OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
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Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Maëlys avait failli piquer un fard en entendant ce dont les autres parlaient puis elle se rendit compte qu'elle l'avait déjà pressentie un ou deux jours auparavant lorsqu'ils étaient revenus avec un étrange sourire l'un et l'autre.
Elle avertit donc les autres membres du groupe :
"On va vous chercher à manger pour ce soir alors, j'espère qu'on va réussir à trouver plus consistant que la mousse."
"Le tunnel avance sinon ? Et personne n'a eu des nouvelles de Garn ?"
Elle avertit donc les autres membres du groupe :
"On va vous chercher à manger pour ce soir alors, j'espère qu'on va réussir à trouver plus consistant que la mousse."
"Le tunnel avance sinon ? Et personne n'a eu des nouvelles de Garn ?"
- Iris
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Dernières nouvelles...
Maëlys est du genre à être capable à éviter de rougir ?... volontairement ?... en réfléchissant ? ... (
)
Le quatuor maussade :
" Oui, à manger ça serait bien."
" On espère avoir fini demain... si tout va bien... "
" Pas vu Garn." ... le ton indiquait qu'ils commençaient à douter qu'ils soient encore en vie.
...

Le quatuor maussade :
" Oui, à manger ça serait bien."
" On espère avoir fini demain... si tout va bien... "
" Pas vu Garn." ... le ton indiquait qu'ils commençaient à douter qu'ils soient encore en vie.
...
Métajeu a écrit :Durant toute la journée, Maëlys aura l'impression tenace d'entendre des soupirs et des pleurs, des suppliques, des appels... Cela ressemble à Erwan, mais il est là et a l'air d'aller bien...
Concernant la grotte, il faudra faire attention à ne pas se perdre... Il y a de la mousse, des champignons luminescents, des ruisseaux... Et en cherchant plus loin (= au risque de se perdre dans le dédale tridimensionnel), il y a des marres et rivières où se trouvent des poissons blancs et des écrevisses, des moules, des escargots... enfin, des formes de vie des cavernes qui ressemblent beaucoup à leur équivalent de la surface. Plus qu'à espérer qu'ils soient comestibles...
Vous avez de quoi poursuivre et occuper votre journée en RP![]()
Je lancerais les jets d'orientation après pour voir si vous vous paumez ou pas![]()
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Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Erwan se contenta d'écouter les autres et de laisser la belle Maëlys intervenir. De toute façon, il ne voyait guère que répondre et ne voulait pas gêner son amie avec des paroles maladroites devant les autres. Il ne réagit pas particulièrement aux propos évoquant les actes d'Amy et de Kevan : il comprenait en soi ce qu'était l'acte charnel. En fait, son retour dans le monde des vivants lui avait même donné l'envie de retrouver rapidement ces sensations, mais elles étaient tellement lointaines dans sa mémoire qu'il ne réagissait pas vraiment quand on en parlait en face de lui. Il abordait la chose avec une certaine distance...
- Maëlys
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Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Lentement mais sûrement, Maëlys prépara l'ensemble de ce qu'il leur fallait afin de partir à la pêche aux protéines animales...
D'un côté de quoi pouvoir cuisiner succinctement là-bas si ils devaient s'éterniser mais également le nécessaire afin de s'éclairer, surtout que cette partie là n'était que vaguement éclairé par le système que Kevan avait remis en place.
En tout cas, ce n'est qu'au bout d'une bonne heure qu'ils purent enfin partir vers les étendues souterraines, n'ayant pas de guide sous la main cette fois-ci, elle décida aux carrefours importants d'indiquer la direction grâce à un gros caillou laissant une trace bien visible contre le métal ou les parois dures des murs...
C'était presque dans un silence mortuaire qu'ils se déplaçaient tout les deux, ne faisant aucun bruit et c'est dans ce silence que Maëlys commença à ressentir comme un malaise, comme si elle entendait Erwan murmurer quelque chose, pousser des soupirs ou des pleurs. Mais à chaque fois elle se retournait vers lui et le découvrait en train de lui sourire...
