[PEC] - BOTTTOS Chap V - Jusqu'au commencement

[Iris]

Lucrèce n'allait pas passer des lustres à essayer de parler en anglais, c'était trop difficile ! ... Donc ramener l'inconnue vers Ben était sans doute le mieux à faire.

A voix basse à l'Atlante à côté : "Dis, tu crois que l'épée pourrait servir de clef ? D'après Luther c'était le cas. Il parlait de Brocéliande à ce propos, je crois... ou ma mémoire me joue des tours... Tu pourrais me prêter l'épée que je vois si ça donne quelque chose ? "

A Ben : " Sa grand-mère est une fée ? Ben c'est parfait ! ... Sauf qu'elle ne voit pas Zoréo et Breanna..."

Aux deux intéressés : "Qu'est-ce que ça vous inspire ? "

... bien sûr, Lucrèce ignorant les tourments et doutes de Maig, elle s'occupe de ses petites affaires, à savoir trouver un moyen d'ouvrir une porte invisible.

[darkbaron]

Malheureusement, Maig était encore une néophyte dans le domaine du surnaturel et ça ne lui inspirait donc pas grand chose. Bien évidemment, les individus de sa vision n'en savaient probablement rien, mais elle ne connaissait la vérité sur ses origines que depuis quelques jours...

Après une légère réflexion, elle se décida à demander sur un ton hésitant :

"Je vous ai vus dans ma vision... Qui êtes-vous ?"

[Iris]

Interloquée :

" Vous nous avez vu mais pas Zoréo ? ... Et qui d'entre nous ?... Ben, moi ? ... ?... "

" Moi, je m'appelle Lucrèce Valentin, et si je devais raconter ma vie on y serait encore demain. Je dois trouver l'entrée d'Avallon pour que Zoréo puisse trouver la réponse à une question importante..."

" Les plantes qui guérissent Ben, pardon, l'agent Norton, CIA, c'est moi."

" Sinon, cette vision, elle disait quoi ?"


...

[darkbaron]

Maighread désigna Lucrèce et Ben du doigt, puis leur répondit avec une certaine gêne :

"Vous deux. Vous étiez dans ma vision. Ma grand-mère était une Banshee ou quelque chose dans ce genre. J'ignore à quel point les légendes à ce sujet sont vraies, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai hérité de son don : je suis en mesure de voir la mort des gens. Et justement..."

Elle désigna de nouveau Lucrèce du doigt et reprit, plus que troublée par ce qu'elle allait révéler :

"Je vous ai vue mourir. Vous avez reçu le projectile qui m'était destinée. Vous avez volontairement fait barrage de votre corps au moment où trois hommes nous ont attaqués avec d'étranges armes à énergie. Vous vous êtes bravement sacrifiée pour me sauver, ainsi que l'enfant que je tenais."

Elle réfléchit brièvement et corrigea rapidement :

"Je veux dire... Vous vous sacrifierez. La capacité de voir l'avenir embrouille quelque peu la perception du temps."

[Iris]

Lucrèce, qui revenait d'un voyage où on lui avait volé son corps et où elle avait fréquenté des spectres, et côtoyé un homme du futur mort brutalement sans doute à cause d'elle, directement ou indirectement, n'était plus à une révélation désastreuse près.

" D'accord. Bon, les trois affreux, on vient de les voir. Je pense qu'ils en ont après moi vu qu'ils sont équipés anti-plantes."

" Ensuite, vu que je ne m'imagine pas mourir pour sauver une inconnue ou même quelqu'un de sympathique... désolée, ça n'a rien de personnel... j'en déduis que c'est l'enfant que j'ai voulu sauver... En même temps, c'est pas futé, parce que s'ils me tuent, le coup d'après est pour le bambin."

" Si je considère qu'on parle au futur, qu'il est question de moi, et d'un enfant, je pense que la seule chose sensée à faire et de passer un test de grossesse. Et si ça s'avère... être ça... alors l'enfant à naître sera la cause de l'annihilation des Ethoriens pour une raison assez tordue il faut bien le dire."

" De toute façon, les choses sont très simples, si je ne peux pas obtenir d'informations fiables des korrigans d'Avalon, je mourrais quoi qu'il arrive de manière déplaisante. Ce sera ça ou bien passer du côté des profondeurs océaniques jusqu'à la fin de mes jours, qui sera plus tard, mais pas l'idéal pour autant. J'adore mon avenir. De quelque manière que je le regarde, il est de travers et mal barré. "

A l'Atlante : " L'épée de Nuadha s'il te plaît, que je fasse un dernier essai avant d'avoir le choix entre avortement, mort dans quelques mois ou prison aquatique."

