Message : # 50719Message
Hadriake
28 déc. 2015, 00:40
- Tu crois vraiment qu'il faut me couper les cheveux? C'est horrible, qu'est-ce que je vais faire? Je vais être affreuse au bal de la saison. Est-ce qu'ils auront assez repoussé, tu crois?
"Sérieusement ?" pense Caules, désabusé.
Mais après tout, peut-être était-ce une simple réaction de défense face à la gravité de la situation : plutôt que de faire face à l'effondrement du dortoir et à la blessure, la jeune fille préférait se focaliser sur des détails triviaux.
Ça, ou bien elle était simplement frivole.
Plutôt que de chercher à comprendre, Caules reporte son attention sur la jeune fille en train de soigner la pleurnicheuse. Uriell, croit-il se rappeler. Plus atteinte que lui en ce qui concerne les études. Bizarre, un peu maigrichonne. D'ailleurs, en parlant de bizarrerie, qu'est-ce qu'elle marmonne ?
- Corruption et pourriture emmèneront ce corps charmant... Corruption et pourriture...
"Mais qu'est-ce que... ?"
L'étudiant secoue la tête. Ce ne pouvait pas être cette petite blessure qui la choquait autant, ils avaient vu bien pire en cours, que ce soit sur des gravures ou lors de leurs visites en cliniques. Soit la jeune fille n'était pas encore tout à fait réveillée, soit elle récitait ce mantra pour s'aider à se concentrer. Un drôle de mantra, d'ailleurs.
Soudain, le manteau d'Uriell se soulève légèrement sous la bise et Caules entraperçoit furtivement la chemise de nuit de sa camarade. Il songe à détourner les yeux une demi-seconde avant de remarquer la blessure à la cuisse. Son regard fait des aller-retours entre le visage de l'étudiante et sa jambe. Visiblement, elle n'a rien remarqué. Le garçon soupire et s'agenouille à côté d'elle avant de tapoter son épaule :
-Hum... Je ne veux pas te déranger, mais si on ne s'occupe pas de toi, c'est ta cuisse charmante qui risque d'être emportée...
Sa cuisse charmante ? Se rendant compte de ce qu'il vient de dire - bon sang, ce poème stupide lui fait dire n'importe quoi - il rougit violemment et se reprend :
-'fin, je veux dire... Euh... Bref, laisse-moi m'occuper de ta jambe, si tu n'y vois pas d'inconvénient...