Au début elle se dit que cela devait sûrement être elle mais le temps passant, elle se posa la question de façon plus réfléchie...
En arrivant au début de la grotte, elle découvrit en premier lieu les mousses, les champignons mais ce n'était pas pour ça qu'ils étaient là. Alors après en avoir parlé avec Erwan, elle décida de suivre un des petits ruisseaux, comme ça cela serait plus simple de remonter jusqu'à l'endroit d'où ils avaient émergé et ils trouvèrent en effet leur bonheur, des poissons, des écrevisses, moules et escargots.
Elle qui n'avait jamais connu les moules de sa vie, ni les écrevisses, elle ne manqua pas de pousser un cri d'exclamation en découvrant ces êtres mais passé la première surprise, elle se hasarda à essayer de récupérer des moules et des escargots, puis à se servir de ces derniers afin d'appâter les poissons et les écrevisses.
Alors qu'ils étaient en train de faire leur pêche, Maëlys crut percevoir une fois de plus ces suppliques, elle se retourna vivement vers Erwan, effrayant par la même occasion un poisson, fronçant des sourcils et le regardant avant d'ajouter :
"Tu es sûr que ça va Erwan, il n'y a rien qui te tracasse ?"
D'un côté de quoi pouvoir cuisiner succinctement là-bas si ils devaient s'éterniser mais également le nécessaire afin de s'éclairer, surtout que cette partie là n'était que vaguement éclairé par le système que Kevan avait remis en place.
En tout cas, ce n'est qu'au bout d'une bonne heure qu'ils purent enfin partir vers les étendues souterraines, n'ayant pas de guide sous la main cette fois-ci, elle décida aux carrefours importants d'indiquer la direction grâce à un gros caillou laissant une trace bien visible contre le métal ou les parois dures des murs...
C'était presque dans un silence mortuaire qu'ils se déplaçaient tout les deux, ne faisant aucun bruit et c'est dans ce silence que Maëlys commença à ressentir comme un malaise, comme si elle entendait Erwan murmurer quelque chose, pousser des soupirs ou des pleurs. Mais à chaque fois elle se retournait vers lui et le découvrait en train de lui sourire...
Au début elle se dit que cela devait sûrement être elle mais le temps passant, elle se posa la question de façon plus réfléchie...
En arrivant au début de la grotte, elle découvrit en premier lieu les mousses, les champignons mais ce n'était pas pour ça qu'ils étaient là. Alors après en avoir parlé avec Erwan, elle décida de suivre un des petits ruisseaux, comme ça cela serait plus simple de remonter jusqu'à l'endroit d'où ils avaient émergé et ils trouvèrent en effet leur bonheur, des poissons, des écrevisses, moules et escargots.
Elle qui n'avait jamais connu les moules de sa vie, ni les écrevisses, elle ne manqua pas de pousser un cri d'exclamation en découvrant ces êtres mais passé la première surprise, elle se hasarda à essayer de récupérer des moules et des escargots, puis à se servir de ces derniers afin d'appâter les poissons et les écrevisses.
Alors qu'ils étaient en train de faire leur pêche, Maëlys crut percevoir une fois de plus ces suppliques, elle se retourna vivement vers Erwan, effrayant par la même occasion un poisson, fronçant des sourcils et le regardant avant d'ajouter :
"Tu es sûr que ça va Erwan, il n'y a rien qui te tracasse ?"
Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Erwan ne parla pas durant tout le trajet, comme à son habitude, et observa Maëlys faire avant de tenter quoi que ce soit. La jeune femme n'avait sans doute pas une grande expérience de la pêche, mais lui, c'était bien pire... Après tout, il n'avait guère plus de souvenirs de sa vie passée.
À un moment, Maëlys se retourna vers lui et lui demanda si ça allait ou si rien ne le tracassait. Que voulait-elle dire par là ? Avait-elle compris ? Soit c'était cela, soit elle était effectivement en train de comprendre... C'était sans doute inévitable. Devait-elle savoir la vérité ? Il l'ignorait...
