[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

Les sujets abandonnés par leurs meneurs disparus ou ne souhaitant pas conclure. En attente de conclusion pour être fermés, ou d'une éventuelle reprise.
Angarad
Jeune pousse
Messages : 233
Inscription : 13 mars 2013, 14:55

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 17771Message Angarad
02 juin 2013, 15:53

- Avec grand plaisir, ser Arheas.

Astrid n'eut pas le temps de développer sa réponse, interrompue par l'arrivée en coup de vent du Mestre de la maisonnée. Ce qu'elle entendit fit monter l'irritation en elle. Tant de désinvolture et de manque de considération de la part d'un prince de sang... Mais de qui se moquait-on ?

- Hé bien, encore heureux... En voilà un qui ne manque pas de toupet ! Croit-il que nous allions nous présenter devant lui en haillons et crasseux de la poussière des combles ? Jamais le seigneur Stark n'aurait eu l'audace de nous prévenir deux jours avant de s'inviter chez nous avec toute sa suite, et pourtant il n'est pas fils de roi. Le seigneur Aversin est-il tout juste digne d'un corbeau et non d'un héraut, pour cinq enfants royaux ? On croit rêver. Enfin... Je suppose que les règles du savoir-vivre et de la politesse au Nord ne sont pas les mêmes de celles qui régentent le Sud, il va falloir s'en contenter.

La jeune femme rassembla les rênes de sa monture et salua d'un signe de tête les trois hommes.

- Enguerrand, ser Arheas, vous me voyez navrée de devoir vous quitter aussi vite mais il faut apparemment se rendre présentable pour Son Altesse, ce qui implique de ne pas sentir l'écurie et de revêtir des atours dignes de son regard princier. Et comme Son Altesse passera les portes encore un peu plus en avance que ce qui avait été prévu... Cela nous laisse à tous encore moins de temps pour le satisfaire.

Elle se retira avec la dignité d'une reine et laissa son cheval aux bons soins des palefreniers, puis se rendit chez elle après avoir donné comme instruction d'avertir son époux et de le renvoyer dans leurs appartements pour s'y préparer. Elle prit un bain, passa un baume parfumé à l'essence de rose sur sa peau laiteuse et choisit avec soin la tenue qu'elle allait revêtir pour l'occasion, puis jeta un coup d'oeil critique à sa mise avant de sortir de chez elle.

Ses longues boucles fauves avaient été rassemblées en un chignon aérien piqué de deux petites fleurs délicates, faites dans la même soie vert émeraude que sa robe, et parsemé de perles. Le généreux décolleté brodé de lys dorés soulignait de belle manière la corole opaline de ses épaules, et la légèreté de l'étoffe ne dissimulait en rien la ligne élancée de sa silhouette. Une ceinture de médaillons venait illuminer d'or la couleur sombre de son vêtement et attirer le regard sur sa taille fine, ses hanches sensuellement galbées et les longues jambes qu'on devinait sous le tissu soyeux. Des chaussures à talons assorties à l'ensemble complétaient le tout et donnait à sa démarche un léger chalouper, tout à fait élégant.

- Avec un peu de chance, Son Altesse trouvera que je suis présentable...

Puis elle descendit dans la cour rejoindre le reste de la famille et se plaça aux côtés de son époux, qui avait fière allure dans ses vêtements très masculins.
Dernière modification par Angarad le 02 juin 2013, 18:53, modifié 3 fois.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.

Eoin Mac Aoidh
Vétéran
Messages : 869
Inscription : 02 mai 2011, 01:48

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 17780Message Eoin Mac Aoidh
02 juin 2013, 16:21

SIegwulf, à peine sorti, fut alpagué par le messager de sa femme. La peste soit de ces Targaryan qui se croient maîtres au point de faire fi de toute éducation !
Il se dépêcha d'aller jusqu'à la chambre pour se changer, même s'il n'avait pas d'aussi beaux atours que son épouse. Il se vêtit de ses bottes, dépoussiérées et cirées, ainsi que d'un pantalon noir tout simple, d'une chemise à col montant de lin blanc, sans oublier un pourpoint de cuir luisant, car il avait jugé que la cotte de mailles ne serait guère apprécié. Son épée impressionnante était retenue par sa ceinture, comme toujours, et il passa par-dessus le tout une cape plus légère, noire ornée de motifs nordiens blancs, qui couvrait son flanc gauche, retenue par une fine ceinture de cuir orné passant son son bras droit. Restait à s'occuper de sa coiffure, et il se peigna rapidement ses cheveux qui s'emmêlaient aisément, mais les laissa libres sur ses épaules.
Il admira sa femme, elle était vraiment très séduisante ainsi, et l'accompagna jusqu'à la cour. Oui, il était très masculin, on sentait, voyait sa force brutale, ce qui était amplifié par l'épée qu'il portait. C'est certain, c'était très loin de sophistications des chevaliers, de beaux vêtements mais pratiques et fonctionnels.
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."

