Fortuna Imperatrix Mundi

Pwyll écoutait encore la grand-mère quand Divmeria prit la parole.

"On peut pas vraiment attendre et l'idée, je pense, ce serait plutôt de proposer de l'aide aux Mac Herneg que l'inverse, même si je sais pas si on est déjà sur leurs terres, ici ? Sans doute ? Sinon, elle a pas trop peur des feondas, l'habitude de l'âge je suppose, par contre elle se demande ce que font ici des Hilderins, eh eh, moins fréquent d'en croiser sans doute !"

Demande lui pourquoi elle a pas trop peur des feondas. Son secret, un porte-bonheur demorthèn, une protection de grand-mère…? Enfin, tu lui retournes la question comme tu veux Pwyll, grommela le renfrogné hilderin.

Pwyll était décontenancé. D'un côté il était sûr que c'était simplement l'habitude, le passage des années et le fait de ne plus avoir grand chose à perdre peut-être, qui laissait la vieille relativement blasée par des feondas. De l'autre, Uilleam était un chevalier, donc pouvait peut-être lui donner des ordres, même si Pwyll dépendait évidemment de Jazkez.

"Euh... c'est un ordre, un peu ?" puis vers l'ancienne : "Désolé l'ancienne, ils sont un peu durs de la feuille vous savez même s'ils sont jeunes !" il était gêné que les autres ne lui parlent pas directement, c'était une péquenaude comme lui, mais bon, ce n'était pas bien poli.

Elle répondit au sujet de leurs précédentes interrogation, mais Pwyll manqua sans doute une ou deux remarques spirituelles sur le reste...

"Ah merci. Nous sommes bien sur les terres des MacHerneg et nous avons affaire à ses gardes forestiers !"

"Ses gardes forestiers ?"

Rozenn avait gardé le silence tout le long, cherchant à comprendre d'elle-même ce que disait la vieille femme sans y parvenir. Elle s'approcha néanmoins d'elle car, si Pwyll traduisait pour eux les dires de cette femme, elle n'avait sans doute aucun besoin de l'inverse.

"À quelle distance sommes-nous du village des Mac Herneg ?"

Jazkez laissa la bride à ses hommes autant qu'a sa monture et fit quelques pas à l'écart pour se soulager mais, estimant que cette chose-ci pouvait encore attendre un peu, il se ravisa et revint tourner autour de son cheval.

-T'as qu'a lui dire qu'on est venu cueillir des champignons mais qu'on a trouvé que des féonds et qu'on va se plaindre à son seigneur.

Il fit claquer sa langue pour remettre sa monture en route.

-On avance un peu avec Dame Pereg, j'aimerais qu'on arrive à l'auberge pour déjeuner et poser nos musettes avant de monter au château. Si tu veux tailler encore un peu le bout d'gras avec l'ancienne et lui masser les articulations pour voir si une histoire intéressante et pas trop ridée en tombe, vas-y, tu nous rejoindras plus loin. On vous laisse entre gardes-forestiers.

Il lui fit un petit clin d’œil entendu ( mais entendu de quoi se demanderait probablement Pwyll ) et fit signe à Divemeria et Uilleam de se remettre en marche.

Le regard sombre et assez méprisant, la vieille cracha, fit un un signe de tête en direction de la capitale du domaine et mâchonna des mots qui étaient assez peu nombreux pour être assez identifiables. Il y en avait environ pour 1h de chemin.

Dive avait volontairement laisser la partie diplomatique aux autres. Osag, Hilderine, etrangère... Cela fait peut être trop pour la vielle.
Mais elle espérait sincèrement qu'ils pourraient aider les gens et que rien de graves ne se passerait d'ici là.

Ennuyé car d'un naturel aimable, Pwyll tenta de faire passer l'idée que le groupe n'était pas qu'une bande d'emmerdeurs malpolis. Ceux qui l'écoutaient parler à la vieille pouvaient tenter de comprendre.

"Quek'te veux min fiou, tché d'gens d'la ville là, y a po d'avance, po un momunt d'repos, t'jours par mont et'vaux, mais t'inquite, pas d'mal bougres pour 'o 'tant, c'tes gars hildeux, va bouter l'feond t'vero bin, à l'rvoyure, fiou."

Alors que l'ancienne répondait par une question, on pouvait deviner que Pwyll évoquait à son tour Terfynisel et des histoires de "Gard'l'oiel sul'troupo de bonn'gens et met' el pain din s'gueule d'feond va"