[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
L'ennui de Vérole depuis le début de ce lent banquet venait de s'évaporer dans la tensionambiante. Son cerveau se mit aussitôt à tourner à plein régime, Enguerrand allait certainement lui demander ce qu'il pensait de cette scène de ménage, et donc il se mit immédiatement au travail pour décortiquer tout ce qui se passait, pour plus tard en faire une belle synthèse qui comblerait les vœux de son maître et donnerait surement quelques pouvoirs sur le couple du bâtard et sa pouliche du Nord.
Ce n'était pas qu'il ne les aimait pas, mais il se méfiait, malgré l'entente manifeste entre les deux hommes, trop récente pour être totalement honnête. Sauf s'il lui manquait quelques points d'éclaircissement. Vérole savait qu'il ne pouvait rien juger en moins d'une journée, mais les étrangers étaient tout frais émoulus de leur hiver pour qu'il les accueille avec la chaleur de Dorne.
Le spadassin était assez près pour voir la tension sur les traits du visage de la jeune femme et de son mari, mais pas assez pour entendre sa dernière phrase. Toutefois, l'homme du Nord grondait comme un loup en quête de nourriture en partant. Tout cela était intéressant, très intéressant même. Un homme dominé par sa femme, une femme qui ne mâchait pas ses mots, même si les gens du Nord semblaient être à première vue des barbares, le mercenaire sentait que cette farce allait être très drôle, ou tragi-comique, qui sait ?
Ce n'était pas qu'il ne les aimait pas, mais il se méfiait, malgré l'entente manifeste entre les deux hommes, trop récente pour être totalement honnête. Sauf s'il lui manquait quelques points d'éclaircissement. Vérole savait qu'il ne pouvait rien juger en moins d'une journée, mais les étrangers étaient tout frais émoulus de leur hiver pour qu'il les accueille avec la chaleur de Dorne.
Le spadassin était assez près pour voir la tension sur les traits du visage de la jeune femme et de son mari, mais pas assez pour entendre sa dernière phrase. Toutefois, l'homme du Nord grondait comme un loup en quête de nourriture en partant. Tout cela était intéressant, très intéressant même. Un homme dominé par sa femme, une femme qui ne mâchait pas ses mots, même si les gens du Nord semblaient être à première vue des barbares, le mercenaire sentait que cette farce allait être très drôle, ou tragi-comique, qui sait ?
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Décontenancé par la réaction de la femme du Nord, le seigneur de ces lieux préféra s'abstenir de parler, sans d'ailleurs avoir eu le temps de répondre à son fils, ce qui semblait fort le chagriner à en croire son expression. Il aurait sans doute aimé lui dire quelque chose, mais avait malheureusement été interrompu avant d'en avoir eu l'occasion. En outre, il n'était guère d'humeur à attiser la colère de la nordique à la crinière incendiaire. Quel caractère...
Le Mestre et Lysanor semblaient également outrés par l'attitude de la jeune femme. D'ailleurs, la future héritière Aversin jeta un regard noir à Astrid avant de quitter immédiatement les lieux, mais ses yeux embués indiquaient qu'Astrid n'était pas la seule cause de ce départ.
C'était sans doute beaucoup trop d'émotions pour la jeune Lysanor et elle préférait donc s'éclipser avant de fondre en larmes...
L'ambiance était devenuer incroyablement désagréable. Le seigneur n'osait plus parler et contemplait désormais le fond de son bol.
Le Mestre et Lysanor semblaient également outrés par l'attitude de la jeune femme. D'ailleurs, la future héritière Aversin jeta un regard noir à Astrid avant de quitter immédiatement les lieux, mais ses yeux embués indiquaient qu'Astrid n'était pas la seule cause de ce départ.
C'était sans doute beaucoup trop d'émotions pour la jeune Lysanor et elle préférait donc s'éclipser avant de fondre en larmes...
L'ambiance était devenuer incroyablement désagréable. Le seigneur n'osait plus parler et contemplait désormais le fond de son bol.
We need to talk
Par les Sept! Quels caractères chez son demi-frère et son épouse.
