Débordante de confiance et de bonne humeur, Jill entra dans le bâtiment sans prêter plus d'attention que ça aux ombres et à la morphologie changeante des rues. Les autres étaient nettement moins à leur aise, à commencer par Tancrède que la situation rendait franchement nerveux. Alexia avait rapidement emboité le pas à sa consoeur en haussant les épaules, l'air de dire que si c'était là qu'elle était censé passer le reste de ses jours, autant y entrer. Après avoir parlé d'une voix ferme autant pour rassurer les autres que lui même, l'initié de Sigmar entra à son tour dans le bâtiment, certainement imité par le reste de la troupe.
Après avoir poussé la porte branlante, Jill fut certainement très déçue de ne pas trouver d'accueil, mais seulement une pièce emplie de poussière et de toiles d'araignée, ainsi que de quelques meubles dans un piteux état, et de laquelle partait deux couloirs. La jeune sorcière perdit peut-être un peu en confiance en réalisant grâce à son troisième oeil que toute la zone baignait dans un épais brouillard impénétrable qui bloquait sa vision aethyrique:
Ulgu, le vent gris, étouffait littéralement tous les autres vents de magie, ce qui signifiait que Jill aurait plus de mal à faire appel à sa magie dans cet endroit. Depuis qu'ils avaient franchi la porte, Kharas, Romen, Morgan et Tancrède se sentaient confus et désorienté, et avait l'impression que leur cerveau était pris dans une sorte de mélasse et tournait au ralenti... une sensation pas franchement agréable.
Puisque la pièce était déserte, que personne ne répondait aux éventuels appels et qu'il semblait difficile de laisser Alexia sans l'avoir confier à au moins un membre du Collège Gris, il ne restait plus à nos aventuriers qu'à explorer le bâtiment. L'écho de leurs pas résonnait tandis qu'ils s'engagèrent dans un couloir dallé décoré de gargouilles réparties sans aucune logique. Pour Tancrède, il était évident que certaines des dalles recelaient des pièges, et il devait ainsi sautiller pour les éviter, tandis que pour Romen et Morgan, certaines statues s'animaient pour attaquer dès qu'on ne les regardaient plus, forçant les deux hommes à avancer dos à dos pour se couvrir mutuellement. Le groupe finit par arriver tant bien que mal dans un ancien laboratoire, lui aussi désert, et dont les instruments étaient recouverts de poussières et de toiles d'araignée, voir occupé par de vieux nids d'oiseau.
Nos aventuriers errèrent un moment dans le bâtiment, traversant des couloirs et des salles abandonnées qui semblaient changer de disposition dès qu'ils rebroussaient chemin, et perdant progressivement la notion du temps. Alors que leurs nerfs commençaient à être mis à rude épreuve (en particulier ceux de Tancrède, Morgan et Romen), une voix venant de derrière eux les apostropha, dissipant immédiatement toute sensation de confusion et hallucination:
"
Qu'est ce qui vous amène en ce lieu?"
En se retournant, le groupe découvrit une silhouette humanoïde emmitouflée dans plusieurs épaisseurs de tissus et encapuchonné, tenant un bâton à la main.