" Et sinon, Ben, il allait bien dans ta vision ? " ... avec un ton dégagé vaguement cynique et blasé. Pendant quelques jours ça allait presque bien, et vlan, le retour du réel en pleine face, ça fiche toujours un coup. Bien sûr, elle aurait pu crier un "noooooon, ce n'est pas vrai !", mais c'était gaspiller du temps et de l'énergie avec un déni probablement inutile.

[darkbaron]

Après avoir réfléchi quelques secondes à sa réponse, Maig haussa les épaules et répondit simplement :

"Malheureusement, ma vision a cessé après votre mort. Je n'ai pas eu la suite, mais il était encore en vie avant l'interruption. J'ignore également si l'enfant est censé être le vôtre, bien que cela soit fort probable, sans vouloir vous offenser... Une chose est sûre : ça ne peut pas être le mien parce que j'ai une vie tout à fait pure et innocente. Je ne mène pas une vie dissolue comme beaucoup de jeunes femmes de mon âge. Je suis même encore vierge."

Elle rougit en abordant le sujet, mais c'était sans doute son meilleur argument et elle se devait donc de l'employer. Au mieux, les hommes avaient pu la caresser, mais elle avait toujours refusé d'aller au-delà. Quand elle y repensait, elle était bien contente d'avoir suivi ce mode de vie.

[Iris]

Une vie pure et innocente ? Cette fille lui annonçait qu'elle mourrait dans moins d'un an, après tout ce qu'elle avait vécu, après ce qu'elle venait dire du cauchemar qu'était son existence et cette #¤$*&##!! lui sortait que jamais ça ne pourrait lui arriver parce qu'elle était PURE et INNOCENTE ?! Non seulement elle lui confirmait l'enfer présent et à venir mais elle lui sortait un "tralalalère, moi ça ne m'arrivera jamais" ? ... EN PRIME elle l'insultait en lui disant qu'elle avait mené une vie DISSOLUE ce qui était rigoureusement faux !.. et dans le lot de son passé, il y avait également une tentative de viol, et un grand-amour mort sans doute par sa faute, sans qu'elle ait pu faire quoi que soit pour empêcher la fatalité.

Lucrèce ne pouvait sans doute pas souvent utiliser son ju-jitsu face à des monstres du futur ou d'une dimension non euclidienne, mais face à cette fille qui venait de la condamner à une mort misérable et se moquait d'elle, c'était amplement suffisant.

Le coup partit dans la demi-seconde et envoya l'inconnue si pure et innocente à terre, peut être pas avec le nez cassé, mais probablement de quoi saigner un peu :

" Sale garce ! Rejeton de l'enfer ! Tu n'as AUCUNE idée de ce que j'ai vécu ! Ma vie est un cauchemar permanent et abominable et toi tu viens me sortir qu'avec une vie de sainte tu es à l'abri ? Je suis ravie pour toi, mais moi je vais crever comme une chienne alors que je n'ai fait que subir sans cesse ce qui m'arrive. Dis, ça te fait du bien de te dire que les gens à qui tu annonces une mort merdique l'ont cherché ? Quoi que tu vives à voir la mort des gens, c'est rien à côté de ce que j'ai traversé et de ce qui m'attend. Et t'offre encore le luxe de m'insulter alors que tu ne me connais pas ? Je te souhaite juste de vivre le dixième de l'abjection qu'est mon existence, et ce sera déjà bien trop ! "

Ben oui, là, annoncer la mort d'une fille de 20 ans qui vit l'enfer et se moquer d'elle / l'insulter, même seulement pour dire "l'enfant ne sera pas de moi, je ne suis pas assez bête pour me mettre dans cette situation", c'est très maladroit. Rappelons l'historique de Lucrèce :