-- Aneirin Y Gododdin XC

DukeTogo
Vénérable
Messages : 3855
Inscription : 31 déc. 2012, 19:28

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 17815Message DukeTogo
02 juin 2013, 20:28

Enguerrand resta calme en se demandant si il y'avait une urgence qui avait précipité l'arrivée de la délégation au lieu de l'après-midi. Lady Karstark avait raison, cela n'était pas très convenable de leur part...
Il la regarda s'éloigner en souriant légèrement, considérant que le cheval faisait les frais du mécontentent de sa cavalière qui le serrait davantage entre ses cuisses et lui tirait le mors, lui faisant ouvrir la gueule et tirer la lanque dans un mouvement de surprise.

Comme pour lui-même : "je vais définitivement croire qu'elle préfère les diners au déjeuners..."

Au mestre affolé :
"Bien. C'est à peine s'il nous reste une heure. Prévenez Manso pour que nos gens rangent ce qui reste et soient présentables et qu'il mette du personnel à disposition du septon si besoin pour ranger la chapelle.
Dès qu'ils franchiront les portes de la ville, les yeux de Vérole en ville accourront nous avertir. Cela suffira pour prévenir chacun afin de les accueillir dans la cour."


Se tournant vers le jeune chevalier :
"L'avantage avec vous, c'est que vous êtes toujours bien mis. Votre ombre... Où est-il passé? Je n'aimerais pas qu'il fasse de mauvaise rencontre ou une laisse une impression désagréable à mes invités. La journée est plus compliqué que prévu, pas besoin de s'attirer le mauvais oeil. Assurez-vous qu'il connaisse sa place, je vous prie.
A propos de place, nous devrons prochainement discuter de la votre et de la pertinence pour vous d'évoluer dans nos murs. Je me rappelle le premier jour de votre arrivée et le plaisir de mon père à vous accueillir, répondant aux souhaits du votre, et voyant avant l'heure une graine forte et vigoureuse. Maintenant que vous êtes homme et chevalier et que mon bien-aimé père ne sera bientôt plus, vous devez pensez à vous... Mais peut-être étiez vous venu nous annoncer que vous quittiez la région pour vous faire un nom dans des lieux plus mouvementés?
Ah... une autre chose. Mon château est ce qu'il est et le nombre des chambres confortables n'est pas extensible. Voyez-vous, j'ai moi-même cédé la mienne à Siegwulf et son épouse, ainsi qu'une seconde pour leur fils, sa nourrice et son propre enfant. N'ayant pas été prévenu que vous reviendrez ce jour, nous avons affecté la chambre dont vous avez généralement l'usage à un de nos invités. Je suis sur que vous comprenez mais dites moi si je me trompe... Je dois moi aussi penser au intérêt de ma famille."


Enguerrand trouvait étrange le fait que Romulian réapparaisse aujourd'hui et le titillait justement pour distinguer hasard fortuit ou visite opportune.
De plus, à mot couverts, son message était clair : "ce que mon père a accepté, j'ai le pouvoir de le défaire."
Malgré la réputation généreuse qu'il s'appliquait à faire connaitre, Enguerrand était tout sauf un mécène.
Le fils Arhéas savait parfaitement qu'Enguerrand était ambitieux et qu'il n'accordait rien s'il ne voyait pas de retombées éventuelles à son avantage.

Il se jouait bien là autre chose que de savoir s'il allait devoir partager une chambre de bonne avec Raymun.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister

Avatar de l’utilisateur
Maëlys
Vénérable
Messages : 4615
Inscription : 11 sept. 2011, 12:03
Localisation : Caen - Basse Normandie

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 17849Message Maëlys
03 juin 2013, 18:02

Le voyage avait été usant et Raymun aurait volontiers pris du temps pour se rincer quelques peu.
Mais les instructions de celui qui le paye étaient on ne peut plus clair, quoiqu'il se passe il ne doit rien lui arriver. Il déclina donc d'un signe de tête, comme souvent.

