[Warhammer] La mort vous va si bien/Chap 1.0/Premier jour

[Iris]

Gladys était stupéfaite de ces révélations. L'horreur et le danger étaient dehors, et des êtres chers avaient été frappés, mais à présent, un sorcier -- était-ce bien cela ? -- était parmi eux !

Glacée jusqu'aux os, elle se força à répondre un sourire incertain au gentil halfelin. De toutes les personnes ici -- son père mis à part, mais il allait mal -- c'était la personne la plus rassurante, celle qui semblait la moins encline à sombrer dans une folie meurtrière. Elle déglutit, prit une inspiration et chercha quelque chose à ranger ou à préparer : couchage, soupe, plateau de bandages... Tout plutôt que de rester les bras ballants et risquer de ruminer. Elle était cependant nerveuse, et le moindre bruit inattendu la faisait sursauter.

[Kenny]

Ulfang eut un geste affectueux, peut être un peu trop pour les humains, en posant sa main sur la main de son frère elfe en fermant les yeux comme une prière, et ensuite sur la joue en le regardant dans les yeux : "Pour la mémoire d'Aldaron, je me dois de trouver le coupable, je veux savoir ce qu'il s'est passé ici." Dans ses yeux, la tristesse était mêlée à une détermination profonde, qui oscillait entre la rage et la froideur.

Se retournant vers les autres, mais ces paroles étaient plus dirigé vers Lucas : "Donc ? Avez-vous une explication sérieuse à ce qu'il s'est passé ici !? Et puis d'abord comment un guérisseur se retrouve à faire des fouilles comme un pilleur de tombes !? "

[Crépuscule]

La dernière question fit tiquer Lukas qui répondit :
"Depuis notre première rencontre hasardeuse, avec les inquisiteurs, des répurgateurs et des chasseurs de primes à ma recherche, je n'ai pas eu d'autres choix que de me cacher. Comme je vois l'avais dit, j'étais étudiant au Collegium Historica, le guérisseur ... c'était Ernest. Fouiller est une des choses que j'ai apprise, alors j'ai trouvé un trou oublié pour me planquer, et il fallait bien que je mange ... c'était ça ou crevé de faim, alors j'ai comme qui dirait "accepté la générosité de mes hôtes" qui n'en avaient plus usage.

A vous, je vous ai raconté ce qui m'est arrivé, et vous avez eu la bonté de m'écouter et de m'épargner alors que j'errais dans vos forêts. Vous aviez vu que je ne mentais pas, sinon je suis certain que vous ne m'auriez pas toléré une seconde de plus, au lieu de cela vous m'avez indiquer par où repartir, je vous dois la vie, j'espére que ça n'aura pas été pour si peu de temps et que j'aurais l'occasion de vous aider à mon tour, un jour..."
"Arrêtes de bavasser Brauer, je t'ai posé une question, réponds! On se fera notre propre jugement, on ne peut se fier à celui d'un elfe, ils ont leurs propres visions du monde et de la justice, sans vouloir vous offenser."

[Kenny]

Ulfang se redressant fièrement : "Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous prendre la priorité, Von Kristen. Il est peut être temps que je me présente, je me nomme Ulfang de la Maison Ulgarys petit fils d'Imhöl le talionique, chef de l’enclave de Thanolanfel." Se tournant vers Lukas : "Bon commencez depuis le début, nous en avons besoin pour comprendre."

[Crépuscule]

Lukas soupira puis commença :
"Bien ... donc comme je le disais, j'étais étudiant, et avec d'autres étudiants que j'ai rencontré à la Grande Bibliothèque de l'université d'Altdorf, passionnés comme moi pour l’histoire des peuples et des guerres, des légendes d’antan, et particulièrement pour les trésors et reliques, on a fini par organiser un groupe de recherche se voulant plus ou moins secret, une sorte de fraternité, avec des réunions où s’écoulaient autant de panégyriques des secrets du monde que de bouteilles de vin bon marché. Dans le noyau dur des “Pupilles de l’Histoire” comme on s’étaient nommé, il y avait des membres qui venaient d’horizons très divers. Rudiger Diepenbrock et Félicie Sirisgard, deux mages, enfin des compagnons pas encore maîtres, du Collège Améthyste. La fille est une jeune femme issue de la noblesse bretonnienne, partie étudier à Altdorf suite à des intrigues de cour, et une brebis galeuse adepte de la nécromancie, ce que nous ignorions à l’époque. Il y avait aussi Pavlina Gorislav, une grande gaillarde originaire des steppes kislévites et venue travailler pour la Guilde des Explorateurs et Karl Wolschradt, fraîchement arrivé au Collège Céleste après avoir travaillé des années en tant qu’archéologue pour l’Université. Votre frère n’est venu qu’une fois, cette maudite nuit où Félicie nous a tous dupés.