Enguerrand avait voulu calmer le climat en réagissant le premier à la remarque d'Astrid et en suggérant des portes de sorties, tels que la fatigue des uns ou l'émotion vive des autres, pour justifier la mise à l'écart, volontaire ou non, de la cadette Karstark, mais cela n'avait pas suffit...
Il se garda bien de réagir ou de montrer quelconque signe en faveur de l'un ou de l'autre.
Voyant Siegwulf sortir, il ne put qu'admettre que cet homme était une force de la nature, avec quelque chose d'animal et d'impressionnant. Il se lisait sur son expression une colère sourde et retenue, le genre qui pourrait faire douter un adversaire ou impressionner des soldats. Nul doute qu'il pourrait être un parfait meneur d'hommes pour la garnison Aversin et qu'il saurait gagner leurs admirations. Enguerrand se jura à lui-même d'être prudent avec ce demi-frère instinctif et prompt à s'emporter, en souhaitant que s'il décidait de sortir du château, que personne ne s'avise à lui chercher querelle...
Et il y avait Astrid, dont il avait enfin obtenu l'attention. Cette magnifique jeune femme à la peau d'ivoire et aux cheveux carmins était tout ce que Lysanor n'était pas : fière et sûre d'elle. Là où sa soeur avait fuit, Astrid était restée car en tant que nobles, il y'a des règles d'étiquette comme ne pas quitter la table du seigneur selon son bon vouloir.
Il semblait évident pour Enguerrand que Lady Karstark trouvait le diner désagréable tout comme il lui semblait évident qu'elle ne battrait pas en retraite et n'allait pas se comporter en vassal. La dispute entre les époux révélait peut-être d'autres choses que son refus d'être prise pour un faire-valoir docile...
La situation embarrassante n'avait pas besoin de public, alors, selon que l'intendant est présent ou non, à défaut il s'adressera à une servante :
"Manson, que le personnel dispose et revienne débarrasser quand nous aurons fini".
Ce faisant, il jette un rapide regard appuyé dénué d'animosité vers Fadira.
Peut-être verra-t'elle dans l'ordre qu'il vient de donner un signe pour courir apaiser le chagrin de Lysanor... Enguerrand n'est-il pas un bon seigneur attentionné ?
Puis il se lève et sert du vin au Mestre, dont l'embonpoint témoigne d'un caractère épicurien, et lui glisse à voix basse :
"N'ajoutons pas davantage de tracas pour aujourd'hui, voulez-vous...
Peut-être pouvez proposer à mon père de l'accompagner se coucher et nous sortir tous de l'embarras?"
Enguerrand regarde d'un coté puis de l'autre la salle dépeuplé et se tournant vers Astrid :
"Lady Karstark, allez vous me condamner à finir de diner seul?"
Enguerrand avait voulu calmer le climat en réagissant le premier à la remarque d'Astrid et en suggérant des portes de sorties, tels que la fatigue des uns ou l'émotion vive des autres, pour justifier la mise à l'écart, volontaire ou non, de la cadette Karstark, mais cela n'avait pas suffit...
Il se garda bien de réagir ou de montrer quelconque signe en faveur de l'un ou de l'autre.
Voyant Siegwulf sortir, il ne put qu'admettre que cet homme était une force de la nature, avec quelque chose d'animal et d'impressionnant. Il se lisait sur son expression une colère sourde et retenue, le genre qui pourrait faire douter un adversaire ou impressionner des soldats. Nul doute qu'il pourrait être un parfait meneur d'hommes pour la garnison Aversin et qu'il saurait gagner leurs admirations. Enguerrand se jura à lui-même d'être prudent avec ce demi-frère instinctif et prompt à s'emporter, en souhaitant que s'il décidait de sortir du château, que personne ne s'avise à lui chercher querelle...
Et il y avait Astrid, dont il avait enfin obtenu l'attention. Cette magnifique jeune femme à la peau d'ivoire et aux cheveux carmins était tout ce que Lysanor n'était pas : fière et sûre d'elle. Là où sa soeur avait fuit, Astrid était restée car en tant que nobles, il y'a des règles d'étiquette comme ne pas quitter la table du seigneur selon son bon vouloir.