Il perdit son sourire niais et étrange pour afficher une inquiétude sincère et réfléchit, tourmenté par les questions de la jeune femme. En fait, c'était la première fois qu'il ressentait quelque chose d'aussi négatif depuis qu'il avait retrouvé une enveloppe de chair. C'était... Difficile.
Au bout d'un moment, il décida de se lancer et prit son courage à deux mains pour lui révéler la vérité avec une certaine gravité dans la voix :
"Erwan est mort. Son âme a été arrachée de son corps. Je ne voulais pas laisser son cadavre pourrir dans les limbes et je m'en suis emparé. Je n'ai aucun souvenir de la vie d'Erwan parce que je ne suis pas lui. J'étais quelqu'un par le passé, sans doute, mais... Je n'ai même plus de souvenirs de mon ancienne vie, Maëlys, ou si peu... J'ai pris son corps parce que je ne voulais plus souffrir dans les limbes. Je ne voulais plus de cette terrible éternité !"
Il avait quasiment hurlé cette dernière phrase. Après l'avoir prononcé, il se recroquevilla, la tête entre les mains, et ajouta :
"As-tu conscience de ce que c'est ? De devoir le cacher de crainte que tu me tues ? Je ne voulais pas mentir ! Je voulais prendre sa place et revendiquer son héritage pour qu'il continue à vivre grâce à moi, mais je ne suis pas lui ! Je ne serai jamais lui... Erwan est mort ! Mort !"
Il se mit ensuite à marmonner, à peine audible, comme s'il s'adressait à lui-même ou s'il avait oublié qu'il n'était pas seul :
"Cet inconscient n'aurait jamais dû venir là-dedans... Les vivants n'y ont pas leur place ! Il n'y a rien pour eux là-bas..."
Il releva ensuite la tête vers Maëlys et lui demanda, avec un air de défi et les yeux rouges :
"Que vas-tu faire ? Me tuer ? Me dénoncer ?"
À un moment, Maëlys se retourna vers lui et lui demanda si ça allait ou si rien ne le tracassait. Que voulait-elle dire par là ? Avait-elle compris ? Soit c'était cela, soit elle était effectivement en train de comprendre... C'était sans doute inévitable. Devait-elle savoir la vérité ? Il l'ignorait...
Il perdit son sourire niais et étrange pour afficher une inquiétude sincère et réfléchit, tourmenté par les questions de la jeune femme. En fait, c'était la première fois qu'il ressentait quelque chose d'aussi négatif depuis qu'il avait retrouvé une enveloppe de chair. C'était... Difficile.
Au bout d'un moment, il décida de se lancer et prit son courage à deux mains pour lui révéler la vérité avec une certaine gravité dans la voix :
"Erwan est mort. Son âme a été arrachée de son corps. Je ne voulais pas laisser son cadavre pourrir dans les limbes et je m'en suis emparé. Je n'ai aucun souvenir de la vie d'Erwan parce que je ne suis pas lui. J'étais quelqu'un par le passé, sans doute, mais... Je n'ai même plus de souvenirs de mon ancienne vie, Maëlys, ou si peu... J'ai pris son corps parce que je ne voulais plus souffrir dans les limbes. Je ne voulais plus de cette terrible éternité !"
Il avait quasiment hurlé cette dernière phrase. Après l'avoir prononcé, il se recroquevilla, la tête entre les mains, et ajouta :
"As-tu conscience de ce que c'est ? De devoir le cacher de crainte que tu me tues ? Je ne voulais pas mentir ! Je voulais prendre sa place et revendiquer son héritage pour qu'il continue à vivre grâce à moi, mais je ne suis pas lui ! Je ne serai jamais lui... Erwan est mort ! Mort !"
Il se mit ensuite à marmonner, à peine audible, comme s'il s'adressait à lui-même ou s'il avait oublié qu'il n'était pas seul :
"Cet inconscient n'aurait jamais dû venir là-dedans... Les vivants n'y ont pas leur place ! Il n'y a rien pour eux là-bas..."
