[Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

MJ NaislEater

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[Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60481Message NailsEater
19 sept. 2017, 12:55

Les Salons de Symbaroum était un établissement assez haut. La devanture soignée laisser à penser à un propriétaire consciencieux. L'intérieur semblait animé, le déjeuné était pour bientôt aussi cela n'était pas étonnant pour une auberge ou une taverne.

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Rouge
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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60487Message Rouge
19 sept. 2017, 13:56

"J'aurais pourtant juré l'avoir vu me suivre, l'arrache-bourses" grommelle Beren dans sa barbe qui commence un peu trop à pousser, lui dont l'enseignement a été stricte et dont le Maître lui a toujours appris à être propre sur soit ... sauf en mission.

Devant l'afflux assez bondé de voyageurs, piliers de comptoirs, curieux se précipitant aux fenètres pour voir ce qu'il se passe sur la place du Crapaud, et autre malandrins occupés à leurs petites affaires, le Rouge se dirige dans une alcôve vide, retourne son manteau et met son masque.
L'heure n'est plus à la rigolade, on va devoir la jouer fine.

"Baham ... Baham où te caches-tu ...". Autant chercher une aiguille dans -non pas une botte mais - un entrepôt de foin.
Oui parce-qu'en plus d'un nombre incroyable de gens qui se bousculent, il y a beaucoup de gens masqués, à Fort-Chardon.
Le Rouge souffle, puis commence à marcher, bousculé et bousculant. Il ne trouvera pas comme ça les gens.
Baham ne se cacherait sûrement pas à l'un des étages ... Est-ce qu'il y a une salle en sous-sol où chercher ? Devrait-il regarder les Ombres de chacun ? Pour l'instant,Le Rouge se dirige au comptoir pour prendre une petite mousse.
De sous sa capuche et son masque en vieux bois sombre, peint de signes abstraits mais écaillés, et peut-être trop neutre d'expression hormis trois trous à la place de la bouche :

"Tavernier(e), une mousse, et pour son prix au double, un tuyau utile : Baham tu connais ?"
Symbaroum, Beren Le Rouge, d'autres questions ?

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Casaïr
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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60489Message Casaïr
19 sept. 2017, 16:19

Sans doute du fait de la foule nombreuse, Beren réalisa sans doute un peu tard que le lieu semblait plutôt haut de gamme, à moins qu'il ne s'en moquât. Arrivé au comptoir, surprenant une jeune femme lui jeter une œillade faussement timide, il fut accueilli par l'aubergiste, tiré à quatre épingles et qui lui souriait de toutes ses dents.

« Bonjour et bienvenue, cher monsieur, en quoi puis-je vous être utile ? Désirez-vous vous restaurer ou juste boire quelque chose ? À moins… que vous ne soyez attiré par d’autres plaisirs »
, ajouta-t-il sur le ton de la confidence.

La réponse de l'étranger refroidit assez sensiblement l'hôte des lieux qui prit un instant pour soigner la fêlure de son sourire.

« Baham ? » Le ton surpris de l’homme occupé à préparer diverses boissons interpella quelque peu Beren. « Eh bien oui, vous le trouverez effectivement ici, mais… »

Il haussa un sourcil en direction de son interlocuteur, sembla prendre une décision avant de se tourner vers l'un des ogres les plus massifs qu'il était donné de voir à Fort-Chardon, et au regard suspicieux qui semblait crucifier le demandeur.

« Videur ? Ce monsieur souhaiterait voir Baham, pourrais-tu t’assurer qu’il soit… visible ? » Une fois l’ogre parti dans l’escalier avec la délicatesse qui sied aux membres de sa race, le tavernier reprit : « Il vous conduira jusqu’à lui dès qu’il sera redescendu. »

L'aubergiste en profita pour servir ce client pour qui il semblait avoir... de la compassion ? Non, Beren devait se faire des idées. Il ne s'attarda toutefois pas, déjà demandé par d'autres désirant une table.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60501Message Rouge
20 sept. 2017, 14:05

"Merci pour votre sollicitude" remercie d'un air bourru Beren Le Rouge dans le vent, l'aubergiste est déjà affairé à d'autres tâches. Les respect est la balance de toute chose.

Regardant le videur ogre, plus grand et musculeux encore que Nurg le grand dadais, monter les marches en se baissant pour ne pas se cogner la tête, Le Rouge se pose à une table en coin, histoire d'avoir une bonne visibilité sur tout.

