Un instant de flottement, Luther ne refusait pas d'aide, mais il était en piteux état... Puisqu'il n'était pas contre, elle attrapa une plante en pot (
la plus sympa, question d'empathie et de chaleur végétale), consciente du caractère incongru et passablement ridicule de la situation.
Voici donc Lucrèce et sa plante verte, essayant d'établir le contact avec le végétal via des messages d'urgence. Elle pose le pot à côté pour aider Luther, le récupère maladroitement en se disant que l'effet végétal ne fonctionnait peut-être pas sur les mourants ou sur les "aliens"... Elle pensait avec détachement, au-delà de l'inquiétude et des émotions, flottant à côté d'elle, comme si tout ça n'arrivait pas vraiment, que ce n'était pas tout à fait vrai, qu'il était possible de prendre en compte les informations médicales et agir avant qu'il y ait des conséquences, une suite tragique.
La jeune fille pose sa vaillante et dérisoire plante verte à côté du lit et se fiche pour l'instant éperdument de choquer ou d'interloquer, priant intérieurement que la verdure ne va pas lui faire un demi-faux-bond comme près de l'autoroute sous prétexte de pollution. Elle n'allait pas quitter la pièce, à vrai dire, elle ne s'éloignait pas du lit de Luther à la demande du médecin mais uniquement pour approcher d'autres pots de plantes vertes, des fois qu'elles soient un peu faiblardes pour faire le trajet depuis le point où elles se trouvaient pour essayer de guérir Luther.
Luther a écrit :"Je ne ... oui, je veux bien, ça pourra m'aider à tenir je pense, mais laisse le docteur m'ausculter, après tu pourras rester avec moi. Mais d'abord ..."
Elle soupira intérieurement. S'il fallait opérer, elle serait mise promptement à la porte : "Moi ça m'est égal qu'ils sachent ce que je peux faire !" Les questions viendraient plus tard, pour l'instant elle trouvait absurde de chercher à la cacher au péril de sa vie.
Luther a écrit :"Grayson prend ceci, il te reviens, le sang d'Ethor qui est en toi te permettra de le faire tien. Quand à toi Amanda, tu dois hériter du mien, il ne me servira plus à rien, mais ils vous seront utiles."
Ignorée dans cette partie de la conversation, elle pesta à la mention de "
il ne me servira plus à rien" et était en train de vérifier si les plantes étaient réveillées et sinon, ça allait être un réveil mental et végétal en sursaut :
URGENCE MÉDICALE !!
Dialogue a écrit :A : "Arrête! Qu'est ce que tu nous faits là?"
L : "Prends je te dis, il est à toi, bien plus que tu ne le crois."
L : "Vous devez savoir ce qui se passe à présent. Lucrèce, tu avais raison sur tout, ou presque ... Ethor a tué sa mère, mais ... il n'a jamais eu .. de remords pour ça... ** Luther parle de plus en plus lentement, il semble ne plus avoir de forces ** Nous avons traverser .. tout l'univers ... au delà de ses limites ... une deuxième fois ... pour nous assurer ... qu'Ethor voit le jour ... c'est pour ça que nous étions là ... pour que tout ... continue ... vous comprenez? "
Lucrèce ne répondait pas, toute sa concentration était en mode invasion végétale et si ça ne tenait qu'à elle, les fauves végétaux guérisseurs seraient lâchés dès le moment "Urgence". Non mais sérieusement, c'est quoi ces adieux déchirants à la noix ? Quand il était en bonne santé, il ne disait rien, quand il était à l'agonie il devenait bavard ? Elle en avait assez des idioties de Luther et était intérieurement en mode Poison Ivy :
QU'IL GUÉRISSE ! (de toute façon, ce ne serait pas plus bizarre que de le voir guéri au petit matin, alors ça ne servait vraiment à rien de repousser le moment d'agir.
...
Concrètement Lucrèce lance les soins indépendamment de la présence de témoins, elle ne voit pas l'intérêt d'attendre sagement que le médecin constate le décès de son patient ou d'être réduite à l'impuissance de l'attente d'une séquence mélodramatique...