Il releva ensuite la tête vers Maëlys et lui demanda, avec un air de défi et les yeux rouges :
"Que vas-tu faire ? Me tuer ? Me dénoncer ?"
- Iris
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Encart technique a écrit :Résistance mentale : 7 + D10(7) vs. 14
Maëlys peut surmonter l'horreur de la situation sans trauma supplémentaire...
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- Maëlys
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Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Juste après sa question, Maëlys avait plongé son regard dans l'être qu'elle avait aimé, et qu'elle aimait toujours actuellement même si c'était dur de le voir ainsi.
L'espace d'un instant il avait hésité avant de changer totalement de visage et d'expression, passant de sa joie habituelle à une certaine tristesse sans nom.
Expression qu'adopta Maëlys dès qu'elle entendit les premiers mots.
Son sourire s'était figé, son cœur s'était arrêté, son sang coagulait dans ses veines, la pétrifiant sur place. Elle baissa immédiatement les yeux vers le sol, sentant un poids s'abattre sur elle.
Elle avait pensé lui répondre au début, voulant le couper net pour lui dire qu'il devait seulement être fatigué ou qu'il avait vécu trop de choses en si peu de temps mais les mots s'étaient figés dans sa gorge, elle se prenait de plein fouet la révélation qu'il annonçait devant elle.
Elle essaya de réagir mais son seul geste fut de frapper le sol juste à côté d'elle, ne récoltant au passage qu'une main dont la peau était entamée par son action. Puis elle tomba, prostrée durant de longues minutes.
Mais sa tristesse n'était pas la seule, alors que le monde lui tombait sur la tête elle entre-voyait à côté d'elle l'inconnu qui habitait le corps de cet être si cher tomber dans les affres du désespoir également, mais elle ne voulait pas l'aider, elle ne voulait rien faire pour elle.
Les minutes passèrent, les unes après les autres, toujours plus silencieuses les unes que les autres, seulement perturbées par les sons fluctuants de la caverne. Elles passèrent longtemps, très longtemps avant que Maëlys ne se relève et lui dise d'une voix monocorde :
"Il faut aller pêcher, les autres vont se demander où on est."
Elle se remit au travail, sans aucune motivation, alignant des gestes méthodiques les uns après les autres pendant qu'elle tentait de se reconstruire de l'intérieur. Son sang commençait à bouillonner en elle d'une certaine façon mais elle tenta de se juguler avant d'ajouter :
"Où est-il maintenant ? A-t-il prit ta place dans tes Limbes, où il endure mille morts ?"
Sa voix s'éleva peu à peu dans la caverne lorsqu'elle poursuivit :
"Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?! Dis-moi, qu'est ce qu'il lui est arrivé ?!!"
Avant d'atteindre son paroxysme lorsqu'elle vociféra d'une force qu'elle ne s'était jamais connu :
"De crainte que je te tues ?! Mais comment veux-tu que je fasse ça alors que ce que je vois uniquement c'est celui qui aurait dû être mien il y a des années ! Comment veux-tu que je tue celui qui aurait dû m'accompagner !"
L'espace d'un instant il avait hésité avant de changer totalement de visage et d'expression, passant de sa joie habituelle à une certaine tristesse sans nom.
Expression qu'adopta Maëlys dès qu'elle entendit les premiers mots.
Son sourire s'était figé, son cœur s'était arrêté, son sang coagulait dans ses veines, la pétrifiant sur place. Elle baissa immédiatement les yeux vers le sol, sentant un poids s'abattre sur elle.
Elle avait pensé lui répondre au début, voulant le couper net pour lui dire qu'il devait seulement être fatigué ou qu'il avait vécu trop de choses en si peu de temps mais les mots s'étaient figés dans sa gorge, elle se prenait de plein fouet la révélation qu'il annonçait devant elle.
Elle essaya de réagir mais son seul geste fut de frapper le sol juste à côté d'elle, ne récoltant au passage qu'une main dont la peau était entamée par son action. Puis elle tomba, prostrée durant de longues minutes.