Il semblait évident pour Enguerrand que Lady Karstark trouvait le diner désagréable tout comme il lui semblait évident qu'elle ne battrait pas en retraite et n'allait pas se comporter en vassal. La dispute entre les époux révélait peut-être d'autres choses que son refus d'être prise pour un faire-valoir docile...
La situation embarrassante n'avait pas besoin de public, alors, selon que l'intendant est présent ou non, à défaut il s'adressera à une servante :
"Manson, que le personnel dispose et revienne débarrasser quand nous aurons fini".
Ce faisant, il jette un rapide regard appuyé dénué d'animosité vers Fadira.
Peut-être verra-t'elle dans l'ordre qu'il vient de donner un signe pour courir apaiser le chagrin de Lysanor... Enguerrand n'est-il pas un bon seigneur attentionné ?
Puis il se lève et sert du vin au Mestre, dont l'embonpoint témoigne d'un caractère épicurien, et lui glisse à voix basse :
"N'ajoutons pas davantage de tracas pour aujourd'hui, voulez-vous...
Peut-être pouvez proposer à mon père de l'accompagner se coucher et nous sortir tous de l'embarras?"
Quand chacun se lève pour saluer le départ de la salle de Lord Rheomar Aversin, Enguerrand fait un signe rapide à Vérole pour qu'il sorte, en raccompagnant également le jeune chevalier avec lequel il s'était accroché en entrant.Selon que le Mestre suive cette suggestion et que Rheomar en profite pour s'éclipser :
Enguerrand regarde d'un coté puis de l'autre la salle dépeuplé et se tournant vers Astrid :
"Lady Karstark, allez vous me condamner à finir de diner seul?"
Dernière modification par DukeTogo le 16 avr. 2013, 10:21, modifié 1 fois.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
La jeune femme posa son regard vert sur lui, le détailla un instant sans rien dire puis finalement, dit d'une voix égale et tout à fait amicale :
- Certes non, beau-frère.
Elle repoussa la viande bouillie, c'était vraiment infect. Puis elle se cala dans son fauteuil, le dos bien droit, croisa haut ses jambes et ce faisant, la soie de sa robe glissa, dévoilant un pied menu à la peau d'albâtre, au bout duquel se balançait un chausson assorti à son vêtement.
Le moins qu'on puisse dire, c'était que la dame était sûre d'elle, de son pouvoir de séduction et de sa volonté.
- Je sens que vous avez des questions. Me trompé-je ?
- Certes non, beau-frère.
Elle repoussa la viande bouillie, c'était vraiment infect. Puis elle se cala dans son fauteuil, le dos bien droit, croisa haut ses jambes et ce faisant, la soie de sa robe glissa, dévoilant un pied menu à la peau d'albâtre, au bout duquel se balançait un chausson assorti à son vêtement.
Le moins qu'on puisse dire, c'était que la dame était sûre d'elle, de son pouvoir de séduction et de sa volonté.
- Je sens que vous avez des questions. Me trompé-je ?
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Les serviteurs firent comme Enguerrand l'avait ordonné, disposant et laissant donc les nobles seuls. Le mestre ne se fit lui-même pas prier et aida le seigneur à se lever avant de le conduire vers sa chambre. Le maître des lieux ne prit même las la peine de prononcer quelques paroles avant de sortir.
Quant au chevalier Estranglin, il n'avait pas participé au banquet et n'était apparemment plus dans les environs...
Qu'allaient donc faire les présents ? De son côté, la Vérole allait-il mettre à profit son temps libre pour enquêter ou autre chose ?
Et Siegwulf ? Le brave guerrier nordique avait-il une idée en tête pour apaiser sa fureur ? Tant de questions...
Quant au chevalier Estranglin, il n'avait pas participé au banquet et n'était apparemment plus dans les environs...
Qu'allaient donc faire les présents ? De son côté, la Vérole allait-il mettre à profit son temps libre pour enquêter ou autre chose ?