Tant pis si ça lui allait pas, il comptait pas s'asseoir sur sa paye en faisant un écart dès son arrivée au château. Les gardes ont beau dire ce qu'ils veulent, on ne se sent pas toujours en sécurité dans ces lieux, surtout quand celui qui s'appelle La Vérole traîne dans les parages. Oiseau de mauvaise augure lui.

Et puis, il aurait sûrement le temps de se décrasser d'ici le soir. La délégation n'arrivera sûrement que dans plusieurs heures ce lui permettra de trouver un moment pour lui.

Dans tous les cas, il suivit Romulian dans les couloirs du château, gardant ses trois pas en retrait, main sur le pommeau. Ce qui permettait par moment de voir un jeune serviteur se coller contre le mur pour le laisser passer car bon, il faut l'avouer la barbe et le bandeau faisaient souvent effet en complément de l'arme.

En arrivant dans la cour, il vit le chevalier se diriger directement un homme. Il mit la main en visière pour ne plus se trouver à contre-jour, pour voir finalement Enguerrand, le fils du châtelain. Sentant sa présence pas nécessaire, il ralentit le pas et se posa dos à un mur à une dizaine de mètres de là.

darkbaron
Vénérable
Messages : 3971
Inscription : 07 déc. 2012, 22:27
Contact :

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18018Message darkbaron
06 juin 2013, 01:27

Après un long moment d'attente, on entendit les cors retentir au loin, suivis du bruit, de plus en plus fort, de centaines de sabots. Deux hérauts en armure blanche précédaient le cortège, leurs bannières volant au vent, donnant ainsi au dragon tricéphale rouge de la maison Targaryen une allure encore plus majestueuse. Il y avait un contraste assez saisissant entre ces deux cavaliers, tout de blanc vêtus, et cette bannière noire qu'ils arboraient.

Bien évidemment, les deux chevaliers immaculés étaient deux des sept membres de la garde royale. Il était naturel d'en voir parmi les gens du cortège car on comptait deux princes du sang parmi les présents. Le roi tenant à ses fils, en particulier à son héritier, il avait probablement ordonné à ces hommes d'accompagner sa progéniture, ainsi que ses demi-frère et demi-sœur, afin d'assurer leur protection et de veiller sur eux durant leur tournée.

Justement, la famille royale suivait directement les deux hommes. L'homme qui menait le cortège était un jeune homme ayant fière allure, visiblement de grande taille et d'assez forte carrure, portant un pourpoint noir sur lequel était brodé le blason de sa maison. Curieusement, le Targaryen ne possédait aucunement la chevelure caractéristique de sa famille, ses cheveux plutôt courts étant noirs de jais. Il ne pouvait s'agir que de Baelor, fils aîné du roi Daeron II, héritier de la Couronne et prince de Peyredragon. Il avait probablement hérité de la chevelure de sa mère qui, rappelons-le, était dornienne.

En revanche, le jeune homme qui l'accompagnait avait bien hérité des cheveux de sa famille, qu'il gardait assez longs, ces derniers lui tombant sous les épaules. Ils semblaient assez raides et c'était à l'image de celui qui les arborait : le prince Maekar était un jeune homme peu souriant et puissamment bâti dont les joues avait été marquées à une période indéterminée de sa vie par la vérole. Il tentait de se laisser pousser la barbe afin de cacher ces marques, mais celle-ci était pour le moment peu fournie. Il était impressionnant, mais ne possédait aucunement la prestance de son aîné.

Derrière eux se trouvait un homme plus étrange : il semblait avoir sensiblement le même âge que Maekar (à savoir environ une petite vingtaine d'années), mais il arborait une cape noire dont le capuchon était rabattu sur sa tête. Néanmoins, ils finirent par voir qu'il avait les cheveux blancs et les yeux, non pas violets comme des Targaryen, mais rouges. En somme, il était albinos. En outre, il arborait sur la gorge et le cou une énorme tache de naissance dont la forme rappelait selon certains un corbeau, ce qui avait valu à son porteur le sobriquet de "Freuxsanglant". Il s'agissait donc de Brynden Rivers, un des quatre Grands Bâtards d'Aegon IV. Il arborait à sa ceinture une épée qui semblait être de grande qualité à en juger par la garde, mais il était difficile d'en voir plus...

