[OdE - Chap.2.5] Soirée dans le bois [15 Damhar]

[Casaïr]

"Bon, à moins que vous n'ayez envie de flâner, je pense qu'il va nous falloir rentrer. J'imagine que Maelor va te chercher partout, Oanell, non ?"

Aeldred avait regardé son ami/amante, comme s'il était déçu que cela se termine déjà mais elle avait très certainement des obligations à respecter. Il soupira, un rien nostalgique avant de se lever. Récupérant la couverture d'Elwigg ainsi que le seau, il se dirigea tranquillement vers le cabanon pour y faire un peu de rangement, demandant au bûcheron s'il voulait bien s'occuper de nettoyer leurs couverts au ruisseau. Entrant dans son abri de fortune, il marqua un temps d'arrêt devant le lit, où se superposa rapidement l'image d'Oanell.

Sentant le rouge lui monter aux joues, il entreprit de remettre en ordre le lit en évitant de laisser son imagination vagabonder trop librement avant d'étendre la couverture sur son montant. Avisant de la présence de saletés dessus, il se dit qu'il la nettoierait la prochaine fois qu'il viendrait. S'appuyant contre le mur, il eut un sourire incrédule. C'est alors qu'il vit les lunettes de la jeune femme par terre, presque dissimulées par des brins de pailles tombés du lit pendant... Non, non, non, non et non ! Ne commence pas à te laisser aller à tes rêveries ! C'est malgré tout en tremblant légèrement qu'il les ramassa.

[Kalessin]

"Je les range ou?"

Elwigg parlait des couverts, mais quand il vit Aeldred en train de marmoner des choses incompréhensibles en fxant le lit comme un zombie, avec les lunettes d'Oanell dans sa main tremblante il eut un haussement de sourcil et s'arrêtat net.

"Peut être que je te dérange?"

[Casaïr]

Sursautant comme un chat*, Aeldred reprit douloureusement contact avec la réalité en entendant Elwigg. Jetant un regard coupable sur la pièce à conviction dans sa main gauche, il toussa dans l'autre pour reprendre contenance. Peine perdue.

"Je.. Quoi ?... Non, je... faisais un brin de ménage..." Se rappelant difficilement la raison de la présence d'Elwigg, il reprit : "Oui ! les... tu peux les ranger là."

Il désigna de sa main libre un petit coffre de bois renforcé de cuir et dans lequel se trouvaient leurs semblables.

"Bien ! Je... vais rendre ses lunettes à Oanell... "

C'était bien la première fois qu'il se faisait prendre de la sorte, et il sentait que sa concentration mise à mal mettrait du temps avant de revenir. Cherchant du regard Oanell, il se dirigea droit vers elle d'un pas rapide, plus pour s'éloigner de la cabane et Elwigg que pour se rapprocher de la belle barde.

"O... Oanell, j'ai retrouvé tes lunettes où tu les avais laissées hier s..."

Mais vas-y ! Hurle le sur tous les toits aussi, tant que tu y es ! Il tendit ses lunettes à Oanell en tremblant si fort que pendant un moment, il crut que c'était en fait la terre sous ses pieds qui s'exprimait.

"Je... J'espère que l'endroit t'a plu, dit-il timidement, tentant de changer de sujet en tripotant nerveusement la fibule en forme de rossignol qui retenait sa cape. Je... Enfin... c'était plais..."

Il ne pouvait continuer sans virer cramoisi. Comment lui exprimer son remerciement sans fatalement évoquer cette nuit qu'ils avaient partagée, même de façon subtile ? Il réalisa qu'il n'avait toujours pas donné ses lunettes à son amie et les déposa dans sa main.

"J"espère qu'on aura l'occasion de revenir", espéra-t-il dans un souffle. Puis de reprendre, à peine plus sûr de lui qu'il y a un instant, mais avec un début de sourire : "Bon, on ramasse nos affaires et on y va ?"

* 'Foiré !

