[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
Asdel
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16260Message Asdel
03 mai 2013, 17:34

C'est donc avec sa bonhomie habituelle que Vérole fit dégager à grand renfort de soleret un ou deux mendiants qui trainaient sur le chemin d'Enguerrand, juste de quoi faire comprendre aux autres que le vagabondage n'était plus autorisé pour la durée de la visite princière, et que si la guilde des mendiants et des voleurs avait quelques réflexions sur la question, elles étaient priées de la ramener gentiment après la fin des festivités.
Vérole était pour la paix des peuples, les garnements des rues avaient toute liberté pour dépouiller en paix les nouveaux venus, mais s'ils se faisaient pincer, le garde du corps personnel du Seigneur Aversin se ferait un plaisir d'en brancher un ou deux sur la place publique, juste pour l'exemple.

Quant aux badauds et autres fosses à purin, l'envie n'avait pas manquer d'y noyer un de ses méprisable boucher qui avait osé affirmer que l'état de la rue était du ressort de la municipalité. Mais là, ce pauvre Vérole n'avait pas franchement l'occasion de lui refaire le portrait, c'est donc en son for intérieur qu'il imagine la face congestionné dudit marchand devenir noire après avoir mangé quelques lieux de ce bon purin frais, tout en leur recommandant de le vendre aux paysans des alentours, qui sauraient user de ce fumier à bon escient, ou de le faire bouffer aux cochons.

Une fois ces nobles tâches réussies, Vérole et ses petits amis allèrent donc boire un coup dans un estaminet propret proche de la maison de Dame Lorrimor. Il avait recommandé à ses ouailles d'en profiter, mais avec modération, la journée était guère avancée, et il n'était pas l'heure de défoncer quelques crânes et de dévaliser un pauvre commerçant, ce qui avait eu l'air de réjouir ledit commerçant qui appela ses filles accortes pour servir "messieurs les soldats", et l'incita à sortir autre chose que de la piquette quand une ou deux pièces d'or roulèrent dans un gant noir.

C'est donc dans une bonne ambiance mais plutôt studieuse que nos coupe-jarrets et autres soudards déjeunent sous le regard attendri d'un Vérole plongé dans une conversation bien avancée avec un pichet de clairet, un morceau de ragout et quelques cartes tandis qu'une jeune fille plus délurée que les autres se laissait complaisamment rebondir sur les genoux de notre spadassin..."Pour lui porter chance" bien entendu.

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16263Message darkbaron
03 mai 2013, 18:29

Gabriella ne semblait franchement pas apprécier la vue d'Astrid. Si elle avait eu la possibilité de lui sauter dessus pour lui arracher quelques mèches ou l'amocher un peu, elle l'aurait probablement fait sans la moindre hésitation parce qu'elle ne voyait absolument pas sa présence d'un bon œil.

Astrid était peut-être noble, mais il y avait noblesse et noblesse : s'il y avait bien des nobles dont Gabriella n'avait cure, c'était ceux du nord car ils lui semblaient ne pas valoir mieux que des sauvages et ne pouvaient donc pas apprécier à sa juste valeur le raffinement de sa belle maison.

En outre, rappelons qu'ils n'étaient pas chevaliers, régnaient sur des terres froides et, surtout, vénéraient des arbres ! Un comble ! C'était sans doute la chose la plus ridicule au monde et elle ne comprenait pas comment ces païens (ou un autre terme équivalent) pouvaient prier en présence d'arbres et y voir leurs "anciens dieux"... C'était tout simplement stupide et cela prouvait que les gens du nord n'étaient pas dignes des délices de sa maison.

Bien sûr, elle n'en dit rien, mais quant à savoir si Gabriella aimait Astrid, la réponse était non. Elle était belle, elle n'allait absolument pas le nier, mais elle la voyait comme une rivale et une douloureuse épine dans le pied. Elle avait de la chance d'être avec l'héritier Aversin et d'être dans une maison où on respectait l'hospitalité car elle aurait sans doute eu affaire à davantage d'hostilité de la part de la matrone dans un tout autre contexte...