Et Siegwulf ? Le brave guerrier nordique avait-il une idée en tête pour apaiser sa fureur ? Tant de questions...
Dernière modification par darkbaron le 12 avr. 2013, 18:12, modifié 1 fois.
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Siegwulf était sorti. Mais l'air était trop chaud, il n'arrivait pas à se calmer. Il préféra se diriger dans la cour d'entraînement, dégainer son épée et s'entraîner, s'entraîner jusqu'à ce que ses muscles le brûlent, qu'il n'en puisse plus et qu'il rentre enfin, vers le milieu de la nuit, épuisé...
Il était évident que durant tout ce temps, mieux valait ne pas l'approcher.
Il était évident que durant tout ce temps, mieux valait ne pas l'approcher.
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."
-- Aneirin Y Gododdin XC
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."
-- Aneirin Y Gododdin XC
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Enguerrand sourit à la réponse positive de la belle noble du Nord.Angarad a écrit :La jeune femme posa son regard vert sur lui, le détailla un instant sans rien dire puis finalement, dit d'une voix égale et tout à fait amicale :
- Certes non, beau-frère.
Elle repoussa la viande bouillie, c'était vraiment infect. Puis elle se cala dans son fauteuil, le dos bien droit, croisa haut ses jambes et ce faisant, la soie de sa robe glissa, dévoilant un pied menu à la peau d'albâtre, au bout duquel se balançait un chausson assorti à son vêtement.
Le moins qu'on puisse dire, c'était que la dame était sûre d'elle, de son pouvoir de séduction et de sa volonté.
- Je sens que vous avez des questions. Me trompé-je ?
"Beau-frère? Est-ce approprié? Car nous ne nous connaissons pas et n'avons jamais grandi ensemble. Quand on sait combien le mot "frêre" a de sens dans votre pays comme pour ces hommes qui prennent le Noir pour tenir le Mur, mon inexpérience totale en matière de "frère" pourrait me desservir à vos yeux. Or, de ce que je viens de voir, je n'ai aucune envie de contrarier, même par mégarde, une des rares personnes civilisées du chateau.
Et je vous en prie, appelez-moi Enguerrand."
Enguerrand se garda de rendre visible son intêret pour les charmes de son interlocutrice qui prenait ses aises dans son fauteuil. Il sourit même en songeant à l'ironie qu'il y'avait entre vanter son savoir-être et le fait qu'elle quitte une posture stricte et consensuelle pour une nonchalance pour le moins... sensuelle. Le jeune sire acquiessa d'un signe de tête et déboutonna son col, révélant ainsi un médaillon d'argent ouvragé. Il se leva ensuite, saisit son verre et une bouteille de vin du domaine d'une main et une corbeille de fruit de l'autre pour s'approcher, faussement hésitant pour un fauteuil ou un autre pour se poser finalement à coté d'elle.
"Vous n'avez pas mangé grand chose et je vous comprend. Je veillerais à ce qu'on le retrouve une variété de plats mais surtout de cuisson dès demain. Sinon à quoi bon dresser fourchettes et couteaux quand on nous sert des aliments pour cuillères?"
En même temps qu'il plaisantait, Enguerrand lui servit un peu de vin puis but lui-même une légère gorgée en la regardant dans les yeux. Surtout ne pas dévier les yeux sur sa gorge ou sa cheville fine découverte.
"Des questions? Bien sur!"
Enguerrand s'adossa lui aussi dans son fauteuil et entama une conversation avec elle, à voix feutrée, les yeux malicieux et souriants.
"Bon, je suppose qu'on vous demande souvent si vous avez un soeur libre de tout mariage mais je n'en veux rien savoir. *sourire* "En fait, j'ai un désavantage par rapport à vous, vous connaissez notre domaine et la composition des Aversin, peu nombreuse, il est vrai.
Qu'en est-il chez les Karstark? Comment est composé votre fratrie?
Sans doute trouverons-nous des points de convergence autre que celui de voir les hommes qui prétendre avoir des droits sur nous fuire la table, à des vitesses variables selon leurs aptitudes physiques..."