*Et ma bière ... il a oublié ma bière ...*
Les yeux coquins des filles de bonnes vertus lui font quelque effet, mais NON ! Il doit se concentrer sur sa tâche.
Remarque, depuis combien de temps n'a-t-il pas touché une bonne paire de ...
*NON EREN ! La tâche qui t'a été confiée est bien plus importante que tes petits désirs sordides.

Il attend, son air morose et frustré caché sous son masque, fulminant contre son voyage qui s'est mal passé, le sale temps, les gens, et cette foutue agitation dehors, il y a même des illuminés, ... *Mais qu'est ce qu'ils foutent bon sang ?*

Tellement impatient qu'il n'a pas dû attendre bien longtemps, le Manteau Noir "incognito" se lève.
Symbaroum, Beren Le Rouge, d'autres questions ?

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Casaïr
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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60516Message Casaïr
21 sept. 2017, 11:20

La commande de Beren arriva finalement -bien qu'un peu tard à ses yeux-, apportée par une jeune femme accorte se disant sincèrement désolée pour l'attente avant de se diriger vers la table d'un jeune couple souhaitant "passer un bon moment au deuxième étage". Le Manteau noir pu ainsi les voir partir dans l'escalier, bras dessus bras dessous, riant d'un air à la fois complice et un peu gêné. Tout cela ne l'intéressait guère mais, quitte à attendre, autant passer le temps en regardant ce qu'il y avait autour de lui, non ?

L’attente paru malgré tout interminable au chasseur de sorcières jusqu'à ce qu'il entende, bien avant d'en apercevoir la masse, le pas lourd et retentissant qui descendaient les marches, l'informant du retour de l’ogre qui lui jeta à peine un regard avant de lui faire signe de le suivre. Trop heureux de pouvoir enfin rencontrer son contact, il s’élança d’un pas vif à la suite de la montagne de muscle. Trop vif apparemment, car « Videur » se retourna en le toisant.

« On court pas ici. Si tu cours, tu sors aussi vite. Et pas sur tes pieds. Compris ? »

C’est donc nettement plus calmement qu’il suivit l’ogre dans les escaliers, se demandant s’il s’arrêterait au fameux deuxième étage. Lorsqu’ils le dépassèrent, Beren commença à se demander ce qui pouvait se tramer. Les paliers qu’ils croisaient était occupés par des portes d’où aucun son ne perçait, préservant l’intimité de ceux qui s’y trouvaient. Enfin, c’était ce qu’il se disait. Le troisième étage passa, et même le quatrième. Il commençait à en avoir plein les bottes quand ils atteignirent le cinquième et ultime palier de l’établissement. Il lui fallut reprendre son souffle sous le regard torve de l’ogre duquel il valait mieux ne pas attendre la moindre parole de sollicitude. Ce n’était clairement pas dans son contrat. Quand Beren fut prêt, Videur se contenta de hausser les épaules avant de les rentrer pour franchir plus aisément une porte guère conçue pour laisser passer des personnes plus grandes qu’un humain normal.

Une étrange musique s’élevait et rebondissait en écho sur les murs, nasillarde et… oui, désaccordée. Cependant, elle avait quelque chose d’envoûtant. Elle n’était pourtant pas des plus agréables au premier abord mais on ne pouvait s’empêcher de vouloir en entendre davantage. De la magie était-elle à l’œuvre en cet instant ? Beren n’en était pas sûr, pas plus qu’il n’était certain de vouloir le savoir, ni même d'en connaitre la source. Ils passèrent devant des alcôves seulement protégées d’un voile si fin qu’il n’était pas difficile de voir les silhouettes qui s’affairaient derrière, ahanant, gémissant, lâchant des cris d’extase et de douleur mêlés. Il faisait chaud à cet étage, à moins que ce ne soit l’imagination galopante du chasseur qui le travailla.

Ils arrivèrent finalement dans une pièce de grande taille dotée de renfoncements astucieusement disposés pour permettre à ses occupants de jouer les voyeurs tout en restant dans l’ombre. Il était d’ailleurs possible (bien qu’à peine) d’entr’apercevoir certains des occupants privilégiés de ces alcôves, fumant, riant, se masturbant pour les solitaires. Un parfum capiteux embaumait l’atmosphère et donnait le tournis à ceux qui n’étaient pas habitués, des coussins de velours étaient étalés sur les banquettes ou à même le sol dans la salle, éclairée uniquement par quelques chandeliers aux murs dénués de fenêtre. L’étrange mélange entre la musique dissonante et les senteurs lourdes des lieux attaquaient si bien les sens que Beren eut la sensation de voir les ombres se déplacer, mais ce ne pouvait être que le fruit de son imagination, n’est-ce pas ? Plongé dans ses pensées, il fut ramené à la réalité par un puissant coup de coude de Videur.