On avait découvert en croisant certains textes l’existence probable d’une ancienne crypte non identifiée à proximité. L’excitation à l’idée de trouver un lieu encore inexploré et lié à l’histoire d’Altdorf nous a envahi, on s’est acharné une nuit durant et on a fini par déduire une des entrées possibles au sein d’un tumulus de la campagne environnante, qui avait été classé comme non important. On a alors organisé l’expédition, avec quelques renforts pour nous aider, dont Ernest que nous avait été recommandé par Felicie.

La nuit de l’expédition venue, on a trouvé l’entrée et par là, le dédale d’une ancienne crypte naine, datant certainement d'avant l'installation des humains dans la région. L’exploration du lieu faillit coûter la vie à trois étudiants qui nous aidaient, blessés lors du déclenchement d’un piège qu’ils n’avaient pas repéré, heureusement qu’Ernest était là. En dépit de cet événement, la crypte s’est révélée être remplie de curiosités et de sépultures à étudier.

Rudiger et moi étions en train de déchiffrer un texte gravé à moitié effacé lorsqu’on a entendu un cri étouffé. On s’est aussitôt diriger vers le fond de la crypte, d’où venait le bruit, pour tomber sur une grande salle où on a découvert Félicie en train … “regard vers Von Kristen” ...en train d’égorger avec sa dague votre frère, au-dessus d’un autel dégageant un halo malsain. Le cadavre d’un des étudiants blessé reposait aussi à proximité. Elle nous a regarder et a eu alors un sourire cruel, tandis qu’on ressentait quelque chose d’anormal parcourir la salle. Rudiger eut à peine le temps de prononcer le mot « Nécromancie » que nos deux anciens camarades se sont relevés lentement. Après quoi la situation a tourné à l’horreur, les sépultures taillés dans les murs étaient pleines de squelettes qui ont glissés hors de leur demeure, et … ont a fui, on était terrifié.

On a entendu les hurlements d’effroi de nos amis alors qu’on courait vers la sortie en essayant d’éviter d’être agrippés par ces montres. Arrivés près de la sortie, on a retrouvé Pavlina et d’autres en train de repousser tant bien que mal les créatures pour atteindre l’extérieur. Karl … il était par terre, il s’était fait attrapé et …” Regard vers Gladys pour voir comment elle supportait le récit “ … et trois cadavres lui arrachaient les entrailles. J’en ai repoussé un avant d’apercevoir du coin de l’œil une masse tournoyer. J’ai senti comme un craquement, un choc, et tout est devenu noir. Je me rappelle vaguement m’être réveillé à un moment, complètement engourdi, porté tant bien que mal par Pavlina, avant de retomber douloureusement dans l’inconscience quand elle a trébuché.”

Lukas souleva ses cheveux pour montrer une vilaine cicatrice dans son cuir chevelu.

“Quand j’ai repris mes esprits, j’étais dans un lit, avec un épais bandage autour de la tête. Pavlina et Gereir, un autre des membres de l’expédition, étaient là et m’ont raconté le reste. Une horde de morts-vivants s’était échappée du lieu. En comptant Rudiger, on n’était que quatre à s’en être sorti vivant. Malgré l’intervention rapide de l’Inquisition et de la Garde pour contenir la catastrophe, le village à proximité fut décimé par les créatures. Pire, avec Karl, on été tous les cinq recherchés activement pour nécromancie dans la région, tandis que Félicie n’étaient même pas mentionnée.

On était dans un moulin abandonné et cela faisait trois jours qu’ils s’y terraient afin d’échapper aux patrouilles. Rudiger était sorti prendre la température. A son retour, il est resté silencieux, plus tard il a fini par nous dire ce qu’il avait appris et qui le mettait en rage. Félicie était hors de cause, et semblait avoir convaincu l’Inquisition qu’elle n’avait rien à voir avec ce qui s’était déroulé ; les seuls témoins étant soit morts, soit dans ce moulin, la situation était somme toute logique, aussi absurde qu’elle paraisse. Et tandis que la bretonnienne avait repris ses études comme si de rien n’était, notre assemblée était devenue officiellement un groupe hérétique pratiquant la nécromancie, et nos quatre portraits étaient présents sur les avis de recherche de chaque ville de la région, ainsi que celui de Karl, dont le cadavre n’avait pas été retrouvé. L’enseignement de Rudiger au Collège Améthyste jouait désormais contre lui, et il était considéré comme le leader et l’investigateur des événements de la crypte.

Rudiger a pas eu le temps d’en dire plus, le moulin a été pris d’assaut. Rudiger a commencé à nous défendre avec une incantation et Gereir à foncer ouvrir la porte arrière pour se retrouver embroché par une épée. Pavlina a saisi sa hache pour le venger, et moi … j’ai fui en montant à l’étage et j’ai basculé du haut du balcon pour tomber dans le Reik … c’est après ça qu’Ulfang m’a trouvé errant trempé dans les bois.”