Mais sa tristesse n'était pas la seule, alors que le monde lui tombait sur la tête elle entre-voyait à côté d'elle l'inconnu qui habitait le corps de cet être si cher tomber dans les affres du désespoir également, mais elle ne voulait pas l'aider, elle ne voulait rien faire pour elle.
Les minutes passèrent, les unes après les autres, toujours plus silencieuses les unes que les autres, seulement perturbées par les sons fluctuants de la caverne. Elles passèrent longtemps, très longtemps avant que Maëlys ne se relève et lui dise d'une voix monocorde :
"Il faut aller pêcher, les autres vont se demander où on est."
Elle se remit au travail, sans aucune motivation, alignant des gestes méthodiques les uns après les autres pendant qu'elle tentait de se reconstruire de l'intérieur. Son sang commençait à bouillonner en elle d'une certaine façon mais elle tenta de se juguler avant d'ajouter :
"Où est-il maintenant ? A-t-il prit ta place dans tes Limbes, où il endure mille morts ?"
Sa voix s'éleva peu à peu dans la caverne lorsqu'elle poursuivit :
"Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?! Dis-moi, qu'est ce qu'il lui est arrivé ?!!"
Avant d'atteindre son paroxysme lorsqu'elle vociféra d'une force qu'elle ne s'était jamais connu :
"De crainte que je te tues ?! Mais comment veux-tu que je fasse ça alors que ce que je vois uniquement c'est celui qui aurait dû être mien il y a des années ! Comment veux-tu que je tue celui qui aurait dû m'accompagner !"
Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
L'être qui était dans le corps d'Erwan guetta les réactions de la jeune femme qui se trouvait devant lui et resta silencieux, le regard vide. Pendant un long moment, un silence particulièrement pesant s'installa et il ne voyait pas de mots justes afin de le briser. De plus, il pensait qu'il fallait laisser du temps à la jeune femme après ce genre de révélations. Elle venait d'apprendre que celui qu'elle aimait était mort et qu'un autre avait pris sa place...
Il se remit au travail avec elle et exécuta ses gestes mécaniquement avant de répondre aux questions que Maëlys s'était décidée à lui poser avec une certaine franchise qui risquait de blesser davantage la jeune femme. En effet, il avait depuis bien longtemps oublié comment ménager les gens.
"Son âme doit désormais errer dans les environs, non loin de l'endroit où il a perdu son corps. Je suppose qu'elle ne connaîtra jamais vraiment le repos et qu'il "vivra" comme j'ai "vécu". Elle a été arrachée par une des choses de l'autre côté. Je ne peux t'en dire plus, je le crains..."
Il soupira, apparemment gêné par le sujet, et ajouta avec une certaine agressivité, presque sur le ton du reproche :
"Qu'espérait-il en y allant ? C'était profondément stupide de sa part... Sans vouloir t'offenser. Il n'y a rien de bien de l'autre côté, juste des horreurs prêtes à vous attaquer et à arracher votre âme. Je ne comprends pas comment il a pu t'abandonner. C'était un inconscient ! Il était peut-être bon, doux et gentil, mais j'ai "vécu" une éternité dans ces limbes et je peux te jurer que j'ai saisi la première occasion d'en sortir ! C'est pire que le plus terrible de tes cauchemars..."
Il s'apaisa visiblement au bout d'un moment et conclut avec calme et un léger sourire sur le visage :
"Tu ne peux me tuer car je possède l'enveloppe de ton ami, je le comprends... D'ailleurs, j'aimerais que tu continues à m'appeler "Erwan". Bien sûr, ce n'est pas mon véritable nom, mais j'ai perdu mon identité il y a bien longtemps et je ne me souviens pas de mon véritable nom. De plus, on prend souvent le nom du lieu où l'on habite et c'est désormais son corps. Je veux l'honorer en prenant sa place et en accomplissant ce qu'il n'a pu faire de son vivant."