« L’est là. Amuse-toi bien. »

Le sourire que lui lança l’ogre le rendit mal à l’aise sans trop savoir pourquoi avant d’en obtenir rapidement la réponse : Au vu et au su de tous, pas très loin du mur opposé à la porte franchie pour pénétrer dans ce lieu de stupre, un homme assez âgé pour être son père, grassouillet et surtout totalement nu, était allongé sur le ventre tandis que deux beaux jeunes hommes le massaient. Baham, visiblement contrarié, tourna sa tête vers l’intrus qui venait l’importuner pendant ses moments de détente, le fixant de son unique œil.

« Il parait que tu voulais me voir ? lâcha-t-il, peu amène. Par toutes les putes de cet établissement, et Prios sait combien il y en a, pourquoi tu me déranges maintenant, tu vois pas que je suis occupé ? »
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60530Message Rouge
22 sept. 2017, 10:25

*Ah oui, je comprends mieux pourquoi il a sourit l'autre grand benêt...*
Extrêmement gêné, totalement décontenancé même, et malgré le masque qui le protège du regard des autres, Beren fait un pas en arrière et détourne le regard.
Déjà que sans rien dire, les gémissements de derrières les rideaux et portes à chaques étages le perturbait un peu, là, il n'a jamais eu l'occasion de voir ce genre de scène, sommes toutes très étrange pour lui.

"Je ne m'attendais pas à ..." Le Rouge bafouille, puis secoue la tête, reprend du poil de la bête, sa stature, sa façon d'appréhender les choses.
"Eh les mains huileuses, cassez-vous, j'ai à tailler le bout de gras avec votre tas de chair préféré. Ne vous inquiétez pas, il est en sécurité."

Beren attend que les deux jeunes hommes (trop jeunes ?) partent, puis se retourne vers Baham, tout en vérifiant que sa bague d'argent est bien ajustée à son doigt.
"Baham donc. Je suis votre contact, envoyé par Maître Varimei. Vous avez des informations pour nous ..."

Qu'il est plaisant d'avoir la supériorité devant un larve nue comme un vers.
Et Beren Le Rouge s'avance doucement, pas à pas, vers le pauvre bougre, un petit sourire aux lèvres, caché par son masque.
Symbaroum, Beren Le Rouge, d'autres questions ?

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Casaïr
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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60532Message Casaïr
22 sept. 2017, 19:19

Les deux masseurs prirent la poudre d'escampette plus vite que ne l'aurait supposé le chasseur. Fier de son entrée en scène, il ne réalisa que plus tard -trop tard ?- ce que cela signifiait.

"Mon quoi ?"

Incrédule, Baham éclata franchement de rire, devant se tenir les côtes devant un Beren décontenancé.

"Arrête ton cirque, gamin ! reprit-il d'un ton mauvais. "C'est MOI le contact et c'est TOI qui a besoin de mes services, et je ne les donne pas gratuitement qui plus est !"

Baham s'assit lourdement et présenta pour la première fois son visage à celui qui n'était rien d'autre pour lui qu'un intrus : le crâne rasé, un fin collier de barbe encadrant un visage guère sympathique mais surtout, surtout, cet oeil de bois qui remplaçait le valide et qui semblait regarder au travers de Beren. Peut-être le pouvait-il d'ailleurs ?...

"Je me demande ce qu'un gringalet pourrait bien avoir à offrir en échange de mes services, mais puisque tu sembles vouloir me prendre par dessus la jambe, je peux déjà t'assurer que le prix vient d'augmenter..." ajouta-t-il en se léchant les babines d'un air affamé.
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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60550Message NailsEater
24 sept. 2017, 20:28

Tandis que LeRouge et Baham discutaient, un son métallique si puissant que le sol se mit à trembler retentit dans tout le fort. Ce n'était pas le tocsin. Non. Personne n'avait jamais entendu ça auparavant. Ce bruit était si puissant que beaucoup de personne au niveau de l'Esplanade des Antiquités et alentours se retrouvent blessées par l'onde de choc.

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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60574Message Rouge
25 sept. 2017, 22:03

"Le prix ... ? Haha, tu vas connaître le prix de ..."

Soudain : tonnerre ! Fracas ! Chaos ! Les fenêtres volent en éclat, certains meubles se retournent, l'explosion sonore, presque sismique projète Beren contre le mur et fait basculer une étagère remplie de livres salaces, d'huiles de massages et autres objets lugubrement sexuels, qui le tabassent d'un coup extrèmement puissant.

