter les nouvelles des varigaux, d'être gracieusement saluée ...

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Re: [OdE Chap 8-22] Par une nuit grise et pluvieuse

Message : # 71124Message Amnèsya
24 août 2019, 20:35

Qu'aurait-elle fait si elle n'avait pas été Eisdeach, Ethel ne se posait pas souvent la question. Si elle n'avait pas été Eisdeach, Cette Ethel n’existerait pas et le chant des possibles était infini. Elle aurait été une autre personne c'est évident. Mais aurait elle été une meilleure personne? une personne plus heureuse? ... Elle ne saurait le dire.

Mais aurait elle été une personne plus épanouie? A ça, elle croyait avoir un embryon de réponse. Aussi tragique, ou aussi comique, voir pathétique, pouvait être le personnage qu'elle s'était construit, Ethel était assez fier d'elle et de ce qu'elle faisait. Elle était forte, opiniâtre, déciée, dévouée. Aurait-elle pu faire preuve d'autant de qualité en tressant des couronnes de fleurs?

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la bouche remplie d'une eau sallée, elle s'aperçut que contre toute attente elle avait réussi à infléchir les éléments.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Message : # 71129Message Iris
25 août 2019, 15:37

Toutes ces années à désigner son don comme la cause de sa vie et ce qu'elle était : n'était-elle pas son don ? Elle et lui étaient la même personne, la même chose. Son don et ses choix de vie étaient tout autant distincts d'elle que son estomac ou ses pieds. Il n'y avait qu'une seule Ethel : l'eisdeach errante qu'elle avait fait grandir à mesure des choix qu'elle avait fait. Elle était, elle et elle seule. Il n'y avait pas d'autres possibilités, pas de si, pas d'autre potentialité, pas d'autre vie, pas de changement.
Trempée par la vague, Ethel sentait qu'elle devait mettre toutes ses forces en jeu pour assurer aux naufragés un débarquement sûr dans ces terres étranges. Qui pouvait bien vouloir y venir ? Qui pouvait y voir un refuge ? Qu'est-ce qui pouvait être pire ?

Ethel voulait être déterminée et persévérante, elle devait rester, elle devait aller au bout pour être celle qu'elle aspirait à être.

Le sens de son existence résidait-il dans le dévouement ? Mais envers qui se dévouer ? Quelle était la durée d'un engagement ? Ces âmes qui venaient avaient besoin d'elle. D'autres auraient-ils autant besoin de son soutien ?

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Les naufragés étaient des tarishs.

En dépit des événements, ils avançaient presque calmement, avec détermination, vers leur destin.
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Re: [OdE Chap 8-22] Par une nuit grise et pluvieuse

Message : # 71146Message Amnèsya
26 août 2019, 20:48

Evidemment qu'Ethel et son don ne faisait qu'un autant que ses pieds et ses dreads la définissait. Certains occultistes pensaient que l'on pouvait expliquer le comportement des gens par leur vécu dans leur enfance etc... Ethel était de ceux là et comment ne pas imaginer qu'un élément aussi déterminant que la découverte d'un pouvoir de parler avec le mort ne définissent pas un personne comme Ethel...

C'était peut être cela qu'elle appelait la destinée.

Elle n'avait pas compris... Les éléments avaient répondu à son appel. C'était indéniable.

Mais rien avait changé. Est ce que cela voulait dire que tous cela était vain? Qui pouvait vaincre la mort... faire appel à une puissance maléfique pour sauver n'était pas tous simplement stupide?

Est ce qu'elle pouvait rejoindre ces Tarish?
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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