[PN] Chap 1.0 Un Espadon sous le soleil.

[Maëlys]

Pendant ce temps, dans la taverne du "Fou de Bassan", Manuel gardait ses oreilles grandes ouvertes pour se tenir informé des moindre nouvelles parcourant la ville.

Au loin, la corvette française semblait offrir les perspectives d'une vie bien différente même si l'Espagnol ne se faisait pas d'illusions... Le prix pour embarquer était bien trop élevé et même ses origines basques ne pourront pas lui offrir une place à bord si facilement.

[Amnèsya]

Pour l'espagnol.

Mais pour l'instant, ce n'était pas sur les oreilles qu'il fallait garder grande-ouverte mais plutôt les yeux... En effet, le ballet laborieux du port commençait à réellement prendre vie... Les fourmis s'activaient dans l'ensemble de la rade, les pécheurs, les transbordeurs... La frégate n'avait pas perdu de temps, le ravitaillement avait déjà commençait... L'arsenal s'activait pour qu'elle puisse reprendre la mer au plus tôt...

Manuel, s'était un peu perdu dans ses pensés à imaginer ce qui pouvait l'attendre de l'autre côté du monde... Mais encore fallait-il réussir à traverser l'océan... Lorsqu'il fut tiré de ses pensées par un rayon de soleil... La lumière se reflétait sur les dorures magnifiques d'une embarcation....
Manuel pouvait deviner qu'elle venait de la frégate qui était sortie de la brume... visiblement, les rameurs devait être pressé, ou peut être qu'il n'avait pas le choix... car l'esquif naviguait bien plus vite que toutes les autres... elle grossissait à vu d'œil...
Bientôt l'espagnol put détailler l'homme qui se tenait en proue... Telle un conquistador, il possédait une forte carrure et son visage était impassible... De loin aucune émotion ne s'échapper de sa physionomie... Il en était de même de près... Car aussitôt qu'il fut a terre, l'homme se dirigea ver l'auberge du fou de Bassan, et après quelques instant franchit le seuil de l'auberge... Ses habits, sa prestance, son attitude hautaine et fière ne pouvait trompait le bretteur... C'était assurément un homme de haut rang, un dignitaire habitué à ce qu'on lui obéisse et apte à diriger...

A son entrée, l'aubergiste se précipita pour l'accueillir:

" - Monseigneur de Jarnac, vous êtes revenu. C'est, comme toujours, un plaisir et un honneur de vous accueillir dans ma modeste enseigne... "

Le marin ne répondit pas...

" Mais entrez, reprit le commerçant, installez vous près de la baie comme à votre habitude... Prenez vos aises, pendant que je vous fais préparer votre collation préféré... Aurions nous le plaisir de vous comptez parmi nous pendant quelques temps?"

"- Malheureusement, non... Nous sommes ici pour une brève escale, moins d'une semaines vraisemblablement. Une semaine tout au plus... Juste le temps d'avitailler et de refaire le plein de nos effectifs Merci pour votre accueil... Mais faites vite j'ai a faire cette après midi.."

Et sans autres cérémonie, il allât s'assoir à une table à quelque mettre de l'espagnol et attendant qu'on le serve commença à tirer sur une pipe... Pendnat ce temps, quelques gardes avaient prit position dans la pièce...

[Amnèsya]

Pour Gwenaëlle

Le repas qui lui fut servi fut copieux... Sans forcement réussir à calmer ses inquiétudes, au moins, elle put reprendre convenablement des forces pour affronter cette journée prometteuse.

Elle avait du temps avant son rendez-vous, qu'allait t'elle décidez de faire en attendant? Après tout Brest d'offrait à elle pour la dernière fois...