Tout est sens dessus-dessous, des feuilles, des tissus, des draps, deux corps, dont l'un du moins, en sale posture.
Des morceaux de verre brisés et de grosses échardes de bois sont disséminés par terre, voire plantés dans le mur d'en face, dont Beren a été protégé par l'étagère.
L'air est trouble par la poussière et les particules qui tourbillonnent, à moins que ce ne soit le coup qu'il s'est prit à la tête, à demi-sonné.

*Bon sang reprends-toi !*
Rouge tousse un peu, ce qui lui fait très mal, comme un choc à chaque toux.
*Il m'a fêlé une côte avec ses engins de torture ... Au moins je ne crache pas de sang.*
Il se relève avec un peu de mal, l'oreille assez sifflante pour ne pas entendre la clameur dans la rue, éjectant l'étagère et des livres comme "Les Meilleures Positions à la Barbare" à côté.

*Pas de temps à perdre, ce qui vient de nous arriver dans la gueule est peut-être une opportunité, je vais agir vite ! Son prix il peut se le foutre au c...*
S'étant relevé, un peu courbé par sa côte, Beren le Rouge, triture son anneau d'argent orné d'anciennes écritures étranges, et le voit.

"Baham ..."
Symbaroum, Beren Le Rouge, d'autres questions ?

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Re: [Symbaroum 0.2] Les salons de Symbaroum

Message : # 60582Message Casaïr
26 sept. 2017, 16:44

La secousse avait été violente, et les Salons en avaient pâti. De la poussière tombait en cascade du plafond tandis qu'un lustre tanguait dangereusement pour finalement s'écraser au milieu de la pièce. Le calme revenant, les jeunes masseurs revinrent précipitamment pour aider Baham à se lever avant de lui passer un peignoir de soie rouge. Furieux et décontenancé, il gifla sévèrement l'un des hommes venus l'aider.

"Bordel, vous pouviez pas vous dépêcher un peu ! Que se passe-t-il encore ? J'exige de parler à Ordelia !"
"Messire, balbutia celui qui avait reçu la gifle de sa vie, c'est.... c'est impossible, Dame Ordelia est occupée en bas, à rassurer les clients et à vérifier l'étendue des dommages subis..."
"Et ça l'empêche de me voir ?!"

Il retourna une nouvelle claque à l'homme, le sommant de lui apporter ses vêtements qu'il enfila sans plus de cérémonie devant Beren qui ignorait ce qu'il devait faire en ce moment. Il nota tout de même que le poussah avait une méchante entaille sur le front qui commençait déjà à violacer. Ce ne serait pas beau à voir dans les jours à venir et ça n'arrangerait certainement pas l'humeur déjà exécrable du contact du chasseur. Alors que les voyeurs, encore sonnés de ce qu'il venait d'arriver, reprenaient juste leurs esprits, Baham, sans attendre l'avis de quiconque, se dirigea immédiatement vers le rez-de-chaussée où se trouvait la fameuse Ordélia, Beren soupirant sur ses talons. De retour dans la grande salle, accueilli par un brouahaha intense, mélange de peur et de colère, une femme à côté de laquelle se tenait Videur tentait de ramener la calme.

"S'il vous plait, mesdames et messieurs. Je comprends parfaitement votre angoisse mais sachez qu'ici vous êtes en sûreté..."
"Ordelia, lâcha vertement Baham, qu'est-ce qui vient de se passer ?"
"Ho, Baham, je suis bien aise de te voir présentable au moins une fois dans la semaine, voilà qui me met en joie. Pour te répondre, de ce que j'ai appris, un tremblement de terre a secoué Fort Chardon, et des bâtiments se sont écroulés du côté du quartier des ducs."

Baham sembla réfléchir et se calmer peu à peu.

"Bah, ça nettoiera un peu la crasse qui se trouve là-bas. La nature fait bien les choses, en effectuant les tâches que Noirenuit se refuse à mettre en place."
"Baham !" La voix d'Ordelia claqua comme un fouet dans l'air. "Tu n'es pas sans savoir ce qui arrive à ceux qui médisent sur le dos du maire."
"Bah ! Je lui dirai en face si tu préfères ! Quand à toi..." Il s'était retourné vers Beren, l'air guère plus amène qu'auparavant. "J'ai des affaires à régler ! Demande mon adresse au comptoir et viens me retrouver pour le dîner. Et... essaie de ne pas ressembler à un sac de linge sale s'il te plait, j'aimerai éviter que l'on pense que je fricote avec le tout venant."

Puis, sans attendre de réponse, il s'en alla, clouant ainsi sur place Beren.
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