Cela faisait quatre jours que les réfugiés avaient fui Deh'ad dévastée. La situation était hautement chaotique et imposait de jouer au chat et à la souris avec différents périls.
- les armées, réfugiés, brigands circulaient sur la Voie Sainte reliant Ard-Amrach à Fionnfuar où avait jadis débarqué le missionnaire qui avait apporté la foi en l'Unique
- les troupes hérétiques avaient apparemment le contrôle du Nord et d'une partie du Centre, tandis que le sud de Gwidre faisait également l'objet de tension, les informations les plus contradictoires circulaient
- finalement, après avoir envisagé de partir vers le Nord-Est vers l'Archipel des Cendres, les réfugiés avaient été contraints de bifurquer vers le sud de Fionnfuar, dans les montagnes pour éviter divers inconforts tels que l'enrôlement forcé, le brigandage et autres violences sordides
Les choses commençaient enfin à se calmer, le groupe des voyageurs s'éloignait des zones de combat, passant par des sentiers de berger et de chasseur. Ils étaient en marche vers la Citadelle de Kermordhran, circulant dans une zone de moyenne montagne. Il avait été possible de récupérer ponctuellement quelques vivres, mais la situation était rude. Ils arrivaient à un hameau de bergers avec quelques champs, entretenus avec peine, bordés de pierres sèches, et sur des flancs abrupts, une forêt essentiellement composée de conifères. Les gens ici se méfiaient de tous les étrangers, ils consentaient tout juste à commercer, vendre quelques vivres à des prix excessifs.
Le groupe des voyageurs était assis près de la fontaine et du lavoir, exténué par des jours entiers de marche forcée, de manque de sommeil, repos et de nourriture. Voilà, on leur avait vendu des grains, de quoi cuisiner une bouillie qui leur tenait lieu de nourriture, au mieux agrémentée de quelques plantes cueillies en chemin. [Pour reconnaître les plantes comestibles, il faut avoir des rangs en Milieu Naturel. Pour cuisiner correctement, prévoir des rangs en Artisanat. ]
Des mouvements au loin sur la route qui menait à ce village peu accueillant. Des chevaux qui arrivaient. Peu nombreux. Ils venaient de la direction de Fionnfuar, donc deux ou trois jours au nord. Les cavaliers approchaient. Une poignée... Non, moins... Deux cavaliers et quatre chevaux. Ils portaient... les insignes de la religion réformée, un edelweiss brodé. Un des chevaux était chargé de bagages. Un autre portait un homme inerte, possiblement mort, ramené ici pour être inhumé ? ... Un des cavalier, jeune, était blessé mais en état de chevaucher, l'autre, était apparemment indemne, mais également plus expérimenté, un vétéran.Métajeu a écrit :Et voici quelques visuels sur les Carpates et la région où vous allez : http://pinterest.com/joelledeschamp/tri-kazel/
... le plus jeune... c'était Erwan, Maëlys le reconnaissait... !
Il avait quitté leur village pour devenir compagnon artisan, mais s'était converti à la religion réformée à Ard-Amrach où il avait fui les autorités du Temple qui l'avaient dans le collimateur, ce qui l'avait amené à chercher le salut vers le nord-est. De toute évidence, il s'était enrôlé dans l'armée du Nouveau Prophète... Et il devait être ici en mission... Une mission qui avait mal débuté, un mort au moins et un blessé...
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Le ciel était bas et gris, depuis quelques jours le temps avait beaucoup fraîchi. Aucune auberge au hameau. Dans le meilleur des cas, ils pourraient mendier de coucher dans une grange ou une écurie.
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