[Symbaroum Chap.3-5] Le repos de la couturière

[Iris]

Hellébore referma la boîte et la repoussa sous le lit avant de suivre Caseo.

[Casaïr]

Spoiler () :

Jet de chance : . . .
Vigilance :
- Caeso (14) = 10
- Hellébore (8) = 10 aussi

Arrivés à la porte de l'auberge pour en sortir, ils purent constater que l'affolement qu'ils avaient provoqué ramenait des badauds curieux d'en connaitre à la fois l'origine et le dénouement. Fort heureusement la foule était encore loin d'être compacte et il semblait aisé de la traverser, à condition de ne pas trop tarder bien entendu. Leur principal point d'inquiétude concernait l'occupant de la chambre et ses deux gardes du corps et Caeso, profitant du point de vue surélevé et pratiquement imprenable de l'auberge de la Louche Ailée, les retrouva facilement alors qu'ils se dirigeaient au nord-est, vers la Place Orientale.

[Caeso Senjak Khan]

Il désigna le Nord Est à Hellebore et la prit par la main pour l'aider à descendre.

-Là bas !

Arrivés au contact de la terre ferme, Caeso se fraye un chemin avec Hellébore en direction des fuyards. Tout en progressant Il cherche du regard des soldats du guet ou toute autre troupe qui auraient été attirés là par l'attroupement et les fumées et les interpelle directement.

-Capitaine Caeso Senjak Khan ! J'agis sous les ordres du capitaine Marvello. J'ai vu les hommes qui sont à l'origine de tout ça ! Ils sont blessés et s'enfuient vers la place orientale ! Nous devons les interpeller !

Et sans attendre leur réponse, Caeso se lance à leur poursuite accompagné d’Hellébore.

[Casaïr]

Deux gardes tout juste arrivés sur les lieux, au moins aussi interloqués que les gens qui se rassemblaient, se retournèrent à l'injonction de Caeso qu'ils suivirent immédiatement. Le trio ne pouvait heureusement pas avancer très rapidement et ils le rattrapèrent juste avant qu'ils ne s'engagent sur la place.

Les gardes se placèrent du mieux qu'ils purent pour éviter toute fuite de la part des suspects alors que ceux-ci se retournaient sans comprendre vers le capitaine. Les yeux des gardes s'étrécirent alors qu'ils le reconnaissaient ainsi que sa compagne mais se tinrent coi malgré tout, attendant manifestement une explication.

[Caeso Senjak Khan]

Caeso s'avança d'un pas, les mains ouvertes et visibles.

-Bonsoir messieurs ! Vous m'excuserez pour ce harcèlement mais vous ne ressemblez guère à des habitués de ce genre d'établissement. Vous comprendrez que ceci, plus le fait que vous sortiez de l'endroit avec un homme blessé vous fasse passer à mes yeux d'homme de loi comme des suspects évidents. Nous bouclons le périmètre et procédons à un contrôle en règle de tous les clients du lieu. Simple formalité à laquelle vous n’êtes pas censés vous opposer si vous n’êtes pas responsable de cet incendie, n'est ce pas ?

Caeso s'avança encore d'un pas, les mains toujours ouvertes et visibles devant lui.

-Mon amie est Médicus, elle peut en profiter pour examiner votre compagnon et lui prodiguer des soins.

Il soutint le regard des gardes et jaugea leur réaction.

[Casaïr]

"Responsable de..."

Le blessé semblait presque s'étouffer tant la rage qui brûlait dans ses yeux était vivace.

"Comment osez-vous m'accuser de la sorte alors que c'est VOUS qui êtes venus nous prévenir ! Et comment osez-vous m'arrêter, moi, Léohan de Mékélé, templier de l'Ordre de Prios ! Laissez-nous partir immédiatement ou je vous fais expulser séance tenante de Fort-Chardon et sans possibilité aucune d'y revenir ! Quant à ma blessure, puisqu'elle semble vous inquiéter, je l'ai gagné en défendant cette ville lorsque le gouffre s'est ouvert !"

Léohan était ivre de colère et ses mots, claquant dans l'air comme des coups de fouet, firent durement mouche aux oreilles des deux gardes qui, manifestement, ne voulaient pas se mettre l'homme à dos.

"Pardonnez-nous messire, dit l'un d'eux en jetant un regard noir à Caeso, ceci n'est qu'une affreuse méprise sans aucun doute. Vous pouvez partir."
"J'y compte bien ! Veillez à ce que ces gens ne nous importunent plus dorénavant."
"Bi... bien, messire..."

Les hommes du guet, manifestement dans leurs petits souliers, s'écartèrent devant Léohan et ses gardes puis se placèrent immédiatement entre eux et Caeso et Hellébore.

[Caeso Senjak Khan]

Caeso observa le templier de Prios entouré de ses deux gardes s'éloigner en claudiquant.

-Relevez la tête soldat, vous avez fait votre boulot, tout comme moi. Y’avait pas marqué Prios sur son front et vu la trogne de ses deux gardes ça aurait tout aussi pu être un coupe jarret pyromane. Reprenez votre ronde et contrôlez tous ceux que vous trouvez suspects. Exécution !

Il laissa la les gardes et fit signe à Hellebore de le suivre un peu à l'écart de la foule, sans perdre de vue les trois hommes.

-Une idée ? J'ai pas les gens de Prios à la bonne ces derniers temps. J'ai pas vraiment envie de laisser celui là se sauver comme ça.

[Iris]

Hellébore était bien embêtée :

" Je croyais qu'ils étaient de notre côté et de celui de la Reine ?"

Et elle avait l'air de quelqu'un qui ne comprenait pas bien ce qui se passait. Elle n'était pas loin de suggérer de demander poliment aux adeptes de Prios...

" Tu ... veux qu'on attaque le clergé ?... Ou tu crois qu'ils mentent ? "

"Tu veux... qu'on les assomme avec un gros pot en céramique ?... mais dans ce cas, il faudrait amener le blessé quelque part pour qu'il soit soigné, il ne survivrait pas longtemps..."

" Tu es... sûr qu'ils sont contre nous ?"

[Caeso Senjak Khan]

L'homme sourit à son amie.

-Non, bien entendu que non, le clergé de Prios n'est pas notre ennemi. Mais tu as pu constater comme moi que certains de leurs membres, quand ils incendient des missions, ne sont pas tous porteur du message de paix et d'unité qu'ils sont censés dispenser. J'ai de bonne raison de penser que cet homme là est en possession de quelque chose de compromettant pour la Reine Korinthia et je voudrais simplement m'en assurer. Nous pouvons difficilement agir en publique je te l'accorde, mais l'état de santé de ce Léohan ne lui permettra pas d'aller bien loin et de parcourir toute la ville ainsi au milieu de la nuit. Ils vont probablement chercher un endroit pour faire halte rapidement, et vu son statut, ce ne devrait pas être à l’arrière d'une ruelle mais dans une auberge. Nous pouvons les suivre ou les faire suivre pour savoir ou ils vont, nous aviserons ensuite. Qu'en dis tu ?

[Iris]

Hellébore était confusément soulagée qu'il n'y ait pas eu de drame même si cela pouvait encore arriver. Elle sourit gaiement en retour au capitaine :

" D'accord. "

Après un instant elle murmura ses pensées, sans vraiment attendre de réponse : "Tout ça est peut-être un malentendu ? Tout serait tellement plus simple si on pouvait leur demander et qu'ils voulaient bien répondre."