Il se remit au travail avec elle et exécuta ses gestes mécaniquement avant de répondre aux questions que Maëlys s'était décidée à lui poser avec une certaine franchise qui risquait de blesser davantage la jeune femme. En effet, il avait depuis bien longtemps oublié comment ménager les gens.
"Son âme doit désormais errer dans les environs, non loin de l'endroit où il a perdu son corps. Je suppose qu'elle ne connaîtra jamais vraiment le repos et qu'il "vivra" comme j'ai "vécu". Elle a été arrachée par une des choses de l'autre côté. Je ne peux t'en dire plus, je le crains..."
Il soupira, apparemment gêné par le sujet, et ajouta avec une certaine agressivité, presque sur le ton du reproche :
"Qu'espérait-il en y allant ? C'était profondément stupide de sa part... Sans vouloir t'offenser. Il n'y a rien de bien de l'autre côté, juste des horreurs prêtes à vous attaquer et à arracher votre âme. Je ne comprends pas comment il a pu t'abandonner. C'était un inconscient ! Il était peut-être bon, doux et gentil, mais j'ai "vécu" une éternité dans ces limbes et je peux te jurer que j'ai saisi la première occasion d'en sortir ! C'est pire que le plus terrible de tes cauchemars..."
Il s'apaisa visiblement au bout d'un moment et conclut avec calme et un léger sourire sur le visage :
"Tu ne peux me tuer car je possède l'enveloppe de ton ami, je le comprends... D'ailleurs, j'aimerais que tu continues à m'appeler "Erwan". Bien sûr, ce n'est pas mon véritable nom, mais j'ai perdu mon identité il y a bien longtemps et je ne me souviens pas de mon véritable nom. De plus, on prend souvent le nom du lieu où l'on habite et c'est désormais son corps. Je veux l'honorer en prenant sa place et en accomplissant ce qu'il n'a pu faire de son vivant."
- Maëlys
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Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
Juste après l'éclat de voix, Maëlys se tut, ne laissant aucun mot filtrer.
Elle attendit encore quelques temps avant de reparler à cet inconnu, cet personne qui avait volé l'apparence d'Erwan, volé tout de lui, ne laissant que la souffrance d'un corps encore présent pour rappeler encore mieux à ceux qui le connaissaient qu'il n'était plus là.
Mais bien plus que ça, Maëlys se demandait comment elle pouvait le croire, cela aurait pu être folie c'est sûr mais la façon dont il le disait et tout ce qui se passait autour d'elle depuis des semaines ne criait qu'une seule chose, il s'agissait de la vérité.
Reprenant un peu de calme, elle tenta de lui poser quelques questions :
"Tu aurais donc perdu ton corps par ici ? Dans cette usine ?
Et, lorsque tu errais comme tu dis, est-ce que tu avais un contact avec le monde réel ?"
A vrai dire, elle espérait sur la réponse, espérait bien des choses..
"Si il a fait ça, je pense que c'était pour essayer de nous protéger de ce que cette usine contient... De cette pierre qui aurait un pouvoir sur les Limbes, je n'ai pas tout compris jusque là mais il me semble bien que c'est ça."
"Et ... par rapport au nom, je veux bien de façon provisoire. Mais pour les autres, que comptes-tu faire ? Leur dire la vérité ou leur cacher comme tu as pu me le faire ?"
Tirant un peu sur ses réserves, elle lui dit finalement :
"Si tu veux que je t'appelle comme ça, ne m'en demande pas trop à côté, ne me demande pas de t'accorder ce que je ne peux pas."
Elle attendit encore quelques temps avant de reparler à cet inconnu, cet personne qui avait volé l'apparence d'Erwan, volé tout de lui, ne laissant que la souffrance d'un corps encore présent pour rappeler encore mieux à ceux qui le connaissaient qu'il n'était plus là.
Mais bien plus que ça, Maëlys se demandait comment elle pouvait le croire, cela aurait pu être folie c'est sûr mais la façon dont il le disait et tout ce qui se passait autour d'elle depuis des semaines ne criait qu'une seule chose, il s'agissait de la vérité.
