[OdE]13.1.Ténèbres sur Kalvernach - Crise à l'Université

[Cialf]

Unna et Uriell, à peine sorties du bâtiment, sont encerclées par une foule d'étudiantes qui cherchent à récupérer leurs affaires. Unna gronde :

- Lâchez-nous, bande d'andouilles ! La première qui se sert, je lui flanque une beigne ! On rend les choses dans l'ordre, pas comme...

Elle n'a pas le temps de finir : le fracas à l'extérieur attire tous les regards. Il vient du côté du bâtiment de l'entrée d'où émerge un étrange engin bringuebalant, tiré et poussé par un groupe d'hommes où l'on reconnaît l'élégant blouson d'Eximus.

[Hadriake]

Le bruit de ferraille fige un instant Caules. Le bâtiment s'effondre, déjà ? Mais non, ça ne semble pas être le cas. On dirait plutôt que le bruit vient de dehors... La curiosité est trop forte :

-Continuez, je vais voir ce qui se passe !

Le jeune homme ramasse son drap, plein à craquer de notes, grimoires et manuscrits, et se précipite aussi vite qu'il le peut vers l'extérieur, sans vérifier si quelqu'un le suit ou non. Malheureusement, il a légèrement surestimé ses capacités, et c'est essoufflé et pantelant qu'il atteint la cour. Il pose son sac avant de regarder autour de lui pour repérer ses compagnons d'infortune. Il repère enfin Unna et Uriell :

-Hey ! Tout se passe bien ? On a entendu un drôle de bruit, c'était quoi ?

Il faut quelques secondes à Caules pour remarquer qu'elles ont le nez en l'air. Il relève lui aussi la tête.

-Oh, c'était ça...

Qu'est-ce que c'est que ce truc ?! Cela ressemble à une échelle, mais en beaucoup plus grand et entrecoupée de plate-forme. L'étudiant a entendu parler des élévateurs utilisés à Osta-Baille, est-ce que c'est quelque chose d'approchant ?

-Bon sang, mais qu'est-ce que c'est que ce machin ? murmure-t-il.

Le garçon hésite à retourner à l'intérieur pour prévenir les autres, mais s'il ne savent pas non plus à quoi sert cette machinerie, cela sera inutile. D'un autre côté, si l'utilisation de cette machine fragilise l'école, pour une raison ou pour une autre, mieux vaut les prévenir au plus vite...
Incapable de prendre une décision, le garçon se contente de se dandiner sur place, espérant quelque quelqu'un lui dise ce qu'est cette chose.

[NailsEater]

-Continuez, je vais voir ce qui se passe !

Aslinn se dépêcha de rassembler de finir son « baluchons et se précipita à l’extérieur. Elle se retrouva alors face à face avec … ça ? Mais que se passait-il donc ici ! Quand elle reconnut le manteau d’Eximus, elle ne sut pas si elle devait être soulagée qu’il fit enfin quelque chose ou être sceptique sur son utilité.
Elle finit par apercevoir les autres et les rejoignit, tenant fermement le drap pour éviter d’être piller.

-Quelqu’un a une idée de ce qu’il se passe ?

[Cialf]

Dans le groupe qui pousse le chariot, Aslinn reconnaît quelques vigiles de l'université dirigés par Nika, le chef de la sécurité, un homme massif avec d'étranges lunettes rouges.



La sécurité en Reizh est quelque chose de très relatif, aussi l'université a-t-elle son propre service de vigiles : quelques professionnels, comme Nika, plus des étudiants volontaires qui peuvent être appelés en cas de crise. Aslinn n'a guère eu envie d'en faire partie (quant à Caules, personne ne le lui a jamais demandé), mais elle croit savoir qu'Unna en est membre.

Nika gueule pour faire dégager le passage :

- Écartez-vous ! Où est cette fichue fenêtre ?

Aslinn croit distinguer une ou deux personnes qui sortent du bâtiment de l'entrée mais cela ne semble pas très important.

[NailsEater]

Aslinn observe la scène et se pousse quand Nika le demande et se retourne vers Unna :

- Si tu veux les rejoindre n'hésite pas. Je pense qu'on va distribuer ça aux piailleuses et repartir aider. Dans tous les cas, tu fais ce que tu veux.

Puis au groupe :

- Vous êtes prêt à ce qui vous attend ? Ça va pas être jolie si vous voulez mon avis ...

Elle attendit la réponse de chacun avant d'essayer d'attirer l'attention des filles rassemblé devant. Cherchant à créer un minimum d'ordre, si possible à les faire se mettre en fil pour récupérer tour à tour des affaires.

[Cialf]

Pendant qu'Aslinn essaie de mettre un peu d'ordre dans la cohue, le magister Winog surgit d'on ne sait où en criant :

- C'est là ! La porte de l'atelier d'optique ! La fenêtre est juste au-dessus !

Unna dépose son fardeau dans l'herbe, sans trop se soucier de la boue, et lance aux plus excitées :

- Voilà ! Faites le tri et... Tu disais, Aslinn ? Oui, qu'elles se débrouillent, je vais voir ce qu'ils fichent avec cet engin. Caules, tu peux jeter un œil, que ça ne tourne pas au pillage ?

Caules est très sollicité, car, au même moment, Uriell le prend par le bras et lui demande d'une voix lointaine :

- Vois-tu cette femme qui avance avec maîtresse Banntach ? Elle a le signe du destin.