Gabriella se présentait donc comme une personne avec de délicieuses manières, mais les crocs les plus dangereux sont toujours les mieux dissimulés et elle tenait donc à préserver un visage souriant et accueillant au sein de sa demeure. La rouquine pouvait bien attendre...

En effet, avant de se soucier d'elle, il y avait cette délégation royale. Gabriella évoqua donc les rumeurs qu'elle avait entendues :

"Baelor est un grand chevalier et on le dit en outre sage comme son père. Il ne se plaira sans doute pas ici car je l'imagine sobre et très peu enclin à apprécier le luxe, les plaisirs et l'extravagance d'un tel établissement. Vous ne trouverez rien pour le conquérir en ces lieux, Enguerrand.

Maekar, on sait peu de choses, juste qu'il est un grand guerrier, le dernier fils du roi, et toujours dans l'ombre de son aîné...

Brynden Rivers... Les gens ne savent que penser de ce bâtard. On se méfie de lui et de son physique albinos : son visage indique peut-être le mal qui habite son corps et on dit en outre que les bâtards, nés du péché, sont marqués par le vice qui les a fait naître. Je le pense donc mauvais.

On peut en dire autant de sa demi-sœur, Shiera... On la dit belle..."

Sur le dernier point, sa jalousie était plus qu'évidente.

"Bien, je prévoirai des musiciens et des filles, mais en ce qui concerne ces dernières, vous savez déjà que ça ne marchera pas..."

************************************************

Les soldats parlaient en buvant autant de bière qu'ils le pouvaient. Certains, sous l'effet de l'alcool, se faisaient même trop hardis et bavards :

"Moi, je crois qu'il va se la faire... La rouquine, la femme de son frère, là ! À sa place, c'est ce que je ferais ! Et plus d'une fois !"

Il mima d'ailleurs l'acte, non sans vulgarité, devant les yeux de ses camarades, qui éclatèrent de rire.

"Bah, personnellement, j'ai toujours cru que le seigneur préférait les hommes. Pas que ça me dérange, mais je suis quand même surpris qu'il ait jamais trop cherché à se dégotter une belle poule noble à épouser, alors qu'on a déjà vu des prétendants pour sa sœur..."

"Tu dis n'importe quoi ! Je suis sûr qu'il a des tas de maîtresses ! Il le cache bien, c'est tout..."

Pendant ce temps, la Vérole profitait donc d'une des filles les plus charmantes de l'établissement, une certaine Alna. C'était une jeune femme assez grande et au corps fin, mais à la poitrine suffisamment développée pour convenir aux goûts de la Vérole, qui les aimait généralement plantureuses d'après une remarque précédente. Celle-ci était d'ailleurs mise en valeur dans sa robe, ce qui était probablement délibéré dans un tel établissement. Elle avait en outre un joli minois parsemé de quelques taches de rousseur, les cheveux longs et châtain clair, qu'elle gardait libres, et les yeux d'un joli vert émeraude.

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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16280Message Asdel
04 mai 2013, 12:27

Froidement, sans élever la voix, Vérole dit:

"Mes enfants, ne laissez pas trop pendre votre langue quand même. Il serait dommageable de devoir me priver de votre compagnie pour ce genre de ritournelles vulgaire...Mais si vous voulez un conseil, méfiez vous des préjugés, notre cher maître a quelques avantages qu'il sait utiliser à son profit, même s'il les cache bien au fond de ses basques."

Se tournant vers Alna, dans un clin d’œil il ajouta

"Surtout qu'il es joli garçon comparé à ton serviteur non ? Tu imaginerais toi le seigneur Aversin mal monté et tourner jaquette ? Toutes les filles de la haute en seraient fort peinées"

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16285Message darkbaron
04 mai 2013, 13:49

Les soldats préférèrent se taire pour éviter de reparler d'Enguerrand. La voix de la Vérole venait de les ramener à la raison en leur rappelant que le fidèle bras droit de l'héritier était avec eux. Il était donc dans leur intérêt de tenir leur langue... Après tout, aucun ne voulait finir amoché ou pire !