[Kalessin]

"Bon, et bien si on a fini de tout ranger je propose que nous rentrions au village. Nous avons pas mal de route et je pense qu'il serait sage de rentrer avant midi, que je puisse au moins aider à préparer la soupe."

Elwigg aurait bien dit qu'il avait passé une bonne soirée mais il n'en a malheureusement pas eu la chance, et il ne voulait pas froisser Aeldred.

"J'ai apprécié cet endroit, comme isolé du temps. Merci de nous y avoir emmenés Aeldred."

[NailsEater]

En train de rassembler ses quelques affaires, Oanell vit Aeldred arriver en trombe, cramoisie.

« O... Oanell, j'ai retrouvé tes lunettes où tu les avais laissées hier s...
Je... J'espère que l'endroit t'a plu, dit-il timidement, tentant de changer de sujet en tripotant nerveusement la fibule en forme de rossignol qui retenait sa cape. Je... Enfin... c'était plais... »

Elle voulut répondre mais il lui mit ses lunettes dans les mains et reprit.

« J’espère qu'on aura l'occasion de revenir", espéra-t-il dans un souffle. Puis de reprendre, à peine plus sûr de lui qu'il y a un instant, mais avec un début de sourire : "Bon, on ramasse nos affaires et on y va ? »

-Euh… Oui. Mais … qu’est ce qui t’a mis dans cet état ? demanda-t-elle simplement.
Pendant qu’elle remettait ses lunettes, Elwigg sortit à son tour de la cabane

"Bon, et bien si on a fini de tout ranger je propose que nous rentrions au village. Nous avons pas mal de route et je pense qu'il serait sage de rentrer avant midi, que je puisse au moins aider à préparer la soupe. J'ai apprécié cet endroit, comme isolé du temps. Merci de nous y avoir emmenés Aeldred."

Oubliant sa question précédente, elle renchérit :
-Oui, cet endroit est fabuleux. Le temps semble, en effet, ne pas avoir eu prise sur cette soirée. Le retour à la réalité risque d’être quelque peu difficile ! Merci ! J’espère que nous aurons l’occasion de revenir ensemble.
Elle récupéra ses affaires et fit quelques pas amorçant le retour des trois compères à Terfynisel.

[Casaïr]

-Oui, cet endroit est fabuleux. Le temps semble, en effet, ne pas avoir eu prise sur cette soirée. Le retour à la réalité risque d’être quelque peu difficile ! Merci ! J’espère que nous aurons l’occasion de revenir ensemble.

Rasséréné par l'attitude d'Oanell, il récupéra rapidement ses affaires après avoir été dire au revoir à sa mère. Il rejoignit au pas de course la barde avant de prendre la tête de leur groupe, comme il l'avait fait à l'aller. Le temps menaçait à nouveau de tourner à l'orage, aussi opta-t-il pour un léger changement d'itinéraire qui les rallongerait un peu mais qui, en contrepartie, les ferait passer par des endroits moins risqués en cas de grosses pluies.

Etonnamment, rentrer au village ne l'effrayait pas pour une fois, il était même de bonne humeur, tant et si bien qu'au bout de quelques minutes de marche, il se mit à chanter. Aeldred ne s'éloigna jamais vraiment de ses amis, contrairement à leur retour de Swelbecky où il avait été d'une humeur de chien tout le long de son séjour là-bas, et il tendait régulièrement la main à Oanell pour l'aider à traverser des passages rendus compliqués par la jolie robe -quoiqu'un peu défraichie présentement- de la jeune femme.

***

Après un voyage de retour rendu le plus agréable possible par Aeldred chez qui toute trace de gêne avait disparu, ne laissant qu'espièglerie et taquinerie, les portes du village approchèrent. La route se séparait ici en deux, l'un des embranchements tournant pour aller vers le château des Mac Terfynisel. Il se tourna alors vers Oanell en souriant.

"Voila, nous sommes de retour. As-tu besoin que je te raccompagne jusqu'au château ? Cela ne me dérange pas, de toutes façons, je comptais vérifier des pièges un peu plus haut."