Maîtresse Hannsa Banntach, l'économe, arrive du bâtiment de l'entrée, suivie par une femme non identifiée en costume de voyage.

[Hadriake]

-Caules, tu peux jeter un œil, que ça ne tourne pas au pillage ?

Hum ? Qui ça, lui ? Caules reste un instant immobile. En une soirée, on lui a confié plus de tâches qu'en plusieurs années d'études. C'est... perturbant. Et grisant. L'étudiant s'apprête à acquiescer quand il sent une main sur son bras. il se retourne vers Uriell qui le regarde à peine :

-Vois-tu cette femme qui avance avec maîtresse Banntach ? Elle a le signe du destin.

Le jeune homme tourne la tête vers ladite femme. Ses vêtements indiquent clairement qu'elle n'est pas du coin, probablement une voyageuse. Le cœur de Caules manque un battement. Si elle a voyagé, peut-être... Peut-être a-t-elle croisé... Ce serait une sacrée coïncidence, bien évidemment, et envisager l'éventualité en est même ridicule, mais tout de même...
Par contre, qu'est-ce que Uriell veut dire par "signe du destin" ? Ce n'est probablement rien de plus qu'une nouvelle élucubration, mais... Caules secoue la tête, sans savoir que faire. La priorité est évidemment de faire ce qu'on lui a demandé, mais il ne sait pas trop comment écarter la jeune femme sans la vexer. Finalement, il se décide :

-Le signe du destin ? Je vois... Je garderai un œil sur elle, alors. Tu peux faire de même ?

"Ça devrait suffire" ajoute-t-il pour lui-même.
De toute façon, si Uriell est vexée, il ne peut rien y faire. Il décolle donc sa main de son bras et se dirige vers le tas d'affaires. Il ne sait pas trop comment il va bien pouvoir empêcher les élèves de faire ce qui leur chante, mais peut-être que la simple présence d'un témoin les calmera.
L'étudiant se surprend tout à coup à jeter un coup d'œil vers la nouvelle venue, la femme en habits de voyages. "Le signe du destin", hein ? Peut-être qu'il devrait bel et bien garder un œil sur elle, finalement. Juste une prémonition.

[Cialf]

Uriell a un pâle sourire et s'installe à côté du tas d'affaires. Elle prend le premier objet qui se présente, le soulève lentement et le remet à une des filles qui se bousculent autour d'elle: Son attitude presque cérémonieuse semble avoir un effet calmant.

Plus loin sur le terrain, l'équipe de Nika pousse le chariot élévateur vers les fenêtres du dortoir des filles. Le magister Winog trotte autour du chariot avec des glapissements indistincts. Unna, plus habituée au travail de chantier, prend les choses en main :

- Allez doucement ! Dou-ce-ment, bande de Barabals ! Vous voulez tout faire écrouler ? Par là, plus à gauche.

Hendryk et Jefa ont disparu, ils sont peut-être en haut.

[Fafi06]

Elhine emboîte donc le pas à la magiantiste et franchit la drôle de porte sur ses pas, entrant dans l'enceinte de l'université de Kalvernach visiblement en un moment peu ordinaire. La vue d'un tas de jeunes gens éparpillés partout sur la place en tenues plus ou moins normales, certains blessés, l'espèce d'escalier géant sur roulettes dont les grincements et autres bruits martèlent le sol de la cour intérieure, laissent à penser qu'il se passe ici quelque chose de grave n'aillant rien à voir avec sa présence en ces lieux. Elhine est du coup perplexe sur la raison qui a pu pousser la magiantiste au grand chapeau à accepter de la recevoir maintenant, et la suit en rattrapant son léger retard.

- Pardonnez-moi, mais il semblerait que la situation soit ici et en ce jour un tant soit peu étrange. Auriez-vous l'obligeance de m'expliquer ce qu'il se passe ?

[Cialf]

Ce sont surtout les filles qui, pour plusieurs d'entre elles, sont légèrement vêtues et quelques-unes ont des pansements. Il ne semble pas y avoir de mort ou de blessé grave et certains étudiants prennent l'affaire à la plaisanterie tandis que d'autres font de leur mieux pour aider. Entre autres, un garçon blond et fluet avec des lunettes et une blouse blanche. Il y a tout un bric-à-brac d'affaires diverses empilées devant l'entrée d'un grand bâtiment à étage.

La femme en manteau vert lâche d'une voix brusque :

- Banntach.

Elhine peut deviner qu'il s'agit de son nom. Elle ajoute :

- Mademoiselle Elhine, si vous cherchez de l'ouvrage, c'est le tarif de la Guilde : huit daols par jour. Plus les primes si vous le valez. Je ne sais pas combien de temps il faudra, nous n'avons pas fini d'évaluer. Maître Winog, vous avez une idée ?

- C'est inacceptable ! Inadmissible ! Conserver des appareils délicats dans un clapier qui s'écroule... Vous direz à maître Enkidi que... quoi...

- Maître Winog, je suis désolée, mais ce n'est pas maître Enkidi qui a construit ce bâtiment, nous ferons tout ce qui est...

Pendant qu'elle s'efforce de calmer le vieux magister et de l'éloigner du chantier, Nika, le chef de la sécurité, revient vers Elhine :

- Vous avez réussi à vous faire embaucher alors ? Tant mieux. Aslinn va vous montrer l'endroit, c'est la rousse en chemise de nuit. Mademoiselle Aslinn !