Cela ne gâcha aucunement leur soirée car les soldats bavards trouvèrent rapidement un nouveau sujet de conversation : leurs conquêtes féminines et les exploits associés à celles-ci, ce qui impliquait de nouveaux commentaires graveleux sur le corps ou les performances des femmes.

Étrangement, tous s'abstinrent de faire le moindre commentaire sur Alna ou sur les prouesses sexuelles de la Vérole...

De son côté, Alna répondit avec une certaine franchise, en affichant un sourire sincère :

"J'imagine mal sa seigneurie venir ici. Il est plutôt agréable à regarder, mais mon "serviteur" me semble plus dévoué et tout aussi viril !"

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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16319Message Asdel
04 mai 2013, 22:28

Vérole murmura à l'oreille de la jeune servante en riant à moitié "Permettez à votre serviteur princesse de vous prouver qu'il ne vous trompe pas sur sa virilité ?"
Le spadassin était en forme, en renvoyant les hommes maintenant, il se doutait qu'Enguerrand n'aurait pas besoin de ses services avant la nuit. Donc il avait largement le temps d'aller repaître ses appétits avec cette jeune demoiselle pas si naïve qu'elle ne le laissait présager, même s'il comptait bien apprendre à la délurée quelques tours de son invention.
Puis il comptait bien aller discuter avec le septon, quant à Fadira, soit il allait la voir avant d'en parler plus avant à Enguerrand, soit il se réservait le droit de discuter avec le seigneur Aversin.

"Messieurs, quartier libre pour l'après-midi." dit il à la cantonade à ses hommes, les laissant à leurs conjectures scabreuses qui avaient au moins eu la décence de ne pas parler de lui, même s'il se doutait que ses exploits de l'après-midi allaient faire les gorges chaudes des longues soirées de garde. Mais par les sept, Vérole ne pouvait décidément pas résister à de si beaux appâts:

"Mademoiselle, après-vous" glissa-t-il à Alna en ajoutant une petite tape sur ces fesses rebondies et fermes comme il les appréciait tant.

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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16322Message darkbaron
04 mai 2013, 22:47

La servante gloussa quand la Vérole évoqua de la sorte sa virilité, comprenant parfaitement le message qui se cachait derrière, et ne manqua pas de lui répondre avec une audace qui devait probablement plaire au spadassin, si ce dernier aimait les femmes aux mœurs légères :

"Princesse ? Oh, vous alors... Vous savez très bien que je ne suis pas une princesse, mon bon chevalier... Je suis certaine que votre virilité ne saurait être contestée, messire, mais puisque vous voulez me prouver que tout va bien pour vous, je ne vous en empêcherai absolument pas !"

Les soldats applaudirent la décision de la Vérole, visiblement très satisfaits, ce qui se comprenait aisément. Il fallait admettre que cette journée était décidément très plaisante pour eux... Ils le saluèrent en le regardant quitter la salle avec la plutôt accorte Alna, qui sursauta en poussant un petit hoquet de surprise quand il la gratifia d'une petite tape sur les fesses et le conduisit dans une chambre afin de profiter d'un peu d'intimité.

Les joues empourprées, Alna le conduisit dans une petite salle où l'on pouvait voir un lit de paille et lui dit en arborant un sourire gêné :

"Messire saura-t-il se satisfaire de cela ? Comment messire l'aime-t-il ? Je veux dire... La chose..."

Asdel
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16332Message Asdel
04 mai 2013, 23:59

"C'est parfait" répondit Vérole en conduisant la demoiselle au dessus de la couche de paille, gentiment, la guidant de sa main, avant de la retourner et de prendre son visage rougissant sous son index et de la forcer à le regarder.

"Même si je ne suis pas un preux Chevalier blond comme les blés, je ne suis pas un monstre Alna. Je ne veux que ton plaisir" ajouta-t-il, essayant de sourire sans méchanceté à travers malgré son visage ravagé et détendre la demoiselle. Lentement, il passa une main sur ses hanches, l'attirant à lui. S'il sentit une réticence, il ne fit aucun commentaire, profitant de la proximité de la jeune femme pour humer son parfum, légère pointe de menthe fraiche dans ses cheveux châtains ,ce qui contrastait avec la fraicheur de cette peau couverte de chair de poule. Si elle avait peur du spadassin, Alna essayait d'en montrer le moins possible, tandis qu'il relevait de son index son visage. Vérole sentait sur sa poitrine le souffle court de la demoiselle, pas si expérimentée qu'elle l'avait laissé croire, sans être une oie blanche.