[Kenny]

Ulfang, impassible, ajoute alors : "Votre récit nous éclaire sur certains points, mais cela ne nous avance pas beaucoup sur le fait que les ennuis et ... les cadavres vous poursuivent. Car, pour autant, je veux bien admettre que vous êtes un témoin gênant, mais je doute qu'elle vous retrouve si facilement. Peut être, portez-vous sans le savoir une marque ou un objet par lesquels elle est capable de vous traquer ? Voulez-vous bien étaler vos possessions sur une table et vous déshabiller entièrement ?"

[Chrysalis]

Durant tout le récit de Lukas, Eluthran tend l'oreille et scrute la gestuelle de l'humain, guettant le moindre signe de mensonge. Ces créatures primaires étaient sans cesse mêlées à des intrigues dont ils étaient les seuls à voir l'intérêt et l'Elfe ne leur faisait guère confiance. Le récit pouvait les mettre sur la bonne piste tout comme il pouvait s'agir d'un piège, car la version de Lukas était bien commode.

Dans l'immédiat, Ulfang semblait délier la langue de son interlocuteur avec aisance, aussi Eluthran continua-t-il à observer le dialogue avec un certain recul, l'oeil plissé et dubitatif.

[Iris]

Les actions de Gladys s'étaient ralenties pendant le récit, elle faisait attention à ne pas faire de bruit pour bien entendre.

A un moment elle ouvrit la bouche pour parler, mais renonça en entendant l'elfe. Elle n'y connaissait rien en pouvoirs maléfiques, elle n'aurait de toutes façons rien pu dire d'utile. On n'avait pas besoin de commentaires de bonne femme. Et puis... demander à quelqu'un de se déshabiller entièrement... à cette requête, elle eut l'impression que la tension montait d'un cran, et elle resta prudemment à l'écart, en amenant son père dans l'infirmerie nouvellement aménagée, lui glissant : "Tu as besoin de repos. Rien de tel qu'une bonne nuit de sommeil. Je serai à côté si tu as besoin de quelque chose."

Elle essayait d'établir un contact visuel avec le marchand mordu qui semblait ne pas aller très bien. Être mordu... ça pouvait choquer... peut-être que la salive des... monstres était venimeuse ?... ça expliquerait la fièvre ?... mais comment soigner ça ?

Elle eut un regard inquiet vers le demi-nécromant presque menacé par les elfes. Le saurait-il ?

Silk était le seul à lui être sympathique dans cette assemblée d'inconnus en armes, elle vint lui chuchoter : "Tu crois que la salive des ...monstres est empoisonnée ?"

[DukeTogo]

Silk avait écouté avec aisance car le son descendait, contrairement à la chaleur, comme chacun sait. Du moins les nains et les halflings. Ce qu'il entendait le faisait grimacer. Sortilège, nécromancie, trahison. C'était... sale. Il affichait un visage contrarié en entendait ces sombres histoires. Et puis la jolie Gladys l'interrogea.

"Hem... Je ne saurais dire, mais je pense qu'effectivement, en plus de faire mal, les morsures des monstres doivent être chargés de je-ne-sais quel maléfice. Dans tout les cas, suis ton intuition." puis souriant "en tout cas, je suis sûr que ta salive n'est pas empoisonnée !"

Aux autres, mais vraiment tous, allant presque les toiser un à un, qu'importe les armes qu'ils avaient en main :
"Dites, vous tous ! Est-ce que vous avez des connaissances pour soigner l'aubergiste ? Et toi... Lukas, c'est ça ? Puisque tu es étudiant de choses hors du commun, tu peux faire quelque chose pour contrer ça ?

[Crépuscule]

Eluthran ne vit pas de signe de mensonges dans les propos de Lukas, soit il était sincère, soit c'était un bon menteur. Pourtant, repensant à toute cette histoire, quelque chose le dérangeait.

Lukas répondit pas totalement sûr de lui :
"Tout ça c'est passé il y a des mois ... pourquoi aurait-elle autant attendu si elle pouvait me retrouver ... mais ... peut être avons nous déclenché... une malédiction... "

Le marchand se sentait de plus en plus mal et suivit Gladys (qui soutenait déjà son père ) en chancelant et s'appuyant contre le mur, pour s'allonger dans l'infirmerie improvisé.

Von Kristen était demeuré silencieux, tentant probablement de déterminer la part de mensonge et de vérité dans les révélations de Lukas. Avant que Gladys ne passe la porte il l'interpella :
"Attendez !" Il sortit 2 paires de menottes d'une de ses poches. "Vous devriez peut être les attacher... au cas où... vous autres vous avez vu ce qui est arrivé à l'autre marchand."