[Symbaroum Chap.3-5] Le repos de la couturière

[Caeso Senjak Khan]

Caeso posa délicatement sa main sur celle d’hellebore et se pencha à son oreille comme pour lui susurrer quelque chose.

-Nous allons prendre une chambre pour aller poser ton bagage un peu encombrant et reconnaître les lieux. Ensuite nous reviendrons dîner si possible afin de prendre la température des lieux. Si on te demande ce que tu fais là ce soir le plus simple est le mieux: tu es juste un membre de l’ordo magika venue passer une bonne soirée en agréable compagnie, ça devrait faire l’affaire et éviter trop de questions.

Il se redressa en lui faisant un petit clin d’œil puis lâcha sa main.

[Iris]

Hellébore battit des paupières et se sentit prendre une inspiration plus profonde quand Caseo posa sa main sur la sienne et susurra son plan. Elle acquiesça avec un léger sourire, mi-intimidé, mi-de connivence. Pour l'instant cela ne semblait pas compliqué ni difficile, ni absurdement dangereux. En fait, c'était même un peu amusant.

Elle tourna un regard interrogateur vers la personne derrière le comptoir, attendant la confirmation de la possibilité de prendre une chambre. Elle n'avait aucun mal à paraître une jeune mage invitée à une soirée romantique : c'était un peu comme cela qu'elle vivait la situation.

[Casaïr]

L'homme au comptoir avait la trentaine, une moustache blonde soigneusement entretenue et était impeccablement vêtu, sans le moindre froissement sur sa chemise blanche. Un coup d'œil au personnel en salle permettait de se rendre compte qu'ici, l'exigence quant à l'état de la tenue était au moins aussi stricte. Alors que Caeso l'appelait, il lui fit rapidement signe de patienter, termina de prendre une commande puis se tourna vers le couple qui venait de faire son entrée. À le regarder les dévisager, il était évident qu'il cherchait à les jauger ou à les reconnaître. Il cessa d'ailleurs rapidement son examen du soldat et de sa compagne pour prendre un registre sous le comptoir.

"Laissez-moi vérifier, répondit-il. Avec tout le remue-ménage de ces derniers jours, il me semble que quelques chambres ont été rendues plus tôt que prévu -ce que je peux tout à fait comprendre, bien entendu."

Il s'affaira une minute avant de relever la tête avec un léger sourire.

"J'ai effectivement trois chambres de libre mais une seule pouvant correspondre à votre usage à tous les deux. À moins que vous ne souhaitiez deux chambres séparées... ?"

[Caeso Senjak Khan]

-Vue la bâtisse j'imagine que chaque chambre doit avoir un cachet et une vue différente. Quelles numéros vous restent ils et ou sont ils situés ? La taille du couchage n'est pas un critère essentiel. Nous sommes accommodants.

Il glissa un regard vers Hellébore avant de revenir à son interlocuteur.

[Casaïr]

"C'était la maison du maire Noirenuit, confirma l'homme, du temps ou Fort-Chardon n'était encore qu'un vaste chantier mais nous l'avons transformé afin de répondre aux critères de ceux souhaitant passer un séjour agréable dans nos murs. Concernant les chambres libres, nous avons la sept, au premier étage et qui donne sur l'est. C'est également la chambre double dont je vous ai parlé. Les deux autres sont au deuxième étage, les numéros douze et treize. La douze est orientée côté nord de la ville tout comme la treize. Vous avez de la chance car, sans ces désistements imprévus, vous n'auriez jamais pu avoir la chance de loger ici : il est souvent nécessaire de réserver plusieurs semaines à l'avance son séjour chez nous. Combien de temps avez-vous prévu de rester ?"

[Iris]

" La chambre 7 semble bien ..?" suggéra Hellébore au capitaine sans répondre sur la durée.

[Caeso Senjak Khan]

-Oui la sept me parait très bien. Nous souhaiterions rester deux nuits, si la chambre est disponible.

Caeso observa la salle.

-Vous reste il des tables pour diner ?

[Casaïr]

L'homme regarda de nouveau dans son registre.

"J'ai de la place pour deux personnes, je vais appeler quelqu'un pour vous installer. À quel nom pour les chambres ?"

[Caeso Senjak Khan]

-Caeso Senjak Khan, d’Otra Senja. Nous allons d’abord passer par la chambre histoire d’y poser quelques affaires et nous préparer.

Caeso se leva du comptoir, et attendit en examinant la bâtisse.

[Casaïr]

"Bien entendu, monsieur."

Il agita une clochette et une jeune femme se matérialisa presque immédiatement, une petite brune au visage orné de bésicles rondes qui lui donnaient un air enfantin.

"Oui, monsieur Gaspard ?"
"Conduit ces monsieur-dame à la chambre sept, puis installe-les pour dîner. Passez une agréable soirée, ajouta Gaspard à l'intention de Caeso et Hellébore. Madame, monsieur, si vous voulez bien m'excuser."

Il se fendit d'une courte révérence à chacun avant de s'en aller s'occuper d'autres clients.

"Si vous voulez bien me suivre, dit la jeune femme. Je m'appelle Agnès, si vous avez des demandes particulières pendant votre séjour chez nous, vous pouvez les formuler à un membre du personnel, à moi-même ou directement au comptoir."

Elle les emmena directement au premier étage et longea un couloir formant un rectangle. De ce côté-ci, les chambres étaient numérotées par des chiffres impairs et faisaient face à d'autres portes, certaines semblaient donner sur de petits salons privés. En passant devant celle de la chambre numéro trois, le couple put noter la présence de deux gardes qui les regardèrent passer non sans une certaine suspicion dans le regard mais sans toutefois décrocher le moindre mot, même pas de politesse.

Agnès ouvrit finalement la porte de leur chambre, constitué d'un grand lit à baldaquin muni de rideaux de soie blancs reposant sur un grand tapis brun orné de motifs complexes, d'une armoire contre le mur de droite, un coffre, un petit bureau dans un coin avec un écritoire, un flacon d'encre ainsi que quelques plumes, un guéridon avec une vasque de fine porcelaine ainsi qu'un nécessaire de toilette -savon à la lavande, serviettes, petit miroir- exactement à l'opposé. La fenêtre formait un vitrail de gros losanges de verre coloré et disposait d'un lourd rideau de velours ocre occultant totalement la lumière extérieure lorsque celui-ci était tiré.

"Je vous attend à l'extérieur pour vous conduire à votre table. Prenez le temps de prendre vos marques."