Enfin, juste derrière Brynden et, bien évidemment, avant la suite qui les accompagnait, on pouvait voir deux jeunes femmes d'une grande beauté. Elles étaient visiblement un peu plus jeunes que les trois hommes, mais n'étaient probablement plus des jeunes filles depuis quelques années.

La première était incroyablement belle, ce qui n'était pas une mince affaire car sa voisine n'avait pas à rougir de ses charmes. Une très longue chevelure blonde encadrait un joli visage sans défaut et retombait dans son dos et sur sa poitrine en formant de longues mèches or et argent. Ses formes étaient fort plaisantes au regard, pour ne pas dire qu'elles étaient généreuses. D'ailleurs, sa longue robe blanche les mettait bien en valeur, de même que sa ceinture qui affinait sa taille. Il y avait en outre un détail qui méritait d'être mentionné : la belle avait un œil bleu sombre et un œil vert étincelant. Ces yeux vairons, loin d'entacher sa beauté, ne faisaient au contraire que l'accentuer. Il ne pouvait s'agir que de la plus jeune des Grands Bâtards, Shiera, dont la beauté était à la hauteur de sa réputation.

La dernière était, du moins en apparence, une Targaryen : ses cheveux et ses yeux ne permettaient aucunement de penser le contraire. Néanmoins, elle n'était pas en tête du cortège avec les deux princes Targaryen, ce qui indiquait qu'elle n'était probablement pas aussi importante. Elle était probablement la plus jeune dans cette galerie de grands personnages qui se dressait devant leurs yeux. Sa beauté étant sans doute plus délicate que celle de sa voisine, mais cela pouvait tout aussi bien n'être qu'une apparence trompeuse... Qui pouvait vraiment le savoir ? Personne ne la connaissait dans le domaine...

Le cortège finit par s'arrêter devant Enguerrand et sa cour. Le prince Baelor descendit de sa monture sans attendre la moindre aide et tendit la bride de son fier destrier au premier garçon d'écurie qui passait par là avant de s'approcher de l'héritier de la maison Aversin en disant d'un ton aimable :

"Messire Aversin, c'est un honneur de vous rencontrer et je suis sûr que vous serez un hôte plaisant. Au fait, veuillez nous excuser pour les désagréments causés, mais mon oncle, Brynden, a jugé utile de brouiller les pistes concernant notre tournée, sans doute afin d'éviter quelques dangers imprévisibles... Comme une embuscade. C'est la raison pour laquelle vous avez reçu des messages contradictoires et n'avez guère été prévenu à l'avance, ce que je déplore sincèrement, croyez-moi. Néanmoins, je suis sûr que tout se passera bien. Ma suite vous aidera même à préparer nos chambres."

Il sourit d'un air qui semblait sincère. À dire vrai, pour un héritier, le prince semblait incroyablement affable, en plus d'être charismatique.

En revanche, Maekar ne l'était clairement pas autant car il descendit de sa monture à son tour et lança :

"Allons, mon frère, trêve de bavardages ! Nos montures ont soif et les demoiselles Shiera et Naerys auront sans doute besoin d'un endroit pour se rafraîchir après une chevauchée sous un tel soleil ! Ces mondanités sont d'une telle banalité ! On pourra discuter plus tard..."

Baelor soupira sans se défaire de son sourire et répondit calmement :

"Patience, Maekar. Je suis certain que tout cela ira assez vite et que tu pourras te désaltérer prochainement. Respecte donc notre hôte, qui a l'amabilité de nous accueillir sur ses terres dans ces conditions. Permettez-moi de vous présenter mon frère, Maekar... Comme vous venez sans doute de vous en apercevoir, il n'est pas connu pour son tact, mais ce n'est pas un méchant homme. Il est juste un peu plus bourru que moi."

Maekar préféra ne rien répondre à son aîné. Derrière eux, Brynden et Shiera s'approchèrent à leur tour. Par politesse et par respect envers leur rang (des bâtards royaux légitimés jouissaient tout de même d'un certain statut), le prince prit la peine de les introduire :

"Et voici mon oncle et ma tante, si on peut le dire, bien qu'ils soient plus jeunes que moi : Brynden Rivers et Shiera, surnommée Seastar."