• amnésique et solitaire, enfant perdue sans famille et quasi sans ami
• croit devenir folle suite à des expériences étranges qui ne laissent aucune preuve, consulte un psychiatre à ce propos
• découvre que sa famille l'a abandonnée et ne veut plus entendre parler d'elle à l'exception de son frère dont elle a tout oublié
• tentative de viol & meurtre
• tombée sur l'homme parfait, elle fait une fois l'amour avec lui
• cet idiot a filé les infos sur elle à ses chefs aliens
• depuis, poursuivie par un empire galactique qui veut la mettre dans une boîte pour des siècles d'expériences
• son homme parfait qui la foutue dans la merde meurt et on suppose que c'est en lien avec une modification du cours du temps à la noix
• donc elle est en prime responsable de sa mort, ce qui fait un double coup à supporter
• se fait voler / violer psychiquement son corps dans un univers de pur cauchemar
• apprend que son grand amour est juste dissout dans le néant
• a sérieusement songé à se suicider
• apprend qu'en plus des éthoriens, une mystérieuse Confrérie noire lui pourrira désormais la vie aussi
• échappe de peu à un naufrage et craint pour la vie de tous ses compagnons
• apprend que lesdits compagnons sont désormais invités / prisonniers des Atlantes
• le seul endroit sur Terre où elle serait à l'abri serait dans une prison (confortable) sous-marine
• apprend qu'elle est apparemment enceinte de Luther, donc qu'elle a bien causé sa mort et celle de plein d'autres Ethoriens
• apprend qu'elle va mourir d'ici peu
• son enfant qui serait alors orphelin aurait à porter la lourde charge d'avoir tué son père et sa mère
• elle sera tué par des espèces de monstres qui ont un problème avec elle

" L'épée de Nuadha pour un dernier essai et après on part."

Et dans son état d'esprit actuel, Lucrèce hésite entre (a) avorter pour se moquer du destin ; ou (b) se suicider directement pour mettre un terme à ce cauchemar, effacer une vie dépourvue de sens qui n'est qu'une suite de crises toujours plus démentes et insupportable. Si l'ouverture de l'Avalon échoue, elle prendra des mesures expéditives.

... et là... inutile de préciser qu'elle se fiche un peu de l'avis des autres sur le fait qu'elle devrait se battre pour vivre ou devenir amie avec la fille qui lui fait un cours de morale sexuelle.

Très concrètement, ce qui risque d'arriver : Lucrèce plantera tout le monde en partant en buse et ira se suicider parce qu'elle n'en peut plus. Si quelqu'un veut la raisonner, il faudra éviter soigneusement les arguments en lien avec le devoir, parce qu'avec ce qu'elle a vécu, elle estime ne devoir rien à personne ; la faire culpabiliser ne fera qu'aggraver la situation ; lui parler du destin de l'humanité n'est pas mieux ; quant à l'argument de l'espoir, il ne fonctionnerait qu'avec une proposition concrète, qui a des chances de fonctionner. Se faire protéger par la CIA ou aller se noyer dans les profondeurs sont tous deux voués à un refus : la CIA est l'avenir prévisible qu'elle aurait suivi, donc voué à l'échec, et il suffit de voir Ben pour être convaincu du fait que lui et ses semblables ne pourront pas l'aider ; vivre enfermée est tout autant exclu, parce que ce n'est pas une vie. Je précise également qu'en l'état, des excuses ou une tentative d'apaisement "allez, ça va aller" sont également vouées à l'échec. En l'état, c'est solution concrète ou rien.

Je vous laisse trouver une issue : ouverture via l'épée de Nuadha, solution géniale non encore imaginée, sinon on a atteint le trop plein, Lucrèce n'en supportera pas plus

[darkbaron]

La gifle avait quelque peu sonné Maig et l'avait également fait saigner. Elle avait été quelque peu surprise par le coup : à dire vrai, elle ne s'était franchement pas attendue à une telle réaction de la part de son interlocutrice, d'autant plus qu'elle ne voyait absolument pas le mal dans ses propos.

Elle resta à terre en se frottant la joue, les yeux écarquillés et choquée. Elle ne comprenait ni la violence du coup, ni celle des mots que la jeune femme prononçait avec haine et colère. Elle ne la connaissait pas et, pourtant, la jeune femme lui voulait déjà énormément de mal...

Encore à terre, elle murmura, toujours sous le choc :

"Je voulais juste prévenir... Jusqu'ici, je n'ai pu agir afin d'aider les autres car je ne possède ce don que depuis peu de temps et j'ignore s'il y a un espoir de modifier le cours du destin, mais je veux y croire. Je veux sauver ceux que je vois dans mes visions. Je vous en ai parlé à cause de ça."

[Iris]

Lucrèce, pestant et sur le point de partir (vu que l'épée de Nuadha ne peut pas ouvrir Avalon... une clef, une serrure seulement)... hésitant juste à le faire sous forme de piaf pour disparaître à jamais, se jeter devant un train et en finir...

" Me sauver ? Attends, déjà tu as vu la mort de combien d'autres ? Parc qu'un don qui est efficace dans 100% des cas avec une haute fréquence des visions, ça n'a pas l'air de donner des masses d'espoir."