Enguerrand souhaitait connaitre davantage Astrid Karstark, passé les premières réponses d'ordre général, il s'interessera à connaitre sa place au sein de cet famille et les circonstances qui ont conduit à ce qu'elle épouse Siegwulf. Bien entendu, il avancera prudemment car trop versé dans les échanges verbaux pour faire des erreurs grossières et ne pas voir quand l'approche d'un sujet irrite son interlocuteur. Enguerrand sait être une compagnie agréable tout comme il est capable d'être désagréable.
Mais l'opportunité de dialoguer avec un esprit fort, à l'emballage troublant, était une bénédiction dont il ne voulait pas se priver.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
- Techniquement... vous êtes mon beau-frère... Un beau-frère non officiel puisque votre père n'a pas eu la délicatesse de donner un nom à mon époux, mais un beau-frère quand même puisque nous savons tous les deux quelles sont les places respectives de chacun dans la hiérarchie familiale et ses dérapages. Mais je vous le concède, Enguerrand vous va mieux.
Astrid porta avec nonchalance son verre à ses lèvres sans quitter le regard de l'homme qui avait pris place à ses côtés. Une place que Siegwulf aurait considéré comme une atteinte à son honneur et qui l'aurait fait sauter à la gorge de son rival.
- Je suis navrée de ne pas faire honneur à votre gastronomie, mais cette viande a tellement bouilli dans son jus que je suis tout à fait incapable de déterminer quel animal on a torturé pour parvenir à ce résultat. Nous avons l'habitude des choses plus... identifiables par chez nous. Simple question de prudence. Et de survie. Après tout, les loups du Nord se servent de leurs dents tout autant pour mordre que pour déchirer, n'est-ce pas ?
Oui, sa contrée avait beau être considérée comme un pays de sauvages à demi-décérébrés par ceux du Sud, les intrigues n'en étaient pas moins monnaie courante. Et tout aussi vicieuses et cruelles que leurs contreparties méridionales, puisque les conjurateurs avaient la délicatesse de ne pas prendre leurs congénères pour des imbéciles.
- Vitesse qui est en général inversement proportionnelle à la prétention de l'homme sur sa progéniture et ses associés. Et s'il y a une chose dont je suis à peu près persuadée, c'est que deux esprits bien faits, à défaut de combler tous les espoirs de leurs géniteurs, trouvent toujours des points de convergence sur un certain nombre de sujets. C'est d'ailleurs à cela qu'on les reconnaît, ne trouvez-vous pas ?
Le regard émeraude pétilla un bref instant, répondant à la malice de son vis-à-vis.
- Que dire de ma fratrie... J'ai trois frères et une soeur aînés qui m'ont choyée quand j'étais plus jeune, et j'ai... joui... sans vergogne... du privilège d'être la petite dernière. Jusqu'à ce que mon père décide que Siegwulf faisait un époux tout à fait acceptable pour sa fille.
Astrid porta avec nonchalance son verre à ses lèvres sans quitter le regard de l'homme qui avait pris place à ses côtés. Une place que Siegwulf aurait considéré comme une atteinte à son honneur et qui l'aurait fait sauter à la gorge de son rival.
- Je suis navrée de ne pas faire honneur à votre gastronomie, mais cette viande a tellement bouilli dans son jus que je suis tout à fait incapable de déterminer quel animal on a torturé pour parvenir à ce résultat. Nous avons l'habitude des choses plus... identifiables par chez nous. Simple question de prudence. Et de survie. Après tout, les loups du Nord se servent de leurs dents tout autant pour mordre que pour déchirer, n'est-ce pas ?
Oui, sa contrée avait beau être considérée comme un pays de sauvages à demi-décérébrés par ceux du Sud, les intrigues n'en étaient pas moins monnaie courante. Et tout aussi vicieuses et cruelles que leurs contreparties méridionales, puisque les conjurateurs avaient la délicatesse de ne pas prendre leurs congénères pour des imbéciles.
