[OdE] 13.4.Ténèbres sur Kalvernach - Chez Nold

[Cialf]

Après avoir secoué la tête, il se tourne vers Uriell :

-Bon... Je suppose qu'on va au départements des Lettres, alors. De toute façon, on serait passé voir Jefa, donc ça tombe bien si elle peut en plus nous renseigner.

Uriell écarte les mains en signe d'approbation et se dirige, de son pas d'échassier, vers le bâtiment des Lettres.

Celui-ci n'a plus grand-chose de littéraire : les rayonnages de livres sont recouverts par des bâches et, sur des tréteaux provisoires, des étudiants et quelques artisans venus de la ville, chaussés de lunettes grossissantes, démontent et passent à la brosse fine les parties délicates d'une série de mécaniques. Caules reconnaît, au moins pour les pièces identifiables, l'équivalent de l'engin qu'Elhine a porté chez Nold.

Jefa, à une extrémité de la table, est très occupée à examiner les pièces l'une après l'autre. Mais, en voyant entrer sa sœur, elle dépose délicatement sa pince et ses binoculaires, se dirige vers elle et, sans un mot, pose sa tête sur l'épaule maigre d'Uriell... Pendant quelques secondes, elles ont l'air dans un autre monde.

[Cialf]

Roan au chef Nika : "Je ne compte pas me mêler ces affaires. Moi je suis ici pour essayer de comprendre ce qu'il se passe avec le temps. Je ne trouve pas ça normal mais si c'est une expérience magientiste qui en est à l'origine, j'imagine qu'on va ne va pas me le dire. Mais je me sens le devoir d'aider tous ces habitants qui ont ou vont perdre leur maison. Je sens quelque chose de mauvais. Et si les magientistes savaient résoudre ce problème, ce serait déjà fait. Je veux juste proposer une autre approche pour le résoudre. Je ne pense pas que ma requête soit déraisonnable. Qu'en pensez-vous, vous qui les côtoyez de près ?"

Nika fronce les sourcils :

- Vous savez, ce ne sont pas les magientistes qui ont inventé la pluie. Celle-là est d'une ampleur pas ordinaire, d'accord... Mais pour sauver la ville, elle se sauvera bien toute seule. Quand j'étais jeune, j'étais un petit soldat à peine débarqué de ma cambrousse et j'ai vu de quoi étaient capables les armes magientistes. Vous connaissez la Guerre des Galeries ? Un méchant paquet de Feondas qui ont surgi d'un coup des vieilles galeries minières. Ces saletés ont rasé la moitié de la ville, mais on a fini par les ratiboiser ! J'ai vu des monstres complètement explosés tout le long du rempart! Alors, ce n'est pas un peu de pluie qui va nous faire peur. Santé !

Le chef de la sécurité, malgré tout, a un petit frisson de crainte en évoquant ce lointain souvenir. Il avale une grande gorgée de liqueur avant de tendre ce qui reste du flacon à Roan.

[Hadriake]

Devant l'étrange scène, Caules ne sait comment réagir. Il ouvre d'abord la bouche pour interpeler les deux sœurs mais finit par la refermer, sans qu'un son n'ai franchi ses lèvres. Après tout, autant attendre qu'elles aient fini leurs retrouvailles. En espérant que ce ne soit pas trop long, Roan est toujours en train de les attendre...

[Kenny]

Roan boit une petite gorgée pour être poli, il est qu'en même tôt pour boire de l'alcool : "Ça a du être quelques choses cette guerre... Le problème de l'eau, c'est qu'on ne peut pas l'arrêter, vous voyez bien ce qu'il c'est passé ici à l'Université, quand l'eau passe elle emporte tout..."

[Cialf]

Jefa se détache de sa sœur et va vers Caules :

- Bonjour, Caules. Tout se passe bien, là-bas ? Ici, comme tu vois, c'est toujours la pagaille. Le primus organise tout le temps des réunions d'urgence et n'a plus le temps de donner des cours de médecine. Les architectes sont à la recherche de tout ce qui peut s'écrouler... Brrr... Quand je pense que j'ai failli rester là-dessous... Heureusement que vous étiez là. Finalement, vous êtes peut-être mieux là-bas.

...........

Nika s'essuie les lèvres et se lève :

- Bon, j'ai une réunion tout de suite et il faut que j'y aille. Caules et Uriell vous tiendront au courant si un magister peut vous rencontrer. Ne vous en faites pas, c'est un passage difficile mais l'Université a la situation en mains.

[Kenny]

Roan : "Merci de m'avoir tenu compagnie. Bonne journée..."

