[SdA] Des temps incertains et troublés

[Eoin Mac Aoidh]

Le Rohirrim avait pris la tête, disparaissant peu à peu sur les plaines qui menaient à Cair Andros. Il connaissait les lieux, étant venu par là hier, et il ne lui avait pas semblé voir de signe de l'ennemi à ce moment.
Quoiqu'il en soit, il restait vigilant, et, confiant dans sa capacité à prendre de vitesse des éclaireurs du Mordor, il menait le chemin de loin, non seulement sur la route mais surtout sur les côtés, regardant là où on aurait pu se cacher ou tendre des embuscades.

[Crépuscule]

Narohtar marchait en tête du reste du groupe.

Il profita de cette partie peu dangereuse du trajet pour discuter avec ses compagnons, curieux de connaître les contrées que chacun avait parcouru.

Il restait néanmoins attentif, et surveillait le retour du cavalier.

[darkbaron]

J'avance, mais vous êtes libre de poster pour dire que vous discutez sur le trajet.

Les héros finirent par arriver au bout de plusieurs heures à la première grande étape de leur trajet, à savoir l'île de Cair Andros, située sur l'Anduin. Il s'agissait d'une île à la fois longue et étroite, s'étendant sur près d'une dizaine de miles. Au nord, des rochers aiguisés séparaient les eaux du fleuve et changeaient celles-ci en écume, cette dernière ayant d'ailleurs donné son nom à l'île. En effet, en Sindarin, Cair Andros signifie "le navire à la longue écume".

L'île elle-même était presque entièrement recouverte d'arbres. Il était probable qu'il y ait eu, à une époque ou une autre, des défenses sur cette île en raison de son importance stratégique indéniable pour le royaume du Gondor, mais ça ne semblait plus être le cas à vue d’œil. En tout cas, il était évident qu'il n'y avait plus aucune garnison sur l'île elle-même et, s'il y avait eu des fortifications quelque part, la végétation avait probablement dû l'envahir.

Sur un point, les aventuriers pouvaient être rassurés : il n'y avait certes aucun homme du Gondor sur les lieux pour les accueillir et les protéger d'éventuels ennemis, mais aucune menace non plus. Pour une raison ou une autre, l'ennemi évitait d'occuper la rive ouest et l'île, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. En outre, les arbres de Cair Andros avaient l'avantage de cacher nos héros sous leurs manteaux. Ils avaient donc un abri à peu près sûr.

[Crépuscule]

Le rôdeur installa la petite compagnie à l'abri des arbres puis, s'écarta un moment du groupe pour aller se poster en bordure du bois sur la rive est afin d'observer la fo^rêt de l'Ithilien du Nord.

Il fit le vide de ce qui l'entourait pour se concentrer sur la vie au delà du fleuve, cherchant son rythme habituel, jaugeant d'éventuels changement par rapport à ce qu'il connaissait.

[darkbaron]

Au premier abord, tout semblait à peu près normal pour un œil non-averti, mais en regardant de plus près, on voyait bien que quelque chose affectait la forêt sur la rive est. Par exemple, il était évident que certains arbres avaient été coupés pour des raisons inconnues, ce qui indiquait une certaine activité. De plus, au loin s'élevait une fumée sombre signalant la présence d'un campement. En somme, il était évident qu'il y avait un peu de monde...

Pour le moment, il était impossible de déterminer si cette présence était hostile ou amicale. Néanmoins, il était difficile d'imaginer des rôdeurs de l'Ithilien faire preuve d'aussi peu de discrétion. Ce devait d'ailleurs être tout bonnement inimaginable pour quelqu'un qui les connaissait.

Que comptaient donc faire nos héros ? Se reposer un certain temps ? Monter un camp dans ce but ?

[Maëlys]

Jusqu'à leur arrivée à la forêt, la Lossoth ne décocha pas un seul mot. Elle concentrait sa pensée sur sa marche, le plaisir de sentir la terre défiler sous ses pieds, le rythme de sa respiration, le doux tiraillement des muscles. Ainsi que du paysage, des plaines, encore des plaines et toujours des plaines à pertes de vue.
Elle avait l'impression d'être un point mouvant qui clamait haut et fort où elle était, qui invitait même d'éventuels ennemis à s'approcher.

Mais personne ne vint, seule la marche continua à son propre rythme. Jusqu'à l'arrivée à Cair Andros.

Les autres semblaient fatigues, Leijana l'était aussi, mais un peu...