D'une démarche sensuelle et fort plaisante à regarder, cette dernière s'approcha d'Enguerrand en arborant un sourire charmeur, pour ne pas dire séduisant, son regard brillant de malice, puis prit la parole d'une voix douce, légèrement susurrante et donc tout aussi charmante qu'elle :

"Messire, c'est un plaisir de faire votre connaissance."

Brynden resta silencieux, mais son expression et le regard qu'il lançait à la jeune femme indiquaient que son attitude ne lui plaisait guère...

Angarad
Jeune pousse
Messages : 233
Inscription : 13 mars 2013, 14:55

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18019Message Angarad
06 juin 2013, 02:41

Astrid regarda arrivée le royal cortège avec une moue ironique. Plusieurs centaines de sabots... Le prince et son aréopage s'étaient déplacés très nombreux, histoire d'être bien sûr d'être remarqués sur la route, et les explications approximatives fournies à propos de soi-disant messages contradictoires pour brouiller les pistes la faisaient doucement rire. Comme si un cortège de plusieurs dizaines de personnes - vu qu'il arrivait plusieurs centaines de sabots - était ce qu'on pouvait appeler un petit groupe discret. Les comploteurs aux petits pieds de Dorne avaient encore de beaux jours devant eux.
La réflexion agacée du bourrin de service, tout princier qu'il fût, lui fit hausser un sourcil scandalisé.

* Par les dieux... Il est vrai qu'il est toujours bien plus important de se rincer le gosier et de rafraîchir les deux femmes, qui n'ont bien sûr ni tête, ni jambe, ni éducation à l'image du reste de la famille, que de respecter la plus élémentaire des politesses envers son hôte, qui reçoit tout ce beau linge en urgence et à qui on a royalement concédé la possibilité de se rendre présentable. Décidément, ce pays est d'une décadence crasse et son plus beau représentant se dresse devant moi. Le seigneur Stark lui aurait arraché la tête pour s'être invité comme un barbare et avoir osé parler de la sorte en sa présence. Ce n'est pas un méchant homme... Encore heureux ! Il est déjà grossier et insultant, il ne manquerait plus qu'il soit méchant par-dessus le marché ! *

Les inévitables présentations s'enchaînèrent jusqu'au clou du spectacle et le numéro de charme de la poupée de cire. Astrid baissa la tête pour dissimuler la moquerie dans son regard, lissant la soie de sa robe pour détourner une éventuelle attention. La "princesse" lui rappelait assez les jolis volatiles que son père aimait garder dans le parc du château. Comme eux, elle n'avait d'autre utilité que de décorer avantageusement la pelouse. Mais comme eux également, elle servait à attirer le regard à un endroit.

* Allez, fais un effort... Regarde comme je suis physiquement intelligente... Regarde-moi dans les yeux... Non, pas ceux-là, plus bas, les yeux... Allez Enguerrand, donne-lui ce sourire qu'elle attend et dont tu as le secret, et fais en sorte de fondre sur place. Avec un peu de chance, elle arrêtera de s'avilir pendant un certain temps.*

La jeune femme jeta un coup d'oeil à son époux. Le comportement du frère et de la soeur était le genre d'attitude qu'il détestait par-dessus tout, lui qui s'obligeait à une politesse de tous les instants. Lui, le bâtard que son père sénescent n'avait pas jugé opportun de légitimer et qui pourtant le méritait. Elle croisa son regard et lui adressa un sourire, ignorant un instant les nouveaux-venus. De toute façon, les trois-quarts d'entre eux avaient réussi à gâcher son humeur, elle n'espérait pas grand-chose du dernier qui avait eu pour l'instant l'excellente idée de ne rien dire.
Dernière modification par Angarad le 07 juin 2013, 00:24, modifié 2 fois.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.

