Fortuna Imperatrix Mundi

Pav commençait à se dire que normalement pour être au four et au moulin sans même un merci, elle était grassement payé.
Là, le bénévolat commençait à lui taper sur le système.

Mais pas assez pour vérifier que le périmètre était sûr avant d'aider Léonie.

"Faldia ca va? Tous le monde est ok?"

Léonie avait des contusions, du sang, des éraflures et des entailles, mais rien de cassé, elle pouvait encore marcher, mais la douleur et la fatigue commençait à lui donner un air de mort vivante...

"Merci Pavlina, j'ai bien cru que j'allais crever ici et être directement ensevelie.

Il y a quelque chose qui ne veut pas qu'on approche, mais même si je dois y aller en rampant, j'irai toquer à la porte de ce chàteau et dire ce que je pense au seigneur des lieux !"

Faldia regardait le ciel, les nuages couvraient à présent l'azur et ils commençaient à prendre une teinte sombre.

" Je suis fatiguée, j'ai faim, j'ai froid, j' ai mal à la tête, j'ai peur pour Silk, j'en ai marre de ces conneries... Mais à part ça, ça va.... Mmm, c'est moi qui halluciné cette ombre de dragon dans les nuages ?"
" Moi je vois un canard sur le dos d'un escargot... C' est dans ta tête Faldia, t'en fais pas, ça va passer."

Pav se demanda ce qui allait encore pouvoir bien lui tombé dessus avec une résignation dont elle n'aurait jamais cru faire preuve.

Le grand Thor lui même passerait pour venir partager un bon verre de Kvas, qu'elle se dirait... La routine quoi.

Dans les nuages... Pavlina n'y voyait que des nuages sombres et glissant portés par le vent, elle n'avait pas l'imagination d'y voir quoi que ce soit d'autre que des nuages.

Il y avait encore de la marche qui les attendaient, Léonie grimaçait mais elle pouvait marcher. Le groupe put se diriger vers la prairie verdoyante qui occupait la passe au delà du marais, à rythme réduit mais avec persévérance.

Contente de s'en être sortie toute ensemble.

"Silk, les filles dès qu'on retrouve Comète, je vous paye ma tournée de Kvas."

"Si les autres n'ont pas tout siroter en nous attendant... Alors, en avant les éclopés..."

Léonie, activa en dépit de ses quelques douleurs, entraînant Faldia avec elle. Le temps qu'ils atteignent la prairie, le vent avait forcit, et ils l'avaient de face, et bientôt la pluie commença à tomber doucement mais suffisamment pour que les filles aient les cheveux goûtant à rythme régulier sur leurs vestes.

La pluie ne semblait pas déranger les aurochs qu'elles découvrirent paissant dans la dense étendue herbeuses.
À la vue de leur pelage trempé gouttant régulièrement, elles se dirent qu'elles devaient elles-même passer incognito au milieu du troupeau...

Au milieu des bovins rustiques, Pavlina, Léonie et Faldia, et Silk toujours inconscient dans son travois, traversèrent la prairie sous une pluie qui ne cessait de s'intensifier et un ciel ténébreux. Elles n'y voyaient pas à deux mètres, et plus loin, alors qu'elles s'éloignant du troupeau et remontaient une pente en direction de l'ombre fantomatique de la colossale forteresse, elles crurent entendre le tonnerre et sentirent le sol trembler à deux reprises.

S'il n'y avait pas eu la météo infâme, cette partie de leur parcours aurait pu être le plus agréable...

Durant l'ascension, il leur semblait entendre de l'agitation, des cris... Difficile de distinguer exactement ce qu'il se passait mais il y avait des gens et de l'action au pied de la forteresse. A pas forcés, elles avançaient, épuisées, blessées, en direction des murailles titanesques qui semblaient de plus en plus hautes à mesure qu'elles s'en approchaient.

Alors qu'elle devinait à travers le rideau de pluie, une forme immense qui s'agitait et quelques ombres plus petites autour, une voix rocailleuse déchira l'air (avaient elles entendu "Arrêtez !!!"?), et aussitôt après, les vents se déchainèrent et une énorme bourrasque les frappa avec force, les bousculant comme si elles étaient de simples pantins de paille.

Rendez-vous à Dunadun...