" En plus... regarde, on ne se connaît, si l'on peut dire, que parce que tu as eu cette vision. Sans elle, pas de futur où je te confie cet enfant du malheur qui tue ses parents avant même de naître. Ce qui signifie que ta vision prend déjà en compte ta tentative de bien faire. Et que tu as déjà échoué. "

" Le prends pas mal, y'a même rien à sauver : ma vie est un fiasco, il n'y a rien à en faire à part en finir pour mettre un terme à ce cauchemar."

" Mon dernier espoir était Avalon, ça ne marche pas. Tant pis."

" Allez, laisse-tomber, sauve quelqu'un d'autre si c'est possible."

Et de tourner les talons pour descendre la colline en nourrissant des idées noires sur la meilleure manière de mourir ou l'intérêt de vivre comme une buse jusqu'à oublier ce que c'était que d'être humaine, ou bien sur l'intérêt de l'avortement comme seule solution pour sauver sa peau. Mais vivre, pourquoi faire ? Fuir ? Encore ? C'était tellement vide de sens. En plus d'être épuisant. La mort valait mieux qu'une traque sans fin ou un emprisonnement à vie dans un "refuge".

Et oui, j'ai pas attendu le MJ pour tourner les talons, en même temps, Lucrèce est à bout de nerfs, elle n'écoutera que d'une oreille au mieux ce qu'on lui dira. Raisonner quelqu'un dans cet état, c'est un peu peine perdue.

[Crépuscule]

La pluie avait commencée à tomber tandis que Maig, Lucrèce, Ben et Armis discutaient autour de la vision de Maighread.

Maighread désigna Lucrèce et Ben du doigt, puis leur répondit avec une certaine gêne :

"Vous deux. Vous étiez dans ma vision. Ma grand-mère était une Banshee ou quelque chose dans ce genre. J'ignore à quel point les légendes à ce sujet sont vraies, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai hérité de son don : je suis en mesure de voir la mort des gens. Et justement..."

Elle désigna de nouveau Lucrèce du doigt et reprit, plus que troublée par ce qu'elle allait révéler :

"Je vous ai vue mourir. Vous avez reçu le projectile qui m'était destinée. Vous avez volontairement fait barrage de votre corps au moment où trois hommes nous ont attaqués avec d'étranges armes à énergie. Vous vous êtes bravement sacrifiée pour me sauver, ainsi que l'enfant que je tenais."

Elle réfléchit brièvement et corrigea rapidement :

"Je veux dire... Vous vous sacrifierez. La capacité de voir l'avenir embrouille quelque peu la perception du temps."

" D'accord. Bon, les trois affreux, on vient de les voir. Je pense qu'ils en ont après moi vu qu'ils sont équipés anti-plantes."

" Ensuite, vu que je ne m'imagine pas mourir pour sauver une inconnue ou même quelqu'un de sympathique... désolée, ça n'a rien de personnel... j'en déduis que c'est l'enfant que j'ai voulu sauver... En même temps, c'est pas futé, parce que s'ils me tuent, le coup d'après est pour le bambin."

" Si je considère qu'on parle au futur, qu'il est question de moi, et d'un enfant, je pense que la seule chose sensée à faire et de passer un test de grossesse. Et si ça s'avère... être ça... alors l'enfant à naître sera la cause de l'annihilation des Ethoriens pour une raison assez tordue il faut bien le dire."

" De toute façon, les choses sont très simples, si je ne peux pas obtenir d'informations fiables des korrigans d'Avalon, je mourrais quoi qu'il arrive de manière déplaisante. Ce sera ça ou bien passer du côté des profondeurs océaniques jusqu'à la fin de mes jours, qui sera plus tard, mais pas l'idéal pour autant. J'adore mon avenir. De quelque manière que je le regarde, il est de travers et mal barré. "

A l'Atlante : " L'épée de Nuadha s'il te plaît, que je fasse un dernier essai avant d'avoir le choix entre avortement, mort dans quelques mois ou prison aquatique."

" Et sinon, Ben, il allait bien dans ta vision ? " ... avec un ton dégagé vaguement cynique et blasé. Pendant quelques jours ça allait presque bien, et vlan, le retour du réel en pleine face, ça fiche toujours un coup. Bien sûr, elle aurait pu crier un "noooooon, ce n'est pas vrai !", mais c'était gaspiller du temps et de l'énergie avec un déni probablement inutile.