- Vitesse qui est en général inversement proportionnelle à la prétention de l'homme sur sa progéniture et ses associés. Et s'il y a une chose dont je suis à peu près persuadée, c'est que deux esprits bien faits, à défaut de combler tous les espoirs de leurs géniteurs, trouvent toujours des points de convergence sur un certain nombre de sujets. C'est d'ailleurs à cela qu'on les reconnaît, ne trouvez-vous pas ?
Le regard émeraude pétilla un bref instant, répondant à la malice de son vis-à-vis.
- Que dire de ma fratrie... J'ai trois frères et une soeur aînés qui m'ont choyée quand j'étais plus jeune, et j'ai... joui... sans vergogne... du privilège d'être la petite dernière. Jusqu'à ce que mon père décide que Siegwulf faisait un époux tout à fait acceptable pour sa fille.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Après avoir été "congédié" comme les serviteurs, Vérole sortit de la salle, sifflotant un air guilleret en imaginant ce qu'Enguerrand allait bien faire de la louve du Nord. Il était un peu vexé de ne pas pouvoir assister à l'entretien, mais si son maître avait besoin de calme et de solitude, c'est qu'il allait surement lui raconter quelques détails plaisant le lendemain. Et rien n'excitait plus l'homme d'arme que l'attente des détails de son maître.
De plus, il avait quartier libre, alors autant en profiter. Il avait pensé au premier abord jouer quelques farces à Estranglin, mais leur statut différend l'empêchait d'aller chercher des pouilles au roquet, à son grand déplaisir. Il s'était quand même assuré que l'intrigant n'était point en train de faire le siège de la place, et fut rassuré quand il vit le loquet fermé. Fadira devait s'occuper de sa maîtresse, qui semblait si chamboulée ce soir, que Vérole ne se sentait pas d'interroger son "amie". Surtout que ce n'était pas stratégique si Enguerrand avait réellement secoué la bougresse, non, son heure arriverait, mais pas tout de suite. Il avait quelques questions à poser avant de la travailler au corps.
Pour autant, Vérole ne se sentait pas las. Il n'avait pas le courage d'aller lire à cette heure, même si l'envie de trouver un laxatif quelconque pour embêter Estranglin ou délier quelques jours Lysanor de sa turbulente servante faisait imaginer quelques scènes cocasses à son esprit tordu.
Sans envie particulière, Vérole fit donc un petit tour dans la salle commune ou il emprunta une bouteille et un quignon de pain qu'il emballa dans un chiffon, la fin du souper l'ayant empêché de rassasier ses appétits terrestres. Quand à ses envies charnelles, les filles de Dame Lorimorr l'avaient épuisé hier soir, et il ne pouvait décemment pas ternir sa réputation de stupre et de luxure en donnant une mauvaise représentation.
Non, il irait boire tranquillement son vin dans un endroit calme et frais, sous le regard de la lune, pour réfléchir à toutes les tâches qui s'accumulaient et sur ce qu'il avait appris dans la journée.
Vérole descendit donc jusque dans la cour d'arme, seul endroit calme la nuit dans le castel Aversin. Il allait débouler directement dans la cour quand il entendit les ahans féroces poussés par une voix gutturale, dissimulé dans les ombres, le spadassin s'avança prudemment. Quelqu'un d'autre avait eu son idée on dirait. Il jeta un coup d’œil rapide, et eut la surprise de voir le bâtard du Nord en train de s'entrainer. Enfin, s'entrainer, c'était vite dit, on aurait plutôt dit un enfant pétri de colère en train de saccager son monde imaginaire. Mais malgré lui, Vérole ne pouvait qu'admirer la maîtrise et la grâce barbare qui se dégageait du Snow. Ses coups d'épées étaient autant d'attaques mortels, répétés à la perfection des centaines de fois dans les salles d'armes, et certainement plus qu'utilisé au combat.
Tapis dans les ombres, le spadassin admirait en professionnel la dextérité brutale de Siegwulf. Son style était différent des Dorniens et autres chevaliers du Sud, tout en finesse, pas chassés et feintes. C'était plus rustique, mais bougrement efficace, sans fioritures en dehors d'attaques ripostes rapides. Le snow tenait un rythme d'enfer que bon nombre d'homme de sa connaissance auraient eu du mal à suivre plus d'une dizaine de minutes, et vu la sueur qui rendait ses muscles saillants brillant sous l'astre lunaire, Vérole avait saisi qu'il était arrivé bien tardivement dans l'entrainement du guerrier.
