Il lui tendit un sac chargé de l'équipement récupéré pour lui, et d'un signe de tête, lui indiqua de le suivre. Il ne tardèrent pas à descendre dans des couloirs souterrains, utilisèrent un réseau de wagons autoguidés qui les éloignèrent de la zone de l'astroport en les emmenant vers une zone périphérique où se trouvait visiblement de nombreuses industries. Ils atteignirent la bordure d'une large faille, là, ils empruntèrent un élévateur à l'aspect assez brut, une simple cage de métal les descendant dans les profondeurs de Phoenicis.
La descente prit une dizaine de minute au fur et à mesure desquels les ténèbres dévoraient peu à peu la lumière, et même semblait-il l'oxygène, car il sentait l'air "plus lourd", plus difficile à respirer, et une odeur ferreuse était de plis en plis pesante. Saturne lui confirma qu'il était respirable mais plus pauvre en oxygène qu'à la surface. C'était sans danger à court terme, mais ce n'était pas le cas à long terme, pour ceux qui vivaient là depuis leur naissance. Il le prévint que cela causait des problèmes de croissance, parfois des déformations plus ou moins importantes. Une partie des membres de l'équipe était des Cendreux, il verrait vite de quoi il parlait. Les gens qui vivaient ici n'avaient pas les moyens de partir plus haut, voir de partir tout court. Nombreux étaient les descendants des ouvriers des anciennes usines qui avaient bâtis l'Empire... Il ne trouverait pas ici beaucoup d'impérialistes...
"Bienvenue à la Porte des Cendres" declara-t-il quand ils sortirent de l'élévateur.
Elbert fut finalement rassuré de voir que les gens qu'il voyait vaquer à leurs tâches n'étaient pas des monstres de foire, il semblait à première vue normaux, même si la moyenne devait tourner dans les 1m50, certains plus potelés que d'autres.
Ils s'enfoncèrent dans des rues où les bâtiments précaires s'aggloméraient dans des galeries taillées dans la roche. Des tubes lumineux plus ou moins opérationnels éclairaient les lieux d'une lumière artificielle vacillante. C'est dans ce qui semblait être un atelier de garage qu'ils se rendirent.
Quatres personnes étaient là qui attendaient visiblement leur arrivée.
Le premier qui lui fut présenté était celui qui leur avait ouvert.
"Je te présente Neptune, notre éclaireur."
Neptune était un saurien équipé d'une armure. Son visage de triton ne laissait pas transparaître une grande jovialité.
Assise sur la rambarde d'une passerelle faisant le tour de la pièce, une fille particulièrement petite et à la carrure assez charpentée, le regardait de haut d'un regard méfiant.
Au centre de la pièce, appuyé contre une sorte de buggy massif et renforcé, un immense type d'au moins 2 mètres de haut sourit en les voyant entrer de toute sa large mâchoire carré, et salua Elbert d'un signe qui lui était bien familier. Ce qui l'était moins était ses énormes crocs qui remontaient de sa mâchoires inférieurs et l'étrange forme de ses oreilles. Il n'avait jamais rien vu de pareil.
Sortant la tête du capot du buggy, un petit homme rabougri, avec une tête chauve d'un vieil homme, mais avec des jambes particulièrement courtes se tourna à son tour.
"Ah Saturne, alors, tu nous ramènes la Rockstar ? Salut, bon, histoire d'être débarrassé des présentations, moi c'est Mars, lui là, c'est Mercure, et tu as Venus au dessus."
Saturne reprit : "Merci Mars, toujours aussi efficace. Et oui, c'est bien lui, voilà notre Jupiter. Je sais que vois êtes pas tous fan des pseudos, mais vous allez vous y faire, Uranus veut que ce soit ainsi, alors nous serons les astres de la galaxie.
Jupiter, Mars est notre ingénieur, il sait réparer à peu près tout ce qui lui tombe sous la main, et aucune porte ne lui résiste. Mercure sera notre pilote, et Venus notre acrobate, capable d'aller là où les autres ne peuvent pas, entre autres talents. "
Elbert ne manqua pas de remarquer posée contre la table de travail de l'atelier une relique de guitare, le genre qu'on ne faisait plus.