Fortuna Imperatrix Mundi

Jazkez et Veilana étaient avec le cheval de Nep et les deux leurs, laissant leurs compagnons chercher à en savoir plus sur la base qui se trouvaient non loin du château brûlé.

Nep pour sa part s'était chargé de quelques vivres et de son équipement, signalant qu'il partait de son côté, avec un regard sombre à l'adresse des témoins. Si les prisonniers parlaient, même sans connaître le détail des échanges, ils pourraient en dire suffisamment pour être gênants. La décision de Pwyll et Jazkez avait été de tenter d'être moralement irréprochable en dépit de la situation.

Pwyll et Divemeria restaient seuls ensemble.

"Alors Dive, ça te va de monter la garde, peut-être par là, en avançant un peu sur les traces de Nep, vers ce qu'on suppose être la direction des ruines ? L'idée serait de bien se planquer et de les voir arriver avant qu'ils nous massacrent par surprise. Après, si tu préfères essayer d'obtenir quelque chose de ces gens, ici, pourquoi pas !"

Pwyll essayait de garder son calme et de maîtriser une situation très étrange et passablement inquiétante.

Dive n'avait pas agit par bonté d'âme. Elle partageait en quelque sorte l'avis initial de Jazkez même si elle trouvait plus honorable de tuer son adversaire sur le champs de bataille que dans le dos ou à terre.

Elle avait agit par soucis de Pwyll. Le laisser seul à gerer les blessés, entre son état le nombre d’ennemi et les potentiels problèmes qui pouvait arriver à rester au millieu d'un champs de bataille immobile, elle avait trouvé que c'était une très mauvaise idée.

Elle s'était donc proposé pour assurer les arrières et augmenter les chances que tous rentrent ce soir, là où ils devaient rentrer...

Le reste n'était pas son affaire.

Aussi, elle répondit assez rapidement à Pwyll.

"Je te laisse t'occuper des gens. Je pense qu'il serait effectivement judicieux de ne pas trop traîner ici. tout en conservant l'avantage de la hauteur, si l'on trouvait un endroit moins barboullié de sang, cela serait plus discret.

Quand à m'occuper de les interroger, je crois que s'ils ont pas peur de toi... Vu ta carrure, je vois pas pourquoi il aurait peur de moi"

"Hmmm" grogna Pwyll "J'pense qu'une Osag couverte de sang qui se fiche de savoir si elles vivent ou meurent leur fait plus peur que moi, mais c'était pas l'idée d'toute façon."

Il regarda l'équipe principalement féminine et souffla.

"Me reste du travail de soins, donc tu trouves un poste d'observation, qu'on se fasse pas avoir par surprise, tiens moi au courant, en balançant une pierre par ici pour éviter de crier ou de te faire repérer en bougeant. Donc pas trop loin, plutôt vers la direction que Nep a prise, comme j'disais."

Pwyll continua de limiter les dégâts sur les blessé(e)s en cherchant des signes qui le feraient instinctivement essayer de parler à l'une plutôt qu'à une autre. Langage, corporel, regard, ce qui pourrait laisser deviner une possibilité de dialogue. Peut-être chez celle qui avait été mise hors de combat par la poterie maudite du chef ? Le colosse laissait jouer son empathie.

...
Tant pis...

Ce n'était pas vraiment qu'elle s'en foutait. C'était que contrairement à Pwyll, elle n'avait pas les moyens de jouer aux chevaliers au grands coeurs. Sans peur et sans reproche.
Personne ne serait là pour elle si elle tombait. Alors, elle considérait juste qu'il avait jouer, et qu'il avait perdu.

Le reste, elle préférait que cela tourne comme cela. Mais si cela avait dû tourner autrement, elle en était pas responsable.

Ca marche. Je te previens au cas où

Même si elle était pas au mieux de sa forme, la douleur l’empercherais de piquer du nez. C'était déjà cela de pris.

Pwyll cherchait comment utiliser le terrain. Les fougères aigles qui avaient facilité l'embuscade et poussaient abondamment dans nombre de zones claires des bois assez anciennes pour leur implantation pouvaient être utilisées à profit. Cela donnait un abri de plus de 1.50m , d'une densité variable, et permettant de semer quelqu'un. En revanche, le sol était feuillu, parcouru de branches et de ronces. Une course effrénée faisait courir le risque d'une chute.

Divemeria sommairement raffistolée alla vers l'est, un peu au hasard pour se faire un avis sur la situation. Dans la forêt, les sifflements portaient bien -- mieux que des cris articulés, et dans tous les cas, mieux qu'un signal visuel, trop aisément bloqué par les feuillages ou les troncs.

L'osag devait décider de la distance à laquelle elle comptait éclairer Pwyll

• En allant loin, il faudrait un code en sifflement pour annoncer le danger
• En allant loin, elle serait seule face au danger
• En allant loin, elle pouvait obtenir des informations de meilleure qualité pour la sécurité de Pwyll

Dans le même temps, Pwyll consacrait son énergie à sauver la vie de tous ses assaillants, méticuleusement.

"Il est fou" murmura quelqu'un.

" Ton chevalier est parti, tu ferais mieux de te barrer si tu tiens à la vie."

Au fil de brefs échanges, Pwyll eut l'impression que l'organisation dont étaient issus ces gens était plus solide et plus ambitieuse qu'une vulgaire bande de brigands. Les survivants, rassurés sur leur sort immédiat craignaient ce qu'il adviendrait s'ils parlaient.

Des commentaires indécents, irrespectueux et stupides.

"On vous casse la gueule, on la rafistole un peu par humanité et c'est tout c'que vous avez à sortir ? Vous n'avez pas honte de ce que vous faites ? Balancer des horreurs immondes sur les gens, pas une sommation ? Vous êtes fiers de vous ? Toi, là, tu es fière de ta vie ? Et toi ? Vous foutez quoi ici bande de misérables ?"

Satisfaite du poste d'observation quelle avait pu trouvé, Div s'installa le plus discrètement possible.
Elle était que moyennement rassurée de la situation, ce qui lui permit de rester sur ces gardes

Pwyll eut la sensation que quelque chose clochait. Ses prisonniers réagissaient étrangement et échangeaient des regards.

Un souffle retenu, un regard fuyant et quelques tortillements, voilà ce qui alerta Pwyll. Le temps manquait pour tenter de deviner la source du danger.

Il bondit comme un fauve dans une direction qui le déroberait directement aux regards des prisonniers, pour plonger à l'abri de fougères aigles qu'il serait capable d'atteindre en dix enjambées maximum. L'idée était alors de se fondre dans le rythme de la forêt et d'observer, armes en main, sur la défensive.