Reprenant un peu de calme, elle tenta de lui poser quelques questions :
"Tu aurais donc perdu ton corps par ici ? Dans cette usine ?
Et, lorsque tu errais comme tu dis, est-ce que tu avais un contact avec le monde réel ?"
A vrai dire, elle espérait sur la réponse, espérait bien des choses..
"Si il a fait ça, je pense que c'était pour essayer de nous protéger de ce que cette usine contient... De cette pierre qui aurait un pouvoir sur les Limbes, je n'ai pas tout compris jusque là mais il me semble bien que c'est ça."
"Et ... par rapport au nom, je veux bien de façon provisoire. Mais pour les autres, que comptes-tu faire ? Leur dire la vérité ou leur cacher comme tu as pu me le faire ?"
Tirant un peu sur ses réserves, elle lui dit finalement :
"Si tu veux que je t'appelle comme ça, ne m'en demande pas trop à côté, ne me demande pas de t'accorder ce que je ne peux pas."
Re: OdE - Chap. 6.4 - Deux coeurs, deux âmes
"Erwan" haussa les épaules et réfléchit un moment, essayant de puiser au fond de sa mémoire quasi-inexistante. Malheureusement, il avait beau y chercher des souvenirs, il n'y avait qu'un néant triste et froid, triste résumé de son existence depuis qu'il était mort... Il y a bien longtemps.
D'ailleurs, plus il y pensait et plus il se demandait : était-il seulement un "il" ? Peut-être avait-il été une femme ? Il n'en savait rien...
Au bout de ce long moment de réflexion, il répondit d'une voix neutre et calme en plongeant son regard dans le sien :
"Maëlys... Je ne pense pas que les choses soient... Si simples. Je suis mort il y a probablement des siècles de cela. Rien ne me permet d'affirmer que j'ai perdu mon corps dans les environs. Je suis sans doute mort autrement avant d'errer durant des décennies. Et non, je n'avais aucun contact avec le monde tel que tu le connais, celui des vivants... Je n'aime pas le terme de "monde réel". Pour moi, ces Limbes étaient aussi réelles que ce monde."
Il réfléchit encore au geste d'Erwan et haussa les épaules sans un mot. Héroïque, peut-être, mais pas moins inconscient... Cette fois, il s'abstint toutefois d'exprimer son point de vue de crainte de fâcher la jeune femme : il lui demandait déjà beaucoup et ne voulait pas attirer son courroux.
En revanche, la question suivante méritait une réponse digne de son importance. Il sentit dans les derniers mots de Maëlys, "comme tu as pu me le faire", une pointe de reproche qui lui brisait le cœur. Il n'avait pas réellement voulu lui faire de mal, mais il l'avait fait...
À ce moment, il sentit presque un poids sur sa poitrine et y posa sa main. Était-ce de la culpabilité ? Il ne s'en voulait pas franchement pour ce qu'il avait fait à cet imprudent... Il voulait absolument sortir d'ici. Néanmoins, il ne pensait pas qu'il aurait des proches dans les environs... Tout était bien plus difficile pour lui depuis qu'il avait fait la connaissance de la jolie Maëlys. Il voulait juste vivre, mais cela signifiait ressentir comme les vivants : partager leurs émotions et leurs sentiments avec la même intensité, lui qui n'avait pendant des années rien ressenti de tel... C'en était presque insupportable !
Les paroles finales de Maëlys n'avaient d'ailleurs rien fait pour arranger les choses : il lui avait fait du mal, voire même beaucoup de mal, mais elle essayait pourtant de l'aider, probablement par amour pour Erwan, dont il avait pris le corps de façon si égoïste. De plus elle le voyait désormais comme ce qu'il était réellement au fond de lui , comme un étranger, un vulgaire voleur de corps qui l'avait privé de celui qu'elle aimait plus que tout...
