Fortuna Imperatrix Mundi

Darlène accepta. Blanche profita de ce prétexte pour sonner le couvre feu et raccompagner Henry à sa chambre.

Eugène, Artémis, Léonard, et Darlène descendirent au sous-sol. Cet étage à demi-enterré n'était pas aussi magnifique que le reste de la maison. On sentais que c'était la partie qui avait dû être construite à destination des domestiques et les bâtisseurs n'avait pas fait les mêmes effort. C'était fonctionnel, robuste, et rustique. Cette impression était peut être dû à la demi pénombre qu'il régnait. Sortant d'une pièce aussi éclairée que la bibliothèque, les yeux avait besoin de temps pour s'accoutumer à la différence.

En face de l'escalier, on put lire "Charles Johnson". Léonard disparut dans la première chambre à droite tandis qu'a gauche tronait l'inscription " Allan Harding"...

"Bonne nuit docteur" dit Léonard.

Darlène entra dans la seconde pièce à droite.

La chambre des patients non payant ne disposait pas des mêmes commodités que celle des patients payants où même que celle des investigateurs. Pas de toilettes privatif, un vague soupirail en guise de fenêtre qui donnait sur le néant absolu de l'extérieur et du dehors.

En revanche, le mobilier, quoique réduit au stricte nécessaire, un lit, une commode, un fauteuil et une table, était confortable et de bonne facture.
Darlène s'assit sur le lit et invita le docteur ou Artémis à prendre le fauteuil.

"En quoi puis-je vous être utile ?"

Artémis nota les chambres intéressantes à visiter, mais se tenait à ses principes de ne pas quitter le Dr. Granger -- d'autant qu'à présent Louise manquait ... une imprudence et c'était elle-même qui pourrait bien ne jamais revenir... non, le pire n'était pas certain ! --

L'idée d'interroger Darlene venait du Dr. Granger, il était psychiatre, ami du Dr. Brewer et capable d'hypnotiser. Chacune de ces raisons lui donnait la préseance dans la présente entrevue, aussi, désireuse de ne pas nuire à son action, l'écrivaine demeura poliment un pas en retrait, prête à surveiller la porte ou l'aider si besoin.

La descente vers le niveau inférieur avait résonné comme une sombre métaphore de leur condition actuelleet il avait activement chassé cette idée de son esprit. Il fut conforté dans sa démarche par le comportement engageant de Louise ainsi que de Darlène qui l'accepta au sein de sa chambre. Il fit un petit signe encourageant à Artémis restée près de la porte et s'assit non loin de la jeune patiente.

-Je vous remercie de nous recevoir Darlène. Comme vous le savez je suis un collègue du Dr Brewer et comme lui j'aspire à apprendre auprès de vous et interpréter au mieux les signes que vous exprimez afin d'être en mesure, au mieux de mes possibilités, de vous apportez le bien-être et la sérénité que vous méritez. Le Dr Brewer m'a expliqué que l'hypnose était quelque chose qui vous était familier et que vous pratiquiez avec lui dans ce but. Si vous me le permettez j'aimerais que nous réalisions ce soir une courte séance d'hypnose afin que je puisse tout naturellement comprendre et poursuivre son accompagnement en son absence et jusqu’à son retour.

Darlène accepta.

Eugène la remercia et l'invita à s'installer dans la position qu'elle jugerai le plus confortable, assise ou allongée sur son lit par exemple. Il sortit enfin son pendule et le plaça à hauteur des yeux de la jeune femme et commença à le faire osciller doucement.

-Je vais vous demander de fixer ce pendule. Vous allez l'observer osciller et vous détacher progressivement de tout ce qui vous entoure pour ne plus voir que ce pendule. Vous le voyez oscillez, vous ne voyez plus que cette petite boule métallique oscillez, vous pouvez presque l'entendre osciller. Maintenant vous allez commencer par imaginez un endroit agréable, un lieu, et que vous vous trouvez dans ce lieu...

... maintenant je voudrais parler à quelqu'un en particulier. Je voudrai parler à Annephis. Annephis ? Est ce que vous êtes avec nous ?

Artémis ne voulait surtout pas déranger. Elle observait en silence, et restait vigilante à tout bruit suspect venant de l'extérieur. Louise pouvait revenir à tout moment, tout comme les criminels... D'autant plus si Darlène était une cible.

C'est avec un étonnante voie claire et mélodieuse, et dans un français tout aussi invraisemblable pour une soit disant princesse égyptienne morte y à près de 4000 ans, que Darlène répondit :

"Oui, je suis avec vous. Qui est là?

Eugène continuait sa séance sans vague afin de ne pas rompre la transe.

-Je suis le Dr Granger, un ami du Dr Brewer. Mon ami le Dr Brewer a été assassiné et j'ignore pourquoi. Je sens un danger mais j'ignore lequel. Pouvez vous m'aider ?

Darlene a écrit : Je suis morte il y a 4000 ans en quoi pourrais-je vous aider

Artémis se pencha vers l'oreille du Dr. Granger, ne sachant pas si elle pouvait s'exprimer directement sans causer de dommage à l'expérience du psychiatre :

" Voulez-vous lui parler de la manière dont le Dr. Brewer a été supplicié et du livre ? Du sens que cela peut avoir ? Ou du poète ?"