Sans demander son reste, elle commença à fureter un peu autour du camp, pour s'assurer que s'installer ici n'était pas dangereux.
Elle rayonna sur quelques dizaines de mètres puis retourna au campement et attendit le retour du rôdeur qui s'était absenté pendant ce temps-là.

Silencieuse, elle se sentait mal à l'aise à l'idée d'adresser directement la parole à un des membres de l'équipée.
Dans quelle histoire s'était-elle fourrée...

[Crépuscule]

Narohtar revint auprès de la petite troupe.

"Nous allons rester ici cette nuit pour récupérer des forces pour demain, mais nous devons rester vigilant.
Il y a de l'activité sur l'autre rive, j'ai repéré la fumée d'un campement plus loin à l'est. Cette présence n'est pas habituelle dans les parages, mieux vaut rester discret.
Nous nous passerons de feu ce soir. Avalons quelques rations et dormons, nous partirons avant l'aube demain.

Pour cette nuit, nous allons faire des tours de gardes par deux."

Le rôdeur organisa les duos, Dame Meril et Déorwine en premier, il prendrait le suivant avec Leijana et demanda à Gloin et Snorri de se charger du dernier tiers.

Il y a d'autres nains ? si oui, on fera des quarts et pas des tiers.

Durant la courte le temps où ils hydratèrent leurs gorges assécéhes et emplirent leur ventre, Narohtar, éternel curieux fasciné de contrées inconnues, s'enquit auprès des nains de quelques épopées vécus ou de leurs aïeux, et de leur narrer les beautés de leurs royaumes.

[darkbaron]

Non, non, il n'y en a bel et bien que deux, pas un de plus, pas un de moins.

Les Nains se posèrent et sortirent le nécessaire de campement de leur paquetage, en grognant à l'idée de ne pas avoir de feu. Ils comprenaient parfaitement la décision du rôdeur et ne cherchèrent aucunement à la contester, mais cela ne les empêcha guère de se plaindre un peu pour la forme.

En tout cas, ils acceptèrent sans problème de s'occuper du dernier tiers de garde : ils allaient pouvoir se coucher rapidement...

De son côté, Dame Meril ne refusa pas non plus son tour de garde, d'autant plus qu'elle allait être avec le cavalier.

À la demande du rôdeur, Snorri commença donc à décrire la beauté d'Erebor, la Montagne solitaire :

"Vous voulez entendre parler de notre royaume... C'est difficile de décrire une telle magnificence, mes amis, mais je suis sûr que vos yeux seraient émerveillés devant autant de beauté. Pour tout vous avouer, j'ignore si des mots existent, dans notre langue ou dans une autre, pour parfaitement décrire l'admiration que je ressens à chaque fois que j'y pense. Ce serait pour moi un honneur de vous faire visiter nos salles... J'espère que ce jour viendra !"

Gloin acquiesça et ajouta brièvement :

"Erebor est un joyau, et l'Arkenstone qui y brille bien plus encore."

[Crépuscule]

"Je l'espère aussi.

Demain, c'est moi qui vais vous mener dans les terres que mes ancêtres et leurs descendants défendent depuis des siècles.
Il n'y pas ici tant de merveilles architecturales et de joyaux comparables à ceux d'Erebor , pourtant c'est bien un trésor sur lequel nous veillons.
Même si nous avons perdu nos belles cités, le pays de la Lune, Terres d'Isildur, a la beauté qu'apporte sa douce fragance portée par les vents qui danse dans ses collines au milieu des bois de sapins, de cèdres, de cyprès et de mélèzes. Le soleil y est clément et agréable, et si l'ombre du Mordor ne planaît pas si près, ce serait un havre de paix sans égal.

Mais sa position en fait le carrefour de toutes les menaces envers le Gondor...
Cependant je comprends leur envie de conquête... En effet, j'ai vu une partie de leurs terres, et comparé à cela, il est évident, en sachant que la première vision qu'ils ont de nos royaumes est la beauté de l'Ithilien, qu'ils doivent s'imaginer que les terres au-delà sont encore plus fabuleuses."

Narohtar achevait ses propos sur un ton léger et amusé, mieux valait garder le morale que de pleurer sur leur sort.
Un peu de chauvisme exagéré avec humour ne pouvait pas faire de mal en cet instant.

[Crépuscule]

La nuit tombée, la lettrée et le cavalier veillant, Narohtar qui avait confiance dans la vigilance des duos, se laissa tomber dans le sommeil pour récupérer un maximum d'énergie pour le lendemain.

Si comme il l'espère, les nains le réveille pour son tour de garde, il ira s'éveiller complétement avec l'eau fraîche de l'Anduin et prendra le relais avec Leijana.