Eoin Mac Aoidh
Vétéran
Messages : 869
Inscription : 02 mai 2011, 01:48

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18020Message Eoin Mac Aoidh
06 juin 2013, 02:52

Pour Siegwulf, ce n'était guère différent. On aurait dit une cour de singes qui se déplaçaient en nombre pour faire croire à leur importance, voire même se croire importants. Déjouer une embuscade par de stupides messages, en étant aussi nombreux ? Tout Westeros entre Port-Réal et ici devaient savoir exactement quand et où cette petite armée s'arrêtait, car il fallait prévoir assez de chambres, de place, de nourriture...
Le jeu de la tante était clair, évident. Charmer Enguerrand pour le mener par le bout du nez. Et cela dégoûtait presque le bâtard, incapable de jouer franchement, d'être directs, ces Targaryan devaient s'imposer, s'étaler, utiliser le moindre charme pour se faire remarquer et ne pas se faire écraser. D'ailleurs, aucun d'entre eux ne l'intéressait, ne semblait même digne de lui. Il irait presque jusqu'à les claquer, ces parvenus dont le seul mérite était d'être nés avec ces cheveux blancs et ces yeux violets, incapable d'être polis, d'être éduqués. Mais pour son père et Enguerrand, il se forcerait à monter qu'on peut être bâtard et bien élevé, il représenterait fièrement le Nord et les Karstark.
Il croisa le regard d'Astrid, ne put s'empêcher de sourire également. Finalement, cette délégation ne faisait que confirmer ses idées sur les conquérants de Westeros, et sur ceux qui étaient les plus barbares des Royaumes...





edit : grosse faute qui rendait une phrase incompréhensible
Dernière modification par Eoin Mac Aoidh le 06 juin 2013, 11:52, modifié 1 fois.
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."

-- Aneirin Y Gododdin XC

Avatar de l’utilisateur
Wolfen
Vénérable
Messages : 2635
Inscription : 01 mai 2013, 18:14

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18044Message Wolfen
06 juin 2013, 11:50

Naerys était exténuée par le voyage. Bien que la chaleur en elle même ne l'impactait généralement pas, elle était habituée des îles, et le climat de la baie de la Nera n'avait rien à voir avec ici. De plus, chevaucher aussi longtemps n'était pas son passe temps favori. Mais qui était elle pour ce plaindre...

Elle contempla la cité à son arrivée, l'architecture n'avait rien de commun à ce qu'elle avait connu. Un instant elle se perdit dans ses pensées

*C'est donc là que je vais...*

Mais elle fut rapidement ramenée à la réalité par les propos des personnes qu'elle accompagnait.

Naerys portait une robe légère mélant le bleu profond et le vert-océan, suffisament présentable pour l'occasion tout en étant confortable pour chevaucher. Sa tenue ne comprenait pour seule ornement qu'un hypocampe d'argent accroché autour du coup. Elle avait pris soin de se faire une toilette avant son arrivée pour ne pas dénaturer avec le reste du cortège.

Elle savait cependant que ça ne durerait pas. Du haut de ses 16 ans, cette jeune fille séduisante aux longs cheveux d'or-argent attachés simplement et aux eux violets ne disait rien, attendant patiemment qu'on la présente.
Elle savait ce qui risquait de se produire et appréhendait ce moment. Pourtant, elle fit au mieux, respectant le protocole. Mais ces yeux trahissaient clairement une certaine inquiétude...

*C'est donc lui le seigneur Aversin... Je me demande quand cela va ce produire...*

Avatar de l’utilisateur
Maëlys
Vénérable
Messages : 4615
Inscription : 11 sept. 2011, 12:03
Localisation : Caen - Basse Normandie

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18114Message Maëlys
06 juin 2013, 19:30

Raymun était encore adossé à son mur, observant la cible de son contrat qui discutait avec le fils du châtelain.
Autour d'eux, tout s'agitait depuis que le cortège avait été annoncé.

Se soustrayant à son office quelques minutes, laissant ainsi Romulian sous la garde d'Enguerrand et de ses proches, il alla se débarbouiller rapidement le visage pour retirer la crasse du visage. Ce n'était pas excellent mais il n'avait pas le temps de faire plus.

Revenant à son poste, il put voir que Romulian n'avait pas bougé d'un poil, se tenant toujours aux côtés d'Enguerrand sans pour autant lui parler.
Le soleil agréable lui chauffait le visage mais avait à la fois tendance à brûler plus qu'autre chose la peau autour de son œil manquant. Entendant les cors et les sabots, il décida de reprendre son poste. Il traversa la cours puis se posta deux pas derrière Romulian.
Si jamais Enguerrand ou une autre personne tourne son regard vers lui, il lâche un "M'sire" tout en inclinant la tête.