Avec un profond déchirement dans l'âme et les yeux larmoyants, il répondit sans oser regarder Maëlys de crainte d'affronter son jugement :
"Ce n'est pas simple pour moi ! Penses-tu que... Je le voulais ? Que je désirais t'infliger ces tourments ? Je te jure que je ne voulais pas te cacher la vérité, mais je n'avais pas le choix ! J'ai fait ça pour me protéger, mais aussi pour vous protéger de l'effroyable vérité. Si j'en parle, non... Si nous en parlons, Maëlys, ils ne feront pas preuve de la même compassion que toi ! Ils me tueront probablement sans hésitation et détruiront ce corps !"
Il sanglota un moment avant de la regarder de nouveau avec une expression déterminée :
"Si quelqu'un doit me tuer, autant que ce soit toi ! Si on ne me laisse pas vivre, autant que le corps d'Erwan périsse de la main de celle qui l'aime !"
D'ailleurs, plus il y pensait et plus il se demandait : était-il seulement un "il" ? Peut-être avait-il été une femme ? Il n'en savait rien...
Au bout de ce long moment de réflexion, il répondit d'une voix neutre et calme en plongeant son regard dans le sien :
"Maëlys... Je ne pense pas que les choses soient... Si simples. Je suis mort il y a probablement des siècles de cela. Rien ne me permet d'affirmer que j'ai perdu mon corps dans les environs. Je suis sans doute mort autrement avant d'errer durant des décennies. Et non, je n'avais aucun contact avec le monde tel que tu le connais, celui des vivants... Je n'aime pas le terme de "monde réel". Pour moi, ces Limbes étaient aussi réelles que ce monde."
Il réfléchit encore au geste d'Erwan et haussa les épaules sans un mot. Héroïque, peut-être, mais pas moins inconscient... Cette fois, il s'abstint toutefois d'exprimer son point de vue de crainte de fâcher la jeune femme : il lui demandait déjà beaucoup et ne voulait pas attirer son courroux.
En revanche, la question suivante méritait une réponse digne de son importance. Il sentit dans les derniers mots de Maëlys, "comme tu as pu me le faire", une pointe de reproche qui lui brisait le cœur. Il n'avait pas réellement voulu lui faire de mal, mais il l'avait fait...
À ce moment, il sentit presque un poids sur sa poitrine et y posa sa main. Était-ce de la culpabilité ? Il ne s'en voulait pas franchement pour ce qu'il avait fait à cet imprudent... Il voulait absolument sortir d'ici. Néanmoins, il ne pensait pas qu'il aurait des proches dans les environs... Tout était bien plus difficile pour lui depuis qu'il avait fait la connaissance de la jolie Maëlys. Il voulait juste vivre, mais cela signifiait ressentir comme les vivants : partager leurs émotions et leurs sentiments avec la même intensité, lui qui n'avait pendant des années rien ressenti de tel... C'en était presque insupportable !
Les paroles finales de Maëlys n'avaient d'ailleurs rien fait pour arranger les choses : il lui avait fait du mal, voire même beaucoup de mal, mais elle essayait pourtant de l'aider, probablement par amour pour Erwan, dont il avait pris le corps de façon si égoïste. De plus elle le voyait désormais comme ce qu'il était réellement au fond de lui , comme un étranger, un vulgaire voleur de corps qui l'avait privé de celui qu'elle aimait plus que tout...
Avec un profond déchirement dans l'âme et les yeux larmoyants, il répondit sans oser regarder Maëlys de crainte d'affronter son jugement :
"Ce n'est pas simple pour moi ! Penses-tu que... Je le voulais ? Que je désirais t'infliger ces tourments ? Je te jure que je ne voulais pas te cacher la vérité, mais je n'avais pas le choix ! J'ai fait ça pour me protéger, mais aussi pour vous protéger de l'effroyable vérité. Si j'en parle, non... Si nous en parlons, Maëlys, ils ne feront pas preuve de la même compassion que toi ! Ils me tueront probablement sans hésitation et détruiront ce corps !"
Il sanglota un moment avant de la regarder de nouveau avec une expression déterminée :
"Si quelqu'un doit me tuer, autant que ce soit toi ! Si on ne me laisse pas vivre, autant que le corps d'Erwan périsse de la main de celle qui l'aime !"