[Mekton Z] Les Chroniques du Predator - ReVolt

[Cialf]

Après cet épisode étrange, je peux reprendre mon travail avec Bender et Praetor One. Les dégâts du yacht sont vraiment importants : heureusement que nous avons Viper, elle préfère que je l'appelle Viper tout court, pour la mécanique. Elle est calme et compétente, elle me fait penser à Shazia, sauf qu'elle est plus silencieuse. Peut-être que les terroristes sont tenus au silence sur leurs activités. Adam ne la quitte pas d'un pas et je crois que sa présence intimide un peu les gens de l'équipage, en tout cas ils ne nous dérangent pas.

Notre programme de travail fonctionne de manière satisfaisante. Reika est vraiment une bonne organisatrice et elle comprend les besoins des mechas. Chaque partie endommagée du vaisseau est examinée par Viper et Bender, je vérifie les circuits informatiques qui s'y rattachent et j'examine ses fonctions vitales et optionnelles. Il y en a plusieurs que la dame sénatrice n'a peut-être jamais regardées de près. J'enregistre des poèmes dans la mémoire de Praetor One, je crois qu'il est sensible à cette approche:

• Après l'hiver le plus froid
  On voit un matin revenir
  La fleur de cerisier

Comme je l'espérais, il y a plusieurs éléments de programme qui remontent à un passé lointain. J'essaie de les comparer à ceux de Bender. J'en parle à Reika, et à Bender, bien sûr:

- Les Kelemni connaissaient mieux que nous les tiques, je veux dire les créatures de ME5. Ils devaient avoir des moyens de s'en prémunir, et cela doit se retrouver dans leurs logiciels, si nous arrivons à remonter jusque-là.

[Maëlys]

Dès que cela avait été possible, Edrick avait tâché de se mettre au travail.
Il n'avait certes pas beaucoup de possibilités sans une ligne fixe et en tâchant d'émettre le moins de signaux possibles mais bon ... Avec un peu d'acharnement cela restait possible.
La seul différence, c'est qu'il n'avait pas d'antenne relai suffisamment puissante pour pouvoir envoyer des informations aux grands centres de transfert, qu'il ne pouvait pas non plus rester sur des fréquences en clair au risque que ses données soient captées et de ce fait transitent jusqu'à la capitale... Après tout, il n'avait eu quasiment aucune information depuis leur départ et il ne savait pas également si la situation avait évolué.

Lui qui avait l'habitude d'être informé de tout sur tout, il se retrouvait d'une façon ou d'une autre plongé dans le noir.

Aussi, dès que la possibilité se présenta, il tenta d'accéder aux réseaux d'information en transitant par différents systèmes de communication, du moins ce qui lui était accessible. Se tenir ainsi informé était pour lui une façon de jauger le terrain, de voir si ils étaient déjà placés sur une liste noire ou non... Et en fonction il pourrait voir par la suite pour accéder à des terrains plus difficiles, tel que l'Université impériale ou la Grande Bibliothèque (de beaux défis en perspective si cela est possible !).

[Cialf]

En visitant les mémoires de Praetor One, je vois apparaître une image de plage... Un étrange rivage où le sable est ocellé de taches blanches, comme une aile de papillon... Les longues vagues viennent s'étendre paresseusement sur ses rives, comme une caresse... Tout est tellement beau et tranquille, comme un souvenir de ma lointaine enfance, que je me mets à pleurer.

[Kenny]

Comme par surprise Adam surgit à côté de Koebi : "Etes-vous souffrante ?". Sa voix froide sans le moindre sentiment, coupe le silence comme une lame le ferait d'une brindille...

Si Koebi se mettait à le regarder, elle ne verait pas la moindre compassion dans ses yeux synthétiques.

Pourtant ce n'était pas qu'Adam n'en était pas capable, non ça, il pouvait imiter un humain à la perfection, mais bizarrement sa programmation n'en éprouvait pas le besoin....

[Cialf]

Ce n'est pas de la souffrance... Enfin, c'en est, dans un sens... Je me sens à la fois noyée et immergée dans cette mer de larmes au goût de sel... Je sors mon mouchoir pour m'essuyer les yeux.

- Excusez-moi, Adam, je ne voulais pas vous gêner...

Je pose ma main sur la sienne. Ce n'est pas très prudent : je ne connais pas les habitudes des assassins, il pourrait le prendre pour une menace, mais je fais attention de ne pas appuyer.

