[SdA] Des temps incertains et troublés

[darkbaron]

Meril le salua poliment et le laissa profiter de son bain. Il était désormais seul et pouvait se laver comme il l'avait désiré.

Un repas avait été servi dans la salle du banquet. Il y avait tout ce dont pouvait rêver un homme dont le ventre criait famine : plusieurs viandes en train de griller sur le feu, des plats en sauce avec des légumes et même quelques fromages. Il n'y avait aucun élément sucré, pas même des fruits. Les amateurs de pâtisseries risquaient donc fort d'être déçus. La cuisine était bel et bien de qualité, mais en ces temps un peu difficiles, on n'avait pas le cœur aux douceurs.

Quant aux amateurs de beuveries, ils devaient être comblés car il y avait tout ce qu'il fallait pour faire passer ces plats un peu lourds : de la bière à profusion, blonde comme brune ainsi que différents vins venant de régions très différentes. On ne manquait donc pas de boisson pour se rincer le gosier.

Meril était à une table et mangeait quelques tranches de viande avec des légumes, du pain et de la sauce. D'autres affamés étaient sans doute présents...

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine regarda l'ensemble des plats avec des yeux ébahis. Il avait rarement vu autant de nourriture en un même endroit, et surtout autant préparée ! Il vit Meril, et un sourire ourla ses lèvres. Le Rohirrim alla prendre de la viande de bœuf, accompagnée de légumes. Il aurait apprécié une pomme en dessert, mais il n'y en avait aucune. Aucun fruit en fait. Tant pis.
Il rejoignit Meril, s'approcha doucement, mais pas furtivement.

"Dame Meril, puis-je me joindre à vous ?"

[darkbaron]

La jeune dame leva les yeux vers Déorwine et sourit agréablement en regardant ses vêtements avec un certain intérêt.

"Bien sûr, cher ami. Ces sièges sont là pour s'asseoir et je ne vois aucune raison de vous refuser de prendre place à mes côtés. Je pense que vous croiserez en ces lieux d'autres émissaires et qu'ils nous feront l'honneur de partager un repas avec nous. Vous pourrez ainsi discuter entre vous, si jamais ma présence féminine vous importune. Mon horizon est entièrement composé de livres et de parchemins, ce qui doit vous paraître terriblement ennuyeux, n'est-ce pas ?"

Elle rit légèrement afin de montrer qu'elle plaisantait. Son rire léger et cristallin réchauffait presque le cœur.

[Crépuscule]

Bien que grand voyageur, Narohtar n'en était pas moins un jeune rôdeur d'Ithilien, c'est pourquoi il se considérait réellement honoré par la mission d'émissaire qui lui avait été confié.

Il avait franchi l'Anduin, quittant une fois de plus l'Ithilien du sud pour se rendre à Minas Tirith. Cette marche était une ballade pour ce Dúnadan brun comme la nuit, aux traits orientaux, qui ne craignait nullement la distance. Ce n'était pas sa première venue à la Cité Blanche, mais c'était la première fois qu'il y retournait depuis son retour du proche Harad et du pays Khand.

Son visage marqué par le sang de son ancêtre variag, il avait l'habitude des regards de ceux qui ne le connaissait pas, tantôt suspicieux, tantôt dédaigneux. Mais cette fois-ci, sa tenue de voyage au style rapporté de son dernier voyage accentuait cette attitude vis à vis de lui au point que les gardes ne le laissèrent pénétrer dans le dernier niveau de la ville pour accéder au palais qu'après une minitieuse inspection de la missive de l'Intendant.

Narohtar se demanda s'il aurait l'occasion de croiser son frère, intégré depuis plusieurs mois dans les troupes du Gondor, mais il n'avait aucune idée du lieu où il se trouvait. Il ne l'avait pas vu depuis leur dernière dispute, plus d'un an auparavant, et il craignait tout autant qu'il espérait de le recroiser.

Il était à la fois ravi et peu habitué au confort qui lui était offert et après avoir pris soin d'être le plus propre possible, c'est presque métamorphosé par la tenue sobre mais raffinée mis à sa disposition qu'il se dirigea vers les cuisines à la recherche d'un peu de boisson pour se rafraîchir et d'un peu de pain ou quelques fruits pour caler son estomac.

On le dirigea vers la salle du banquet où il découvrit les plats généreux qui y était servi. Ce n'était pas vraiment ce qu'il était venu chercher mais il allait s'adapter.

Il salua les personnes présentes, se présentant à l'occasion si certaines personnes prêtaient à leur tour attention à lui.

"Heureux de vous rencontrer.

Je suis Narohtar, fils de Siriondil."

Il était clair à l'entendre que cet homme malgré ses traits étrangers, était bien de la région, son ouistrain sans aucun accent.
Quant à son attitude sans grande prestance, elle laissait aisément supposer qu'il ne s'agissait pas d'une personne habituée aux belles demeures, il pouvait paraître un peu rustre.