Roan se mit à réfléchir à la situation. Il était clair maintenant qu'il n'aurait pas du venir. Il ne savait pas pourquoi mais il se sentait maintenant en danger. Il pouvait toujours jouer les imbéciles pour ne pas être pris au sérieux et qu'on le laisse tranquille... Cela fonctionnerait-il seulement ?
Il se concentra pour se calmer, en essayant de se mettre en harmonie avec son environnement, enfin, au moins en harmonie avec lui même en se débarrassant des énergies négatives et renforcer ses énergies positives...

[Cialf]

Caules hésite à répondre, peut-être troublé par ce moment d'harmonie entre les deux sœurs... Cependant, un autre personnage entre dans la pièce, marchant sans bruit comme une ombre...



- Bonjour, Uriell, si tant est qu'un jour puisse être bon aujourd'hui. Bonjour, Caules, vous n'êtes pas très assidu à mes cours mais je ne vous oublie pas. Que nous vaut l'honneur de votre visite ?

Havelog Eliflam, maître d'histoire, de littérature et de langue continentale, est un des personnages les plus singuliers de l'Université. Peut-être, en effet, que Caules ne va pas très souvent à ses cours. Sans cesser de parler d'une voix spectrale, il se dirige vers un des rayonnages, écarte la bâche protectrice et en sort un petit livre à la reliure de cuir presque noircie par le temps :

- Uriell, ceci est pour vous. Un de ces poèmes a un sens caché. Je sais que vous avez un sens très fin pour ce genre de choses. Pouvez-vous le chercher si vos autres études vous en laissent le temps ?

Uriell baisse la tête respectueusement, prend le petit livre des mains d'Havelog et le presse contre sa poitrine.

[Hadriake]

Pendant un moment, Caules est resté immobile, sans rien dire. Il faut dire que lorsque Jefa lui a rappelé le souvenir de son "sauvetage", il s'est tout à coup souvenu du moment où il s'était retrouvé lui-même sous terre et qu'une secousse l'avait projeté à terre. Alors qu'il reprend conscience de ce qui se passe autour de lui, un nouvel homme entre. Caules frémit. Le magister Eliflam, la dernière personne que Caules pouvait avoir envie de voir aujourd'hui.

- Bonjour, Uriell, si tant est qu'un jour puisse être bon aujourd'hui. Bonjour, Caules, vous n'êtes pas très assidu à mes cours mais je ne vous oublie pas. Que nous vaut l'honneur de votre visite ?

Que répondre ? Que si Caules est si peu à ses cours, et que les rares fois où il s'y présente, il s'assied bien au fond, caché derrière ses livres, c'est parce que l'homme le fait fortement penser à ... brrr, rien que d'y penser, il en frémit... un corbeau ? Avec ses petits yeux, son nez pointu, ses cheveux sombres...
Une nouvelle fois, l'étudiant ouvre la bouche mais la referme sans répondre. Vraiment, impossible de prendre la parole face à lui comme ça. Il inspire doucement, expire. Rien à faire. Il ferme les yeux un instant. Puis les rouvre. Finalement, il trouve le courage de prendre la parole :

-Euh... Bonjour, maître Eliflam. Nous... étions simplement venu pour... hum... savoir ce que les magister... vous entre autre, d'ailleurs, aviez prévu... Pendant les travaux... Quant aux cours, et tout ça... Et comme jefa est elle aussi en médecine... On m'a conseillé de passer la voir. Oh, et c'était aussi pour qu'Uriell voit sa sœur. Voilà voilà...

[Cialf]

- C'est très aimable à vous. Hélas, la plupart des cours sont suspendus, comme vous le voyez. Ce bâtiment est réquisitionné, plusieurs de mes élèves sont requis pour le service de garde et ma fidèle Uriell est logée à l'autre bout de la ville. D'ailleurs, ne deviez-vos pas loger avec un autre étudiant ?

[Hadriake]

- C'est très aimable à vous. Hélas, la plupart des cours sont suspendus, comme vous le voyez. Ce bâtiment est réquisitionné, plusieurs de mes élèves sont requis pour le service de garde et ma fidèle Uriell est logée à l'autre bout de la ville. D'ailleurs, ne deviez-vos pas loger avec un autre étudiant ?

-Oui, avec Jolinar, chez Nold... D'ailleurs, euh, vous avez pas de nouvelles de lui, par hasard ? De Jolinar... pas de Nold... Parce que il a... comme qui dirait... disparu...

Caules se souvient tout à coup de son ami et se tourne vers Jefa :

-Par pur hasard, tu ne sais pas ce sur quoi il travaillait, toi ? On est allé le chercher dans sa chambre, mais il était nulle part...