Approchant ses lèvres de la demoiselle, il l'embrassa, lentement, sur les lèvres, avant de se faire plus passionné. Il la sentait céder petit à petit, tandis qu'il se montrait sous son meilleur jour malgré son visage, calme, tranquille, un socle sur lequel la servante pouvait se reposer. N'était-il pas pour l'heure son chevalier servant ? Elle répondit à son baiser, s'enhardissant au fur et à mesure, avant que la Vérole ne fisse glisser ses lèvres sur son nez, son front, ses yeux, puis il mordilla le lobe de ses oreilles, pour redescendre sur ce cou gracile et blanc, encore jeune et frais.

Sans se presser, Vérole commença de dénouer la robe de la demoiselle. Ses mains habiles et habituées à toutes ses ficelles firent rapidement tomber le vêtemen, révélant une peau à peine brunie, des seins lourds et un sexe brun qu'elle cacha tandis qu'il reculait d'un pas, admiratif.

"Ne fais pas ça Alna...Tu es belle, laisse moi te regarder" dit-il de son ton le plus aimable, facilité dans le fait qu'il ne mentait pas. Malgré la rougeur de ses joues, la servante, prise d'une impulsion, commença de jouer avec sa poitrine, cachant les pointes de ses aréoles sous ses cheveux châtains, tandis qu'elle jouait de sa main, sans rien révéler plus que de raison.

"Vous n'avez pas répondu à ma question messire...Comment aimez-vous la chose ?" questionna-t-elle, mutine. "Dois-je faire de même ou cela ne se fait pas dans la haute ?"

Pour toute réponse, Vérole lui sourit et revint vers elle, en commençant d'ouvrir la boucle de son ceinturon d'arme qu'il laissa choir au sol. Si elle avait semblé hésitante au début, Alna se lança à l'assaut de la tenue tout en cuir et maille sombre de l'homme de main avec une fougue qui compensait son inexpérience des hommes d'armes. Sans la blesser, il l'aida à mettre à nu sa peau blanche mais qui, contrairement à son visage, était lisse de toute trace, si ce n'était les cicatrices blanchies par les ans et les muscles bien découplés qu'on attendait chez les chiens de guerre.
Une fois son amant dénudé, la jeune femme commença d'embrasser les moindres parcelles de peau de Vérole, qui se laissait faire. Le sang commençait de battre à ses tempes tandis que sa lance de chair se dressait, quand Alna s'en empara de sa douce main à peine calleuse malgré le service de table. Là encore elle ne se montrait pas experte, mais quelques mots glissés à son oreille firent de la jeune impétrante une experte à la main assuré, qui s'amusait des palpitations qui faisait tressaillir le si redoutable spadassin comme s'il était pris de fièvre.

Grondant l'innocente, il arrêta sa main, si elle voulait jouer à ce genre de petit jeu, lui aussi pouvait bien s'amuser. Il la fit donc coucher sur le lit de paille qui craqua, tandis qu'il lui ouvrait les jambes. Il remonta le long de ses cuises en longues caresses, la contraignant à rester en place d'une main de fer, qui commença de se perdre de plus en plus haut. Les petits rires de la jeune femme surprise se transformèrent en gémissement ténu quand il arriva au sommet de son escalade, ses doigts et sa langue agaçant les parties les plus intimes d'Alna qui rougissait sous les premiers assauts osés du stratège es amour Vérole le mal nommé.