L'homme a qui Lucrèce demandait l'épée était dans une tenue de motard noire, son casque posé au sol prêt de Ben, l'homme qui avait du lierre qui semblait avoir poussé sur le torse. Bien qu'il fasse sombre, elle distingua que le motard était plutôt pâle, un visage particulièrement fin, allongé, très peu marqué au niveau des pommettes, mais surtout qu'il avait des oreilles étrangement pointues. L'épée qu'il tenait était assez particulière. Sa lame était longue et affutée, d'une teinte pouvant évoquer du bronze ou du laiton. Sa garde englobait la main et l'avant bras du porteur et sa poignée était oblique, presque perpendiculaire à la lame, cette dernière se retrouvant ainsi naturellement dans le prolongement du bras. Des lignes et des spirales à l'aspect rectiligne était tracées sur la garde et se prolongeaient sur la lame, rappelant un peu les motifs de décoration grecs, mais d'une manière beaucoup plus irrégulières, les formes ne se répétant pas mais formant des tracés complexes. Une légère fluorescence bleutée apparaissait dans les rainures des motifs rectilignes et une douce aura lumineuse émanait la lame.

Maig qui avait quelques connaissances historiques, put avoir quelques souvenirs à l'évocation de Nuada, l'un des Thuatha Dé Danann. Son épée serait l'un des cinq talismans de ces dieux d'après les légendes irlandaises. Ils la nommaient Claíomh Solais , l'épée de Lumière, et elle aurait eu de nombreux noms après cela, dont Caladbolg , la "foudre-dure" dans les mains de Fergus Mac Roeg, roi d'Ulster. Mais le plus célèbre de ses noms était Excalibur.

De l'arme, l'irlandaise put sentir une énergie émaner, pulsant, comme si elle sentait sa puissance résonner en elle.

Après avoir réfléchi quelques secondes à sa réponse, Maig haussa les épaules et répondit simplement :

"Malheureusement, ma vision a cessé après votre mort. Je n'ai pas eu la suite, mais il était encore en vie avant l'interruption. J'ignore également si l'enfant est censé être le vôtre, bien que cela soit fort probable, sans vouloir vous offenser... Une chose est sûre : ça ne peut pas être le mien parce que j'ai une vie tout à fait pure et innocente. Je ne mène pas une vie dissolue comme beaucoup de jeunes femmes de mon âge. Je suis même encore vierge."

La sensation était étrange, elle faisait plus que sentir l'énergie, elle entendait sa musique, ces pulsations chantait en quelque sorte, et ce rythme lui était familier, c'était le chant de ses songes. Mais elle n'eut pas le temps de se concentrer dessus ...

Zoréo commença à élever la voix : "Non mais tu te prends pour qui toi à ..." mais il fut couper par le coup fulgurant de Lucrèce contre l'irlandaise.

Le coup partit dans la demi-seconde et envoya l'inconnue si pure et innocente à terre, peut être pas avec le nez cassé, mais probablement de quoi saigner un peu :

" Sale garce ! Rejeton de l'enfer ! Tu n'as AUCUNE idée de ce que j'ai vécu ! Ma vie est un cauchemar permanent et abominable et toi tu viens me sortir qu'avec une vie de sainte tu es à l'abri ? Je suis ravie pour toi, mais moi je vais crever comme une chienne alors que je n'ai fait que subir sans cesse ce qui m'arrive. Dis, ça te fait du bien de te dire que les gens à qui tu annonces une mort merdique l'ont cherché ? Quoi que tu vives à voir la mort des gens, c'est rien à côté de ce que j'ai traversé et de ce qui m'attend. Et t'offre encore le luxe de m'insulter alors que tu ne me connais pas ? Je te souhaite juste de vivre le dixième de l'abjection qu'est mon existence, et ce sera déjà bien trop ! "


" L'épée de Nuadha pour un dernier essai et après on part."

Breannia s'approcha de Lucrèce.

"Je ne vous ai rien dit car c'était à la Nature de le faire, mais vu la situation, je peux vous confirmer qu'un enfant grandit dans votre ventre."

Zoréo lança un regard désapprobateur à Breannia, puis ajouta :

"Lucrèce, il faut toujours être très méfiant des visions, c'est une chose complexe et incertaine. De plus, cette fille n'a eu qu'une vision partielle."
A Maig (elle l'entend mais ne le voit pas) : "Qu'est ce qui vous permet de décréter qu'elle était morte dans ce que vous avez vu? Qu'est ce que vous avez vu exactement ? Elle était peut être seulement blessé."