[Maëlys]

Observant le nouveau venu avec ses hommes, Manuel garda pour l'instant une certaine distance. Il ne doutait pas qu'il devait s'agir du capitaine de la frégate mais il préférait réfléchir...
Il savait qu'il ne pouvait rester éternellement en France, tôt ou tard les choses allaient changer et le changement apporte la mort si on ne suit pas la cadence.
Qu'elles étaient ses chances sur un navire ? Peut-être un peu plus que sur terre, peut-être un peu moins... Mais une chose était sûre, lorsqu'il avait navigué par le passé, il s'était senti affranchi de toutes contraintes seul l'équipage existait, le passé de chacun était oublié pour former une seule et même confrérie.

D'une façon ou d'une autre, n'était-ce pas ça qu'il désirait ? Que son passé soit oublié pour qu'il puisse recommencer une nouvelle vie ?


Bloqué dans ses pensées, il laissa le noble s'occuper de sa pipe.

[Amnèsya]

Bientôt, on servit au nouveau venu son repas... Plutot anglais, mais pour quelqu'un qui vennait de se passer de produit frais pendant un mois, on pouvait aisément et sincèrement pardonner cette faute de gouts. En effet à bord, les produits frais étaient presque uniquement réservé aux malades... Bien sûr les officiers étaient mieux traités mais le coq se devait de veiller au grain...

Il eut bientôt englouti son repas... Il était taciturnement en train de contempler la rade un verre d'alcool fort et terrien dans les mains, lorsque le tenancier vint l'informer que sa chambre avait été préparer.

"- Souhaitez vous autres choses, Monseigneur?"

"- Non... Merci... Cette après midi nous allons recruter ici même à dis le capitaine. Il faut que je me prépare... Quelques hommes, le noir et le marseillais entre autre, s'assure que la rumeur prenne...."

Le visage de l'aubergiste s'assombrit... Il ne se rappelais que trop bien la dernière fois qu'il avait du étanché la soif des marins de l'Espadon, surtout du Marseillais... Mais la couronne le payait grassement pour cela...

[Asdel]

"Ne vous inquiétez pas Docteur, c'est de bonne guerre avec ce gabier, jamais vu un gars danser dans l'vent comme lui. Quant à ses oies, ma foi, on est jamais trop prudent. Des fois qu'il jette trop vite son mauvais oeil sur les pintes et qu'il les descende plus vite que son ombre" répondit un Gui amusé en secouant énergiquement la main de l'allemand, avant d'emboîter lui aussi le pas du marron.

S'il était vraiment docteur, sûr de sûr que le capitaine serait content.

Traverser les rues de Brest à la recherche d'une gargote ne leur prit pas longtemps, surtout avec la mémoire de Gui qui connaissait bien les lieux pour avoir, dans sa jeunesse, fréquenté quelques maisons de plus ou moins mauvaise vie.

L'établissement était très classique, taverne de marin, au nom évocateur de la Frégate Rouge, symbolisé par l'enseigne en bois vermoulue par le sel et les embruns. Dedans, ce n'était que table éclairée par des bougies de gros suif qui faisaient danser les ombres des hommes sur les murs, comme ces chinoiseries fort à la mode dans les théâtre de la cour. On servait ici un cidre passable, une bière potable et surtout un rhum de marin presque brut qui valait le détour. Le tout était avalé sur des tonneaux de bois brut achetés au rabais aux Commissaires des Guerres, travaillés parfois au couteau par un matelot de passage ou les rixes, monnaies courantes, entre différentes bordées. Les alcools étaient servis dans de simple bol en gré breton, même pas décoré. Pour les plus affamés, l'hôte pouvait servir dans des plats d'étains, sorte de gamelles que tout marin connaissait bien, un assortiment de cochonnailles, saucissons et tripes, ou encore des plats plus résistants de fèves aux lards.