Alors que le cortège n'était pas encore arrivé, il pensa à réajuster son bandeau pour que celui-ci ne se décroche pas au moment inopportun.

Mais quelque soit son origine, il ne put s'empêcher de lâcher un juron dans sa barbe lorsqu'il vit celui-ci arrivé. D'abord précédé par deux hommes d'un blanc pur, tenant les bannières des Targaryens. De sa vie, il ne se serait jamais attendu à croiser un des Septs. Mais le pire fut la suite, toute une procession d'hommes et de femmes, combattant ou courtisans...
Raymun ne pouvait s'empêcher de promener son œil sur l'ensemble du cortège, se sentant un peu dépassé par les évènements...

Le principal était qu'il avait Romulian à côté de lui, en vie, et qu'il allait continuer à toucher son argent en le protégeant. Le reste viendrait.

Crépuscule
Mathusalem
Messages : 5918
Inscription : 17 févr. 2011, 17:16

Re: [Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage

Message : # 18136Message Crépuscule
06 juin 2013, 22:21

DukeTogo a écrit :"L'avantage avec vous, c'est que vous êtes toujours bien mis. Votre ombre... Où est-il passé? Je n'aimerais pas qu'il fasse de mauvaise rencontre ou une laisse une impression désagréable à mes invités. La journée est plus compliqué que prévu, pas besoin de s'attirer le mauvais oeil. Assurez-vous qu'il connaisse sa place, je vous prie.
A propos de place, nous devrons prochainement discuter de la votre et de la pertinence pour vous d'évoluer dans nos murs. Je me rappelle le premier jour de votre arrivée et le plaisir de mon père à vous accueillir, répondant aux souhaits du votre, et voyant avant l'heure une graine forte et vigoureuse. Maintenant que vous êtes homme et chevalier et que mon bien-aimé père ne sera bientôt plus, vous devez pensez à vous... Mais peut-être étiez vous venu nous annoncer que vous quittiez la région pour vous faire un nom dans des lieux plus mouvementés?
Ah... une autre chose. Mon château est ce qu'il est et le nombre des chambres confortables n'est pas extensible. Voyez-vous, j'ai moi-même cédé la mienne à Siegwulf et son épouse, ainsi qu'une seconde pour leur fils, sa nourrice et son propre enfant. N'ayant pas été prévenu que vous reviendrez ce jour, nous avons affecté la chambre dont vous avez généralement l'usage à un de nos invités. Je suis sur que vous comprenez mais dites moi si je me trompe... Je dois moi aussi penser au intérêt de ma famille."

.

Et voilà des mois de travail à plaire au père qui allait bientôt être réduite à néant ... Et le fils était si dur d'approche ... mais Romulian se maudit lui même de ne pas avoir tenter plus tôt d'entrer dans ses bons papiers .. Mais peu importait, les choses changeaient, il fallait accompagner le changement.

"Le garde dont m'a affublé mon père fera bonne figure, celle de ne pas se faire remarquer, j'y veilerai. C'est déjà si vexant envers vous autant qu'envers moi, de montrer si peu de confiance, que je tolère sa présence que par respect de l'autorité de mon père. Mais il faut que je m'estime heureux que ce dernier se porte en pleine forme. J'ai tant de reconnaissance pour votre père que je suis vraiment touché par ce qui lui arrive.

Je suis revenu pour continuer d'être au service de la maison Aversin, et également pour apporter un présent pour votre père de la part du mien, mais le moment est surement mal venu pour lui remettre cette épée façonnée par nos mestres-forgerons. Et il est inutile de vous cacher, bien plus que j'apprécie de vivre en votre domaine loin de la vigilance de mon père, je ne doute pas que vous le sachiez, que je me suis découvert de l'affection pour votre soeur.

Je comprends tout à fait votre position, nous pourrons en discuter dès que vous serez plus disponible. Avec le cortège qui arrive en avance, vous avez bien d'autres préoccupations de plus d'importance, je ne voudrais pas vous retarder plus."
MJ:Warhammer, MektonZ
PJ:[AdC] Agent Irish

Ainsi que d'innombrables PJ sacrifiés sur l'autel de la Fortune, Impératrice des Mondes ...

Répondre