Tandis qu'il sentait monter le plaisir de la demoiselle monter vers un paroxysme, le spadassin sut grâce à son instinct fort bien formé par des années de pratiques qu'il était tant d'assaillir la brèche. Et sans plus tarder, bélier en tête, il déflora les portes grandes ouvertes sous une attaque surprise. Investissant la place, dominant la demoiselle sous son poids, alors que la couche de paille craquait joyeusement sous ce siège en règle, Vérole prit tout son temps pour accélérer le rythme, sortant parfois pour mieux repartir une fois de plus sur la brèche. Mes amis, quel fête c'était là, deux corps jetés dans une bataille confuse d'embrassade, des mains qui s’escrimaient en griffures sur la peau tendue plus encore que celle des tambours, tandis que les armes de siège cherchaient de tout coté à faire céder le premier l'ennemi.

Le rythme s'accélérait, plus rapide, toujours plus rapide. Les gémissement de la jeune demoiselle étaient accompagnés des ahans d'effort de notre bon soldat qui ne ménageait plus sa peine. Sauf pour s'arrêter brutalement quand elle commença de trembler comme une feuille. Elle chercha à l'attirer à nouveau dans ses reins, quand il repartit avec ses premières armes à l'assaut pour la faire céder une fois de plus sous son plaisir.

Ni l'heure ni le jour ne comptait plus, seul le plaisir importait. Quand il la sentit prêt pour un deuxième tour de manège, Vérole s'apprêta à repartir à l'assaut lorsqu'il fut surpris par une embuscade vile et tordue. Elle l'avait retourné sur le dos, et c'était elle qui maintenant entamait la chevauchée. Alna avait saisi que son compagnon pouvait aussi laisser les rênes et servir de galante monture si elle avait le courage de se lancer sur cette monture plus dure qu'une bourrique.
Dressé au-dessus de Vérole comme une Walkyrie, Alna caracola quelques instants avant de se lancer dans un galop furieux pour enfin faire tomber dans la même pâmoison qu'elle avait éprouvé le rude spadassin qui se laissa faire jusqu'au bout dans la violence quasi divine d'un dernier assaut qui laissa les deux partis dans les bras l'un de l'autre anéanti et toute bannières en berne...

*****

S'était-il passé des minutes ? Des heures ? Vérole était donc en train de se rhabiller, de mauvais grès il est vrai, mais son service comptait pour lui. Alna s'était assoupi après l'effort, et il avait flatté un peu cette croupe qui lui avait donné tant de plaisir, avant de se glisse avec une délicatesse peu coutumière pour ceux qui avaient eu affaire à Vérole, mais il l'avait dit, il n'était pas un monstre au lit...Seulement dans ses ouvrages de fer et de sang.
Il déposa une bourse joliment rebondie dans la robe de la jeune fille une fois sa veste de cuir à sa place et son ceinturon bouclé, charge à elle de la garder de la convoitise de son patron.
Peut-être fit-il du bruit, toujours est-il qu'Alna le regarda:

"Tu t'en vas ?" demanda-t-elle.

"Service de monseigneur...Reste au lit, ferme les yeux, dans quelques minutes je ne serai plus là et tu m'auras oublié, et ta douce vie reprendra comme avant ce déjeuner belle demoiselle." dit-il, sans vérifier si la jeune femme suivait ses ordres.

Il avait une mission, aller voir le septon, ou du moins lui laisser un message de la part d'Enguerrand. C'était l'heure de s'acquitter de son devoir.
Dernière modification par Asdel le 05 mai 2013, 18:01, modifié 1 fois.

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16339Message darkbaron
05 mai 2013, 00:42

Le septon itinérant ne se trouvait pas encore en ville pour le moment, mais un jeune initié, visiblement peu sûr de lui, se trouvait dans le bâtiment qu'il occupait quand il s'arrêtait en ville et ce dernier fut bien évidemment en mesure de renseigner la Vérole au sujet de l'arrivée prochaine du septon en ville : d'après lui, ce dernier serait là dans la matinée et il était prêt à lui transmettre le message dès son arrivée. La Vérole comptait-il lui laisser quelque chose ?

Il était évident que l'initié ne pouvait accomplir l'office d'un septon. Ils étaient donc obligés d'attendre le retour prochain de ce dernier. Heureusement, le seigneur n'allait probablement pas mourir avant son arrivée dans le domaine Aversin. Certes, il était actuellement dans un état préoccupant et le Mestre passait énormément de temps à son chevet, mais le seigneur se battait et avait encore assez de force pour ne pas rester alité en permanence.