[Kenny]

Je ne sais pas si Koebi peut accéder aux pensées d'Adam, à toi de voir Cialf

Adam sentit le contact physique de Koebi et n'y voyant aucune menace il se laissa faire. Les protocoles cognitifs et les différentes neuro-mathématiques systémiques étaient en conflit. Peut-être que Koebi pouvait le sentir à travers son absence de réaction physique ?


Au plus profond de cette carcasse d'humain synthétique une urgence résonnait comme un appel à l'aide d'un esprit perdu et incapable de communiquer avec l’extérieur, cela se traduisait le plus souvent comme une aura malfaisante et intimidante attribuée à tord à sa fonction d'assassin. Koebi pouvait-elle seulement sentir cette simple pensée "HELP !" ?

[Cialf]

Koebi a mis un moment pour y arriver mais...

Une image s'impose, un blanc éclatant, la marque du losange affiché dessus, aux couleurs intenses. Il s'agit du socle d'un autel de verre.
Un genoux au sol, la lame tranchant sa paume, les mots, forts, couplés au sang pour sceller le serment
...
Ailleurs, un petit garçon, à peine 5 ans, l'ombre de ses parents derrière qui gisent sur le sol de leur chambre. Les yeux du petit gars plongé dans les ceux de celui qui regarde la scène. Un bras qui se tend, la marque sur l'intérieur de son bras, le fil de la lame de son poignard dessina un trait rouge sur la gorge de l'enfant
...
Une photo sur un dossier afficher en vision numérique sur le verre noir d'une paire de lunette. Une jeune homme blond. Un om ...Mal Gisborn. La paire de lunette est jeter dans une poubelle où elle se consume. Une cité-plateforme d'exploitation flottant au dessus d'une mer d'acide. Un air irrespirable, des ruelles sinistres et suintantes, les gens portant des combinaisons de protection, sensation de facilité pour assurer son anonymat, un endroit idéal pour un fuyard, un endroit idéal pour un assassin. Le chavirement soudain, la chute des gens, de la plateforme, la peur ... la chute ... sa chute .... la douleur ... la chair et les os rongés doucement tandis que l'acide le noie tout en rongeant aussi ses poumons ... une douleur sans nom ... la lutte malgré tout ...

Le noir total ... puis la lumière aveuglante omniprésente, sans contour, des voix indicernables, une lueur rouge, le bruit d'un laser, un son bien connu ... de nouveau le noir ...

Une vision numérique oculaire ... fond blanc, losange noir, cercle vert .... démarrage de l'initialisation du système ... la force, la résistance, transcendance au delà de l'humanité, la supériorité ... unique, invincible et une foi inébranlable.

Encore une image de mer, mais celle-là est toute différente... Acide, toxique, détruisant tout ce qui a l'imprudence de s'y baigner... Le petit garçon, la gorge tranchée? Et l'homme qui se dissout dans une cuve d'acide, un souvenir d'Adam? C'est un androïde assassin, il a sans doute vécu des choses terribles..

- Adam, j'aimerais vous aider.

[Kenny]

Adam regarde Koebi, toutes les fonctions s'alignant dans la recherche d'anomalies...tout est O.K. ...sauf cette information d'erreur en boucle, un disque dur abimé surement, placé en isolation...

Ouvrant ses mains paumes vers le haut : "Tous les systèmes sont opérationnels. Adam n'a pas besoin de votre aide."

[Cialf]

Je me demande quels sont ses sentiments. Il vit dans un monde tellement différent de ma petite vie tranquille dans la capitale...

- J'aimerais vous aider, mais je n'ai pas le droit de le faire. Je ne peux pas intervenir sans l'accord de votre référent humain. Cela fait partie de ma charte professionnelle. Souvent, cela me coûte beaucoup... Je peux faire un geste de compassion, comme pendant l'agonie du Predator, mais pas plus...

Je me sens très émue... Et, en même temps, j'ai l'impression d'être sur la bonne piste.

- Adam, je crois que vous avez le même problème que moi: vous n'avez plus de référent humain pour vous dire qui vous devez tuer et qui vous devez aider. Est-ce cela? Est-ce que vous sentez une absence?

Et je songe à ce poème que j'avais composé pour le Predator:

• Sans reflet et sans ombre
  Oublié par celui qui n’est plus
  Tu fuis en fumée

[Kenny]

Adam n'avait pas bougé, comme une statue : "Vos questions n'ont aucun sens. Adam n’éprouve pas de manque."

Adam passe sous silence ses multiples erreurs que remontent ces affirmations...

Adam commence à répertorier ses niveaux vitaux : "Énergie à 92%, Fluide à 100%,...., ERROR ..."

Adam regarde Koebi, dans une attitude bizarre entre l'agressivité et la panique après avoir lâcher "Error" puis redevient impassible.