Il l'avait dit d'un air nonchalant (et en mentant de façon éhontée) mais intérieurement, il attendait assez fébrilement la réponse de son amie... avant de se rappeler d'Elwigg.

"J'espère que cela ne t'ennuie pas, Elwigg. Si tu veux, nous pourrions nous retrouver chez moi ce soir pour manger quelque chose. Cela te changera de la Rosace. Par contre je n'ai pas grand chose à boire, à moins que l'eau ne te convienne", ajouta-t-il, contrit.

[NailsEater]

"Voila, nous sommes de retour. As-tu besoin que je te raccompagne jusqu'au château ? Cela ne me dérange pas, de toutes façons, je comptais vérifier des pièges un peu plus haut."

Je m’en voudrais de te retenir plus longtemps ! Mais si tu dois aller vérifier des pièges alors. Sa voix se fit douce et son visage prit un tournant parfaitement innocent: Il serait après tout, dommage que je me perde entre ici et le château ! A moins que tu sous-entendais de me raccompagner à ma chambre ? Il est vrai que mon sens de l’orientation est un peu défaillant !

Elle le regardait, bien entendu dans les yeux, et une fois de plus, espéra provoquer l’embarras du jeune homme.

[Casaïr]

Elle est vraiment terrible, se dit-il, incrédule. Il rougit, bien entendu, d'autant qu'elle y allait encore plus frontalement que la veille, si c'était possible. Toutefois, il se sentait cette fois-ci capable de répliquer du tac au tac.

"C'est à ce point ? demanda-t-il, faussement navré pour la jeune femme avant de faire semblant de réfléchir. Je m'en voudrai de te laisser errer, seule, dans les couloirs. Bien que je n'ai jamais entendu parler d'attaques d'animaux sauvages dans l'enceinte du château, qui sait ce qui pourrait bien t'arriver si tu devais t'aventurer là-bas sans... protection."

Aeldred rougissait de plaisir, mais n'oublia pas Elwigg cette fois. Il se retourna vers lui, un peu gêné et lui dit "finalement, le temps que je raccompagne Oanell et que je... fasse le tour... de mes pièges... je ne serai peut-être chez moi que tard. Nous pouvons dire demain soir ? Et pour me faire pardonner, j'irai chasser demain notre diner."

[NailsEater]

- Oh ! Qu’elle égoïste je fais ! Je suis désolé de ne pas avoir pensé à vous ! Tu as raison, je devrais pouvoir me retrouver assez facilement dans le château, finalement. Elle lança à Aeldred un regard naïf et repenti.

Elle se retourna vers Elwigg :

- Très cher Elwigg, je te rends notre ami sous peu, il serait dommage que tu rates une invitation si chaleureuse ! Sur ce, je te souhaite une bonne nuit !

Elle avança de quelques pas, comme plus tôt dans la journée, attendant qu’Aeldred réagisse.

[Casaïr]

Il la laissa faire quelques mètres avant d'éclater de rire. Se retournant vers le bûcheron, dissimulant avec peine son hilarité, il se redressa avant de lui dire à plus tard, puis s'élança à la suite de la jeune femme. Il était totalement envoûté par ses charmes et surtout son caractère mais tâcha de n'en rien montrer. Arrivé à sa hauteur, il lui dit simplement :

"Tu aimes le comique de répétition on dirait, pourtant il me semblait que les bardes préféraient renouveler leurs tours, afin de toujours surprendre leur entourage."

Jetant un œil au château, il marqua un temps d'arrêt. Devant l'expression d'Oanell, il s'expliqua : "Tu sais, malgré mon air bravache tout neuf, je... je ne suis jamais rentré dans le château du vieux seigneur. Tu es sûre que je peux entrer comme ça... ?"

Malgré tout, il y avait dans sa voix une nuance de respect mais surtout de crainte. Il n'y pouvait rien, il n'était déjà pas bien vu dans le village, alors qu'est-ce que cela devait être derrière ces murs-ci. D'un regard, il demandait à la barde de le rassurer.