Le seigneur Rhéomar était le genre d'homme qui savait faire preuve d'une grande volonté dans certains cas. C'était peut-être avant tout par orgueil que cet homme ne supportant guère la faiblesse avait caché à tous la maladie qui le rongeait, mais cela montrait aussi une certaine force de caractère. En dépit de sa santé déclinante, il n'avait jamais montré le moindre signe de douleur, y compris devant ses proches. Il avait été tel un bloc de marbre.

En rentrant, la Vérole fut distrait par une vision assez curieuse : dans une ruelle, Fadira se trouvait là et s'entraînait. En tout cas, il était évident qu'elle s'exerçait (ou alors, elle était complètement folle), mais ce qui était le plus curieux, c'était le sujet de son entraînement : la Vérole ne savait sans doute pas tout des domestiques de château, mais il devait être à peu près sûr qu'aucune d'entre elles ne s'entraînait à manier le couteau ou ne s'amusait à accomplir quelques acrobaties en murmurant dans une langue étrange et incompréhensible. Une telle préparation n'aidait certainement pas à améliorer son service...

Il y avait une autre raison pour laquelle ce spectacle était fort étrange : Fadira était bien trop douée pour une servante. Son agilité et sa vivacité n'étaient pas forcément surprenantes car la Vérole avait entendu parler de son passé de danseuse et d'acrobate. Ce qu'il avait sous les yeux à ce moment confirmait donc que le fossoyeur n'avait pas menti sur ce point. Néanmoins, cela n'expliquait ni ses réflexes taillés pour le combat, ni la précision de ses coups car elle était telle une guêpe, fine, légère, s'élevant librement dans les airs et piquant de son dard le moment venu. Ici, les victimes n'étaient que des tonneaux fendus, de la poterie en piteux état et du mobilier cassé, mais elle semblait malgré tout redoutable. Elle ne s'improvisait pas combattante : elle avait ça dans le sang...

La mystérieuse domestique était si concentrée sur sa danse meurtrière (du moins, pour les tonneaux et les déchets) qu'elle ne remarqua absolument pas la présence étrangère. En un sens, c'était mieux pour le spadassin qui bénéficiait de l'avantage de la surprise, au cas où la belle avait une attitude hostile...

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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16340Message Asdel
05 mai 2013, 11:32

Au Temple, Vérole regarda longuement le jeune initié, se demandant s'il devait au moins le ramener lui pour qu'Enguerrand fasse sa commission directement au septon.
Par magnanimité, causé par sa bonne humeur rendue possible par les quelques instants de paix glanés avec Alna, l'homme d'arme décida finalement de demander une plume et un bout de parchemin pour expliquer la cause de sa venue au septon, l'invitant à venir dès que possible rencontrer l'héritier des Aversin. Même s'il n'était pas franchement croyant, Vérole utilisa sa science de la rhétorique pour bien faire passer ceci comme une invitation et non pas une injonction, on ne jouait pas à ça avec les prêtres des Sept, et puis, ça ferait un peu la nique à Enguerrand qui aurait du prévoir le coup à son sens.
Par acquis de conscience, et puisque une protection divine ne faisait jamais de mal, le chien de sa seigneurie glissa une piécette dans le tronc, ne serait-ce que pour que le jeune initié n'oublie pas son message.