Breannia : "De plus la vision peut être dans plusieurs années."

Zoréo : "Oui, surtout que les gens comme toi Lucrèce vieillissent plus lentement, tu ne prendra ta première ride pas avant une vingtaine d'année."

La gifle avait quelque peu sonné Maig et l'avait également fait saigner. Elle avait été quelque peu surprise par le coup : à dire vrai, elle ne s'était franchement pas attendue à une telle réaction de la part de son interlocutrice, d'autant plus qu'elle ne voyait absolument pas le mal dans ses propos.

Elle resta à terre en se frottant la joue, les yeux écarquillés et choquée. Elle ne comprenait ni la violence du coup, ni celle des mots que la jeune femme prononçait avec haine et colère. Elle ne la connaissait pas et, pourtant, la jeune femme lui voulait déjà énormément de mal...

Encore à terre, elle murmura, toujours sous le choc :

"Je voulais juste prévenir... Jusqu'ici, je n'ai pu agir afin d'aider les autres car je ne possède ce don que depuis peu de temps et j'ignore s'il y a un espoir de modifier le cours du destin, mais je veux y croire. Je veux sauver ceux que je vois dans mes visions. Je vous en ai parlé à cause de ça."

Armis donna l'épée à Lucrèce. En approchant de l'arme elle ressentit cette sensation qu'elle avait vécu au manoir de Luther, cette attirance, semblable à un coup de foudre. Une fois l'arme en main, l'attraction cessa, la sensation à présent était agréable, confortable, l'impression que l'arme était en accord avec son corps. Et l'énergie de l'arme s'unit à sa propre énergie, elle la sentait de manière quasiment palpable, entre ses mains, remplaçant la consistance du métal.

De son côté, Maig croit à présent entendre à travers la pluie une voix faisant écho au chant de l'épée. Devant elle vit apparaître dans l'air autour de la tour des ombres massives avec une pâle aura.

Lucrèce, pestant et sur le point de partir (vu que l'épée de Nuadha ne peut pas ouvrir Avalon... une clef, une serrure seulement)... hésitant juste à le faire sous forme de piaf pour disparaître à jamais, se jeter devant un train et en finir...

" Me sauver ? Attends, déjà tu as vu la mort de combien d'autres ? Parc qu'un don qui est efficace dans 100% des cas avec une haute fréquence des visions, ça n'a pas l'air de donner des masses d'espoir."

" En plus... regarde, on ne se connaît, si l'on peut dire, que parce que tu as eu cette vision. Sans elle, pas de futur où je te confie cet enfant du malheur qui tue ses parents avant même de naître. Ce qui signifie que ta vision prend déjà en compte ta tentative de bien faire. Et que tu as déjà échoué. "

" Le prends pas mal, y'a même rien à sauver : ma vie est un fiasco, il n'y a rien à en faire à part en finir pour mettre un terme à ce cauchemar."

" Mon dernier espoir était Avalon, ça ne marche pas. Tant pis."

" Allez, laisse-tomber, sauve quelqu'un d'autre si c'est possible."

Et de tourner les talons pour descendre la colline ...

Lucrèce, dos à la tour, ne vit pas ce qui se passait et elle avait juste ressenti la même chose qu'au manoir de Luther avec l'épée. Avec toutes ses émotions qui la tourmentait, elle les laissa submerger ses dernières barrières et lâcha prise. Elle commença à descendre de la colline.

Elle ne vit pas ce qui se passait au niveau de la tour, que les autres voyaient à présent. Des formes fantasmagoriques étaient apparues à quelques mètres au dessus du sol, tout autour de l'édifice trônant en haut du Tor. Elles étaient massives, semblables à des pierres levées, l'ensemble formait un cromlech que Maig reconnut comme celui qu'elle avait vu dans ses rêves dernièrement.

Ben, les yeux rivés vers ce phénomène paranormal, cria à Lucrèce : "Lucrèce! Ca marche!" puis détournant une seconde son regard, il constate qu'elle n'est plus avec eux

"Lucrèce!"

Cette dernière avait disparu au mileu des ombres de la nuit, elle n'était pas très loin, mais cachée par la nuit. Elle avait entendu leurs voix, et pouvait constater ce qui se passait si elle se retournait, mais le fera-t-elle. Souhaitait-elle toujours avoir les réponses à ses questions ? Son destin semblait tracé, mais elle en était toujours maîtresse, tentera-t-elle de se moquer de son futur annoncé, de manière expéditive ou en tentant de lutter contre ?