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Amnèsya
17 juin 2020, 21:35
Il faisait froid, gris et humide... Le trajet du retour était aussi inconfortable que l'allé quelques jours plutôt, même si la vedette des douanes était infiniment plus rassurante que l'Abatross.
Quelques jours seulement, deux jour et quatre nuit pour être précis, et pourtant leur monde avait changé. Plus rien ne pourrait jamais être comme avant. Eugène avait vécu cela dans les tranchées mais le choc n'avait rien de comparable.
L'horreur de la guerre et la noirceur de l'âme humaine était une chose... Voir, et surtout accepter, la déconstruction de sa réalité et l'anéantissement de ses certitudes en était une autre.
Et pourtant, tout cartésien, et rationnel qu'ils fusent, il avait été obligé de se rendre à l'évidence. Ils avaient assisté et participé à une lutte millénaire entre deux forces mythiques et mystiques.
Et c'était bien là leur seule consolation... Le pire avait été évité et l'hécatombe s'était arrêté avec l'infortuné Malo.
Avec le secours de Bast, ils avaient pu vaincre la créature en la poussant dans la mer et préservant la vie des derniers résidents.
Qu'allait-il devenir maintenant? Louise garderait t'elle des séquelles de sa possession, Artémis oserait-elle écrire un roman autobiographique sur cet épisode de sa vie? Eugène trouverait-il dans les travaux de son mentor une dernière publication pour lui rendre un dernier hommage?
Au petit matin, les rescapées avaient vu débarquer les gendarmes, trop tard pour assister à tous ces événements surnaturels, mais bienvenu pour aider à neutraliser Johnson, l'infirmier, définitivement perdu pour la raison et qui ne se remettrait lui jamais de la possession par la chose qui attend.
On avait retrouvé l'épave de l'Albatross et l'on s'était dis que peut-être on avait besoin d'aide sur l’île. Dernier cadeau, dernière destination du valeureux navire.
Il pleuvait toujours... Il faisait gris... Mais le froid et la pluie semblait comme laver les souvenirs, les visions traumatiques qui resteraient gravée dans la mémoire des voyageurs.
Au loin, le soleil se levait, sur un nouveau monde. Ils étaient vivant, ils pouvaient bâtir sur cette expérience solide.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.