Le spadassin n'osait s'approcher pour l'instant, regardant la démonstration sans se faire voir depuis sa ténébreuse cachette. Siegwulf passait ses nerfs dans la cour d'entrainement, et ce n'était pas l'heure d'aller servir de quintaine, rôle que Vérole avait par ailleurs toujours détesté.
Il attendit donc que le guerrier aient fini de déverser sa rage et prenne une pause pour s'avancer en applaudissant bruyamment, son ballotin serré autour de son poignet.
"Et bien Snow, ce soir, je n'aurai pas aimé être le vent vu l'acharnement que vous avez mis à le sabrer!"
De plus, il avait quartier libre, alors autant en profiter. Il avait pensé au premier abord jouer quelques farces à Estranglin, mais leur statut différend l'empêchait d'aller chercher des pouilles au roquet, à son grand déplaisir. Il s'était quand même assuré que l'intrigant n'était point en train de faire le siège de la place, et fut rassuré quand il vit le loquet fermé. Fadira devait s'occuper de sa maîtresse, qui semblait si chamboulée ce soir, que Vérole ne se sentait pas d'interroger son "amie". Surtout que ce n'était pas stratégique si Enguerrand avait réellement secoué la bougresse, non, son heure arriverait, mais pas tout de suite. Il avait quelques questions à poser avant de la travailler au corps.
Pour autant, Vérole ne se sentait pas las. Il n'avait pas le courage d'aller lire à cette heure, même si l'envie de trouver un laxatif quelconque pour embêter Estranglin ou délier quelques jours Lysanor de sa turbulente servante faisait imaginer quelques scènes cocasses à son esprit tordu.
Sans envie particulière, Vérole fit donc un petit tour dans la salle commune ou il emprunta une bouteille et un quignon de pain qu'il emballa dans un chiffon, la fin du souper l'ayant empêché de rassasier ses appétits terrestres. Quand à ses envies charnelles, les filles de Dame Lorimorr l'avaient épuisé hier soir, et il ne pouvait décemment pas ternir sa réputation de stupre et de luxure en donnant une mauvaise représentation.
Non, il irait boire tranquillement son vin dans un endroit calme et frais, sous le regard de la lune, pour réfléchir à toutes les tâches qui s'accumulaient et sur ce qu'il avait appris dans la journée.
Vérole descendit donc jusque dans la cour d'arme, seul endroit calme la nuit dans le castel Aversin. Il allait débouler directement dans la cour quand il entendit les ahans féroces poussés par une voix gutturale, dissimulé dans les ombres, le spadassin s'avança prudemment. Quelqu'un d'autre avait eu son idée on dirait. Il jeta un coup d’œil rapide, et eut la surprise de voir le bâtard du Nord en train de s'entrainer. Enfin, s'entrainer, c'était vite dit, on aurait plutôt dit un enfant pétri de colère en train de saccager son monde imaginaire. Mais malgré lui, Vérole ne pouvait qu'admirer la maîtrise et la grâce barbare qui se dégageait du Snow. Ses coups d'épées étaient autant d'attaques mortels, répétés à la perfection des centaines de fois dans les salles d'armes, et certainement plus qu'utilisé au combat.
Tapis dans les ombres, le spadassin admirait en professionnel la dextérité brutale de Siegwulf. Son style était différent des Dorniens et autres chevaliers du Sud, tout en finesse, pas chassés et feintes. C'était plus rustique, mais bougrement efficace, sans fioritures en dehors d'attaques ripostes rapides. Le snow tenait un rythme d'enfer que bon nombre d'homme de sa connaissance auraient eu du mal à suivre plus d'une dizaine de minutes, et vu la sueur qui rendait ses muscles saillants brillant sous l'astre lunaire, Vérole avait saisi qu'il était arrivé bien tardivement dans l'entrainement du guerrier.
