Fortuna Imperatrix Mundi

Artémis hocha la tête :

" Oui... "
L'écrivaine suivit le mouvement. Louise était dans un état lamentable, mi-hagarde, mi-obsédée par le livre qu'elle s'acharnait à porter malgré ses blessures douloureuses.

Il ne restait plus qu'à sommairement installer le campement dans la chambre choisie, avec le meilleur lit (le seul) pour la blessée, et un ou deux maltelas (selon l'espace disponible) au sol, compléter avec des couverture, ...

Louise accepta bon gré mal gré le rassemblement dans la chambre du Dr Brewer pour qu'elle récupère grâce au sommeil... Mais il lui fut bien difficile de trouver le sommeil.

Louise ne se fit pas prier en fait pour s'aliter. Les mots danser devant ses yeux, ses tempes lui battaient au rythme de ses pulsations cardiaque. Elle venait quand même déchapper à une mort cruel et sans les anti inflammatoire que lui avait donné le docteur, elle serait probablement en train de hurler de douleur.
En revanche, elle était comme qui dirait un peu shooté...

Aussi elle remis à plus tard l'etude du livre et dormi dans le lit du docteur Brewer.

Après inspection il s'avérait que les traces infimes continuer en direction de l'éscalier en fond de couloir en face de la réserve de charbon. La faible intensité de la lumière était rendait maintenant difficile l’examen approfondi

Il fallait ramener Louise à l'étage pour qu'elle puisse se reposer et récupérer de la violence des événements récents.

"Dr. Granger... Appelez-moi une idiote superstitieuse, mais il y a là du gros sel de mer dans ce torchon."
" Même si franchement... je préfèrerai juste être ailleurs..."

" ... nous nous enfermons, mais les autres ? Ils n'ont aucune idée de ce qui se passe..." soupira Artémis en s'affalant sur le matelas au sol, la mine lasse.

Eugène sembla réfléchir un instant puis ouvrit la porte de la chambre.

-Attendez moi juste un instant j'ai oublié quelque chose.

Le Dr Granger sortit de la chambre et referma la porte derrière lui. A peine deux minutes passèrent qui parurent néanmoins interminables. La porte s'ouvrit à la volée et il reparut, l'air visiblement soulagé, tenant quelque chose dans sa main droite.

-Je me sens un peu stupide mais je pense que dans les situations désespérées il n'est pas complétement idiot d'utiliser le peu de chose que nous avons à notre disposition, aussi futiles soient-elle. Mademoiselle Drylight s'il vous plait, donnez moi le médaillon que vous avez trouvé sur Monsieur Malo.

Une fois en sa possession, Eugène ouvrit la main et révéla un simple morceau de charbon. Il s'en servit alors pour tracer sur l’extérieur de la porte, l'étrange signe en forme d'étoile. Puis il referma la porte et glissa une chaise sous la poignée afin d'en bloquer l'ouverture.

-Je monterai la garde pendant que vous vous reposez. Si vous êtes d'accord mademoiselle Hunt je vous réveillerai peut être si la fatigue se fait trop sentir.

Il s'installa assis à coté de l'entrée, le dos au mur et posa près de lui le colt ainsi que la boite de munition.

Il était environ une heure du matin. Le sanatorium fut réveillé par des cris humains. Ils étaient lointain. En provenance de la foret. Porté par les rafales, ils semblait entendre une mélopée inhumaine dans les ténèbres.

Pendant dix minutes, on entendit ses incantations et ses horreurs.

Par bonheur, la plus part des patients ayant été "tranquillisé", aucun ne se réveillèrent.
Malgré la tempête, une lueur rouge tranchait la nuit en direction du nord, au delà de la forêt... peut être le phare.

Artémis accepta la proposition du Dr. Granger de monter la garde et bien évidemment de le relayer.

Elle crut un moment être dans un cauchemar quand elle prit conscience qu'elle était réveillée. Des cris dans la nuit ?

Mal à l'aise elle rejoignit le Dr. Granger pour chuchoter auprès de lui : "Combien de gens manquaient à l'asile ? Ce seraient les infirmiers absents ? Ou d'autres gens auraient-ils pu arriver ? Cela ressemble à une sorte de secte..."

Zzzzzzzzzz