Sur le chemin du retour, ses yeux furent attirés par une lutte féroce dans une ruelle. Fadira se trouvait là, s'attaquant à de pauvres bouts de bois et des poteries comme si c'étaient des hommes. Un entrainement ? Cela était parfaitement insolite dans cette ruelle sale, couverte de fange et où une odeur imprécise d'excrément et de pissat agressaient les nez non accoutumés aux odeurs de la ville. Et la belle et fraiche servante venait ici, toute seule ?
Étonné, Vérole s'avança dans les ombres, le plus discrètement possible, et regarda fasciné la danse de la jeune femme. Le fossoyeur n'avait pas menti, elle était tout en souplesse et agilité, aussi rapide qu'une mangouste et plus précise qu'un aigle. C'était tout le contraire du spectacle de la nuit précédente, où Siegwulf se battait tout en force et brutalité maitrisée. Là, c'était les talents d'une danseuses des sables, délicate et gracile, qui tournait autour de sa proie avant de piquer rapidement, de haut en bas, comme tout bon coup de couteau se devait de le faire. Danse-Lame, taillade exquise, coup d'estoc fatal pour une peau dénudée, elle dansait la mort avec une précision sauvage, qui faisait luire ses temps et dessinait sous sa robe les contours d'un corps ferme et plein de vie. Fadira savait se battre, et devait savoir tuer comme un assassin, avec précision et rigueur. Vérole approuvait cela en connaisseur, lui qui maniait aussi bien la dague que Morgengabe, ce n'était pas n'importe quelle joueuse de cirque qui s'entrainait, mais une femme de caractère qu'il valait mieux avoir dans sa poche...Ou avoir à plusieurs pour être certain de ne prendre aucun risque.

Quand il la sentit sur le point de s'arrêter, et si elle n'avait pas détecté sa présence, Vérole fit craquer intentionnellement un des morceau de poterie qui trainer par terre sous sa botte. Sans arme, les mains bien en évidence, il dit:

"Et bien jeune fille, c'est une manière de détruire les ustensiles de cuisine usagés de cette sorte ? Mais est-ce que cela convient à la dame d'atour de Lysanor Aversin ?" questionna-t-il, tout à fait sérieux.

darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 16344Message darkbaron
05 mai 2013, 14:16

La danseuse cessa son spectacle et jeta sur la Vérole un regard hostile et féroce. Pendant un moment, ce dernier eut l'impression qu'elle allait l'attaquer, mais son expression perdit rapidement toute trace d'agressivité et elle rengaina son arme, en sueur et haletante, puis épongea son front du dos de la main en ne le quittant jamais du regard, comme si elle se méfiait de lui. Elle répondit ensuite, sur un ton las qui indiquait son épuisement :

"Je ne suis pas la dame d'atour de Lysanor. Je pourrais l'être, mais je n'ai pas accepté cette proposition. Je l'aime beaucoup, mais il y a quelque chose que je dois accomplir et cela passe avant tout le reste, y compris pour amour pour elle. Ce n'était pas prévu... Je ne pensais plus aimer."

La honte se lisait dans son regard : succomber aux charmes de Lysanor n'avait jamais fait partie de ses plans et l'avait même détournée de ses véritables objectifs, que la Vérole connaissait sans doute déjà grâce à sa petite discussion avec le fossoyeur durant l'après-midi.

Elle marqua un moment d'hésitation, puis reprit finalement la parole après avoir rassemblé toute sa volonté :

"Je suppose que vous vous doutez désormais que je ne suis pas une simple servante. Je trouve cela terriblement fâcheux, mais il faut admettre que c'est entièrement de ma faute... J'ai fait preuve d'une grande imprudence. Malheureusement, je n'ai aucun autre endroit pour pratiquer tout ce que j'ai appris. La logique voudrait que je vous tue parce que vous m'avez surprise en plein entraînement et que vous allez sans doute rapporter cela à votre seigneur, mais cela attirerait l'attention sur moi et m'empêcherait sans doute de tuer le seul homme en ces lieux qui le mérite. Je ne ferai donc rien contre vous."

Elle fit quelques pas et s'arrêta pour ajouter quelques paroles :

"Je sens la sueur et d'autres choses peu agréables. Je vais me nettoyer à la rivière avant de retourner au château pour m'y reposer. Je suppose que vous y retournerez également et que c'était votre destination quand vous m'avez vue. Si vous avez des questions, je vous y répondrai là-bas car nous y serons bien plus tranquilles pour discuter. J'ai été suffisamment indiscrète comme cela aujourd'hui... Me suivrez-vous pour apprendre une bonne partie de la vérité, si vous ne la connaissez pas déjà, ou préférez-vous rentrer au château pour dire à votre cher Enguerrand tout ce que vous avez vu ?"

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