Le spadassin n'osait s'approcher pour l'instant, regardant la démonstration sans se faire voir depuis sa ténébreuse cachette. Siegwulf passait ses nerfs dans la cour d'entrainement, et ce n'était pas l'heure d'aller servir de quintaine, rôle que Vérole avait par ailleurs toujours détesté.
Il attendit donc que le guerrier aient fini de déverser sa rage et prenne une pause pour s'avancer en applaudissant bruyamment, son ballotin serré autour de son poignet.
"Et bien Snow, ce soir, je n'aurai pas aimé être le vent vu l'acharnement que vous avez mis à le sabrer!"
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
« Enguerrand ». Elle avait une façon de le dire… En trois syllabes, elle soufflait le chaud et le froid sur son nom. Oh oui, il préférait cela à « demi-frère », et taisait son envie de lui dire : « dites le encore ».
Enguerrand se racla un peu la gorge en réaction à ce qu’il entendait. Il le faisait d’ailleurs aussi un peu parce c’est qu’elle attendait de lui : qu’il soit troublée. Tout y était : une expression un rien étonnée, des lèvres qui se pincent, des joues qui se creusent dans un demi-sourire.
A la première question, il avait répondu en saisissant une pomme qu’il croqua et reposa.
« Je ne connais pas les loups du Nord, mais ceux du sud s’en servent aussi pour se nourrir. Quand à déchirer, quelle drôle d’idée : une fois déchiquetée, l’aspect est irrémédiablement changé. »
Il ajouta tout en tournant la pomme d’un coté et de l’autre.
« Croquée. Intacte. Croquée. Intacte. Pour un peu, on pourrait la reposer dans sa corbeille » *sourire*
A la seconde question, il avait levé et incliné son verre vers elle en guise d’approbation et en avait pris une gorgée, qu’il appréciait comme si c’était la première.
Enfin, concernant sa fratrie :
« La petite dernière ? Ah… L’avantage d’être le cadet est sans doute d’avoir droit à tous les écarts. C’est un peu le privilège qu’à eu Lysanor, mais sans avoir eu suffisamment de frères et sœurs pour avoir des modèles de maturité.
Nos jeunes années… Je suis heureux que vous en ayez profité ce qui ne fut pas vraiment mon cas.
Sinon… c’est un grand honneur que votre père a fait à Siegwulf et sans doute à travers lui à son vieil ami mon père. Ce doit être étrange que d’épouser quelqu’un que l’on a toujours connu… »
Enguerrand se racla un peu la gorge en réaction à ce qu’il entendait. Il le faisait d’ailleurs aussi un peu parce c’est qu’elle attendait de lui : qu’il soit troublée. Tout y était : une expression un rien étonnée, des lèvres qui se pincent, des joues qui se creusent dans un demi-sourire.
A la première question, il avait répondu en saisissant une pomme qu’il croqua et reposa.
« Je ne connais pas les loups du Nord, mais ceux du sud s’en servent aussi pour se nourrir. Quand à déchirer, quelle drôle d’idée : une fois déchiquetée, l’aspect est irrémédiablement changé. »
Il ajouta tout en tournant la pomme d’un coté et de l’autre.
« Croquée. Intacte. Croquée. Intacte. Pour un peu, on pourrait la reposer dans sa corbeille » *sourire*
A la seconde question, il avait levé et incliné son verre vers elle en guise d’approbation et en avait pris une gorgée, qu’il appréciait comme si c’était la première.
Enfin, concernant sa fratrie :
« La petite dernière ? Ah… L’avantage d’être le cadet est sans doute d’avoir droit à tous les écarts. C’est un peu le privilège qu’à eu Lysanor, mais sans avoir eu suffisamment de frères et sœurs pour avoir des modèles de maturité.
Nos jeunes années… Je suis heureux que vous en ayez profité ce qui ne fut pas vraiment mon cas.
Sinon… c’est un grand honneur que votre père a fait à Siegwulf et sans doute à travers lui à son vieil ami mon père. Ce doit être étrange que d’épouser quelqu’un que l’on a toujours connu… »
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister