[OdE - Chap. 8-52 ] Payer ses dettes - Le chemin

[Kiddle]

Uilleam semblait plus détaché que jamais. À la fois coupable et victime, le chaos qui régnait dans sa tête s'était calmé. Depuis qu' il avait parlé au vecteur Fredelme, quelque chose remettait de l'ordre dans le chaos...

Cependant, lorsque la petite équipée fit halte, devant un domaine quelconque, le dangereux prisonnier en profita pour s'asseoir à l'ombre d'une végétation bourdonnante. Chassant les mouches, il lui revint en mémoire que Terfynisel était à l'époque dirigé par un Breth Mac Terfynisel gravement malade. Il se souvenait de son épouse Gloada Mac Elowan, une femme dotée d'un fort caractère, mais il ne se souvenait pas avoir vu de descendance au couple. Il avait aussi rencontré Blodwen, à l'époque varigale et guérisseuse. Uilleam ignorait la mort du vieux Breth, ayant lui-même disparu du paysage à peu près à ce moment là.

[Caeso Senjak Khan]

-Les Mac Elowan ? Bah personnellement je ne connais que Gloada, de loin, toujours plus ou moins dans l'ombre de son mari jusqu’à sa mort puis après au procès à Llewellen. J'imagine que c'est pas une mauvaise bougre, elle a été une bonne épouse pendant toute ces années à supporter le vieux Breth. Le problème c'est qu'elle lui a pas donné d'enfants. Du coup quand il est décédé elle s'attendait forcement à hériter du domaine et là...

Il tapa du poing dans sa paume, rompant un instant la quiétude du lieu.

-Paf ! Le vieux Breth nous sort un lapin de son chapeau. Blodwen ! La varigale, qui n'est rien d'autre que sa bâtarde avec sa guérisseuse Nevenéa. Héritière ! Comme ça ! J'y étais pas mais il y avait de l'ambiance à ce qu'il parait. Y'avait des lèvres pincées en tout cas. Donc voilà, c'est la que nous dormons ce soir, chez Gloada.

Jazkez avisa Divemeria et montra Uilleam du menton.

-Quand on arrivera voit avec les gardes du domaine un endroit sur ou lui faire passer la nuit .Leur geole, ou même un cellier. Du moment qu'on peut l'y enfermer ça m'ira.

[Amnèsya]

DIve avait été ravie de faire bonne impression à son supérieur et n'avait pris aucune garde aux multiples regards incrédule qui l’auscultaient et qui cherchaient à comprendre comment une osag se retrouvait sous l'ordre des hilderiens...

Elle avait l'habitude et si par miracle, les gens trouvaient une réponse à cette question. Surtout qu'ils fassent tourner la réponse.

N'ayant pas reçu de consigne particulière, elle avait organisé sa patrouille comme elle le voulait.

Elle ouvrait la marche, les sens aux aguets, profitant de la balade, des odeurs et du paysages... c'était quand même vachement plus enrichissant que de faire le plancton au château.
Elle avait assigné Viktor, celui qu'elle estimait le plus a même d'appliquer à la lettre la consigne de Jazkez : Pour ce qui concerne Uilleam, taper d'abord, réfléchir ensuite, laissant à Klauss le soin de surveiller leur arrière.

Elle aurait bien siffloter quelles chansons de chez elle, mais elle supposait que c'était pas une bonne idée.

A une pause, Jazkez l’apostropha.
Bonne nouvelle, elle s'était attendu à devoir assurer sa veiller toute la nuit.

"C'est noté. Devrons nous assurer nous même sa garde ou feront nous confiance ?"
Elle voulait pas se faire d'illusion sur ses perspectives d'une bonne nuit dans un lit.

[Caeso Senjak Khan]

-Hmm m'étonnerait qu'ils poussent l'hospitalité jusqu'à surveiller nos prisonniers. Et puis c'est un truc de hildeux cette affaire, autant garder notre linge sale. Organisez un tour de garde à trois. Si les Mac Elowan veulent doubler notre garde, après tout ils sont chez eux. Par contre pas de contact extérieurs avec le prisonnier. Personne. Si ça insiste, dis qu'il est contagieux, qu'il a un mal des marais, et que c'est pour ça qu'on l’emmène a Déas.

[Casaïr]

"J'avais vaguement eu vent de cette histoire, dit Rozenn en hochant lentement la tête. Il y avait eu cette histoire de dette réclamée par les Mac Elowan, j'imagine que c'était suite à son éviction. Enfin, nous ne représentons pas Terfynisel mais l'ordre hilderin, cela nous préservera sans doute des remarques les plus acides."

Elle écouta Jazkez donner des ordres à ses auxiliaires et en profita pour se rapprocher du géant.

