Fortuna Imperatrix Mundi

Les investigateurs dormirent le reste de la nuit sans autres mésaventures.

Ils furent réveiller assez tôt par un tambourinement sur la porte.

" Docteur, Docteur... Il n'y a plus d'électricité".

Entendre ces nouvelles de la voie de Blanche, à peine sortie des bras de Morphée était déjà une épreuve en soi.

Artémis soupira depuis l'endroit où elle reprenait conscience, plus très sûre de la manière dont elle y était arrivée, ce qui s'était passé, ce qui ne s'était pas passé, ce qu'elle imaginait...

" Donc il craint la lumière électrique en plus de celle du soleil et ils prévoient d'attaquer cette nuit." souffla-t-elle avec dépit.

" Il reste le charbon et la chaudière pour se laver à l'eau chaude..." pensant distraitement à voix basse.

-Merci Blanche. Nous faisons notre toilette et je descend à la bibliothèque pour que vous puissiez m'expliquer comment fonctionne l'installation électrique. Peut être il y aura t'il quelque chose à réparer.

Une bonne douche chaude ( la dernière ? ) ne serait pas de trop pour affronter cette journée. Après quatre années à se laver à l'eau glaciale et boueuse des tranchées, c'était quelque chose dont il n'était pas près de se passer.

Toutes sortes de réflexions bancales et pensées absurdes traversaient l'esprit d'Artémis qui se relevait. Elle se résolut à n'énoncer que ce qui était le moins stupide :

" Je m'occuperai de la toilette de Louise, j'imagine qu'elle aura besoin d'aide. Je regarde si je peux lui trouver du change dans les affaire du Dr. Brewer, un peu... au moins. Allez-y, je vous rejoins dès que possible."

"Merci Artémis... Dire que nos valises sont probablement au fond de la Manche..."

Elle accepta avec reconnaissance l'aide d'Artémis et était curieuse de voir le style qu'elle aurait avec les affaires du docteur Brewer. Dans une telle situation d'horreur, il fallait trouver des petites distractions.

Une fois tout le monde propre et fraichement habillé, Eugène descendrait à la bibliothèque accompagné ou non pour entendre blanche sur cette affaire d’électricité coupée.

" Si les valises sont encore sur le bateau, alors Malo était attendu pour être massacré dès qu'il arriverait. " remarqua Artémis d'un ton neutre.

Trop préoccupée pour apprécier la situation, elle retournait encore et encore les aspects dans son esprit :

" Aller au phare et chercher nos ennemis sur un terrain qu'ils connaissent ou nous barricader dans la bibliothèque ou la cuisine avec tous les pensionnaires de l'asile pour nous défendre ? " résumait le doute existentiel qui la tourmentait.

Artémis ne pouvait imaginer qu'il y eût un sort dans un livre, mais si Louise lui demandait de l'aide pour comprendre l'ouvrage qu'avait reçu le Dr. Brewer, elle ferait de son mieux.
" Je me demande dans quelle mesure Darlène et Henriette peuvent nous aider en cas d'assaut. "

La chaudière marchait encore et la douche fut agréable.
En revanche, si l'on voulait un repas chaud, il allait falloir le faire à l'ancien... dans les cheminées.

Blanche expliqua que l’électricité était produite par un groupe électrogène située dans l'une des remises du parc et que c'était Johnson qui s'en occupait initialement

"On devrait peut être y aller à plusieurs, c'est à l'extérieur et on ne sait pas où IL peut être... Et puis, j'aime bien les machines, je pourrais peut-être vous donner un coup de main, je me débrouille pas trop mal avec un tournevis et une clef de serrage... "