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine s'installa, commençant à manger doucement, tranquillement, en contrepoint de sa tenue, de sa musculature bien visible.

"Croyez bien que vous ne m'importunerez jamais. Notre culture est essentiellement orale, et je n'ai jamais vu autant de livres que dans votre bibliothèque, bien que je sache lire et écrire, au moins un peu.
Mais un tel savoir, bien que figé, doit tellement en apprendre sur le passé, sur le monde, sur les cultures ! Bien que votre horizon ne m'ait jamais tenté, c'est parce que je ne le connaissais pas, croyez-le bien. Néanmoins, je suis certain que vous sauriez m'y intéresser au plus haut point, ma Dame."

Il eut un petit sourire, détourna la tête pour masquer ses joues derrière sa chevelure fauve. Ce simple aveu le rendait tout chose, le troublait, comme elle le troublait en fait, quelque chose qu'il n'avait jamais connu.

Lorsque le Dùnadan entra, il le regarda, écouta sa voix, son absence d'accent qui dénotait son aisance de la langue, sans doute un grand voyageur. Il chuchota à Meril :

"Serait-ce un des compagnons dont vous m'avez parlé ?"

Puis, la voix plus forte, en se levant :

"Enchanté Narohtar, fils de Siriondil. Je me nomme Déorwine, fils de Déored, membre des Seigneurs des Chevaux."

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edit : correction d'une faute d'accord horrible

[Crépuscule]

Narohtar s'installa prêt du cavalier et de la jeune femme avec laquelle il conversait.

"Quelles sont les nouvelles du Rohan ? .. Oh! Je vous ai probablement interrompu, je m'en excuse."

Il commença à se servir un morceau de pain, tout en gardant son attention vers ses interlocuteurs.

[darkbaron]

Meril sourit en rougissant, très sensible aux compliments de l'homme du Rohan, puis répondit sur un ton aimable :

"Bien, nous parlerons sans doute plus longuement de mes livres une autre fois, si cela vous plaît tant."

Elle observa le rôdeur à son arrivée dans la salle au banquet et répondit naturellement à son voisin afin de le renseigner à son sujet :

"En effet, il s'agit bien du rôdeur. Vous êtes très perspicace, mon bon ami. Cela dit, il est évident qu'il n'est pas un Nain..."

Elle rit doucement et prit la peine de répondre brièvement au rôdeur, un léger sourire toujours présent sur son visage :

"Messire, vous ne nous dérangez aucunement ! Je vous en prie, parlez donc ! Je me ferai discrète..."

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine se décala pour laisser la place au Rôdeur. Celui-ci était vêtu très bizarrement pour le Rohirrim, mais il était évident qu'il était fort et dangereux pour les forces du Mal, un compagnon de choix ! Mais entendre la question d'usage fit plaisir au jeune homme, et acheva de classer le Dùnedain dans la catégorie des hommes cultivés et sages. Peu en dehors du Gondor l'utilisaient.

"Tout va bien dans le Riddermark, quelques raids du Pays de Dûn, comme souvent, mais rien de très notable. Et vous même, vous êtes un Rôdeur ? Je n'ai entendu que peu de choses à votre sujet, et ce ne sont que des légendes, sûrement loin de la réalité ?"

[Crépuscule]

Narohtar est vêtu des habits fourni dans sa chambre, probablement une tunique plutôt classique mais de bonne facture.

"Tout à fait, je suis éclaireur parmi les Rôdeurs de l'Ithilien. Ce sont probablement ces mêmes légendes qui m'ont poussé à les rejoindre, même s'il s'agit plus pour nous d'histoire de famille. Notre mystère fait parti de notre réalité."

Le rôdeur sourit d'un air amusé avant de croquer dans son morceau de pain. Après avoir terminé (ou presque) sa bouchée, il reprend.

"Une chose est certaine, c'est que nous veillons sur les frontières du Gondor, vigilants contre les menaces venant de l'Est et du Sud.

Vous avez parlé d'un nain n'est-ce pas? avec ma présence et la votre, il semble bien que des émissaires des diverses régions soient conviés à cette réunion, je me demande quelle peut bien être la nature et la taille du caillou qui s'est fourré dans la botte de notre Intendant. "

Meril et Déorwine pouvaient noter que Narohtar avait malgré le fait qu'il n'était pas encore à leur côté entendu la fin de leur conversation. Il trancha un morceau de viande et se servit quelques légumes et proposa à ses compagnons de tablée de les servir en boisson avant de se servir lui même un vin du sud.

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine accepta une bière blanche légère, désaltérante et qui n'embrumait pas l'esprit. Le vin, il en avait goûté une fois, et n'avait guère apprécié. Il était impressionné par la puissance que ses voisins de tables semblaient presque exsuder.

"J'ai entendu dire que vous étiez un Dunedain ? Décidément, je suis entouré par des gens qui puisent leurs racines dans les légendes même... A côté, moi, un simple Homme, j'ai l'impression d'être avec des dieux... Sans oublier ce décor..."