Pour l'heure, nos trois hommes venaient d'entrer dans la taverne. Des vieux matelots braillaient en revivant des batailles d'un autre siècle, montrant leur moignons tranchés et leurs oeils borgnes, tout comme des tubes en fer qui contenaient de précieuses recommandations jaunies qui leur permettait d'espérer attirer la pitié de quelques Dames à l'Eglise, ou au moins de patienter au chaud dans l'hôtel des invalides de la marine en pensant rogner quelques pièces de huit. Des pêcheurs buvaient tranquillement leurs paye du jour, se réchauffant après avoir lutté contre les embruns de l'aube. Le reste de la taverne, plutôt calme pour cette heure, était composée de marins de la Royale en goguette, tout comme N'Serengui et le maître-canonnier.

C'est donc sans peine qu'ils purent s'accouder à une des tables, tandis qu'une accorte jeune fille grassouillette à moitié assoupie au comptoir se levait pour prendre commande.

[Maëlys]

En entendant la dernière réponse de "Monseigneur de Jarnac", Manuel releva la tête.
Etait-ce Dieu qui lui envoyait un signe ? Peut-être oui, le Seigneur est clément, il offre la rédemption à ceux qui croient en lui et qui sont justes.

Se relevant, il observa un instant l'homme qui visiblement n'était pas le capitaine du navire. Mais il devait néanmoins avoir un poste important à bord, sûrement le second ou le maître d'équipage... Si c'était lui qui supervisait l'enrôlement, il n'y avait pas à douter qu'ici se trouvait sa porte d'entrée vers le Nouveau Monde. Un monde où il pourrait vivre sans craindre de voir ressurgir son passé.

D'un pas assuré, il s'approcha de ce noble pour lui adresser la parole. Épaules tenues hautes, torse droit, il lui dit ces quelques paroles de sa forte voix où perçait un lourd accent basque

"Monseigneur de Jarnac, permettez que je vous dérange quelques minutes ?"

Après tout... Il restait visiblement un noble d'après les paroles du tenancier et même si l'étiquette n'était pas exactement la même qu'en Espagne, il méritait d'être traité comme tel.

[Amnèsya]

Jarnac, l'air soucieux avait semblé oublié le lieux ou il se trouvait... Aussi, il regarda l'espagnol, car visiblement cela en était un... Un jeune homme plutôt bien bâti avec une étrange moustache. Le regard fier et généreux semblait émané de quelqu'un qui savait ce qu'il valait...

Il eu envie de répondre, comme il l'aurait fait à bord de l'Espadon d'un "Présentez et vite fait..." car il était préoccupé par d'autres affaires mais il se dit qu'il pouvait faire d'une pierre deux coup et expédier cette corvée pour traiter ses affaires plus personnelles...

Alors suivant le protocole, de manière laconique mais sans animosité aucune, ni préjugé il répondit :

"Mais, je vous en prie faite... Cependant, il me semble que vous avez un avantage sur moi... Vous connaissez mon nom, alors que moi, je ne sais pas à qui je m'adresse"

[darkbaron]

Gwenaëlle ne voulait pas prendre de risques aussi près du but : sortir alors qu'elle était seule et recherchée, c'était tout simplement courir le risque de compromettre ses plans. Or, elle ne pouvait pas se le permettre, pas maintenant... De plus, sa famille comptait énormément sur elle.

Elle n'aimait pas l'idée de rester enfermée, mais elle n'avait guère le choix. C'était dans son intérêt...

[Maëlys]

"En effet, je voulais juste m'assurer que vous n'étiez pas occupé d'une façon ou d'une autre.
Je suis Manuel Alvarez. J'ai cru comprendre que vous recherchiez des marins pour votre navire ?"

Dans son intonation, il tentait de faire communiquer sa joie. Retrouver la mer était quelque chose qui lui était cher.. Quelque chose qui lui donnait envie de poursuivre.
Laissant éventuellement le temps à "Monseigneur de Jarnac" de répondre, il continua :

"Cela fait quelques semaines que je suis déjà arrivé à Brest... Plus au Sud, à Nantes ou Bordeaux, aucun navire ne recrute d'homme de sang français. J'ai déjà servi sur plusieurs navires par le passé."