"Je crois que nous n'avons jamais été présenté officiellement, monsieur Pwyll, mais j'ai entendu parler de vous par l'entremise d'Aeldred qui s'avère être mon logeur. Il semble vous tenir en haute estime, d'ailleurs." Elle hésita un instant, puis reprit : "Je voulais également vous assurer que Madennig va bien : je l'ai convaincue de se rendre à Osta-Baille où mon père pourra l'aider à se faire un nom et à prendre un nouveau départ. Nous n'aurons sans doute pas de ses nouvelles avant de nombreuses semaines, le voyage jusqu'à la capitale étant fort long --à moins que ce ne soit la faute de mon piètre sens de l'orientation !--, mais je suis certaine qu'elle trouvera le moyen de donner de ses nouvelles dès qu'elle aura trouvé ses marques."

Elle tenta un sourire encourageant à destination de cet homme qui faisait bien trois têtes de plus qu'elle. Son attention fut momentanément détournée par la dernière directive de Jazkez et ne put réprimer un léger rire dans sa direction.

"Vous aimez bien prétendre les gens malades pour qu'on ne s’immisce pas dans vos affaires, n'est-ce pas ? Si vous avez besoin d'un mot de votre médecin préférée, je veux bien consentir à ce petit mensonge, si le besoin s'en faisait sentir, bien entendu."

[Amnèsya]

Dive venait de dire adieu à sa bonne nuit dans un lit.

"Pas sure que sous entendre que notre camarade soit poteur de maladie transmissible, ne nous cause pas plus de problème de solutions.
Mais la consigne est entendue. pas de contact.

[Kiddle]

On ne discute pas les ordres, Divemèria, où avez-vous appris vos drôles de manières ?

Le prisonnier hilderin eut un demi sourire. Il leva la paume de la main pour Viktor, qui ne devait pas trop savoir s'il devait frapper ou pas.

Question purement rhétorique, mon garçon. Ce serait ballot... Allons-y, on va être en retard.

[Pwyll]

Pwyll ne sut pas trop comment se tenir ni où regarder quand la belle jeune femme vint lui parler. Elle était si différente des gens qu'il avait l'habitude de fréquenter. A part quelques nobles de Llewellen, peut-être, qu'il avait aperçues, et encore, cette Rozenn avait des manières plus directes.

Même si elle avait déjà commencé à parler à Jazkez avant même qu'il ait eu le temps de réagir, il supposait plus poli d'essayer néanmoins de lui répondre, quitte à parler un peu dans le vide.

"Oui, c'est... bien ça mademoiselle Rozenn, mon nom, c'est Pwyll. Merci de votre aide à Mad...ennig. elle en avait bien besoin, enfin, elle se débrouille toute seule, mais bon, quand on part comme ça, pour une nouvelle vie, c'est... merci, vraiment. Vous vivez chez Aeldred, c'est, euh, c'est bien, vous devez manger beaucoup d’œufs alors."

[Casaïr]

Rozenn éclata de rire à la mention des œufs.

"Oui, en effet ! Et c'est heureux, je suis une horrible cuisinière, c'est donc peu ou prou la seule chose que je sache préparer sans mettre le feu à la maison !"

D'ailleurs, maintenant quelle y réfléchissait, avait-elle bien fait de partir comme cela ? Certes, elle avait demandé à des voisins proches s'ils pourraient s'occuper des poules, mais elle ne les connaissait pas suffisamment pour savoir s'ils le feraient vraiment. Ses interrogations mises à part, elle reprit son sérieux avant de poursuivre :

"Il m'a fallu convaincre Madennig de ne pas rentrer chez elle : dans l'état d'esprit qu'était le sien, je sentais que ce serait là une très mauvaise idée. Sans aller jusqu'à dire qu'elle en voulait à la péninsule entière, elle portait en elle beaucoup de ressentiments. Je craignais qu'en retournant dans son village elle ne s'enferme davantage dans ses mauvaises pensées et ne finisse par mal tourner, aussi ai-je pris la liberté de lui indiquer une autre porte de sortie, plus digne et, surtout, porteuse d'espoir pour elle. Évidemment, je ne lui ai pas caché que s'installer de façon pérenne à la capitale risquait de prendre du temps, mais je l'ai également assuré du soutien de mon père et de son carnet d'adresse afin de trouver un employeur digne d'elle."

Sentant que les mentions répétées à son père risquaient de soulever des interrogations chez Pwyll, elle précisa :

"Mon père est bijoutier à Osta-Baille et nombre de ses clients sont des personnes avec un certain train de vie, si vous voyez où je veux en venir. Certains nobles viennent même le visiter et admirer les nouveaux ouvrages de la boutique qui a une jolie réputation depuis quelques années. C'est pourquoi je pense qu'il est sans doute plutôt bien placé pour guider Madennig dans sa nouvelle vie."

[Pwyll]

Le semi-géant retourna les propos quelques instant dans sa tête avant de répondre, d'un ton qui impliquait un peu d'incrédulité :

"Vous voulez dire qu'elle pourrait y rencontrer un bon parti, un homme riche ? Je pense pas trop qu'elle pense comme ça, mais... enfin, euh... Ce que j'en sais, après tout."